« C’est par le jeûne que Moïse se prépare à gravir la montagne du Sinaï, toute enveloppée par la fumée, à entrer dans la nuée, et à recevoir de Dieu les tables écrites de sa main…
C’est le jeûne qui préparatif à leur mission les Prophètes et les libérateurs d’Israël.
C’est le jeûne qui repousse les tentations, qui prépare à la piété, qui est le père de la chasteté. Il enseigne le courage dans les combats, le repos pour le moment de la paix.
C’est le jeûne qui prépare Elie à voir Dieu dans la caverne de l’horeb,
C’est le jeûne qui le prépare aux prodiges qu’il accomplit.
C’est le jeûne qui prépare les trois enfants à supporter les flammes de la fournaise, et les rend semblables à l’or qui devient plus pur et plus brillant au milieu du feu… »
Saint-Basile
Catégories: Méditations | 2/03/2022
Pourquoi voyez-vous la paille dan s l’œil de votre frère, e t ne voyez-vous point la poutre qui est dans votre œil ?
“On est plus à même de connaître ses affaires que les affaires d’autrui ; il est plus facile de voir les choses grandes que les choses petites ; on doit avoir pour soi-même plus d’amour que pour les autres. » (S. Chrysostome)
Par conséquent on devrait s’occuper de soi avant de s’occuper des autres, corriger ses défauts graves avant de s’occuper des défauts moindres du prochain ; voilà ce que demande la raison, et c’est habituellement le contraire que l’on fait. Habituellement on s’occupe à juger les autres plutôt que soi “ et on les juge avec d’autant plus de fougue, qu’on s’ignore plus complètement soi-même. » La pente de notre vie nous entraîne au dehors.” (S. Grégoire)
” L’œil du corps qui voit les choses extérieures ne se voit pas lui-même et notre esprit, quand il s’occupe à conjecturer les défauts d’autrui, devient lent à connaître ses propres défauts. ” (S. Basile,
Nous voyons facilement les vétilles qui se trouvent dans le prochain et nous ignorons les fautes graves qui se trouvent en nous.
” Le prochain, par exemple, a pu pécher par colère et vous le reprenez avec haine ; il y a entre la colère et la haine la différence qui existe entre la paille et la poutre ; car la haine est une colère invétérée qui a pris une telle résistance qu’on peut la comparer à une poutre.” (S. Augustin)
Que d’âmes sont aveuglées par la haine et n’en ont pas conscience! Plus un défaut est profond et invétéré, plus il produit d’aveuglement. « Des hommes tout couverts de boue, riront d’un tache légère qu’un homme portera sur son vêtement.” (S. Cyrille)
Th.M Thiriet
L’Evangile médité avec les Pères
Tome 2 p: 415
Catégories: Méditations | 27/02/2022
Pour comprendre cette Béatitude, il nous faut expliquer le sens du mot « paix », qui peut être mal compris ou parfois banalisé. Nous devons nous décider entre deux idées de paix : la première est la paix biblique, où apparaît le très beau terme Shalom, qui exprime abondance, prospérité, bien-être. Quand en hébreu on souhaite Shalom, on souhaite une vie belle, pleine, prospère, mais également selon la vérité et la justice, qui s’accompliront dans le Messie, prince de la paix.
Il y a ensuite l’autre sens, plus courant, dans lequel le mot « paix » s’entend comme une sorte de tranquillité intérieure : je suis tranquille, je suis en paix. C’est une idée moderne, psychologique et plus subjective. On pense communément que la paix est le calme, l’harmonie, l’équilibre intérieur. Cette acception du mot « paix » est incomplète et on ne peut l’absolutiser, parce que, dans la vie, l’inquiétude peut être un moment important de croissance. Bien souvent, c’est le Seigneur lui-même qui sème en nous l’inquiétude pour qu’on aille à sa rencontre, pour qu’on désire le trouver. En ce sens, c’est un moment important de croissance ; alors qu’il peut arriver que la tranquillité intérieure corresponde à une conscience apprivoisée et non pas à une vraie rédemption spirituelle. Bien souvent, le Seigneur doit être « un signe de contradiction », secouant nos fausses certitudes, pour nous conduire au salut.
Et, à ce moment-là, il nous semble ne pas avoir la paix, mais c’est le Seigneur qui nous met sur ce chemin pour parvenir à la paix que lui-même nous donnera. Nous devons alors nous rappeler que le Seigneur entend sa paix comme étant différente de la paix humaine, celle du monde, quand il dit : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. » (Jn 14, 27) La paix de Jésus est une autre paix, différente de celle du monde.
Posons-nous la question : comment le monde nous donne-t-il la paix ? (…) »
Pape François
Catégories: Méditations | 14/02/2022
Catégories: Méditations | 8/02/2022
Luc commence son évangile dans le Temple en nous présentant un prêtre, Zacharie, dont il précise que lui-même et son épouse étaient avancés en âge (1 7). Après le passage par Nazareth et Bethléem et la naissance de Jésus, il nous ramène dans le Temple pour nous y faire rencontrer deux vieillards, Siméon et Anne (2,25-38).
