De l’amour de Notre Seigneur Jésus-Christ – Dom Guéranger
« Est-il possible, en lisant et méditant les saints Evangiles, de n’être pas séduit par le charme divin que répandent les paroles et les actions de Notre Seigneur ? Si nous le considérons enfant, quoi de plus attrayant que lui dans sa crèche ou dans les bras de sa très pure mère ?
Si nous le suivons dans sa vie d’homme, quoi de plus pénétrant que sa bonté, sa compassion pour les misères de l’humanité, sa patience, sa condescendance et cette douceur qui tempère si délicieusement la gravité de sa personne, qu’elle attire autour de lui jusqu’aux petits-enfants ?
Quoi de plus enchanteur que son enseignement où l’autorité d’un Dieu se cache sous le langage le plus simple, où les vérités les plus fortes et les plus sublimes arrivent au cœur des auditeurs en éclairant leurs esprits des plus vives lumières ?
Quoi de plus touchant que sa prédilection pour les pécheurs, malades infortunés dont il est le médecin compatissant, brebis égarées dont il s’est fait le pasteur infatigable ?
Quoi de plus émouvant enfin que cette sérénité avec laquelle il s’avance vers cette mort qu’il est venu chercher, sans jamais protester contre l’ingratitude de ses ennemis.
Catégories: Lu ailleurs | 31/12/2010
Extrait de l’Exhortation apostolique post-synodale VERBUM DOMINI DU PAPE BENOÎT XVI
En suivant le récit des Évangiles, nous relevons que l’humanité même de Jésus apparaît dans toute son originalité dans sa référence à la Parole de Dieu. En effet, il réalise heure par heure, dans son humanité parfaite, la volonté du Père. Jésus écoute sa voix et il lui obéit de tout son cœur. Il connaît le Père et il observe sa Parole (cf. Jn 8, 55). Il nous raconte les choses du Père (cf. Jn 12, 50). «Je leur ai donné les paroles que tu m’as données» (Jn 17, 8).
Jésus montre donc qu’il est le Logos divin qui se donne à nous, mais aussi le nouvel Adam, l’homme vrai, celui qui accomplit à chaque instant non sa propre volonté mais celle du Père. Il «grandissait en sagesse, en taille et en grâce sous le regard de Dieu et des hommes» (Lc 2, 52). De manière parfaite, il écoute, il réalise en lui-même et il nous communique la Parole divine (cf. Lc 5, 1).
Dans le Fils, Logos fait chair (cf. Jn 1, 14), venu accomplir la volonté de Celui qui l’a envoyé (cf. Jn 4, 34), Dieu, source de la Révélation, se manifeste en tant que Père et porte à sa pleine réalisation la divinisation de l’homme, déjà assurée auparavant par les paroles des prophètes et par les merveilles qu’il a réalisées dans la création et dans l’histoire de son Peuple et de tous les hommes. Le sommet de la Révélation de Dieu le Père est offert par le Fils à travers le don du Paraclet (cf. Jn 14, 16), Esprit du Père et de son Fils, qui nous «guide vers la vérité tout entière» (cf. Jn 16, 13).
Catégories: Evénements de l'Eglise, Lu ailleurs | 27/12/2010
Prière de Rital Bonnat (1803-1882)
Mon bon Jésus, mon doux et divin Maître,
par le mystère de votre Incarnation,
enseignez-moi l’humilité,
cette vertu si belle, si rare,
si douce, si nécessaire à mon âme, si attrayante pour vous!
Que je devienne bien humble de coeur,
bien humble d’esprit, que je sois si petite, si petite à mes yeux,
que comme une toute petite fleurette,
j’attire vos regards et votre amour, ô Jésus!
Mon bon Jésus, mon doux et divin Maître,
par les neuf mois que vous avez passés dans le sein de Marie,
enseignez-moi l’abnégation,
que je sache ne rien voir, ne rien entendre, ne rien sentir,
que j’apprenne à vivre de vous, en vous, par vous,
comme l’enfant qui n’a pas encore vu le jour
et qui cependant, a reçu l’être
et sait déjà commencer à aimer,
comme je veux vous aimer, ô Jésus!
