A moins de regarder une personne
et de voir la beauté en elle,
nous ne pouvons l’aider en rien.
On n’aide pas une personne
en isolant ce qui ne va pas chez elle,
ce qui est laid, ce qui est déformé.
Le Christ regardait toutes les personnes
qu’il rencontrait,
la prostituée, le voleur,
et voyait la beauté cachée en eux.
C’était peut-être une beauté déformée, abimée,
mais elle était néanmoins beauté,
et Il faisait en sorte que cette beauté rejaillisse.
C’est ce que nous devons apprendre à faire
envers les autres.
Mais, pour y parvenir,
il nous faut avant tout avoir un coeur pur,
des intentions pures, l’esprit ouvert,
ce qui n’est pas toujours le cas…
afin de pouvoir écouter, regarder
et voir la beauté cachée.
Chacun de nous est à l’image de Dieu,
et chacun de nous est semblable
à une icône endommagée.
Mais si l’on nous donnait
une icône endommagée
par le temps, par les évènements,
ou profanée par la haine des hommes,
nous la traiterions avec tendresse,avec révérence,
le coeur brisé.
C’est à ce qui reste de sa beauté,
et non à ce qui en est perdu,
que nous attacherions de l’importance.
Ainsi, nous devons apprendre à réagir
envers chacun…
Anthony Bloom moine orthodoxe
extrait de la revue « Ombres et Lumière », n° 114, juin 1996
Catégories: Lu ailleurs | 29/08/2012
On raconte qu’un jeune homme,
épris de sainteté,
vint un jour frapper à la porte
d’un très vieil et très saint ermite.
Une voix lui répond de l’intérieur:
« qui est là ? »
« C’est moi… » répond le jeune homme
et la porte reste close.
Il insiste, sans résultat,
la porte reste absolument fermée.
Il revint le lendemain
et chaque jour pendant de longs mois.
C’était toujours le même dialogue sans issue,
jusqu’au jour où,
après avoir une fois de plus frappé à la porte
et s’être entendu répondre:
« Qui est là… »
le jeune homme comprit enfin…
« C’est toi, maître, qui es là
et je sais que tu m’attends… »
Et la porte s’ouvrit largement.
Paul Baudiquez
« Pleins de signes » – Ed Cerf 1988
Catégories: Lu ailleurs | 22/08/2012
Que le Nom du Seigneur soit glorifie et sanctifié
dans ce monde qu’il a créé selon sa volonté.
Amen.
Que son règne vienne
Bientôt et de nos jours
Et du vivant de toute la maison d’Israël.
Amen.
Que le Nom glorieux du Tout-puissant
Sois loué à jamais.
Amen.
Qu’il soit béni, loué, célébré,
Exalté, adoré, vénéré, glorifié,
Le Nom Sait, béni soit-il,
au dessus de toute bénédiction,
De tous cantiques, de toutes louanges,
Qui peuvent être exprimées en ce monde.
Amen.
Qu’une paix profonde émane du ciel
Et qu’une vie pleinement heureuse
Soit notre partage.
Que les prières et les supplications
De tout Israël
Soient exaucées par leur Père du Ciel.
Celui de tout Israël.
Amen.
Que celui qui établit la paix dans les cieux
Répande la paix sur nous
Et sur tout le peuple.
Amen.
(Prière juive dans la Kaddish)
Catégories: Lu ailleurs | 20/08/2012
On raconte qu’un vieux rabbin
demandait un jour à ses élèves à quel signe
on pouvait reconnaître le moment précis
où la nuit s’achève et où le jour s’instaure.
– Est-ce, demandent les élèves,
quand on peut sans peine distinguer de loin
un chien d’un mouton ?
– Non, dit le rabbin.
– Est-ce quand on peut distinguer sans peine
un dattier d’un figuier ?
– Non, dit encore le rabbin.
– Alors, quand donc Maître ?
C’est lorsque, perdu dans une foule,
le visage de n’importe quel inconnu
vous devient aussi précieux
que celui d’un père, d’une mère,
d’un frère, d’une sœur,
d’un fils ou d’une fille,
d’un époux, d’une épouse, d’un ami…
Celui à qui pareille chose n’est jamais arrivée,
qu’il sache simplement ceci :
Il fait toujours nuit dans son cœur.
