« A vous d’en être les témoins »
Lc 24,48
Luc raconte comment Jésus ressuscité démontre son identité véritable. Le Christ était toujours le même quoiqu’il eût traversé la mort et atteint la gloire divine. L’évangéliste fait donc surgir la normalité de l’imprévisible et l’imprévisibilité de la normalité.
Il ajoute un enseignement ultime de Jésus à cette dernière apparition. Cet enseignement s’inscrit lui aussi dans un paradoxe car Luc, qui insiste sur l’enracinement biblique des propos du Christ et sur l’harmonie entre ceux qui sont prononcés après la résurrection et ceux qui l’ont été auparavant, présente cependant une nouveauté. Celle-ci concerne la mission confiée aux disciples d’aller prêcher à toutes les nations.
Ces circonstances laissent les disciples, eux aussi, dans une situation paradoxale ou du moins ambivalente : la joie les inonde mais elle cohabite avec le doute.
François BOVON
L’Evangile selon St Luc p :476
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 15/04/2018
Le « oui» de Marie
II y a plus qu’une simple soumission à la volonté de Dieu dans la réponse de Marie. En se proclamant la servante du Seigneur, elle réclame une part active dans le plan divin. Que fait une servante, sinon œuvrer dans la maison du maître?
En outre, elle remet sérieusement en cause sa place dans la maisonnée de Joseph: servante du Seigneur et non servante de Joseph, elle affirme que sa collaboration à l’œuvre de Dieu transcende les liens familiaux.
Dans un monde ancien où le statut de l’esclave est déterminé par celui de son possesseur, voici que Marie quitte son petit statut de toute jeune fiancée d’un homme inconnu d’un obscur village de Galilée pour prétendre à un rang autrement plus important. En effet, contrairement à Joseph, dont on a dit qu’il était de lignage davidique, Marie n’était rien: elle est jeune dans un monde qui valorise la sagesse du grand âge, femme dans un monde gouvemé par les hommes, pauvre dans une économie stratifiée. Désormais, elle sera la mère du Fils de Dieu.
RÉGIS BURNET
Cité dans « Magnificat » avril 2018
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 9/04/2018
Les marques des blessures
Dans ces deux apparitions là Marie Madeleine et à Thomas], nous pouvons contempler le corps ressuscité de Jésus, un corps qui porte les marques des blessures qu’il a subies. Un trou reste ouvert à son côté, de la largeur d’une main; un trou reste dans ses mains, de la largeur d’un doigt. Ces blessur ont là pour toutes les générations de tous les temps, afin de manifester l’humilité, la patience infinie et l’amour inconditionnel de Jésus. Jésus ressuscité n’apparaît pas comme quelqu’un de puissant, mais comme quelqu’un de blessé qui offre son pardon.
Ces blessures deviennent sa gloire. De la blessure de son côté ont jailli les eaux qui nous vivifient et nous guérissent. Par ses blessures nous sommes guéris. À travers Thomas, Jésus invite chacun de nous à toucher non seulement ses blessures à lui, mais les blessures chez les autres et en nous-mêmes, blessures qui peuvent engendrer la haine, être signes de séparation, de division, mais qui peuvent aussi être transformées en signe de pardon, grâce à l’amour de Jésus, et unir les gens dans l’amour. Ces blessures et la faiblesse qui en résulte révèlent que nous avons besoin les uns des autres; elles deviennent le lieu de la compassion réciproque et de l’action de grâce.
Nous montrerons aussi nos blessures lorsque nous serons avec lui dans le Royaume, dévoilant nos faiblesses et le pouvoir de guérison de Jésus.
Jean Vanier
Cité dans « Magnificat » avril 2018
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 8/04/2018
« Jésus, Marie et Joseph n’aimaient, ne voulaient, ne cherchaient que Dieu seul en toutes choses. » (Const. art 2)
La Sainte Famille a été constituée en vue du Projet du Père, inspirée, ordonnée par sa seule volonté. Le « Me voici » de Jésus, de Marie et de Joseph a constitué le « Nous voici » de la famille. Chacun a consenti, dans l’Esprit, à la volonté du Père pour sa gloire et le salut du monde, « ne cessant d’être unis à Dieu et de conformer tous leurs actes à sa sainte volonté » (6), ils sont devenus, ensemble, terre de la promesse, terre de l’Alliance:
Jésus: « Me voici, O Dieu pour faire ta volonté » (Hé 10,7)
« Ma nourriture est de faire la volonté du Père qui m’a envoyé » (Jn 4,34)
Marie: « Voici la servante du Seigneur,
qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1,38)
Joseph: « fit ce que l’ange lui avait dit de la part du Seigneur… » (Mt 1,24)
Cette disponibilité au Père a été « le ciment d’union » de la vie de la famille sainte qu’ils ont formée ensemble. Ils ont tout donné, se sont entièrement soumis, et n’ont désiré et cherché que Dieu Seul et son Royaume de justice et de paix. Ils ont refusé tout ce qui n’était pas Dieu ou de Dieu.