Catégories: Lu ailleurs | 23/12/2010
Texte de Rita Bonnat (1803-1882)
Un livre…
je m’intitulerais le désir d’aimer et je raconterai tout ce que Dieu a fait pour nous, tout ce qu’il a souffert, tout ce qu’il nous a donné, tout ce qu’il nous accorde journellement. Je parlerai de sa puissance, de sa justice, de sa bonté, de sa miséricorde. .Je le ferais connaître comme Dieu, comme Sauveur, comme Père, comme époux, frère et ami de l’âme fidèle. je voudrais qu’on ne pût me lire sans aimer celui qui est seul aimable et qu’en achevant ma lecture on s’écriât: O Jésus, mon amour, je veux vous aimer, je vous aime et je vous aimerai toujours.
Un insecte…
je voudrais être une abeille ouvrière. Dés le point du jour à l’ouvrage, courant de fleur en fleur, je voudrais ramasser, butiner, recueillir tout ce qui pourrait former la cire ou le miel. De retour à la ruche, je déposerais mon fardeau et recommencerais avec la même ardeur, heureuse de contribuer par mon travail au bien-être des humains et à la gloire du temple du Seigneur, je dirais souvent à mes compagnes: « Travaillons, mes soeurs, travaillons encore, travaillons toujours; un peu de baume pour les malades, un peu de douceur pour les pauvres, un peu de cire pour l’église, nous dédommageront de nos peines. Après le labeur viendra le repos, la récompense. Dieu nous regarde, nous bénit, courage et toujours amour.
Une lyre…
je voudrais être d’or, être dans les mains d’un séraphin pour faire entendre les accents divins d’harmonie toute céleste. je voudrais que chacune de mes cordes exprimât un son différent, se rapportant à chacun des attributs de Dieu. Ainsi la première témoignerait mon adoration pour sa grandeur et sa puissance; la seconde, mon admiration pour sa sagesse et sa magnificence; la troisième célébrerait son amour et sa bonté; la quatrième dirait mon respect pour sa justice; la cinquième, mon étonnement pour son éternelle immutabilité; et la sixième serait toute consacrée à la reconnaissance pour le bonheur de connaître Dieu, de pouvoir l’aimer, l’adorer, le bénir pendant la vie et pendant l’éternité.
Catégories: Lu ailleurs | 20/12/2010
« Le oui total de la Vierge a été le sein spirituel de l’Enfant. Et ce n’est qu’après ce oui que son corps aussi est devenu sein fécond. Dès l’instant où l’ange lui a parlé, son attente change. Elle passe de l’attente de l’Ancienne Alliance à l’attente de la Nouvelle. Jusque-là elle guettait l’avènement de la plénitude promise; maintenant, ce qu’elle espère, la promesse, en elle est déjà accomplie. »
« Dès l’instant où elle a dit oui, la Mère attend une promesse qui s’est déjà accomplie. La plénitude est déjà en elle, le Verbe de Dieu grandit en elle et son attente modèle à présent cette croissance et croît avec elle. Ce n’est plus sa propre attente qui s’accomplit, son attente naît maintenant de l’accomplissement, en devient fonction. »
« Son attente jaillit de l’accomplissement en elle de la promesse : l’attente du Fils déjà présent en elle, le mystère de l’Avent que la Mère transmettra comme tout le reste à l’Église comme un état permanent. Aussi cette attente est-elle d’abord spirituelle, et ensuite seulement physique; mais ce rapport en elle entre l’esprit et le corps ne met pas en question la réalisation de sa grossesse. »
« En disant : « Qu’il me soit fait selon ta parole », elle n’a pas seulement accepté l’Enfant mais consenti à tout ce que l’attente fait d’elle et tout ce qui arrivera après la naissance du Fils. « Qu’il me soit fait selon ta parole » signifie qu’elle se met comme femme à la disposition du Verbe actif et créateur de Dieu en elle. »
« Le centre de gravité de l’Avent ne se trouve pas en lui-même, mais dans le temps qui précède Pâques. En se rendant si totalement disponible dans l’attente du Fils, la Mère apprend déjà à se rendre disponible à la Croix à venir. De même elle sait que Noël est consommé à Pâques, que c’est presque davantage une fête de la promesse qu’une fête de l’accomplissement. »
Extraits de « La Servante du Seigneur » – Adrienne Von Speyr – Éd Lethielleux, Paris 1987.
