Il serait dangereux de « penser mission » seulement en fonction de ce que nous avons à apporter aux autres : nous ne sommes pas des exportateurs en choses religieuses et nos méthodes apostoliques n’ont pas nécessairement la valeur universelle du message dont nous sommes porteurs. La mission s’inscrit dans un échange avec autrui : la mission « se fait dialogue » selon l’expression que Paul VI employait pour l’Eglise.
Nous sommes évangélisés par ceux-là même auxquels nous sommes envoyés, évangélisés en ce qu’ils nous obligent à la vérité de notre témoignage, évangélisés à travers ce qu’ils vivent déjà de valeur en consonance avec l’Evangile, évangélisés enfin par les traces en leur culture de l’action de l’Esprit.
Je n’ai pas envie, pour autant d’idéaliser le « monde des autres ». Mais, je sais d’expérience que le missionnaire est celui qui sait recevoir au moment même où il offre.
F.Favreau
Rencontres
Ed Droguet- Ardent p:147
Catégories: Lu ailleurs | 20/10/2013
Il les a guéris jadis par ce geste de bienveillance et de miséricorde souveraine, il les a guéris tous – sanabat omnes – ceux qui l’imploraient à voix haute et ceux qui le regardaient sans mot dire, ceux qui venaient d’eux-mêmes se ranger sur son passage et ceux qu’on lui amenait de loin, sur des civières et des grabats, perclus d’infirmité ou rongés d’implacables langueurs ; tous ceux qui n’avaient d’autre titre à son amour que leurs besoins et leurs misères.
Pour chacun d’eux il a eu une attention spéciale,
pour chacun d’eux il a renouvelé son geste de bénédiction.
Ses gestes sont des évangiles ; ses attitudes sont des leçons éternelles ; ce qu’il a fait autrefois, il ne cesse pas de le refaire, et sa mission rédemptrice se continue invisible et mystérieuse dans le secret des âmes. Il passe encore parmi nous, il passe au milieu des hommes malades, languissants et paralytiques ; il passe leur imposant les mains, à chacun.
Jamais je ne l’ai bien compris ce geste du divin amour, et pourtant il marque le commencement de la vie intérieure consciente et ferme, il marque l’éveil de l’âme à la dévotion personnelle et intime. C’est sous les mains du Christ que tout doit renaître …
Père Pierre CHARLES (sj)
la prière de toutes les heures – DDB 1941
Catégories: Lu ailleurs | 16/10/2013
Heureux ce samaritain (Lc 17,16) : il savait ce qu’il possédait, il l’avait reçu (I Cor 4,7) ; aussi a-t-il conservé le dépôt qui lui était confié (Tm 6,20) et dans l’action de grâce, il est revenu vers le Seigneur.
Heureux celui qui, pour chaque don de la grâce, revient vers Celui en qui se trouve la plénitude de toutes grâces. El nous montrant sans ingratitude pour les dons reçus, nous préparons en nous un espace pour la grâce, afin d’obtenir des dons plus grands encore.
C’est l’ingratitude, et elle seule, qui nous empêche de progresser dans notre engagement chrétien ; car le Donateur, considérant comme perdu ce qu’on a reçu de lui sans reconnaissance, se tient sur ses gardes : il sait que plus il donnerait à un ingrat, plus il dépenserait en pure perte.
Heureux donc celui qui se considère comme un étranger, et qui, pour les moindres bienfaits, rend grâce largement. (St Bernard – sermons de diversis – DDB 1982)
« Apprenez donc à rendre grâces à Dieu,
et à n’être pas dans cette œuvre, lent ou lâche :
apprenez à rendre grâces pour tous les dons reçus. »
St Bernard
Catégories: Lu ailleurs | 13/10/2013
De partout,
de la foule entassée, de la foule affairée,
les mêmes bus, les mêmes trains,
les mêmes pas pressés, aux abords du marché.
Mêmes rires, mêmes peines.
Nous sommes bien tous les mêmes !
Prends nos soucis quotidiens, en guise de litanies.
Notre-Dame des tâches monotones,
Notre-Dame des lessives sans fin,
Notre-Dame des jours sans joie,
Notre-Dame des nuits sans repas,
Notre-Dame des lendemains incertains,
Notre-Dame des fins de mois sans argent,
Notre-Dame des années sans vacances…
Ménagères sans façon, voisine sans histoire,
disponible à toute heure et tenace à la tâche :
de ton Noël de mal logée
au dénouement de nos taudis,
de tes angoisses de mère
à nos tracas pour les enfants,
de tes menus services
au geste de notre entraide…
De ta vie pauvre mais joyeuse
à nos envies, à nos calculs,
je te salue Marie…
Mère de l’humanité,
Tu veilles au berceau du monde
qui se construit.
Cette humanité là
c’est encore ton Fils qui grandit…
En ton immense joie, à l’aube de Pâques,
en ton profond amour au matin de chaque jour,
nous reconnaissons Jésus-Christ
pour notre résurrection
et notre vie.
