Aujourd’hui, jour de tous les défunts,
nous célébrons la grande famille de Dieu
avec ceux et celles qui nous ont précédés.
Le thème principal de la liturgie est celui de l’attente active et de la vigilance qui nous permettront de recevoir le Seigneur et de rejoindre les êtres chers qui ont vécu avant nous.
Selon le Seigneur, notre foi doit être un chemin qui conduit vers la patrie définitive, une route éclairée par la nuée lumineuse de notre espérance, à l’exemple du peuple juif qui se dirige vers la terre promise. Notre vie est la préparation à un rendez-vous d’amour avec notre Dieu.
Dans le court texte d’évangile, Luc a délibérément placé les paroles de Jésus dans un temps de peur, au cours de sa longue «montée à Jérusalem». Jésus se dirige vers sa condamnation à mort, et ses disciples effrayés le suivent avec appréhension. Selon toutes apparences, c’est l’échec définitif qui approche: l’échec d’un projet, l’échec d’une vie.
Jésus utilise deux très belles images pour nous inviter à la vigilance :
celle de la ceinture qui retient le vêtement relevé et celle de la lampe allumée.
« Soyez prêts, resserrez votre ceinture » (traduit ici par « être en tenue de service ») pour être plus libres de vos mouvements. L’allusion à la nuit pascale, la veille de la fuite vers la liberté, est évidente : Dans les temps anciens, on relevait le long vêtement et on resserrait la ceinture. Le Christ fait le même geste le soir du jeudi saint. Il relève son vêtement et resserre la ceinture pour laver les pieds de ses apôtres (Jean 13, 4ss).
Le texte d’aujourd’hui a une forte saveur eucharistique. C’est le maître lui-même qui se met en tenue de service : « Il prendra la tenue de service, les fera passer à table et les servira chacun à son tour ». La voilà donc, l’image du Royaume de la fin des temps, l’image du paradis: le Seigneur, le Fils de Dieu, en train de servir ses amis (« Je ne vous appelle plus serviteurs mais mes amis » Jn 15, 15) au festin des noces éternelles…
En ce dimanche de tous les défunts, le Christ nous demande d’être vigilants pour l’accueillir lorsqu’il viendra. C’est au coeur de la nuit que son retour aura lieu. Il faut veiller et avoir nos lampes allumées. La vigilance exclut la peur et l’obsession. Il s’agit d’être attentif, actif mais serein et non agité ou angoissé.
La nuit représente notre vie mouvementée, avec toutes les difficultés que nous rencontrons, affrontant les forces hostiles qui nous assaillent de toutes parts. Nous n’avons en main que la pauvre et vacillante petite lampe de notre foi et de notre espérance pour lutter contre les obstacles et le découragement. C’est avec cette petite lampe de la foi et de l’espérance qu’Abraham « partit… sans savoir où il allait…
Père Yvon-Michel Allard
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 2/11/2017
Quelle chose curieuse se passe ici.
Tous ceux qui ont mis en pratique ce secret du bonheur
ont vérifié son efficacité, si j’ose dire.
Ceux-là nous les appelons les saints:
il n’en est pas un qui n’air avoué connaître la joie profonde.
Aucun doctrine de vie ne peut présenter à son actif
autant de témoignages palpables, enregistrables.
S’il s’agissait d’un produit commercial, s
on succès serait immédiatement assuré. Mais non.
Nous préférons chercher le bonheur par cents recettes
qui n’ont jamais fait leurs preuves et ne les feront jamais,
plutôt que d’essayer d’être tout bonnement
disciples de Jésus.
Père A-M Besnard (op)
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 1/11/2017
Bien que la question du docteur de la loi ne porte que sur « le » plus grand commandement, Jésus en propose non pas un mais deux et il les unit l’un à l’autre.
Le premier de ces deux commandements ne surprend pas les pharisiens : «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et tout ton esprit.» C’est en toute lettre dans la grande prière juive, celle que l’on récite trois fois par jour, tourné vers Jérusalem. Ensuite, Jésus ajoute un second commandement tiré du Livre de Lévitique : «Tu aimeras ton prochain comme toi-même.» Ce précepte, les pharisiens le connaissent bien lui aussi.
Mais la grande nouveauté, qui a fait scandale auprès de ces hommes très religieux, c’est de mettre sur le même plan Dieu et le prochain, l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Ce sera la grande leçon de la parabole du jugement dernier, où Jésus s’identifie purement et simplement à ceux et celles qui étaient dans le besoin. Ses disciples ont agi sans savoir que c’était le Seigneur lui-même qu’ils servaient à travers ceux et celles qui avaient besoin d’aide : «Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te désaltérer, étranger et de t’accueillir, nu et de te vêtir, malade ou prisonnier et de venir te voir ?… En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.» (Mt 25, 31-46).
Pour Jésus, il n’y a pas deux amours, il n’y en a qu’un et l’attitude envers le prochain vérifie la qualité de notre attitude envers Dieu.
