
Dans l’Évangile, Luc raconte le récit des tentations de Jésus au désert. En l’écoutant, nous pensons à notre société de consommation qui refuse les renoncements. Tant de publicités viennent nous tenter, pour nous dire qu’on peut tout avoir : « achetez aujourd’hui, vous paierez dans trois
mois ». Ou encore « mangez ce que vous aimez, tout en perdant du poids ».
Or voilà que dans l’Évangile, le démon pousse cette illusion à son comble : en plein désert, il propose à Jésus de trouver la nourriture, les richesses, le pouvoir et une sécurité absolue. Cette tentation a été celle du peuple hébreu au cours de sa traversée du désert. C’est aussi la nôtre aujourd’hui : nous voulons vivre à l’aise, nous cherchons à dominer. Notre cœur n’est à l’abri d’aucune convoitise.
Mais Jésus ne se laisse pas dominer. Il choisit de rester fidèle à Dieu. Le carême est précisément cette période de 40 jours pour renouveler ce choix. Nous sommes conduits au désert pour nous mettre/ face à face avec notre propre vie/ et face à face avec Dieu notre Père. Être fils de Dieu, c’est se laisser conduire par lui, c’est lui faire totalement confiance, c’est faire de sa volonté notre nourriture de chaque jour.
C’est faire l’expérience d’une résurrection : il ne s’agit plus de changer des pierres en pain ; ce sont désormais des cœurs de pierre qui deviennent des cœurs de chair. En nous ouvrant à Dieu et aux autres, le carême nous invite à épuiser Satan et ses tentations d’autosuffisance. Avec tous ceux qui entendent le cri des souffrants, laissons le Christ guérir nos cœurs pour qu’ils soient ouverts aux cris de souffrance, aux appels à la liberté. En ce temps de carême, disons ensemble avec Dieu : « Quand l’homme appelle, moi, je lui réponds, – je veux le libérer. »
Homélie – Père Damase
Abbayre le Pierre qui Vire
Catégories: Méditations | 26/02/2023

Le Rédempteur fut tenté trois fois à la ressemblance des trois immersions par lesquelles il avait été baptisé: ‘Dis à ces pierres de devenir du pain” car c’est le soutien nourrricier des hommes. Et de nouveau:“Je te donnerai les royaumes et leur gloire” car telle est la promesse de la loi. Et enfin: “Jette-toi de haut en bas“, ce qui est la descente de la mort.
Mais lui ne fut troublé par aucune de ces paopositions. Il ne se réjouit nullement, quand Satan le flattait pas plus qu’il ne se tourmenta, quand il cherchait à l’effraayer, mais il allait son chemin, et accomplissait la volonté de son Père.
Saint Ephrem de Nisibe
Catégories: Méditations | 26/02/2023

Avec le mercredi des Cendres nous entrons en Carême :40 jours d’errance au plus profond de nous-mêmes avant de célébrer la Résurrection du Christ.
Durant cette longue marche, Jésus nous invite à suivre son pèlerinage dans le désert. Que signifie pour nous chrétiens le « Carême» ?
Un temps de pénitence car nous sommes tous pécheurs.
Un temps fort intérieur de jeûne, de prière, de partage en tout genre selon nos possibilités et nos moyens “?
-
Temps de jeûne : pas facile de mourir à nos tendances au mal
-
Temps de prière qui surgit spontanément de notre cœur lorsqu’on ouvre Ies yeux sur la vie de Jésus, celles de ceux qui l’ont suivi et plus il notre portée sur la souffrance du monde actuel.
-
Temps de partage matériel, mais aussi de sa personne : un regard, un sourire, une main tendue, une parole reconfortante, partager l’amour que I’on a reçu.
En ce temps de carême Jésus nous entraîne avec lui vers un monde nouveau qui nécessite un passage aride à travers le désert, un temps de réflexion pour cheminer vers notre conversion.
A travers, les imprévus de cette longue traversée, Jésus est là. ne nous quitte pas, prêt à nous relever si nous tombons. C’est notre Credo.
En amoureux des êtres qu’il a créés, Dieu nous prend par la main et ne nous abandonne jamais, si nous lui faisons confiance
-
Si l’on peut distinguer l’Amour dans l’ obscurité de nos nuits,
-
Si l’on peur entendre l’appel de l’Amour dans le silence de notre cœur.
C’est avec joie que I’on accueille: « Viens, Suis-moi».
Geneviève Simmonet
Catégories: Méditations | 24/02/2023