Par les noms qu’ils portent, Zacharie et Élisabeth sont l’affirmation de la fidélité de Dieu à ses promesses: “Le Seigneur se souvient “ et “ Mon Dieu a fait serment ». Siméon, qui touche à la fin de sa vie, a reçu la révélation qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur (1,26). Anne, elle aussi, fort âgée, parle de l’enfant à tous ceux qui attendaient la liberation de Jérusalem (1,38).
Au sein de l’évangile, ce sont donc quatre vieillards qu sont l’expression vivante de l’espérance. Ils sont les représentants d’un vieux peuple qui n’a jamais cessé d’attendre que Dieu tienne ses promesses.
L’espérance n’est pas le monopole des jeunes. Les jeunes font des rêves ou des projets. Ceux qui ont vécu dans la foi attendent de Dieu ce que lui seul peut donner, et qui dépasse infiniment ce qui depend de leurs propres forces ou de leur imagination. Loin d’être un rêve de jeunesse, l’espérance est une fidélité, dans la certitude que Dieu accomplira certainement ce qu’il a promis au temps qu’il a fixé.
M.Remaud
Du neuf et de l’ancien -p 142-143
Ed Parole et silence
Catégories: Méditations | 30/12/2021
Que faisons-nous pour les saints Innocents d’aujourd’hui ?
Les saints Innocents d’aujourd’hui, ce sont tous les petits qui meurent, victimes de l’égoïsme et de l’orgueil de leurs aînés : enfants privés d’amour, privés de nourriture, enfants maltraités ou massacrés dans toutes les guerres de la planète, enfants victimes de l’avortement. Apprenons à nos enfants qu’il ne sert à rien de larmoyer devant les images tragiques de la télévision : ce qui sert, c’est de prier et d’être artisan de justice et de paix là où nous sommes. Veillons à ne rien gaspiller : ni la nourriture, ni notre temps, ni nos talents. Répandons la paix autour de nous : si la guerre est contagieuse, la paix l’est plus encore.
Christine Ponsard
Aleteia 27/12/2020
Catégories: Méditations | 29/12/2021
« En la Fête de Jean, livrons-nous à la joie ; entonnons avec allégresse un chant à sa gloire. Que notre bouche proclame ses louanges ; que notre cœur goûte la douceur des joies que Jean amène avec lui. Il est le disciple chéri du Christ ; reposant sur Sa poitrine, il a puisé la sagesse. A lui le Christ sur la Croix a recommandé sa Mère ; vierge, il a été le gardien de la plus pure des vierges.
Au dedans, la charité brûle son cœur ; au dehors, il brille par la dignité de sa vie, par ses prodiges et son éloquence. Affranchi du joug de la concupiscence, il sort aussi victorieux de la chaudière de l’huile brûlante. Il a triomphé du poison, commandé en maître à la mort et aux maladies, et terrassé les démons. Doué d’un tel empire sur la nature, sa compassion pour les affligés ne fut pas le moindre que son pouvoir. Il rétablit un jour des pierreries qu’on avait brisées, et les distribua aux pauvres. Il portait en lui-même un trésor inépuisable, lui qui transforma des branches d’arbres en or, des cailloux en diamants.
Le Christ son ami, entouré de Ses disciples, vient l’inviter au Festin éternel. Il remonte vivant du sépulcre où il était descendu, pour s’asseoir à la Table des Cieux. Le peuple en rend témoignage ; tes yeux peuvent le constater ; une manne céleste remplit son tombeau : mets divin qui rappelle le festin du Christ. Comme Évangéliste, l’aigle est son symbole ; car il fixe le soleil, lorsqu’il contemple le Verbe Principe dans son Père Principe. Par ses prodiges, il a converti le peuple des Gentils, peuple pervers, la province entière de l’Asie.
Par ses écrits, est éclairée et fortifiée l’Église qui est une. Salut, ô vase de chasteté, vase plein de la rosée céleste, pur au dedans, resplendissant au dehors, auguste en toutes choses ! Fais-nous suivre la voie de la sainteté ; fais que, par la pureté de nos âmes, nous méritions de contempler un jour l’Unité dans la Trinité ».
Ainsi soit-il
Prière d’Adam de Saint-Victor à Saint Jean Apôtre
“En la Fête de Jean, livrons-nous à la joie”
site-catholique.fr
Catégories: Méditations | 27/12/2021
Luc est le seul évangéliste qui nous donne à connaître l’indomptable Jésus de douze ans. Les autres ne se risquent pas raconter comment ce Messie prépubère échappe déjà à la vigilance de ses parents et sur quel ton il leur parle… Certes, n’y a plus de Messie à engendrer – ne nous en déplaise -, et pour cela il nous faut assurément, tout narcisssisme mis à part, rendre grâce
Mais ce qu’il y a à entendre de ce passage d’Évangile isolé des convergences synoptiques touche peut-être au principe de l’adolescence. À condition que ce mot retrouve un accent de noblesse: il nous reviendra, pour les besoins de la méditation, de le laver de la boue de nos représentations boutonneuses remâchant toujours le même chewing-gum. Car cet âge charnière pose avec force la question de la demeure et l’enjeu qu’il y a à habiter.