Il n’est donc pas question de choisir entre Dieu et l’être humain, comme on le faisait au temps de Jésus et comme on le fait souvent encore aujourd’hui. On ne peut opposer Dieu à l’homme, ni l’homme à Dieu. Il n’y a pas de concurrence entre les deux amours : «Ce que vous refusez au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous le refusez» (Matthieu 25, 45). «Qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas », dit S. Jean. (1 Jean 4, 20)
Il est donc clair qu’on ne peut éliminer un commandement par l’autre, comme certains seraient tentés de le faire. Il serait tellement plus pratique de se dispenser de l’un des deux commandements, en disant : il suffit d’aimer Dieu ou bien, il suffit d’aimer le prochain. Pour Jésus, il n’y a pas un seul commandement, il y en a deux.
Dernièrement, je lisais le reportage d’un journaliste qui revenait d’Afrique. Dans un hôpital, il avait rencontré une jeune religieuse qui soignait les plaies d’un lépreux. Il lui dit très sincèrement: «Je ne ferais pas ce genre de travail pour un million de dollars». Et la jeune religieuse lui répondit: «Moi non plus. Mais je le fais par amour pour ce pauvre homme qui est en train de mourir.» La jeune religieuse s’efforçait d’aimer Dieu en aimant le pauvre malade qui se mourait dans cet hôpital de fortune.
Père Yvon-Michel Allard
« L’amour, c’est le grand trésor
de la vocation chrétienne. »
(Tertullien).
L’amour c’est le culte que Dieu attend de nous,
et que le chrétien rend sans cesse à Dieu.
« On ne l’honore qu’en l’aimant »
(St Augustin).
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 29/10/2017
*Soyez heureux d’être caché,
mais ne calculez pas pour vous cacher.
Soyez heureux de rayonner,
mais ne calculez pas pour briller.
Soyez heureux de savoir,
mais enseignez les autres
comme si votre savoir vous mettait plus bas qu’eux.
Soyez heureux d’être utile,
mais ne vous demandez pas
si vous l’êtes ni jusqu’où vous l’êtes exactement.
Soyez heureux d’être appelé par le Seigneur à le servir,
mais acceptez d’avance de le servir
d’une façon tout autre que celle que vous imaginez.
Père A-M Besnard
Lettre à un jeune en formation
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 26/10/2017
« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Il faut rendre à chacun ce qui lui revient. Voilà une parole vraiment pleine de sagesse et de science célestes. Car elle nous enseigne qu’il y a deux sortes de pouvoir, l’un terrestre et humain, l’autre céleste et divin… Elle nous apprend que nous sommes ainsi tenus à une double obéissance, l’une aux lois humaines et l’autre aux lois divines… Il nous faut payer à César la pièce portant l’effigie et l’inscription de César, à Dieu ce qui a reçu le sceau de l’image et de la ressemblance divines : « La lumière de ton visage a laissé sur nous ton empreinte, Seigneur » (Ps 4,7 Vulg).
Nous avons été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1,26). Tu es homme, ô chrétien. Tu es donc la monnaie du trésor divin, une pièce portant l’effigie et l’inscription de l’empereur divin. Dès lors, je demande avec le Christ : « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? » Tu réponds : « De Dieu ». Je te réponds : « Pourquoi donc ne rends-tu pas à Dieu ce qui est à lui ? »
Si nous voulons être réellement une image de Dieu, nous devons ressembler au Christ, puisqu’il est l’image de la bonté de Dieu et « l’effigie exprimant son être » (He 1,3). Et Dieu « a destiné ceux qu’il connaissait par avance à être l’image de son Fils » (Rm 8,29). Le Christ a vraiment rendu à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Il a observé de la manière la plus parfaite les préceptes contenus dans les deux tables de la loi divine « en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix » (Ph 2,8), et ainsi il était orné au plus haut degré de toutes les vertus visibles et cachées.
Saint Laurent de Brindisi (1559-1619), capucin, docteur de l’Église,
Sermon pour le 22ème dimanche après la Pentecôte, 2-5.
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 22/10/2017
Demandez à Notre Seigneur
de vous donner à la perfection cet amour du prochain,
et laissez faire Sa Majesté.
Elle vous donnera plus que vous ne sauriez désirer,
à condition que vous fassiez des efforts
et que vous recherchiez, tant que vous le pourrez,
cet amour-là.