“Aimons-nous les uns les autres et nous seronS=s aimés de Dieu; soyons patients les uns avec les autres et il se montrera patient avec nos péchés. Ne rendons pas le mal pour le mal et nous ne recevrons pas ce que nous méritons pour nos péchés. Car nous obtenons le pardon de nos péchés en pardonnant à nos frères et la miséricorde de Dieu est cachée dans la miséricorde envers le prochain. C’est pourquoi le Seigneur dit: « Pardonnez et il vous sera pardonné. » Et : « Si vous remettez aux hommes I urs offenses, votre Père céleste vous remettra aussi vos offenses. »Et encore: « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. »Et : « C’est la mesure avec laquelle vous mesurez qui servira à vous mesurer. »Tu le vois, le Seigneur nous a donné le moyen de nous sauver et il nous a donné le pouvoir céleste de devenir fils de Dieu.
St Maxime le Confesseur, abbé
Catégories: Méditations | 22/02/2023

Comme notre présence s’inscrit normalement dans l’histoire de notre corps, la Présence de Dieu, elle aussi, ne peut devenir historique, ne peut devenir un des éléments concrets de la vie humaine qu’à travers le visage qui laisse transparaître cette Présence.
Peut-on dire quelque chose de plus grand et de plus merveilleux ? Le seul évangile convainquant, le seul qui puisse rendre sensible la Présence Divine, c’est notre visage recueilli, silencieux, transparent, émettant dans l’univers cette sorte de note unique qui correspond à notre individualité la plus profonde, en concourant ainsi à révéler Dieu d’une manière unique. Chacun de nous a reçu de Dieu un trait de Son Visage infini pour Le manifester et cette révélation qui est notre être même, cette révélation, il n’y a que nous qui puissions la faire.
M.Zundel
Ton visage ma lumière p :358 – Ed MamE
Catégories: Non classé | 20/02/2023

Répondre au mal par le bien
La parole de Jésus en Matthieu reprend donc ces fondamentaux de la loi du Talion. Le principe de non-violence vient affirmer ce refus d’entrer dans une logique de vengeance. Cette dernière ne correspond pas à l’ordre du Royaume des cieux. Au contraire, Jésus invite à répondre à la violence par un acte pacifiant et bien plus signifiant, voire des plus subversifs à l’ordre mondain.
Ainsi le refus absolu de la vengeance s’exprime de manière imagée par cette demande de tendre l’autre joue après une gifle injurieuse. C’est-à-dire à répondre au mal par le bien, à donner ce qu’il y a de plus précieux comme son propre manteau. Il ne s’agit pas de ne rien faire ou de laisser faire, mais d’agir pour exprimer, face au mal, le bien, cette bonté qui vient de Dieu.
Bien plus, ici l’évocation de la gifle, du manteau puis du procès nous renvoie à la Passion même de Jésus qui manifestera au monde la force bienfaitrice de Dieu contre le Mal et la haine. La dernière évocation de la Loi par Jésus poursuit cette idée : à l’amour du prochain et à la haine de l’ennemi se substituent l’amour des ennemis.
Le sens théologal de la Loi
Jésus vient révéler le sens profond de la Loi qu’il donnera pleinement à voir lors de sa Passion. L’agir du croyant est ainsi à l’image de l’agir de Dieu qui persiste à faire lever son soleil sur les bons – et même oh horreur ! – sur les méchants, comme le disciple brille aux yeux du monde, telle une lampe, telle la saveur d’un sel (Mt 5,13-14). Ramener l’humanité au bien, au bon… à Dieu, tel est le sens théologal de la Loi, loin du désir d’une justice vengeresse.
Pour Jésus, la visée de la Loi consiste à faire naître les disciples en vrais « fils » du Père, d’entrer avec le Seigneur dans une relation filiale et avec le monde dans une relation fraternelle sans mesure.
Dans ce chapitre de l’évangile de Matthieu (Mt 5), la Parole de Jésus fait entendre bien plus qu’une interprétation de la Loi de Moïse. Jésus se présente comme celui qui lui donne sens et lui donnera sens par sa vie donnée à la croix en y révélant ainsi le vrai visage du Père, “Notre Père”. C’est ce Père parfait en amour que nous donne à voir la parole de Jésus.
François Bessonnet, prêtre et bibliste
@au large biblique
Catégories: Non classé | 19/02/2023

