Bien que la question du docteur de la loi ne porte que sur « le » plus grand commandement, Jésus en propose non pas un mais deux et il les unit l’un à l’autre.
Le premier de ces deux commandements ne surprend pas les pharisiens : «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et tout ton esprit.» C’est en toute lettre dans la grande prière juive, celle que l’on récite trois fois par jour, tourné vers Jérusalem. Ensuite, Jésus ajoute un second commandement tiré du Livre de Lévitique : «Tu aimeras ton prochain comme toi-même.» Ce précepte, les pharisiens le connaissent bien lui aussi.
Mais la grande nouveauté, qui a fait scandale auprès de ces hommes très religieux, c’est de mettre sur le même plan Dieu et le prochain, l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Ce sera la grande leçon de la parabole du jugement dernier, où Jésus s’identifie purement et simplement à ceux et celles qui étaient dans le besoin. Ses disciples ont agi sans savoir que c’était le Seigneur lui-même qu’ils servaient à travers ceux et celles qui avaient besoin d’aide : «Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te désaltérer, étranger et de t’accueillir, nu et de te vêtir, malade ou prisonnier et de venir te voir ?… En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.» (Mt 25, 31-46).
Pour Jésus, il n’y a pas deux amours, il n’y en a qu’un et l’attitude envers le prochain vérifie la qualité de notre attitude envers Dieu.
Il n’est donc pas question de choisir entre Dieu et l’être humain, comme on le faisait au temps de Jésus et comme on le fait souvent encore aujourd’hui. On ne peut opposer Dieu à l’homme, ni l’homme à Dieu. Il n’y a pas de concurrence entre les deux amours : «Ce que vous refusez au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous le refusez» (Matthieu 25, 45). «Qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas », dit S. Jean. (1 Jean 4, 20)
Il est donc clair qu’on ne peut éliminer un commandement par l’autre, comme certains seraient tentés de le faire. Il serait tellement plus pratique de se dispenser de l’un des deux commandements, en disant : il suffit d’aimer Dieu ou bien, il suffit d’aimer le prochain. Pour Jésus, il n’y a pas un seul commandement, il y en a deux.
Dernièrement, je lisais le reportage d’un journaliste qui revenait d’Afrique. Dans un hôpital, il avait rencontré une jeune religieuse qui soignait les plaies d’un lépreux. Il lui dit très sincèrement: «Je ne ferais pas ce genre de travail pour un million de dollars». Et la jeune religieuse lui répondit: «Moi non plus. Mais je le fais par amour pour ce pauvre homme qui est en train de mourir.» La jeune religieuse s’efforçait d’aimer Dieu en aimant le pauvre malade qui se mourait dans cet hôpital de fortune.
Père Yvon-Michel Allard
« L’amour, c’est le grand trésor
de la vocation chrétienne. »
(Tertullien).
L’amour c’est le culte que Dieu attend de nous,
et que le chrétien rend sans cesse à Dieu.
« On ne l’honore qu’en l’aimant »
(St Augustin).
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 29/10/2017
*Soyez heureux d’être caché,
mais ne calculez pas pour vous cacher.
Soyez heureux de rayonner,
mais ne calculez pas pour briller.
Soyez heureux de savoir,
mais enseignez les autres
comme si votre savoir vous mettait plus bas qu’eux.
Soyez heureux d’être utile,
mais ne vous demandez pas
si vous l’êtes ni jusqu’où vous l’êtes exactement.
Soyez heureux d’être appelé par le Seigneur à le servir,
mais acceptez d’avance de le servir
d’une façon tout autre que celle que vous imaginez.
Père A-M Besnard
Lettre à un jeune en formation
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 26/10/2017
Un fondement essentiel de la vie communautaire:
une même relation au Christ rassemble,
donne l’unité et unifie la personne de chacun et de chacune…
le religieux ou la religieuse fait l’expérience
que ce n’est pas seulement « sa » vie que le Christ unifie
mais « nos » vies.
