Catégories: Lu ailleurs | 14/02/2022
Deux cents ans se sont écoulés depuis l‘évènement du 3 février 1822 dans la petite chapelle de la rue Mazarin ! En dépit de bien des difficultés, l’abbé Noailles avait fondé la Sainte-Famille, en 1820.
Le 3 février 1822, comme il était retenu par son ministère, à la paroisse SainteEulalie, l’abbé Delort le remplaça pour donner la Bénédiction du Saint Sacrement, dans la chapelle des Sœurs, rue Mazarin, à Bordeaux.
Pendant vingt minutes, les participants purent contempler, se substituant à l’hostie exposée pour l’adoration, le buste d’un homme jeune, au visage lumineux, très beau, s’inclinant avec bonté vers l’assemblée recueillie et paisible. Milady Peychaud ne vit rien, mais entendit Quelqu’un lui dire: «Je suis Celui qui suis, il n’y a que Moi qui sois… »
Catégories: Eucharistie et Adoration | 5/02/2022
Dieu s’est fait Visage d’homme
L’Incarnation, c’est Dieu qui prend Visage d’homme. « Dieu, personne ne l’a jamais vu » Normal, c’est un Esprit et un Esprit, ça ne se voit pas, on le sent ou le ressent. Mais parce que les hommes ne savaient plus vivre en hommes, voilà qu’Il envoie son Fils habiter un corps humain pour vivre et révéler comment Dieu aime dans un corps et un cœur d’homme! Lui, l’Infini, limité par rien, choisit de venir loger dans le corps et le visage de l’enfant puis de l’adulte Jésus de Nazareth.
Et sur ce visage, on va lire des émotions comme sur n’importe quel visage humain : des tristesses et des joies, des colères et des élans… Mais l’on va découvrir avec émerveillement que si ce visage « parle », c’est Dieu en Personne qui « parle » dans ce visage. Ce Visage est » la Parole » même de Dieu pour l’homme
Sur visage, on va peu à peu deviner « les entrailles de miséricorde » du Cœur de Dieu. Dieu s’y lit à cœur ouvert. A cœur d’homme ouvert… jusqu’à être transpercé. Que ce visage soit « transfiguré » au Thabor ou « défiguré » comme sur la croix ! Depuis ce jour, Dieu n’est plus à chercher dans les nuages. Il est à rechercher sur les traits de tout visage d’enfant, de jeune, de femme et d’homme pour tenter d’y « toucher » Dieu qui, en eux, pleure, aime, crie, appelle…
Mais il y a plus encore. En la personne de Jésus de Nazareth, Dieu vient non seulement prendre la défense de tous les visages que nos sociétés ne veulent pas voir. Mais il leur donne de porter, sans même le savoir, le Visage même de son Fils: « A chaque fois que tu fais quelque chose à celui qui a faim ou soif, qui est nu malade ou en prison, c’est à MOI que tu le fais » dit Jésus !
Croire en l’incarnation, c’est croire qu’en Jésus « Dieu seul est humain » pour aimer jusque-là! Qu’en lui, « l’homme n’est pas un loup pour l’homme ». Mais « un dieu pour l’homme. »
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 12/12/2021
Désir : Le mot grec « monachos » a été utilisé pour traduire le syriaque ibidnyn, qui était le nom donné aux moines au début du monachisme syriaque. L’ibidaya n’est pas celui qui vit seul, mais plutôt celui qui n’a qu’un seul but, un seul amour dans sa Vic ct qui organise toute son existence autour de cc seul but. Par conséquent, la première caractéristique ou vertu du vrai moine est la « simplicité »
La marque de celui qui a un cœur unifÎé – dont le cœur n’est pas divisé – et un seul amour. Dans la langue des mystiques, c’est un homme de désir. Ce désir a également été appelé une « utopie ». Avec François. on peut appeler ça un rêve. Un rêve que seul
L’Esprit de Dieu peut réaliser. Cela ne peut se produire qu’avec notre collaboration dans tous les aspects de notre conversation monastique et de notre ascèse.
Le rêve monastique
Réflexion de l’équipe internationale de l’alliance inter-monastères – Une réponse -p: 10
dix
Catégories: Lu ailleurs | 2/12/2021
Le temps de l’Avent,
fenêtre sur le mystère de l’Incarnation
1er dimanche : Très peu à voir mais beaucoup à entendre
L’Incarnation du Christ à Noël, au fond, c’est très peu à voir. Un couple déplacé par l’administration, une femme qui donne naissance dans la précarité. Rien de plus tragiquement commun en notre monde où tant de familles sont ballottées! Noël, c’est très peu à voir mais beaucoup à entendre, quand, loin des rues illuminées et de la frénésie consommatrice, notre esprit fait silence et adore le Dieu qui a fait ça.
Quoi de plus extraordinaire à entendre que Dieu ait accepté de s’inscrire incognito dans la file d’un recensement voulu par l’empereur Auguste qui se présentait lui-même comme « dieu » et sauveur » Dieu l’a fait.