Jésus, Marie et Joseph ” cette jeune famille, menaient une vie très simple à Nazareth, accomplissant avec amour les petites choses du quotidien. Leur existence ordinaire était cachée en Dieu. Les gens du village ne pouvaient se douter que cet enfant était le Messie attendu, le Fils de Dieu. Ses parents accueillaient ce mystère dans la foi, sans tout comprendre, coopérant d’une manière unique au grand mystère de la Rédemption.” (Jacques Gauthier)
Les petites choses constituent la trame de la plupart des vies; et une action si petite qu’elle soit, et même une simple pensée peuvent exercer leur influence sur le tout. Celui qui veut donner sa vie à Dieu doit donc s’appliquer à lui donner les petites choses de sa vie.
« Il en est de la dévotion comme d’une voûte, dit. Bossuet : tant que les pierres s’appuient l’une l’antre, elle résiste à toutes sortes d’efforts, et ne peut jamais être abattue que par pièces : de même la dévotion, qui consiste dans un certain accord de tous les sentiments de l’Ame, est trop forte quand toutes les imparties se prêtent un mutuel secours : elle ne peut se perdre par autre moyen que par le relâchement.
La fidélité dans les petites choses prépare à la fidélité dans les grandes. Parce que vous avez été fidèle en de petites choses, je vous établirai sur de grandes, dit le maître au serviteur fidèle.: “ Ce qui est petit est petit, mais être fidèle en ce qui est petit, c’est une grande chose.”
C’est pourquoi un Père de l’Eglise dit: ” Bien des choses qui paraissent petites aux yeux des hommes, aux yeux de Dieu ne sont pas petites, mais nécessaires.”
“ Celui qui est fidèle dans les petites choses , sera fidèle dans les grandes, et celui qui est injuste dans les petites choses sera injuste dans les grandes.”
Catégories: Non classé | 19/02/2023
La colère, dit S. Basile, est une folie momentanée. Que de ruines .elle a causées ! Que de blessures, et aussi que de regrets elle a amenés!
« Souvent, dit S. Jean Chrysostome, toute une vie ne suffit pas pour réparer un mot qui a été prononcé dans la colère; un mot prononcé dans un moment d’emportement suffit pour briser une carrière. »
« Dans les chocs où ils heurtent autrui, les violents se brisent eux-mêmes plus souvent qu’ils ne brisent leurs adversaires. »
La colère, loin d’être une preuve de force, vient habituellement de la faiblesse. « La colère des esprits faibles, dit Plutarque, est en raison de leur faiblesse… Si l’on a dit que cette passion était le nerf de l’âme, elle mérite plus habituellement le nom de convulsion. »
Nous rions des colères des enfants, presque toujours produites par des causes mesquines, et qui se traduisent en des agitations terribles : la plupart des colères des hommes sont aussi ridicules. Cette folie enlève à l’homme toute dignité. La vue d’un accès de colère en autrui nous attriste.
« Que ce qui vous déplaît dans les autres vous déplaise en vous-même. » « Plus d’une fois, dit Sénèquc, on s’est bien trouvé dans la colère de se regarder dans un miroir. »
Cette colère sourde, que l’on appelle la rancune, si elle agite moins, cause des tourments aussi cruels. « Combien souffre, dit S. Jean Chrysostome, cet homme qui médite sans cesse sur les moyens de se venger do son ennemi ! Vous pensez au mal que vous voulez causer, et vous commencez par vous nuire à vous-même.. »
Catégories: Non classé | 12/02/2023