Cité par Paul Baudiquez
« Plein signes » – Ed Cerf
Catégories: Lu ailleurs | 18/08/2012
Main de Dieu et main de l’homme
à la rencontre l’une de l’autre
sur les murs de la chapelle Sixtine.
Une imperceptible distance
fonde l’espace du don et de l’accueil ;
l’injonction du doigt de Dieu est impérieuse,
heureuse et tendre ;
l’homme s’éveille,
ruisselant d’une grâce nonchalante et comblée.
L’aventure tourne mal…
Il faut tout restaurer.
Les mains du Père sont toujours là,
fidèles au rendez-vous,
telles que Rembrandt les a peintes
dans la toile de Léningrad.
Des pauvres mains ferventes,
posées comme un manteau
sur les maigres épaules du fils
qui revient de si loin…
Une main de femme, douce et fine
et l’autre plus massive :
main d’homme.
Lumineuses, tendres et fortes
comme est l’amour de l’homme et de la femme,
tremblantes encore et pour toujours
du déchirant bonheur.
Tel le blanc vol fermé que l’on pose
sur le feu d’une blessure,
elles ne retiennent pas… elles attestent :
« Vois donc je t’ai gravé sur la paume de mes mains…
Tu as tant de prix à mes yeux ! »
Isaïe en témoigne inépuisablement :
« Tu seras comme une couronne dans la main de Dieu. »
Et cette autre promesse, plus radicale encore :
« Ton Architecte t’épousera… »
La main de l’Auteur devient la main de l’Epoux :
le créateur, vaincu d’amour, épouse sa créature !
On ne peut trop le répéter :
« Nous sommes dans la main de Dieu »
et il ne nous laissera pas « tomber ».
Où pourrait-on tomber plus bas
que « dans les bras de Dieu » ?
Catégories: Lu ailleurs | 10/08/2012
Il est une foi :
Abba, Jesuah, Rouah
Abba est le Père.
Il garde un visage jeune
comme au matin de la Création
quand il porte le monde à bout de bras.
C’est encore à bras étendu
qu’il libère les esclaves
qui fabriquent des briques en Egypte.
Il est beau. Il est bon
et il aime comme un père et une mère.
Abba, papa, notre Père.
Le Père a un fils :
Jesuah, Josué, Jésus.
Son visage est tel celui du père.
Il donne la jeunesse
à celui qui lui donne la sagesse.
Il joue en jonglant la nuit
avec les étoiles,
le jour avec le sable
sur lequel il écrit.
A douze ans, il sait poser les questions
et trouver des réponses.
Homme, il demande à boire
au bord d’un puits à une femme
et lui donne de s’abreuver
à une source qui ne s’épuise pas.
Il défend les droits
des petits, des pauvres, des paumés.
Il partage le pain et offre sa vie.
Mort, Abba le réveille,
le relève, le ressuscite,
Fils de Dieu vivant
d’un souffle saint.
Quel est ce souffle
qui murmure dans le buisson du jardin ?
C’est Rouah, la brise, légère
comme voile au vent.
Elle est la main agile du Père
avec la main du Fils pour créer.
Elle chante la comptine du bonheur,
elle crie aussi la clameur du malheur.
Elle brûle les lèvres des prophètes,
elle creuse l’oreille des sages.
Elle fait le lien
entre le Père et le Fils qui s’aiment,
Elle donne langue
à tous les enfants de Dieu
qui sont des frères et des sœurs.
Elle les invite tous à la danse,
couleurs et costumes,
musiques et rythmes à l’unisson.
Ils s’appellent :
Abba, Jesuah, Rouah,
le Père, le Fils et l’Esprit.
Amen. Oui, c’est vrai.
Patrick Jacquemont
Extrait de la revue « Signes »
Catégories: Lu ailleurs | 8/08/2012
J’ai demandé à la rose,
Rose ma soeur, parle-moi de mon Dieu et elle s’est mise à fleurir et m’a ouvert sa robe de satin rouge. Béni sois-tu Seigneur Créateur des roses et Dieu de mon coeur.
Nous t’acclamons! Béni sois-tu Seigneur Jésus!