Catégories: Lu ailleurs | 15/12/2010
« Bon Pèlerin racontez-nous des histoires ! »
« Je vous dirai ce que chantait l’homme juste. »
Chanson de l’homme juste
En voyageant, j’ai planté un if qui a grandi, il est devenu un arbre. On peut se reposer sous son ombrage à l’abri de la tempête, et sans redouter les brûlants rayons du soleil de midi. Je l’avais planté pour en jouir ; la chouette en a fait sa demeure, et la nuit, elle a chanté : Malheur et douleur au voyageur !
J’avais trois perles dans la main, et j’ai répondu : Pour moi, bonheur ; je suis l’ami du Seigneur !
J’avais semé des fleurs ; elles étaient belles, elles excitaient l’envie des passants. Je les cultivais avec soin ; j’étais fier de leur nombre et de leur beauté. Le vent d’automne a soufflé et, avec l’orage mes fleurs ont été brisées. La chouette a chanté : Malheur ou douleur !
Mes perles dans la main, j’ai répondu : Bonheur ! Mes fleurs étaient au Seigneur !
J’ai élevé des tourterelles qui becquetaient mon pain et buvaient dans ma main. Elles partageaient mon existence, elles vivaient de ma vie, elles charmaient et embellissaient ma demeure, avec elles j’aimais et me croyais aimé. Je les avais, par mes soins, préservées de l’oiseleur et du milan, et elles se sont envolées !… la chouette a chanté : Malheur et douleur au voyageur !
Mes perles dans mes mains, j’ai répondu : Bonheur ! Mes tourterelles étaient au Seigneur !
J’avais un champ ; il avait été ensemencé du plus pur froment mais à la dérobée, l’ennemi y a semé de la zizanie, et elle a étouffé mes plus eaux épis. La chouette a chanté : Malheur ou douleur !
Mes perles dans mes mains, j’ai répondu : Bonheur ! Mon champ était au Seigneur !
J’avais un troupeau de belles et innocentes brebis qui me suivaient au pâturage, écoutaient mes chants, me donnaient leur lait et leur toison. Elles dormaient près de moi, elles faisaient mon bonheur ; le loup m’en a dérobé plusieurs. La chouette a chanté : Malheur et douleur !
Mes perles dans mes mains, j’ai répondu : Bonheur ! Mon troupeau était au Seigneur !
J’avais une fille bien-aimée qui chérissait son père, le soutenait, le consolait ; elle était bonne, elle faisait ma joie. Ses peines ont été mes peines ; j’ai pleuré en voyant ses larmes. Ses sœurs l’avaient chassée pendant la nuit, puis je l’ai vue languir et mourir, et j’ai encore pleuré sur sa tombe. La chouette a chanté : Malheur et douleur !
Mes perles dans mes mains, j’ai répondu : Bonheur ! Ma fille était au Seigneur !
J’ai ouvert ma maison au voyageur, j’ai donné ma main à l’orphelin, ma bourse à la veuve, mon pain à l’indigent. J’ai offert mon sommeil, mon repos, ma vie pour tous les malheureux, et j’ai reçu du mépris ; on m’a accusé, on m’a calomnié, on m’a flétri. La chouette a chanté : Malheur et douleur !
Mes perles dans mes mains, j’ai répondu : Bonheur ! Ma gloire était au Seigneur !
J’ai eu de la jeunesse, de la force, de la santé ; j’ai pu entreprendre de longs voyages, de grands travaux. J’ai travaillé en chantant, j’ai souffert en souriant, puis un jour en cherchant ma jeunesse et mes forces, je suis tombé sous le faix des années, de la souffrance, des infirmités. J’entends la mort qui m’appelle… le vieillard va s’endormir. La chouette a chanté : Malheur et douleur !
Mes perles dans mes mains, j’ai répondu : Bonheur ! Ma vie était au Seigneur !
L’homme juste a demandé de dormir sous le chêne, mais l’homme juste est au Seigneur, il reposera dans son temple et près de son autel. Tout passe, enfants, le printemps, la jeunesse et les fleurs, les mauvais jours, les chagrins, les douleurs, tout passe, enfants.
