Texte de Jacques Musset
On dit que Tu nous parles, mais je n’ai jamais entendu Ta voix de mes propres oreilles. Les seules voix que j’entends, ce sont des voix fraternelles qui me disent les paroles essentielles.
On dit que Tu te manifestes, mis je n’ai jamais vu Ton visage de mes propres yeux. Les seuls visages que je vois, ce sont des visages fraternels qui rient, qui pleurent et qui chantent.
On dit que Tu t’assois à notre table, mais je n’ai jamais rompu avec Toi le pain de mes propres mains. Les seules mains que je fréquente, ce sont des tables fraternelles où il fait bon se restaurer de joie et d’amitié.
On dit que tu fais route avec nous, mais je ne t’ai jamais surpris à mêler tes pas à ma propre démarche. Les seuls compagnons que je connaisse, ce sont des êtres fraternels qui partagent le vent, la pluie et le soleil.
On dit que Tu nous aimes, mais je n’ai jamais senti Ta main sur mes propres épaules. Les seules mains que j’éprouve, ce sont des mains fraternelles qui étreignent, consolent et accompagnent.
On dit que Tu nous sauves, mais je ne t’ai jamais vu intervenir dans mes propres malheurs. Les seuls sauveteurs que je rencontre, ce sont des coeurs fraternels qui écoutent, encouragent et stimulent.
Mais c’est Toi, ô mon Dieu, qui m’offre ces voix, ces visages, ces tables, ces compagnons, ces mains et ces coeurs fraternels, alors, au cours du silence et de l’absence, Tu deviens, par tous ces frères, parole et présence.
Catégories: Lu ailleurs, Prières | 19/02/2010
Réflexion de Adrian Diaconu – Archiprêtre et Recteur à Genève et Lausanne, Doyen de Suisse
Nous sommes vraiment dans l’urgence d’un changement radical, c’est-à-dire qui va à la racine – spirituelle – des choses et débouche sur une métanoia, un retournement de l’esprit et une ouverture du coeur à l’Esprit, sans lesquelles toutes les mesures éthiques, politiques ou sociales resteront insuffisantes. Il faut accepter de rentrer en soi-même, comme «l’enfant prodigue » de la parabole de Jésus, pour re-aspirer à la sainteté et à la beauté divine par l’amour.
La sainteté ne consiste pas proprement à ne pas pécher, mais bien plutôt à faire confiance à la miséricorde de Dieu, qui est plus forte que nos péchés et capable de relever le croyant qui est tombé. La sainteté est un chant élevé à la miséricorde de Dieu, elle témoigne de la victoire du Dieu trois fois saint et trois fois miséricordieux.
« La sainteté est un chant élevé à la miséricorde de Dieu »
On peut dire que la sainteté chrétienne, même dans sa dimension éthique, a un caractère, non pas légal ou juridique, mais eucharistique. La sainteté est la beauté qui conteste la laideur de la fermeture sur soi, de l’égocentrisme, de la philautia (l’amour de soi-même). Elle est la joie qui conteste la tristesse de celui qui ne s’ouvre pas au don de l’amour, comme le jeune homme riche qui « s’en alla tout triste » (Mt 19,22)…
Ainsi, la sainteté, et la beauté, constituent un don et une responsabilité du chrétien. C’est la beauté qui resplendit là où l’on fait vaincre la communion au lieu de la consommation, la contemplation et la gratuité au lieu de la possession et de la voracité. « C’est la beauté, selon Dostoïevski, qui sauvera le monde ». Oui, le christianisme est une « philocalia », une voie d’amour de la beauté, et la vocation chrétienne à la sainteté englobe une vocation à la beauté, l’appel à faire de sa vie un chef-d’oeuvre d’amour.
« Le christianisme… une voie d’amour de la beauté »
Le commandement : « Soyez saints, car Moi, le Seigneur, Je suis saint » (Lv 19,2; 1 P 1,16) est désormais inséparable de l’autre : « Aimez-vous les uns les autres, comme Je vous ai aimés » (Jn 13,34). Et pour finir, je désire vous rappeler en final l’antique maxime: « Omnia vincit amor » (L’amour est vainqueur de tout)!
Oui, au terme, c’est l’amour qui vaincra! Que chacun s’emploie à hâter le moment de cette victoire! En fin de compte, c’est à cette victoire qu’aspire le coeur de tous. Et qui va persévérer va gagner la vraie vie en Dieu selon la parole du Christ : « C’est par votre persévérance que vous gagnerez la vie » (Lc 21,19). Amen!