J’ai demandé au nuage
Nuage mon frère, toi qui te promènes dans l’infini du ciel, parle-moi de mon Dieu. Et il s’est mis à flamboyer dans la symphonie de l’arc-en-ciel. Béni sois-tu Seigneur Créateur des nuages et Dieu de mon coeur.
Nous t’acclamons! Béni sois-tu Seigneur Jésus!
J’ai interrogé le rossignol,
Rossignol mon frère, parle-moi de mon Dieu. Et son chant a réveillé le coeur de la nuit et a fait se lever l’aube triomphante. Béni sois-tu Seigneur maître du Rossignol et Dieu de mon coeur.
Nous t’acclamons! Béni sois-tu Seigneur Jésus!
J’ai questionné le vent,
Vent mon frère, toi qui bois la rosée, qui fis bruire la forêt comme une cithare, qui fais rire le torrent de la montagne, parle-moi de mon Dieu.
Et il s’est mis à caresser la prairie et ses vagues et fait tressaillir le chant de blé. Béni sois-tu Seigneur Inventeur du vent et Dieu de mon coeur.
Nous t’acclamons! Béni sois-tu Seigneur Jésus!
J’ai aussi demandé à la musique,
Mélodie ma soeur, rythme bondissant sur les vagues de l’harmonie, parle-moi de mon Dieu. Et la musique s’est mise à danser des rondes de joie dans le ciel de mon coeur. Béni sois-tu Seigneur, Père de toute splendeur et Dieu de mon coeur.
Nous t’acclamons! Béni sois-tu Seigneur Jésus!
J’ai encore demandé à l’enfant,
Petite enfant, toi dont les anges contemplent sans cesse la face du père, parle-moi de mon Dieu. Et elle s’est mise à gazouiller en se mirant dans les yeux de la mère. Béni sois-tu Seigneur, Père de nos enfants et Dieu de mon coeur.
Nous t’acclamons! Béni sois-tu Seigneur Jésus!
J’ai encore demandé à mon coeur,
Toi mon coeur qui si souvent me parle des autres,parle-moi aussi de mon Dieu. Alors il s’est rempli de silence, il m’a rassasiée de paix.Béni sois-tu Seigneur Créateur de la joie du ciel et Dieu de mon coeur.
Nous t’acclamons! Béni sois-tu Seigneur Jésus!
(P. Lucien Deiss)
Catégories: Lu ailleurs | 1/08/2012
Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte, et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence. Sans aliénation, vivez autant que possible en bons terme avec toutes personnes.
Dites doucement et clairement votre vérité. Ecoutez les autres, même le simple d’esprit et l’ignorant. Ils ont eux aussi leur histoire. Evitez les individus bruyants et agressifs, ils sont une vexation pour l’esprit. Ne vous comparez avec personne : vous risqueriez de devenir vais et vaniteux. Il y a toujours plus grands et plus petits que vous.
Jouissez de vos projets aussi que de vos accomplissements. Soyez toujours intéressé à votre carrière, si modeste soit-elle ; c’est une véritable possession dans les prospérités changeantes du temps.
Soyez prudents dans vos affaires ; car le monde est plein de fourberies. Mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe ; plusieurs individus recherchent les grands idéaux ; et partout la vie est remplie d’héroïsme.
Soyez vous-même. Surtout n’affectez pas l’amitié. Non plus ne soyez cynique en amour car il est en faveur de toute stérilité et de tout désenchantement, aussi éternel que l’herbe. Prenez avec bonté le conseil des années, en renonçant avec grâce à votre jeunesse.
Fortifiez une puissance d’esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude.
Au-delà d’une discipline saine, soyez doux avec vous-même. Vous êtes un enfant de l’univers, pas moins que les arbres et les étoiles, vous avez le droit d’être ici. Et qu’il vous soit clair ou non, l’univers se déroule sans doute comme il le devrait.
Soyez en paix avec Dieu, quelle que soit votre conception de lui, et quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez dans le désarroi bruyant de la vie la paix dans votre âme.
Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. Prenez attention. Tâchez d’être heureux.
Texte trouvé une vieille église de Baltimore en 1692.
Cité par J.Vernette dans Paraboles d’Orient et d’Occident –Ed Droguet & Ardant.
Catégories: Lu ailleurs | 1/08/2012