(Texte inédit de Rita Bonnat – 1862)
Catégories: Lu ailleurs | 15/12/2010
Lettre de Dom Guéranger à Dom Piolon, le 29 mai 1843
« Je crains que la vue de vos faiblesses ne vous impressionne trop. Dieu est infiniment plus miséricordieux et bon que vous que vous n’êtes faible et indigent. Toutes les fois que la tristesse domine l’âme, de manière à produire l’ennui et l’humeur noire, ce n’est plus la componction qui est douce, calme et confiante.
Qu’est-ce donc ? C’est un brin d’amour propre combiné avec les accidents du tempérament physique. Rien autre chose. Il faut donc secouer cela, et tâcher d’être gai. Il y a du courage dans la gaieté, comme dans toute autre chose ; aussi est-ce pour Dieu qu’il faut s’ébattre.
«Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je vous le redis, réjouissez-vous.» Il faut démolir par le pied cette humeur noire qui n’est bonne ni pour ce monde, ni pour l’autre.
Dans vos rapports avec Dieu, n’attendez rien des livres, mais tout de votre volonté propre prévenue et secondée par la grâce. Les livres viennent ensuite ; ils aident souvent ; souvent aussi ils embarrassent ; mais il faut bien comprendre que, en ce monde, le ciel de nos relations avec Dieu a, comme l’autre, ses petits et gros nuages, et parfois ses tempêtes.
Dieu veille au milieu de tout cela, et pour être faible et distrait, notre cœur ne le quitte pas toujours. Il faut vivre en enfant, et bien se souvenir non seulement qu’on n’est obligé d’aller, mais même qu’on ne peut aller à Dieu qu’avec la mesure et le genre de grâce qui nous sont donnés dans le moment. Si Dieu veut plus, qu’il donne plus. Mais tâchez de vivre avec lui, sans effort de tête, mais en ami ; car sa conversation n’a point d’amertume… »
Catégories: Lu ailleurs, Vie consacrée | 11/12/2010
Nous voici au temps que Jésus-Christ vient à nous.
Le voulons-nous recevoir?
Allons par le chemin qu’il vient.
Il vient par humilité, charité, bénignité.
Allons par-là au devant de lui:
autrement nous ne le pourrons rencontrer.
présentatons-nous à son humilité, sa charité, sa bénignité;
ouvrons-y nos coeurs afin qu’elle s’y impriment.
Les vertus divines sont opératives
et veulent toutes agir et produire
une semblance d’elles-mêmes, hors d’elles-mêmes,
dans les sujets préparés et où elles se plaisent.
La lumière incréée produit une lumière créée,
l’amour incréé produit un amour créé.
Il est de même des qualités et vertus de Dieu incarné.
Son humilité, divinement humaine
se veut imprimer dans nos âmes
et nous rendre humbles;
sa douceur tend à nous rendre doux […]
Car en Jésus, le parler est faire
et enseigner, c’est donner.
Son unité veut aussi opérer une participation de soi parmi nous;
n’y mettons point d’empêchement.
Pierre de Bérulle – Lettre XXXIX, Migne, col 1393)
Catégories: Lu ailleurs | 9/12/2010
« A tous… répétons… Dieu vient. Et dans notre voix passe, en ce moment passe quelque chose de nouveau. Une telle affirmation, à chaque minute au long de l’année, nous pouvons la faire nôtre.
Mais voici que nous sommes tous saisis, interpellés par la proximité de Noël, voici que nous prenons une conscience plus vive de la descente de Dieu au sein de la destinée humaine.
Si le grand écrivain et romancier, Julien Green a pu dire d’une assemblée eucharistique: « tout le monde croyait… mais personne ne criait d’étonnement, de bonheur ou d’effroi », en ce temps de l’Avent, nous ne pouvons ne pas crier aux autres, sans effroi, et avec plus que de l’étonnement, avec l’émerveillement d’un bonheur tout neuf: Dieu vient.
Dieu vient parce Dieu commence toujours. Dans de nos vies, l’initiative lui appartient… le Seigneur « se tient à la porte et il frappe » (cf Ap 3,20). Plutôt que de le chercher, il nous est demandé d’ouvrir cette porte qui sépare le visible de l’invisible, pour identifier alors Jésus comme le Maître de la vie, pour l’identifier ou plus pour le reconnaître. » (Père A.M Carré op « Demeurez en ma Parole – Ed Cerf 1980)
Catégories: Lu ailleurs | 1/12/2010