Quoi de plus extraordinaire à entendre que Dieu, Lui le Créateur et le Seigneur de l’Histoire, ait voulu s’approcher de l’humanité jusqu’à vouloir se glisser dans la peau toute ordinaire d’un petit d’homme ! Dieu l’a fait…
Quoi de plus extraordinaire à entendre que Dieu se soit livré « nu » entre les mains d’une mère qui l’a porté et nourri… comme pour nous dire que Dieu est « un Père aux entrailles de Mère » ! Que Dieu l’a livré « fragile » pour être emmailloté et bercé dans ses bras de femme, comme pour nous dire que nos mains et nos bras à nous sont faits pour mettre Dieu au monde aujourd’hui Eh bien, Dieu l’a fait…
Quoi de plus extraordinaire que les premiers informés de la naissance aient été des bergers, les exclus de la société d’alors car la priorité de son Amour allait d’abord aux pauvres et aux petits ! Dieu l’a fait…
Faisons silence et regardons… Noël, c’est une vie ordinaire appelée à l’extra-ordinaire. C’est la terre qui se laisse toucher par le ciel. Depuis des millénaires qu’Il en rêvait, c’est Dieu lui-même qui embrasse l’homme et toute l’humanité. Il fallait être Dieu pour oser faire cela ! Comment ne pas vibrer à cette joie profonde qui naît du cœur de Dieu et de l’humanité !
Michel Retailleau fc
filsdelacharite.org
Catégories: Lu ailleurs | 29/11/2021
La venue du Fils de l’Homme dit l’Evangile sera précédée d’une série de catastrophes : ruine du temple, guerres, révolutions, épidémies, famines, tremblements de terre…
Le chrétien sait, ou croit savoir, quels sont les dangers qui le menacent. D’abord la tentation, qui est banale et quotidienne et qui exige une vigilance constante ; et la persécution, qui n’est plus exceptionnelle aujourd’hui qu’elle ne l’était aux origines de l’Eglise, même si elle a pris d’autres formes que celle des lions du cirque : opposition à l’exercice de la liberté religieuse, menaces, chantage, ironie et, de plus en plus fréquemment dans certains pays, contrainte violente.
Jésus nous alerte aujourd’hui sur une autre menace, qui se manifeste surtout dans les périodes troublées : le risque de ne plus savoir discerner. Beaucoup viendront sous mon nom en disant « c’est moi », ou encore « Le moment est tout proche ».Ne marchez pas derrière eux. Le danger qui guette le croyant dans les époques de confusion : ne plus savoir distinguer entre le bien et le mal.
Face à cette tentation, le croyant, dans la communion de l’Eglise, doit tenir dans la prière, pour obtenir de l’Esprit saint le don de la lucidité et la fréquentation assidue de la Parole de Dieu, qui est la lumière pour ses pas.
Michel Remaud
Du neuf et de l’ancien p 70-72
Ed Parole et Silence
Catégories: Ecritures et Tradition rabbinique, Lu ailleurs | 28/11/2021
Nous donnons sans compter. Nous donnons sans compter, dans toutes les acceptions du mot. – D’abord parce que nous donnons sans cesse : nous donnons comme nous respirons, à chaque instant, en toutes circonstances, du matin au soir, et aucun jour ne se passe sans que, d’une manière ou d’une autre, nous n’ayons donné quelque chose à quelqu’un, voire que nous n’ayons parfois « tout donné ».
Nous donnons aussi sans tenir de livre de compte, sans mesure, parce que du moins de donner à perdre, ou du moins de ne pas son temps compter ni sa pensée, ni ses efforts, en sorte qu’on ne tienne tout simplement pas le compte de ses dons.
Nous donnons enfin sans compter, parce que nous donnons le plus souvent sans en avoir une claire conscience, faute de temps et d’attention, tant nous donnons presque machinalement, automatiquement et sans le savoir.
Ainsi l’attitude du don, la posture de donner semble-t-elle au premier abord comme aller de soi, tant son exercice se déploie inconsciemment, sans y penser, ni s’en préoccuper ; l’évidence même du don en rendrait la conscience presque superflue. Du don, il n’y aurait donc plus à discuter, ni à en interroger l’essence, mais simplement à l’accomplir ; il ne donnerait pas de matière à réflexion, matière dont il ne fallait pas prendre conscience, mais fixerait directement une exigence éthique et une obligation sociale. Et s’il présentait pourtant une difficulté, elle consistait non dans sa définition, mais dans son exercice ; car, du don, il n’y aurait rien à dire, mais, comme l’amour, il ne s’agirait que de le faire…
Jean-Luc Marion
La raison du don
Catégories: Lu ailleurs | 7/11/2021
« Ceux que, le Saint béni soit-il, a frappé dans ce monde, il les guérira. Les aveugles seront guéris, comme il est dit : Alors se dessilleront les yeux de l’aveugle (Is 35.5) ; les boiteux seront guéris comme il est dit : alors le boiteux bondira comme un cerf (Is35, 6) ; les muets seront guéris, comme il est dit : la langue du muet poussera des cris de joie (ibd.)
