Deux amis dans deux endroits différents,
L’un en Afrique, l’autre au Pakistan,
Tous deux de couleur mais différents surtout de cœur.
Leur pays était rouge, rouge comme le sang,
Leur cœur était blanc comme l’innocence.
Ils cherchent tous deux du bleu dans leur vie,
du jaune pour leur soleil
car ils ne connaissent que le noir de l’ennui.
Mais un jour, un Espoir arriva.
Il avait la couleur de la vie et tout s’éclaira dans leur cœur.
C’était le vert de l’Espérance et du Bonheur.
Texte de Dominique – 1981
Catégories: Lu ailleurs | 22/03/2012
Interview d’une vieille dame impotente,
immobilisée dans un hospice.
« Que faites-vous, grand-mère, durant les longues heures de la nuit? »
– Je voyage…
Par la pensée, je parcours le monde, du plus proche au plus lointain. Mes voisines de salle que j’entends gémir, les infirmières qui font la ronde, toute la vie douloureuse de l’hospice qui ne s’arrête pas la nuit…
Puis, en esprit, je saute le mur: ces rues, ces maions, avec leurs habitants. Il y a ceux qui naissent et ceux qui meurent…
Il y a ces ménages désunis, des enfants malheureux, des mères inquiètes, des pécheurs qui offensent Dieu, des travailleurs attardés sous la lampe…
Je pense à ceux qui travaillent la nuit dans les usines, et à ceux de la terre accablés de fatigue, et que la première lueur de l’aube arrachera au repos.
Je pense à ceux qui assurent la marche des trains, des bateaux, des avions. Avec eux je franchis les crontières et les Océans…
Je suis tantôt avec les habitants du pôle dans leur maison de neige, tantôt avec les noirs d’Afrique dans leurs cases…
Je suis avec ceux qui souffrent persécution, avec les voyageurs dans le désert, avec les détenus dans leurs prisons.
Partout des millions et des millions d’être humains, si différents de moi et pourtant, comme moi, créés à l’image de Dieu, rachetés par Jésus-Christ.
Tous ces gens que je ne vois pas, que je ne connaîtrai jamais, ce sont mes frères, mes frères qui ont besoin de moi.
Quand j’ai bien réfléchi à tout cela, je récite le Pater; alors quel sens nouveau prennent ces paroles: « Que votre Règne arrive.«
Seule? Allons donc! ma famille est immense.
Immobile? mais non! je touche jusqu’aux extrémités de la Terre.
Inutile? Je ne crois pas! Il y a tant de travail
pour que le Règne de Dieu arrive! »
D’après le Père Gorrée
Catégories: Lu ailleurs | 20/03/2012
P Teilhard de Chardin – Lettre à sa soeur malade – 1915
« Ne t’inquiète pas de la valeur de ta vie, de ses anomalies, de ses déceptions, de son avenir plus ou moins obscur et sombre. Tu fais ce que Dieu veut. Tu lui offres, au milieu de tes inquiétudes et des insatisfactions, le sacrifice d’une âme humiliée qui s’incline malgré tout devant une Providence austère […]
Peu importe que dans l’intime de toi-même, tu sentes comme un poids naturel, la tendance à te replier sur tes tristesses et tes défauts […].
Peu importe que, humainement, tu te trouves « ratée » si Dieu, lui, te trouve réussie, à son goût […].
Petit à petit, Notre Seigneur te conquiert et te prend pour lui…
Je t’en prie quand tu te sentiras triste, adore et confie-toi.
Adore en offrant à Dieu ton existence qui te paraît abîmée par les circonstances : quel hommage plus beau que ce renoncement amoureux à ce qu’on aurait pu être. Confie-toi ! Perds-toi aveuglément dans la confiance en Notre Seigneur qui veut te rendre digne de lui et y arrivera, même si tu restes dans le noir jusqu’au bout, pourvu que tu tiennes sa main, toujours d’autant plus serrée que tu es plus déçue, plus attristée.
Laisse de côté […] toute analyse énervante de (..toi-même…). Nous traînerons, jusqu’au bout, avec nous, des incohérences et des inachevés : l’essentiel est d’avoir trouvé le centre d’unification, Dieu, et d’avoir loyalement essayé durant la vie de le faire régner dans notre personne, – ce petit fragment d’être que nous régissons et qui est si peu à nous…
Sois heureuse fondamentalement, je te le dis, sois en paix, sois inlassablement douce, ne t’étonne de rien, ni de ta fatigue physique, ni de tes faiblesses morales. Fais naître et garde tous les jours sur ton visage « le sourire », reflet de celui de Notre Seigneur qui veut agir par toi et pour cela se substituer toujours plus à toi…
Au fond de ton coeur, place avant tout, immuable comme base de toute activité, comme critère de la valeur, de la vérité des pensées qui t’envahissent, la paix de Dieu.
