Des gestes d’évangile
Il les a guéris jadis par ce geste de bienveillance et de miséricorde souveraine, il les a guéris tous – sanabat omnes – ceux qui l’imploraient à voix haute et ceux qui le regardaient sans mot dire, ceux qui venaient d’eux-mêmes se ranger sur son passage et ceux qu’on lui amenait de loin, sur des civières et des grabats, perclus d’infirmité ou rongés d’implacables langueurs ; tous ceux qui n’avaient d’autre titre à son amour que leurs besoins et leurs misères.
Pour chacun d’eux il a eu une attention spéciale,
pour chacun d’eux il a renouvelé son geste de bénédiction.
Ses gestes sont des évangiles ; ses attitudes sont des leçons éternelles ; ce qu’il a fait autrefois, il ne cesse pas de le refaire, et sa mission rédemptrice se continue invisible et mystérieuse dans le secret des âmes. Il passe encore parmi nous, il passe au milieu des hommes malades, languissants et paralytiques ; il passe leur imposant les mains, à chacun.
Jamais je ne l’ai bien compris ce geste du divin amour, et pourtant il marque le commencement de la vie intérieure consciente et ferme, il marque l’éveil de l’âme à la dévotion personnelle et intime. C’est sous les mains du Christ que tout doit renaître …
Père Pierre CHARLES (sj)
la prière de toutes les heures – DDB 1941