(la Corref)
Catégories: Lu ailleurs | 24/10/2017
« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Il faut rendre à chacun ce qui lui revient. Voilà une parole vraiment pleine de sagesse et de science célestes. Car elle nous enseigne qu’il y a deux sortes de pouvoir, l’un terrestre et humain, l’autre céleste et divin… Elle nous apprend que nous sommes ainsi tenus à une double obéissance, l’une aux lois humaines et l’autre aux lois divines… Il nous faut payer à César la pièce portant l’effigie et l’inscription de César, à Dieu ce qui a reçu le sceau de l’image et de la ressemblance divines : « La lumière de ton visage a laissé sur nous ton empreinte, Seigneur » (Ps 4,7 Vulg).
Nous avons été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1,26). Tu es homme, ô chrétien. Tu es donc la monnaie du trésor divin, une pièce portant l’effigie et l’inscription de l’empereur divin. Dès lors, je demande avec le Christ : « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? » Tu réponds : « De Dieu ». Je te réponds : « Pourquoi donc ne rends-tu pas à Dieu ce qui est à lui ? »
Si nous voulons être réellement une image de Dieu, nous devons ressembler au Christ, puisqu’il est l’image de la bonté de Dieu et « l’effigie exprimant son être » (He 1,3). Et Dieu « a destiné ceux qu’il connaissait par avance à être l’image de son Fils » (Rm 8,29). Le Christ a vraiment rendu à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Il a observé de la manière la plus parfaite les préceptes contenus dans les deux tables de la loi divine « en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix » (Ph 2,8), et ainsi il était orné au plus haut degré de toutes les vertus visibles et cachées.
Saint Laurent de Brindisi (1559-1619), capucin, docteur de l’Église,
Sermon pour le 22ème dimanche après la Pentecôte, 2-5.
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 22/10/2017
Demandez à Notre Seigneur
de vous donner à la perfection cet amour du prochain,
et laissez faire Sa Majesté.
Elle vous donnera plus que vous ne sauriez désirer,
à condition que vous fassiez des efforts
et que vous recherchiez, tant que vous le pourrez,
cet amour-là.
Ste Thérèse d’Avila
Le château intérieur,
cinquièmes Demeures, chapitre III,12
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 15/10/2017
Le vêtement de fête fait partie de toutes les civilisations. Partout dans la Bible nous retrouvons des traces de ce vêtement bien spécial. Dans l’histoire de l’enfant prodigue, par exemple, le père donne de nouveaux vêtements à son fils qui rentre au foyer. Dans l’Église des premiers siècles, les nouveaux baptisés revêtaient un vêtement blanc pendant une semaine entière, symbole d’une vie nouvelle. Cette longue tradition de vêtements de fête est transmise par les jeunes mariés, par l’enfant présenté aux fonts baptismaux, par les étudiants qui célèbrent l’obtention de leurs diplômes, etc.
Comme vêtements de fête, saint Paul nous fait une belle suggestion : «Comme des élus de Dieu, mes bien-aimés, revêtez le vêtement d’amour et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience. Supportez-vous les uns les autres. Pardonnez-vous l’un à l’autre comme le Christ vous a pardonné. A votre tour, placez par-dessus tout la charité, ce lien parfait.» (Colossiens 3, 12-15) Ou encore, dans sa lettre aux Éphésiens : «Dépouillez-vous du vieil homme… et revêtez l’homme nouveau, créé selon Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité» (Éphésiens 4, 22-24).
Cette deuxième parabole nous rappelle
que le salut n’est jamais automatique:
il faut répondre à l’invitation de Dieu
en nous transformant, en nous convertissant.