Tout ce qui te rétrécit et t’agite est faux, – au nom des lois de la Vie, au nom des promesses de Dieu…
Parce que ton action doit porter loin,
elle doit émaner d’un coeur qui a souffert :
c’est la loi – douce en somme … »
Catégories: Lu ailleurs | 14/03/2012
Arrête, où cours-tu donc, le ciel est en toi:
et chercher Dieu ailleurs, c’est le manquer toujours.
Le royaume de Dieu est en nous.
Si tu possèdes dés cette terre un royaume en toi,
pourquoi craindre de tomber dans la pauvreté?
Je ne suis pas hors de Dieu, Dieu n’est pas hors de moi:
je suis son éclat et sa lumière, et il est ma parure.
Je suis le vase de la Déité, où elle se répand;
elle est ma mer profonde, qui me contient en elle.
Je suis le temple de Dieu, et le tabernacle de mon coeur
est le Saint des Saints, quand il est vide et pur.
Les portes de ta cité, mon Dieu, sont de perles fines:
quel étincellement dans mon esprit, ton temple!
Un coeur qui se contente de l’espace et du temps
ne connaît pas, en vérité, son infini.
Agrandis ton coeur, Dieu y entrera:
tu dois être son royaume, il veut être ton roi.
Angelus Silesius
Le Pèlerin chérubinique
Catégories: Lu ailleurs | 13/03/2012
Ce que j’aime – disait un jour François de Sales
en son langage gracieux,
Plus que tout les trésors que ce bas monde étale
Plus que tous les trésors des cieux:
Oui, ce que j’aime plus que la fleur qui se mire
Au bord des transparentes eaux,
Plus que la brise qui soupire,
Plus que le vol sublime et le chant des oiseaux,
Plus que le flot suivi par le flot qui l’efface
Et dont le murmure m’endort,
Plus que les étoiles, fleurs d’or
Ecloses dans les champs merveilleux de l’espace,
Plus que l’éclair jetant dans le coeur des méchants
D’heureuses et vives alarmes,
Plus que les yeux bleus d’un enfant
Souriant à travers ses larmes,
Plus que la lampe d’or dont la vague lueur
Rayonne au fond du sanctuaire
Plus que les doux moments d’extase et de prière
Que l’on passe auprès du Seigneur,
Plus que le Paradis où mon âme s’envole,
Le Paradis où Dieu m’attend,
Et plus que les secrets de sa sainte parole
Qu’en silence mon coeur entend,
(…)
Plus que son doux sourire et que sa grâce même
Rayonnante toujours, rayonnante en tout lieu,
Ce que j’aime, enfin ce que j’aime,
C’est la volonté du Bon Dieu.
Charles de Foucault – Notes de spiritualité (1888-1916)
Ed Nouvelle Cité -1970
Catégories: Lu ailleurs | 6/03/2012
» Et, eux, levant les yeux,
ne virent plus personne que lui, Jésus, seul
(Mt 17,8) « .
Nous pouvons trouver à cette phrase des sens divers, également vrais. D’une part, la condition normale du disciple de Jésus, en ce monde, est de s’attacher à la personne de Jésus sans que celle-ci revête les attributs extérieurs de la gloire divine ; le disciple doit voir » Jésus, seul « , Jésus dans son humilité ; si, à de rares moments, son image nous semble enveloppée de lumière, et si nous croyons entendre la voix du Père désignant le Fils à notre affection, ces éclairs ne durent pas ; et nous devons aussitôt retrouver Jésus là où il se trouve habituellement, au milieu de nos humbles et parfois difficiles devoirs quotidiens.
Voir » Jésus, seul « , cela signifie encore : concentrer sur Jésus seul notre attention et notre regard, ne point nous laisser distraire par les choses du monde ni par les hommes et les femmes que nous rencontrons, bref, rendre Jésus suprême et unique dans notre vie. Est-ce à dire qu’il faille fermer les yeux au monde qui nous entoure et qui souvent a besoin de nous ?
Quelques-uns sont appelés à rester absolument seuls avec le Maître : qu’ils soient fidèles à cette vocation. Mais la plupart des disciples de Jésus, vivant au milieu du monde, peuvent donner aux mots » Jésus, seul » encore une autre interprétation. Sans renoncer à un contact reconnaissant avec les choses créées, à un contact aimant et dévoué avec les hommes, ils peuvent atteindre un degré de foi et de charité où Jésus deviendra transparent à travers les hommes et les choses ; toute beauté naturelle, toute beauté humaine deviendront la frange de la beauté même du Christ ; nous verrons son reflet dans tout ce qui, en d’autres, attire et mérite notre sympathie ; bref, nous aurons » transfiguré » le monde, et, dans tous ceux sur lesquels nous ouvrirons les yeux, nous trouverons » Jésus seul « . (Père Lev Gillet)
« Toute beauté naturelle, toute beauté humaine
deviendront la frange de la beauté même du Christ. »
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 4/03/2012