Leur vie a été saisie, envahie par Dieu Seul, feu brûlant qui a donné sens à leur « vie trinitaire ». Jésus, marie et joseph nous appellent à vivre sans crainte, avec amour et liberté de coeur, sous le regard divin, cette même ouverture à Dieu Seul. Ils nous invitent à entrer avec zèle, détachement, dans une recherche active de sa volonté et dans une continuelle confrontation aux exigences de l’Evangile.
Obéissance, consentement, offrande pour le Royaume sont le chemin à suivre pour demeurer, comme Famille, à l’école de Jésus, Marie et Joseph, en communion à la volonté du Père. Ceci exige une profonde attitude d’écoute et de discernement, d’intériorisation et de contemplation.
Point rencontre N°2
Doc sfb 1997
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 19/03/2018
St Joseph.
« Je le vénère beaucoup…
Inspirons-nous de lui. Il est le saint du service…
N’oublions jamais que le vrai pouvoir c’est le service !
Le service,
c’est ce qui atteint
son sommet lumineux sur la Croix !
Le service,
c’est d‘abord la compassion et la tendresse.
Nous ne devons jamais en avoir peur ! »
Pape François
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 19/03/2018
L’image du grain de blé est souvent utilisée par le Seigneur Jésus parce qu’elle pouvait être facilement comprise de tous. Par exemple, dans la parabole du semeur qui sème sa semence (Matthieu 13). Le grain de blé est semé en terre et meurt. Mais ensuite il germe et surgit de la terre en portant du fruit, beaucoup de fruit. Christ a dû mourir et être enseveli avant de ressusciter, lui « les prémices » d’une immense moisson. Ces choses avaient déjà été annoncées prophétiquement (Ps. 126 : 5-6)…
Un grain de blé, bien que très petit, contient un germe de vie. Lorsqu’il est mis en terre, la germination s’effectue lentement : une jeune pousse prend naissance et grandit ; la nouvelle plante va croître jusqu’à ce qu’elle porte du fruit, un grand nombre de grains, tous issus du même grain et ayant la même nature que lui. Quelle belle image de la mort de Christ et de la puissance de vie qui était la sienne !
Cette même image est employée à propos de la résurrection (1 Cor. 15 : 35-38).
Les grains de blé portent les mêmes caractères que celui qui est tombé en terre. De même le chrétien est de la même nature que Christ et porte les mêmes caractères que Lui. Nous sommes appelés à lui ressembler (1 Jean 3 : 16).
@ bible-notes.org
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 18/03/2018
L’appel de Jésus est radical : il ose appeler à perdre sa vie à cause de lui.
A la réflexion, ce mouvement : perdre pour gagner, s’enracine dans notre condition humaine. Le plus beau déploiement humain suppose de renoncer à savoir ce que l’on devient. Il faut donc développer ses talents, tirer profit des expériences et des opportunités de la vie, mais progresser aussi dans la capacité à tout remettre, à ne rien mesurer soi-même : au bout du compte, l’appel de Dieu m’arrache à moi-même et me fait devenir ce que je ne peux avoir prévu d’être.
La beauté d’une vie ne vient pas de ce qu’elle produit mais de sa fécondité.
Mgr E. de Moulins-Beaufort
Texte de la Conférence de Carême du 30 mars 2014
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 17/03/2018
Venant du Père, Jésus se rend dans la maison de l’humanité, sur notre terre, et il trouve une humanité malade, en proie à la fièvre, à cette fièvre que sont les idéologies, les idolâtries, l’oubli de Dieu.
Le Seigneur nous donne sa main, il nous relève et nous guérit. Et il le fait à toutes les époques; il nous prend par la main avec sa parole, et il dissipe ainsi les brumes des idéologies, des idolâtries.
Il prend notre main dans les sacrements, il nous guérit de la fièvre de nos passions et de nos péchés à travers l’absolution dans le sacrement de la réconciliation.
Il nous donne la capacité de nous lever, de nous tenir debout devant Dieu et devant les hommes. C’est précisément avec ce contenu de la liturgie dominicale que le Seigneur vient à notre rencontre, nous prend par la main, nous relève et nous guérit toujours à nouveau par le don de sa parole, le don de lui-même.
Benoît XVI – homélie du /02/2006
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 4/12/2017
La parabole des talents est un hommage à la liberté humaine. Ces talents symbolisent les qualités personnelles que nous avons reçues et les responsabilités qui nous ont été confiées : notre famille, nos voisins, les gens avec qui nous vivons, notre monde et son environnement.