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d
http://www.cursillos.ca
Catégories: Lu ailleurs | 14/10/2017
Un homme confia sa vigne à des vignerons
Le premier élément important de cette histoire, c’est que Dieu nous met en charge, nous confie sa vigne. Il veut que nous soyons ses partenaires. Il est donc bon de se demander ce que nous faisons de la vigne du Seigneur. Qu’est ce qui arrive au monde que Dieu nous a confié ? Qu’en est-il de la paix entre les nations, de la distribution des biens de la terre, du réchauffement climatique, de la déforestation, des pluies acides, de la disparition de nombreuses espèces animales ? Ce sont des questions pertinentes pour chacun et chacune d’entre nous responsables de notre terre. Notre qualité de vie est affectée par tous ces problèmes…
Plusieurs croient qu’en se débarrassant de Dieu, la vigne leur appartiendra. C’est ce que firent Adam et Ève qui suivirent le conseil du serpent : «Vous serez comme Dieu… vous prendrez la place de Dieu… vous serez des dieux.» Nombreux sont ceux qui sont convaincus que Dieu est encombrant, qu’ils n’ont pas besoin de lui. Il n’a pas sa place dans la vie publique, dans le monde de la politique et des affaires. L’évangile de son côté nous révèle que plus Dieu sera présent, plus nous serons en mesure de créer un monde de paix, de fraternité et d’amour…
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d
http://www.cursillos.ca
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 8/10/2017
« Si tu étudies toute ta vie les livres sacrés,
tu n’en seras jamais rassasié, au contraire:
l’exigence d’un approfondissement grandira en toi;
parce que la mesure de la parole de Dieu
est la mesure même de Dieu, c’est à dire l’infini…
Cette parole te porte:
à mesure qu’elle se réalise en toi,
elle te soulève et te dilate de plus en plus;
et finalement, elle occupe toute la place en toi, à sa mesure:
il n’y a plus qu’elle vit en toi.«
Divo Barsotti
Ruth: la parole et l’esprit – ed Téqu
Catégories: Lectio Divina, Lu ailleurs | 6/10/2017
Le 3 octobre 1226, la mort de saint François est une apothéose, entouré qu’il est d’une assemblée d’âmes fidèles et émerveillées d’y reconnaître l’instant d’une glorification. Dans son attente jubilante de La Rencontre, St François demande que l’on chante le Cantique du Soleil :
«La terre, il l’aime, il l’aime infiniment,
et c’est parce qu’il l’aime infiniment qu’il n’a jamais voulu la posséder.
On ne met pas dans sa poche ce qu’on aime, on le met dans son cœur.
C’est parce qu’il aime la terre, c’est parce qu’il aime toute la création
qu’il veut la presser une dernière fois contre son cœur
et la couvrir de toutes ses bénédictions.
Il veut entendre chanter ce Cantique des Créatures
où chacune est une note de lumière dans l’offrande de sa joie.
Non pas quitter le monde, non pas le repousser ou le fuir
mais l’aimer, l’aimer infiniment, l’aimer comme Dieu l’aime
pour qu’il devienne le vrai monde,
pour qu’il devienne la beauté,
l’ostensoir de la Tendresse infinie.
Il n’y a plus de dualité entre la chair et l’esprit,
ni entre la terre et le ciel, ni entre le temps et l’éternité,
ni entre le visible et l’invisible.
Tout cela est un, un dans la Présence unique
qui est la Vie de notre vie».
Maurice Zundel :
‘Emerveillement et pauvreté’
Une synthèse du livre (éditions Saint-Augustin, 2009), par Serge Lellouche :
Catégories: Foi et vision cosmologique | 4/10/2017
« L’esprit de l’être humain est l’esprit de l’univers, pour connaître Dieu et l‘adorer ; sa langue est la langue de l’univers pour le louer, son coeur est le cœur de l’univers pour l’aimer.» (Cardinal Bérulle)
« L’être humain est un microcosme (un condensé de toute la création) et qu’il peut la penser, il lui revient d’en être le chantre. Or Dieu a prévu qu’il unisse cette louange à celle du Christ qui n’est pas seulement un condensé de l’univers mais son alpha, son omega et son centre d’attraction. » (Mgr B.Blanchet)
Catégories: Lu ailleurs | 3/10/2017