Ste Thérèse d’Avila
Le château intérieur,
cinquièmes Demeures, chapitre III,12
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 15/10/2017
Un homme confia sa vigne à des vignerons
Le premier élément important de cette histoire, c’est que Dieu nous met en charge, nous confie sa vigne. Il veut que nous soyons ses partenaires. Il est donc bon de se demander ce que nous faisons de la vigne du Seigneur. Qu’est ce qui arrive au monde que Dieu nous a confié ? Qu’en est-il de la paix entre les nations, de la distribution des biens de la terre, du réchauffement climatique, de la déforestation, des pluies acides, de la disparition de nombreuses espèces animales ? Ce sont des questions pertinentes pour chacun et chacune d’entre nous responsables de notre terre. Notre qualité de vie est affectée par tous ces problèmes…
Plusieurs croient qu’en se débarrassant de Dieu, la vigne leur appartiendra. C’est ce que firent Adam et Ève qui suivirent le conseil du serpent : «Vous serez comme Dieu… vous prendrez la place de Dieu… vous serez des dieux.» Nombreux sont ceux qui sont convaincus que Dieu est encombrant, qu’ils n’ont pas besoin de lui. Il n’a pas sa place dans la vie publique, dans le monde de la politique et des affaires. L’évangile de son côté nous révèle que plus Dieu sera présent, plus nous serons en mesure de créer un monde de paix, de fraternité et d’amour…
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d
http://www.cursillos.ca
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 8/10/2017
Les portes sont ouvertes à quiconque se tourne sincèrement vers Dieu, de tout son coeur, et le Père reçoit avec joie un fils qui se repent vraiment. C’est le signe d’un repentir véritable que de ne plus retomber dans les mêmes fautes, mais aussi d’extirper complètement de ton âme les péchés pour lesquels tu te juges digne de mort. Une fois qu’ils auront été effacés, Dieu reviendra donc habiter en toi. Car, comme dit l’Écriture, un pécheur qui se convertit et se repent procurera au Père et aux anges du ciel une joie immense et incomparable (cf. Lc 15,10). Voilà pourquoi le Seigneur s’est écrié: C’est la miséricorde que je désire, et non le sacrifice (Os 6,6 Mt 9,13; 12,7); je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse (Ez 33,11); si vos péchés sont comme la laine écarlate, ils deviendront blancs comme la neige; s’ils sont plus noirs que la nuit, je les laverai, si bien qu’ils deviendront comme la laine blanche(Is 1,18).
Homélie de Clément d’Alexandrie (+215)
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 1/10/2017
« L’humanité n’a jamais pu comprendre la grandeur que sous la forme de la domination. Le plus grand, c’est celui qui écrase, qui commande et exige d’être obéi.Cette image de la grandeur divine va traverser l’histoire.
Dieu apparaîtra comme le maître absolu devant lequel nous ne sommes que néant, celui qui peut nous imposer son joug et nous châtier des derniers châtiments si nous nous soustrayons à sa volonté.
À cette échelle de valeurs fondée sur la domination, l’Évangile oppose une nouvelle échelle de valeurs, incroyable, merveilleuseet dont nous n’avons pas encore commencé de comprendre la portée.
Le plus grand c’est celui qui n’est qu’AMOUR et qui ne peut qu’aimer. C’est cela le vrai visage de Dieu… l’Amour agenouillé qui attend éternellement le consentement de notre amour »
(Zundel, poète et mystique, revue Nouveau Dialogue #120, p. 18).
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 27/09/2017
St Grégoire
Le matin de ce jour du monde fut l’époque qui s’écoula depuis Adam jusqu’à Noé; c’est pour cela que Notre-Seigneur dit: « Il sortit de grand matin, afin de louer des ouvriers pour sa vigne », et il ajoute les conditions dont il est convenu avec eux: « Et étant convenu avec, eux d’un denier »…
La troisième heure est le temps qui s’écoula de Noé à Abraham, et c’est de cette époque que le Sauveur veut parler; quand il dit: « Etant sorti vers la troi sième heure, il vit d’autres ouvriers qui se tenaient sans rien faire sur la place publique ».
La sixième heure est celle qui s’étend d’Abraham à Moïse, et la neuvième, celle qui s’est écoulée de Moïse jusqu’à l’avènement du Seigneur. « Et il sortit de nouveau »… »
St Jean Chrysostome
Notre-Seigneur réunit ensemble la sixième et la neuvième heure, parce que c’est alors qu’eut lieu la vocation du peuple juif, et que Dieu renouvela fréquemment ses alliances avec les hommes, comme pour leur annoncer que le temps marqué pour le salut du genre hu main n’était pas éloigné.
La onzième heure c’est le temps qui s’écoulera depuis l’avènement du Seigneur jusqu’à la fin du monde. L’ouvrier du matin, de la troisième, de la sixième et de la neuvième heure, c’est donc cet ancien peuple hébreu qui, dans la personne de ses élus, n’a point cessé de travailler à la vigne du Seigneur depuis le commencement du monde, en s’efforçant d’adorer Dieu avec une foi droite et sincère. A la onzième heure, ce sont les Gentils qui sont appelés.
« Vers la onzième heure, il sortit », etc. Ils avaient négligé, dans le cours de tant de siècles, de travailler à la culture de leur âme, et ils passaient ainsi tout le jour sans rien faire. Mais remarquez ce qu’ils répondent à la question qui leur est faite: « Personne, lui dirent-ils, ne nous a loués ». Aucun patriarche, en effet, aucun prophète n’était venu vers eux, et que signifient ces paroles: «Personne ne nous a loués», si ce n’est: «Personne ne nous a fait connaître le chemin de la vie ».
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 24/09/2017