Catégories: Lu ailleurs | 19/02/2010
Bienheureux ceux qui savent distinguer une montagne d’une taupinière : il leur sera épargné bien des tracas.
Bienheureux ceux qui sont capables de se reposer et de dormir sans chercher d’excuses : ils deviendront sages.
Bienheureux ceux qui savent se taire et écouter : ils en apprendront des choses nouvelles !
Bienheureux ceux qui sont assez intelligents pour ne pas se prendre au sérieux : ils seront appréciés de leur entourage.
Bienheureux ceux qui sont attentifs à l’appel des autres sans toutefois se croire indispensables : ils seront semeurs de joie.
Heureux êtes-vous si vous regarder sérieusement les petites choses et paisiblement les choses sérieuses : vous irez loin dans la vie.
Heureux êtes-vous si vous savez admirer un sourire et oublier une grimace : votre route sera ensoleillée
Heureux êtes-vous si vous êtes capable de toujours interpréter avec bienveillance les attitudes d’autrui, même si les apparences sont contraires : vous passerez pour des naïfs, mais la charité est à ce prix.
Bienheureux ceux qui pensent avant d’agir et qui prient avant de penser : ils éviteront bien des bêtises.
Heureux êtes-vous si vous savez vous taire et sourire, même lorsqu’on vous coupe la parole, même lorsqu’on vous contredit ou vous marche sur les pieds: l’Évangile commence à pénétrer votre coeur.
Bienheureux surtout vous qui savez reconnaître le Seigneur en tous ceux que vous rencontrez : vous avez trouvé la vraie lumière, vous avez trouvé la véritable sagesse.
Catégories: Lu ailleurs, Prières | 14/02/2010
Marie, tu t’es montrée à Bernadette dans le creux du rocher.
Dans le froid et l’ombre de l’hiver,
tu apportais la chaleur d’une présence,
la lumière et la beauté.
Dans le creux de nos vies souvent obscures,
au creux du monde où le Mal est puissant,
apporte l’espérance,
redonne la confiance !
Toi qui es l’Immaculée Conception,
viens en aide aux pécheurs que nous sommes.
Donne-nous l’humilité de la conversion,
le courage de la pénitence.
Apprends-nous à prier pour tous les hommes.
Guide-nous vers les sources de la vraie vie.
Fais de nous des pèlerins en marche au sein de ton Eglise.
Aiguise en nous la faim de l’eucharistie,
le pain de la route, le pain de vie.
En toi, Marie, l’Esprit Saint accomplit des merveilles :
par sa puissance, il t’a placée auprès du Père,
dans la gloire de ton Fils, à jamais vivant.
Regarde avec tendresse
les misères de nos corps et de nos cœurs.
Brille pour tous, comme une douce lumière,
au passage de la mort.
Avec Bernadette, nous te prions, Marie,
dans la simplicité des enfants.
Fais-nous entrer, comme elle, dans l’esprit des Béatitudes.
Alors, nous pourrons, dès ici-bas,
commencer à connaître la joie du Royaume
et chanter, avec toi :
Magnificat !
Gloire à toi, Vierge Marie,
heureuse servante du Seigneur,
Mère de Dieu,
demeure de l’Esprit Saint !
Amen !
http://fr.lourdes-france.org/prier
Catégories: Lu ailleurs, Prières | 11/02/2010
Enzo Bianchi: Les difficultés de la lectio divina
Plusieurs décennies sont passée depuis la clôture du Concile Vatican II et depuis la fin de l’exil de l’Écriture hors de la vie quotidienne des croyants catholiques. Depuis lors, la pratique de la lectio divina (=LD) a été apprise et mise en usage par des personnes et des groupes qui y ont reconnu une forme ecclésiale de lecture de la Bible, capable de nourrir et de faire croître la foi. Le temps écoulé a émoussé l’enthousiasme des commencements et a fait émerger la fatigue et les difficultés de ce chemin quotidien d’écoute de la Parole de Dieu à travers la lecture des Écritures. Au terme de ces années, on peut donc tenter une évaluation de certaines des difficultés et des problèmes qui tourmentent plus particulièrement la pratique de la LD.
Catégories: Lectio Divina, Lu ailleurs | 1/02/2010