Il faut surtout se souvenir en ces choses, qu’il y a des âmes de tempéraments divers. Il y a des âmes si peu portées à l’action, qu’elles succombent aussitôt qu’elles se trouvent en face d’une tâche qui s’impose à elles ; et d’autres sont si agitées qu’elles ne peuvent supporter un seul moment d’être inoccupées.
Il faut donc que les âmes qui aiment la tranquillité ne s’efforcent point d’arriver à une activité débordante, ni que les âmes agitées ne se contraignent pas d’une façon excessive pour arriver à la contemplation.
Souvent il est arrivé que ceux qui pouvaient dans la paix arriver à la contemplation ont succombé sous des occupations excessives, et ceux qui pouvaient se rendre utiles par le travail ont été tués par le repos.
Et il est arrivé que, dans leurs spéculations, des esprits inquiets voulant posséder plus qu’ils ne pouvaient contenir, ont abouti à des conceptions perverses ; et au lieu d’être des disciples de la vérité, se sont fait des maîtres de l’erreur…
Les deux vies, l’active et la contemplative, bien unies dans une âme, sont comme les deux yeux dans le visage : elles se prêtent un mutuel concours. »
St Grégoire
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 21/07/2019
Pour pénétrer dans ce monde de la misère, il y a des étapes, il faut savoir s’arrêter devant le misérable, le regarder, I’écouter et finalement le toucher. II y a toute une gamme de nuances dans les attitudes à l’égard de la personne blessée,
Celui qui passe, comme le lévite el le prêtre, devant l’homme roué de coups, affalé par terre: il ne voit pas la détresse. Il ne ‘arrête pas.
Celui qui s’arrête devant le misérable, qui donne peut-être quelque chose, mais sans regarder le visage, sans rencontrer les yeux de l’autre.
Celui qui s’arrête et regarde le visage de l’autre mais il parle tout le temps, il dit ce qu’il faut faire … II n’écoute pas, il ne le touche pas.
Celui qui s’arrête, qui regarde le pauvre et qui n’a pas peur de lui parler et de l’écouter dans ses besoins profonds.
Celui qui s’arrête, qui regarde, qui écoute et qui n’a pas peur de s’engager et de toucher l’autre, de le prendre dans ses bras: il le porte dans l’espérance de le voir guérir et ressusciter.
Entre l’arrêt et le regard on peut encore reculer. Entre le regard et I’écoute, on peut encore fuir. Mais l’arrêt conduit normalement au regard, le regard à l’écoute et l’écoute au toucher…
La communion se réalise dans le toucher; et toute la compassion consiste à porter l’autre en soi, à le porter dans son cœur et dans ses bras.
Jean VANIER, Ouvre mes bras,
Paris, Fleurus, 1973, p.73-74
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 14/07/2019
“Écoute, mon fils, l’enseignement du maître, ouvre l’oreille de ton cœur. Accepte volontiers les conseils d’un père qui t’aime et fais vraiment tout ce qu’il te dit. En travaillant ainsi à obéir tu reviendras vers Dieu. ” (Prologue de la Règle v.1, 1-2).
Comme pour le Serviteur chez Isaïe, lui-même image prophétique du Christ : « La Parole me réveille chaque matin, chaque matin elle me réveille comme celui qui se laisse instruire. Le Seigneur m’a ouvert l’oreille… ». (Is 50,4-5 ; Ps 40(39),7 ; Heb 10,5 ss).
Le cœur, au sens biblique, c’est à dire notre être profond, est le lieu de l’engagement et de tout combat. C’est sur lui qu’il faut veiller car c’est de lui que jaillissent les sources de la vie. L’écoute est un cœur à cœur qui aboutit à la conversion par la voie de la conversation.
Quand nous l’écoutons, l’Ecriture devient Parole de vie qui nous est adressée personnellement par Dieu :« Laissons la voix puissante de Dieu frapper nos oreilles et écoutons ce qu’elle nous dit. Tous les jours elle nous crie : « Si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur ! » PS 95 (94,8)…
Nous écoutons la Parole de Dieu dans la liturgie et dans la lectio divina seul ou en groupe. Nous écoutons Dieu aussi dans les événements à la lumière de sa Parole. Nous écoutons Dieu dans les inspirations intérieures de l’Esprit Saint. Par exemple : « La prière doit être courte et pure sauf si Dieu dans sa bonté nous fait sentir que nous devons prier plus longtemps » (Règle 20,4)…
« Dieu nous parle dans l’aujourd’hui de notre vie mais nombre de nos contemporains manquent de temps et de méthode pour se mettre véritablement à son écoute. Et pourtant la soif d’une parole qui nous est personnellement adressée est grande dans notre monde où trop souvent l’individu est renvoyé à sa solitude. » (Mgr Gérard Daucourt)…
L’ouverture du cœur, selon toute la tradition monastique, est importante pour le chemin de conversion. Le cœur de l’homme est le lieu le plus riche et le plus sombre, le lieu où tout ce qu’il vit se répercute et oriente son agir. Il faut faire venir à la lumière tout un monde connu et inconnu, décrypter ces passions bonnes ou mauvaises…
Laissons remonter le désir le plus profond qui nous habite. « Qui veut la vie ? Qui désire le bonheur ? Tel est l’appel que le Seigneur lance à la foule pour y trouver son ouvrier? Si tu entends cet appel et si tu réponds : Moi, Dieu te dit : « Est-ce que tu veux la vraie vie, la vie qui dure toujours ? » (Prologue v.14-17).
En Isaïe, Dieu a cette formule lapidaire : « Écoutez et vous vivrez. » (Is 55). Et Jésus énoncera cette béatitude : « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l’observent » (Luc 11,28).
Catégories: Lu ailleurs | 11/07/2019
Je n’ai pas la prétention de vouloir vous offrir une flore complète de Martillac, ce qui demanderait beaucoup de soins, de travail, d’études, de recherches; je veux seulement réunir dans ces pages les plantes les plus connues, celles que j’ai vu croître et fleurir en ces lieux ; quelques – unes peut-être n’existent plus, elle ont été remplacées par d’autres qui auront elles-mêmes un pareil sort; aussi je citerai les plus ordinaires, celles que tout le monde peut voir, admirer et peut-être même mépriser, mais qui n’en sont pas moins toutes utiles et nécessaires dans les desseins de Celui qui se plut à créer les cèdres du Liban aussi bien que les mousses de no guérets….
Quand on considère leur variété, la diversité de leurs formes, l’éclat de leurs couleurs, les parfums qu’eIles exhalent, la délicatesse, le fini de leurs traits, de leurs nuances, cette perfection qui se trouve en chacune d’elle, il est impossible de ne pas s’écrier: Seigneur, que vous êtes bon et admirable dans vos œuvres!
Vous avez voulu par cet ensemble merveilleux de fleurs si différentes, si multiples, si belles chacune dans son genre, forcer notre admiration à vous rendre nos hommages.
Chaque fleur ne m’est-elle pas une invitation à vous louer, à vous bénir? Chaque fleur ne m’enseigne-t-elle pas une leçon, une prière?… C’est ce qui m’a fait composer cette louange qui doit toujours être sur nos lèvres comme dans notre coeur:
Seigneur, soyez loué et béni dans vos oeuvres!
Mère Emmanuel Bonnat (1803-1882
Sainte-Famille de Bordeaux
Catégories: Lu ailleurs | 1/07/2019