La suite du commentaire n’est pas seulement inattendu, mais semble contredire ce qui précède. Le midrash poursuit en effet : « L’homme part aveugle et revient aveugle, il part sourd et revient sourd, il part muet et revient muet. De même qu’il est parti vêtu, il revient vêtu. »
Le midrash invoque à l’appui de cette dernière précision l’exemple de Samuel, que sa mère avait habillé d’un manteau quand il était encore enfant (I S2.19) et qui était apparu vêtu d’un manteau quand la nécromancienne l ‘avait fait revenir après sa mort à la demande de Saül (1 S 2.19).
Peu importe évidemment qu’ll ne s’agisse pas du même manteau. A travers le rappel de ce détail vestimentaire, le commentaire veut souligner que Samuel continue de porter le même attribut que pendant sa vie.
Pourquoi demande le midrash, les hommes reviendront-ils à la vie dans l’état où ils sont morts ? Pour qu’on ne dis pas que ceux qui reviendront à la vie ne seront pas les mêmes que ceux qui sont décédés. Ces infirmités ne seront pas encore attribuées des signes distinctifs.
C’est pourquoi Dieu les ressuscitera d’abord et ne les guérira qu’ensuite, pour qu’il n’y ait aucun doute sur leur identité et donc sur la réalité de leur résurrection.
Le lecteur familier du Nouveau Testament ne pourra manquer de faire le rapprochement entre ces commentaires et le récit de l’apparition de Jésus après sa résurrection qu’on peut lire dans l’Evangile de Saint Luc : Effrayés et saisis de peur, ils croyaient voir un esprit. Et il leur dit : « Pourquoi êtes-vous troublés et pourquoi des raisonnements montent-ils en votre cœur ? voyez mes mains et mes pieds ; c’est bien moi ! (Luc 24,30)
Michel Remaud
Du neuf et de l’ancien p 70-72
Ed Parole et Silence
Catégories: Ecritures et Tradition rabbinique, Lu ailleurs | 2/11/2021
La Sainte Maison de Lorette en Italie est selon la tradition chrétienne occidentale, la Maison où Jésus-Christ fut conçu par le Saint-Esprit en la Vierge Marie.
Ce sanctuaire rappelle le mystère de l’Incarnation et pousse tous ceux qui le visitent à considérer la plénitude du temps, quand Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, et à méditer à la fois sur les paroles de l’Ange qui annonce l’Evangile et sur les paroles de Vierge qui a répondu à l’appel divin.
Dans l’événement de l’Incarnation apparaît la dynamique de la vocation de notre vénérable Fondateur pour répondre au projet de Dieu : l’écoute de la Parole, le discernement et la décision. Il a contemplé, médité et accueillli toutes les exigences de la volonté Dieu.
D’une manière claire mais inexplicable, P.B Noailles conçut dés lors, tout le plan de son Institut… Pénétré à la fois de reconnaissance et de confiance envers Marie, il remit tout entre ses mains et il promit à cette bonne Mère de lui dédier son premier établissement sous le vocable de Notre Dame de Lorette. » (Vie du Bon Père – H.Foucault T 1 p: 56)
Nous célébrons aujourd’hui la fête de Notre Dame de Lorette. Faisons nôtre le souhait que notre Bon Père exprimait dans une lettre à Mère Bonnat après sa visite au sanctuaire de Lorette en Italie en 1840 : Puissions-nous mériter de plus en plus de lui appartenir en marchant sur les traces de Jésus, Marie et Joseph, en ne vivant désormais que pour Dieu Seul.
Catégories: Vie consacrée | 10/12/2020
Dans le ivre de Job, Job pose à Dieu des questions existentielles désespérées. Et Dieu reste silencieux… Jusqu’au moment où la tempête éclate, et Dieu va évoquer la diversité de la création pour répondre aux doutes de Job.
Regarder l’immensité et la variété des oeuvres de Dieu devrait conduire l’être humain à reconnaître sagesse de Dieu. Cette sagesse se montre, d’une part, dans les limites et les frontières imposées aux éléments de la création, la mer notamment, et d’autre part, dans le regard bienveillant que Dieu pose sur toutes ses créatures, petites et grandes, que l’homme lui-même ne voit pas.
L’être humain est invité alors à faire confiance à Dieu et à l’imiter par une sagesse de vie dans la gestion de son environnement écologique, social et spirituel. Cette « éco-sagesse » qui apprend de la création comment vivre dans le monde est importante pour notre quotidien, et c’est sans doute quelque chose que nous avons perdu depuis un certain temps – à la fois la notion de respecter les limites dans la vie et la nécessité (et la beauté) de la diversité dans le monde.
KATIE BADIE
Magnificat Octobre 2010
page 57
Catégories: Lu ailleurs | 2/10/2020