« Et voici que la pierre du tombeau se referme, laissant chacun, dans le silence apparent de Dieu, face aux excès de douleur, de non-sens, et même de honte pour ceux qui ont été lâches. Ce Samedi, jour de sabbat, conduit chacun à devoir élaborer un immense désarroi provoqué par de multiples pertes: perte d’un être cher, perte d’un « maître admiré », perte de certaines conviction religieuses que l’on s’était forgées à son sujet, perte de la belle image de soi-même comme disciple fidèle …
Aucun moyen dès lors, de fuir devant ces trois évidence : oui l’échec existe, oui la perversion de la liberté existe, oui la mort existe! Tout travail d’espérance qui n’intègre pas de telles vérités est par avance invalidé. »
Xavier THEVENOT « Avance en eau profonde »
Paris DDB Cerf 1997 p : 93
cité par Sr Thérèse (Maumont) – Liturgie N°160
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 15/04/2017
« Qu’avons-nous fait de l’Homme? C’est la question que nous pose cette Liturgie du Jeudi Saint. Qu’avons-nous fait de l’Homme?
Si nous avions compris l’Evangile de Jésus, est-ce que le monde se trouverait dans l’état où il se trouve aujourd’hui? Evidemment non!
Car justement cette Liturgie du Jeudi Saint cumule, en quelque sorte, toutes les consécrations de l’Homme par Jésus-Christ. Le « Mandatum », la dernière consigne de Jésus : »C’est à cela que l’on reconnaitra que vous êtes mes disciples si vous vous aimez les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn13,35).
Voilà donc le dernier mot du Christ! Le dernier mot du suprême Prophète, le dernier mot du Fils de l’Homme et du Fils de Dieu, c’est d’aimer l’Homme et de faire de l’Amour de l’Homme, le test, le critère, la pierre de touche de l’amour de Dieu.
Et cet amour de l’Homme, Jésus va le manifester dans cette scène incomparable, inépuisable, bouleversante, du Lavement des Pieds. Il va nous manifester Dieu à genoux devant l’Homme, devant l’Homme qui est le Royaume de Dieu, devant l’Homme qui porte l’infini dans son coeur, comme dit le Pape saint Grégoire, exprimant cette nouveauté merveilleuse: « Le ciel, c’est l’âme du Juste. »
Jésus à genoux devant l’Homme! Il n’y a plus rien maintenant à ménager. Il ne s’agit plus de conduire les disciples par une parabole, il faut les mettre brutalement devant la réalité, par la catastrophe imminente: le Sauveur va être immolé, la toute-puissance de Dieu va connaître un formidable échec en apparence. Le Salut va venir par la mort sur la Croix… »
Maurice ZUNDEL
« Ta parole comme une source «
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Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 12/04/2017
Aujourd’hui, si tu entends sa voix,
n’endurcis pas ton oreille.
Allons, c’est ici le degré de l’épreuve,
l’échelle de Jacob s’appuie sur notre cœur.
Allons, il faut quitter pour Dieu la beauté même,
il contient dans sa main l’univers étoilé.
Allons. Rassemblons notre cœur oublieux
qui a voulu quitter le souvenir de Dieu
et vivre une heure SEUL parmi les Créatures.
Allons pleurer devant Celui qui nous a faits,
de qui descend tout don parfait,
– l’humilité, la douceur, les larmes pures.
Allons comme le troupeau rassembler nos délices
sur le chemin sanglant où il porte la croix.
Où il s’est engagé le premier, humble Isaac,
chargé du bois du sacrifice.
Jésus veut notre mort pour nous donner la vie,
acceptons de trembler au Jardin des Olives.
Il nous fera goûter la joie aux sources du vives.
Allons et mourons avec Lui.
Raïssa MARITAIN – « Douceur du monde »
dans Jean Mambrino
La Poésie mystique française, Paris, Seghers 1973, p :193
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 9/04/2017