L’amour prend naissance, si nous donnons à manger à notre ennemi et si nous lui donnons à boire…
L’amour grandit, si tu subviens aux besoins de celui qui est dans la nécessité, si tu acceptes de prêter à qui veut t’emprunter, si tu ouvres ton âme à ton ami.
Enfin, l’amour se conserve si, par tes paroles et tes actes, tu satisfais aux désirs de ton ami, même quand ceux-ci ne paraissent pas indispensables.
L’amour encore se conserve, et même augmente, quand on fait bon visage, qu’on s’exprime avec douceur, qu’on agit avec une joie rayonnante.
De la sorte, l’amour qui s’exprime par le visage et la parole, se confirme en agissant avec bonté et joie.(St Bernard, Div 121: De Schola Dilectionis.)
Catégories: Lu ailleurs | 24/09/2010
Extraits du discours de Bartholomée lors des vêpres dans la Chapelle Sixtine présidées par le pape Benoît XVI – octobre 2008
1°) La Parole divine dans la création
Les icônes sont un rappel visible de notre vocation divine; elles représentent une invitation à nous élever au-dessus de nos préoccupations futiles et des questions réductrices de ce monde. Elles nous encouragent à chercher l’extraordinaire dans le très ordinaire, à nous remplir du même émerveillement qui caractérise la stupeur divine dans Genèse: “Dieu vit tout ce qu’il avait fait : cela était très bon.” (Gn 1, 30-31).
2°) “Dieu vit tout ce qu’il avait fait : cela était très bon.”
Les icônes soulignent la mission fondamentale de l’Église consistant à reconnaître que toutes les personnes et toutes les choses sont créées et appelées à être “bonnes” et “belles”.
Les icônes nous rappellent une autre façon de voir les choses, une autre façon de vivre les réalités, une autre façon de résoudre les conflits. Nous sommes invités à assumer ce que l’hymnologie du Dimanche de Pâques appelle “une autre façon de vivre”.
3°) “Une autre façon de vivre”.
Nous avons trop souvent eu un comportement arrogant et méprisant envers la création naturelle. Nous avons refusé de voir la Parole de Dieu dans les océans de notre planète, dans les arbres de nos continents, et dans les animaux de notre terre. Nous avons renié notre propre nature qui nous appelle à nous baisser suffisamment pour écouter la Parole de Dieu dans la création, si nous vous voulons devenir “participants de la nature divine” (2P 1,4). Comment pouvons-nous ignorer les vastes implications de la Parole divine qui se fait chair? Pourquoi n’avons-nous pas perçu la nature créée comme l’extension du Corps du Christ?
4°) Les théologiens chrétiens orientaux mettent toujours en évidence les dimensions cosmiques de l’incarnation divine.
La Parole incarnée est intrinsèque à la création, qui est issue de l’énoncé divin. «Le Logos n’est contenu par aucune chose mais il contient tout. Il est en toute chose tout en étant en dehors de toute chose… le premier-né du monde entier sous tous ses aspects.» (Saint Athanase d’Alexandrie).
5°) Le monde entier est un prologue à l’Évangile de Jean.
Le monde entier est un prologue à l’Évangile de Jean. Et quand l’Église ne reconnaît pas les dimensions plus larges, cosmiques de la Parole de Dieu, et qu’elle limite ses préoccupations aux questions purement spirituelles, alors elle néglige sa mission consistant à implorer Dieu de transformer tout le cosmos pollué. Il n’est pas étonnant que, le Dimanche de Pâques, quand la célébration pascale atteint son point culminant, les chrétiens orthodoxes chantent: Maintenant tout est rempli de lumière divine: le ciel et la terre, et toutes les choses sous la terre. Que la création tout entière se réjouisse.
“Même une pierre”, écrit Basile le Grand, “porte le sceau de la Parole de Dieu. » Cela est vrai pour une fourmi, une abeille et un moustique, les créatures les plus petites. Car Il déploie les vastes océans et étale les immenses mers; et Il crée l’aiguillon creux de l’abeille.”
En nous rappelant notre condition infime dans la création vaste et merveilleuse de Dieu, il souligne seulement notre rôle central dans le plan de salut de Dieu pour le monde entier.
Catégories: Lu ailleurs | 21/09/2010