Louis Rétif
Rencontres – Ed Droguet Ardent p : 177
Catégories: Lu ailleurs | 7/10/2013
Souvent nous entendons dire « j’ai la foi », ou bien « je n’ai pas la foi », comme on dirait « j’ai une valise » ou « je n’ai pas de parapluie ». D’ailleurs, comme ce dernier, que l’on oublie fréquemment, certains diront aussi : « J’ai perdu la foi »…
Ce clin d’œil ne veut ni masquer, ni minimiser la souffrance de ceux et celles qui traversent une période de doute ou qui, depuis de longues années, sont en vain à la recherche de Dieu.
Certes la foi n’est ni un objet, ni une tradition que l’on peut posséder, perdre ou retrouver. Elle est une invitation, un sens pour notre vie. La foi signifie une adhésion, un engagement qui, chaque jour, est à renouveler. Elle prend corps dans le temps, comme un horizon à bâtir, personnellement et avec d’autres.
Mais la foi ne se mérite pas, elle est un don mystérieux de Dieu. Ce don de Dieu se découvre dans l’histoire de tout un peuple de croyants. Il s’enracine dans la réponse que font des hommes et des femmes face à la rencontre de Jésus-Christ. Cette réponse, un peu folle aux yeux de certains, engage leur vie et le sens de leurs actions même s’ils ne savent pas toujours jusqu’où cet engagement doit les mener.
La foi chrétienne s’enracine dans l’Evangile, qui n’est pas une parole figée dans l’histoire. L’Evangile continue à s’écrire à travers la vie de tous ceux qui acceptent de suivre le Christ.
Ni savoir, ni recette-miracle, la foi au Christ est au risque d’un chemin de confiance, chemin de confiance qui, pour certains, restera tout au long de leur vie humaine, chemin d’ombres et de brouillard.
« Dire « je crois »,c’est s’engager dans une histoire d’amour
qui se construit un peu plus chaque jour, en Eglise. »
Rencontres – Ed Droguet-Ardent p: 62-63
Catégories: Lu ailleurs | 6/10/2013
» La science nous apprend qu’en définitive tout se tient comme l’univers. En outre, la plupart des religions mondiales nous disent que l’unité existe déjà. Seule la conscience humaine partielle projette cette partialité sur la situation de la planète. Nous les humains nous devons élargir notre perspective et essayer de comprendre en tant que tel notre monde global, qui s’unifie de plus en plus. Cela concerne autant notre monde extérieur que notre monde intérieur.
Je pense que du bien est capable de sortir de ce qui est mal ou mauvais, si au fond de notre coeur nous préservons notre vision personnelle d’un monde meilleur. Le cynisme, qui fait souvent partie intégrante de notre culture, ne nous fait pas avancer d’un iota. L’envie et le désespoir sont à sens unique et ne mènent à rien.
Mais si nous sommes optimistes, si nous croyons à nos capacités et à notre potentiel, nous pouvons déplacer des montagnes, nous pouvons contribuer à modifier le monde de manière positive et à sauver la planète…
La vie est un voyage excitant, et il ne dépend que de nous d’en faire un beau voyage, tout en regardant la réalité bien en face…. »
Jochen Zeitz – le moine et l’entrepreneur
Ed Parole et Silence p:223
Catégories: Lu ailleurs | 5/10/2013
Le Pape François a expliqué à Mgr Domenico Sorrentino, évêque d’Assise, ses intentions dans une lettre : « Je veux parler de la manière dont l’Eglise doit se dépouiller, comment d’une certaine façon l’Eglise doit répéter le geste de François et les valeurs que ce geste implique », a-t-il écrit, faisant référence à l’épisode de la vie du Poverello qui se dépouilla de ses biens et de ses vêtements pour se placer sous l’autorité de l’évêque.
« Comme je voudrais une Église pauvre pour les pauvres ». Le Pape François a ainsi exprimé sa vision de l’Église, justifiant le nom, inédit dans l’histoire des successeurs de Pierre, qu’il s’est choisi. Cette référence à saint François d’Assise trouve sa pleine expression aujourd’hui puisque le Pape se rend dans la cité du « Poverello ».
» Il y a une salle à l’archevêché d’Assise inconnue du plus grand nombre. C’est là que l’histoire de François a connu un tournant radical. Dans cette pièce dite du « dépouillement », le saint s’est dépouillé de ses vêtements devant l’évêque, en renonçant aux biens de son père Pietro di Bernardone, abasourdi, et aux vanités de ce monde, pour épouser totalement la pauvreté évangélique…
Dans cet épisode extraordinaire, qui retient peu l’attention des itinéraires de pèlerinages, François exprime la radicalité de son choix : il se donne totalement à Dieu et se rend libre pour la charité envers ses frères et un nouveau rapport avec le monde. Il jette les graines du Cantique des créatures et de l’harmonie universelle qui concerne le corps aussi bien que l’esprit…
Aujourd’hui, ce sera la première visite de cette salle par un souverain pontife. Dans cette pièce, François devient « signe » pour le monde ; c’est là un message extraordinairement actuel dans le contexte historique dans lequel nous nous trouvons, de chercher à retrouver l’unité avec la nature et la paix. La visite du Pape nous aidera à relire cette icône historique dans sa véritable signification. » (Mgr. Sorrentino)
Catégories: Evénements de l'Eglise, Lu ailleurs | 4/10/2013