Si Jésus, par Ies premièrs plan de misère qui caractérisent sa naissance et sa mort, affirme sa puissance dans les « déliés » de son existence, il l’affirme d’autres fois dans les « pleins ». Ainsi ce lendemain de fête où il se désolidarise de la communauté villageoise et ne suit pas le mouvement pour descendre de Jérusalem, regagner Nazareth et un quotidien où le temps reprendra un souffle régulier. Pressent-il qu’il a matière, au cœur de cette Ville, à entraîner en quelque sorte son destin? Ou bien s’abandonne-t-il simplement à un sentiment inédit de familiarité entre les hauts murs du temple de Jérusalem?
Toujours est-il qu’il se tient: là, et d’une hauteur manifestement prompte à attire les regards. Ce sont ses mot surtout qui captent l’écoute de ceux qui passent par là, et tout le récit est encadré par l’impératif de croissance qui pousse cet enfant particulier. Quelque chose bouillonne, quelque chose se fixe, quelque chose se déplace et sous le traits ordinaires d’un enfant peu ou prou soumis à ses parents contre un germe d’Eternite qu’il sortira bientôt de lui-même pour le proposer à l’humanité. Tout cela ne tient plus entre les quatre murs d’une quelconque éducation. Car comme toute germination, elle est favorisée par un milieu. La couveuse du Messie ne peut être Nazareth, non pas seulement parce que nul n’est prophète en son pays, mais parce que l’évocation de Nazareth nous entraîne à des considérations géographique et conjoncturelles, tandis que l’évocation de Jérusalem nous entraîne à une élévation qui abolit les frontières pour concerner l’humanité entière. C’est là toute la dramaturgie de cette Cité, en même temps que l’Histoire s’y agrippe de peur de flancher de vertige devant l’Éternité.
Marion Muller-Colard
Eclats d’Evangile – Ed Boyard p: 66-67
Catégories: Méditations | 26/12/2021
On entend souvent dire que la joie la plus grande de la vie est la naissance d’un enfant. C’est une chose extraordinaire qui change tout, qui met en mouvement des énergies imprévues et fait surmonter fatigues, gênes et nuits blanches, parce qu’elle porte un grand bonheur face auquel rien ne semble compter.
C’est ainsi que Noël: la naissance de Jésus est la nouveauté qui nous permet chaque année de renaître de l’intérieur, de trouver la force d’affronter toute épreuve parce que sa naissance est pour nous, pour moi, pour toi, pour nous tous, pour chacun.
Mais que veut dire ce « pour nous» ? Que le Fils de Dieu, le béni par nature, vient faire de nous des fils bénis par grâce. Oui, Dieu vient au monde comme Fils pour nous rendre fils de Dieu. Quel don merveilleux! Aujourd’hui Dieu nous émerveille et dit à chacun de nous: « Tu es une merveille.»
Sœur, frère, ne perds pas courage. As-tu la tentation de te sentir fautif? Dieu te dit: « Non, tu es mon fils! » As-tu la sensation de ne point y arriver, la crainte d’être inadapté, de ne pas sortir du tunnel de l’épreuve? Dieu te dit: « Courage, je suis avec toi. » II ne te le dit pas en paroles, mais en se faisant fils comme toi et pour toi, pour te rappeler le point de départ de toute renaissance: te reconnaître fils de Dieu, fille de Dieu. C’est le point de départ de toute renaissance;
Pape François
Magnificat décembre 2021 p:354-355
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Catégories: Méditations | 25/12/2021
Quelle est ma joie de voir le Seigneur de gloire se manifestant dans son comportement et dans ses affections humaines; non comme les forts, mais dans la faiblesse. Que cela me rend fort dans ma faiblesse! La faiblesse du Seigneur est, j’en suis sûr, la force et le soutien de ma propre faiblesse.
Courons donc, frères, courons avec les bergers, parce qu’aujourd’hui, est né pour nous le Sauveur du monde qui est le Christ Seigneur dans la cité de David. Cette cité c’est Bethléem, vers elle nous devons courir comme le firent les bergers à l’annonce de la nouvelle.
Vous avez l’habitude de chanter: “ Ils chantèrent la gloire de Dieu, ils coururent à Bethléem. Et voici le signe: “vous trouverez un enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche.” Voilà, comme je vous l’ai dit, pourquoi vous devez l’aimer. Grand signe, en vérité, que cet enfant, si nous le comprenons.
Nous le comprenons si nous entendons cet amour qui nous est annoncé, mais aussi si nous avons dans le coeur cette lumière qui se manifesta avec les anges. Et ceux-là seuls entendent cet amour qui ont l’esprit baigné de cette lumière spirituelle.
Sermon du bienheureux Aelred de Rievaulx, abbé.
Lectionnaire pour les dimanches et jours de fêtes
Jean-René Bouchet
Ed du Cerf – p: 75-76
Catégories: Méditations | 24/12/2021