Dieu nous fait confiance et s’en remet à nous. Il nous demande d’utiliser les dons reçus pour le bien de notre petit univers. Il nous veut créatifs et nous invite à mettre de côté la paresse, l’inertie et la passivité afin de faire quelque chose de beau et de bon pour les gens autour de nous. Il nous dit ce matin : «voilà mes dons, mes talents et voilà les personnes que je vous ai confiées. Allez et portez beaucoup de fruits».
Raoul Follereau, l’apôtre des lépreux écrivait dans l’une de ses réflexions : «J’ai rêvé qu’un homme se présentait au jugement de Dieu : «Tu vois, Seigneur, j’ai obéi à ta loi, je n’ai rien fait de malhonnête, de mauvais, d’impie. Mes mains sont propres…» – «Sans doute, répondit le Seigneur, sans doute, mais tes mains, elles sont vides! En fait, tu n’as rien fait, tu n’as rien risqué, rien produit». Dans la parabole des talents, Jésus nous rappelle qu’il n’existe pas de vrai christianisme sans engagement et sans risque.
Le troisième serviteur a été incapable d’apprécier la confiance et l’estime que le maître avait à son égard. Il s’est enfermé en lui-même et il a fini par prendre peur. Il est sanctionné parce que, par crainte de faire mal, il n’a rien fait, par crainte de se tromper et de ne pas réussir, il est resté paralysé. Il a enterré son talent et raté l’examen.
Un deuxième élément important de cette parabole est la distribution des talents. Il faut résister à la tentation de nous comparer aux autres. Il ne s’agit pas des talents des autres mais des talents que Dieu m’a confiés. «Il y a diversité de dons, nous dit saint Paul : à l’un est donnée une parole de sagesse, à un autre une parole de science, à un autre la capacité de se rapprocher des personnes seules, à un autre de l’empathie pour les handicapés, etc.» … Le corps a plusieurs membres mais il forme un tout et tous les membres sont importants bien qu’ils soient différents (1 Corinthiens 12, 4-12).
Selon mes capacités, j’ai reçu un certain nombre de talents. Dans son homélie sur le texte d’aujourd’hui, un prêtre racontait l’histoire d’une mère de famille africaine, qui donnait à ses trois filles trois cruches différentes pour aller chercher de l’eau au puits du village : une cruche de cinq litres à sa fille de seize ans, une de trois litres à celle de douze ans et une d’un litre à le plus petite de sept ans. Toutes les trois participaient au bien-être de la maisonnée.
Père Yvon-Michel Allard
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 19/11/2017
Un évêque italien, Mgr. Tonfino Bello, disait aux prêtres de son diocèse : «Dans chaque paroisse, il devrait y avoir bien en vue un grand tablier comme symbole du service que les chrétiens doivent rendre aux autres. Le tablier est le seul vêtement liturgique mentionné par Jésus. S. Jean nous dit que le soir du Jeudi Saint, pendant la première eucharistie, le Seigneur se mit un tablier et il commença à laver les pieds de ses apôtres!»
Dans la seconde lecture d’aujourd’hui, on nous donne l’exemple de S. Paul qui aime et sert sa communauté de Thessalonique. Ce très beau texte nous fournit un remarquable portrait du vrai pasteur : Il est «plein de douceur, comme une mère avec ses nourrissons». Il est rempli d’«affection» pour eux, voulant leur donner «non seulement l’Évangile» mais tout ce qu’il est lui-même. Il peine et se fatigue nuit et jour pour ne pas être à charge des autres.
Jésus nous dit aussi dans l’évangile de ce dimanche : Arrêtez de vous donner des titres ronflants : «Pour vous ne vous faites pas donner de titres, ne cherchez pas de passe-droit, d’avantages personnels». Ces titres risquent de créer une apparence trompeuse, derrière laquelle se cache souvent un vide abyssal
L’autorité de Jésus est exclusivement une autorité de service et de la libération : il pardonne, il guérit, il remet debout, il donne une deuxième chance, il ouvre un avenir. Cela permet d’avancer dans la joie. «Je vous dis cela pour que votre joie soit complète». (Jean 15, 11) Il suffit de regarder s’épanouir ceux et celles qui rencontrent Jésus : la Samaritaine, Zachée, Marie-Madeleine, les aveugles, les lépreux… C’est en pratiquant l’autorité de service proposée par le Christ que nous donnerons une image positive de Dieu aux gens autour de nous.
«Les scribes et les pharisiens agissent pour se faire remarquer des gens. Ils portent de larges phylactères et de longues franges. Ils aiment occuper le premier divan dans les festins et les premiers sièges dans les synagogues, à recevoir les salutations sur les places publiques.» Mais pour vous, il ne doit pas en être ainsi : «Si quelqu’un veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur, et si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’Homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude» (Mt 20, 25 – 28).
Père Yvon-Michel Allard
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 5/11/2017