Dieu s’est fait Visage d’homme
L’Incarnation, c’est Dieu qui prend Visage d’homme. « Dieu, personne ne l’a jamais vu » Normal, c’est un Esprit et un Esprit, ça ne se voit pas, on le sent ou le ressent. Mais parce que les hommes ne savaient plus vivre en hommes, voilà qu’Il envoie son Fils habiter un corps humain pour vivre et révéler comment Dieu aime dans un corps et un cœur d’homme! Lui, l’Infini, limité par rien, choisit de venir loger dans le corps et le visage de l’enfant puis de l’adulte Jésus de Nazareth.
Et sur ce visage, on va lire des émotions comme sur n’importe quel visage humain : des tristesses et des joies, des colères et des élans… Mais l’on va découvrir avec émerveillement que si ce visage « parle », c’est Dieu en Personne qui « parle » dans ce visage. Ce Visage est » la Parole » même de Dieu pour l’homme
Sur visage, on va peu à peu deviner « les entrailles de miséricorde » du Cœur de Dieu. Dieu s’y lit à cœur ouvert. A cœur d’homme ouvert… jusqu’à être transpercé. Que ce visage soit « transfiguré » au Thabor ou « défiguré » comme sur la croix ! Depuis ce jour, Dieu n’est plus à chercher dans les nuages. Il est à rechercher sur les traits de tout visage d’enfant, de jeune, de femme et d’homme pour tenter d’y « toucher » Dieu qui, en eux, pleure, aime, crie, appelle…
Mais il y a plus encore. En la personne de Jésus de Nazareth, Dieu vient non seulement prendre la défense de tous les visages que nos sociétés ne veulent pas voir. Mais il leur donne de porter, sans même le savoir, le Visage même de son Fils: « A chaque fois que tu fais quelque chose à celui qui a faim ou soif, qui est nu malade ou en prison, c’est à MOI que tu le fais » dit Jésus !
Croire en l’incarnation, c’est croire qu’en Jésus « Dieu seul est humain » pour aimer jusque-là! Qu’en lui, « l’homme n’est pas un loup pour l’homme ». Mais « un dieu pour l’homme. »
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 12/12/2021
« Ce n’est, dit-on, ni pour se nourrir plus délicatement, ni pour se vêtir plus superbement, que la plupart souhaitent d’être riches ; et cependant le démon leur suggère mille moyens de faire des dépenses : il emploie mille artifices pour leur persuader que les choses inutiles et superflues sont absolument nécessaires, et que leur fortune n’est jamais suffisante. Ils destinent leurs biens aux besoins présents et à venir : ils en réservent une partie pour eux et une partie pour leurs enfants. Ensuite ils les partagent en mille dépenses diverses. Écoutez quelles sont leurs destinations différentes. Il faut, disent-ils, qu’une partie de nos richesses soit pour notre usage, et que l’autre soit mise en réserve. On ne se tient point dans les bornes de la pure nécessité. Cette partie est pour la magnificence du dedans, cette autre est pour le faste du dehors. L’une est pour l’appareil des voyages, l’autre pour l’éclat et la splendeur de la maison. Rien de plus surprenant que de voir toutes les inventions du luxe. […] Lorsqu’ils ont consumé leurs revenus par tant de dépenses inutiles, ils enfouissent le reste et le mettent en lieu sûr. L’avenir est incertain, disent-ils, il faut se précautionner contre les nécessités imprévues. […] De-là il arrive que vous enterrez votre cœur avec votre argent. ‘Où est votre trésor, dit Jésus-Christ, là est votre cœur’ (Mt 6, 21). Voilà pourquoi les commandements de Dieu paraissent si durs aux riches. La vie leur semblerait odieuse s’ils n’étaient pas occupés de dépenses superflues » (St Basile de Césarée)
« Depuis les plus grandes jusqu’aux plus petites [créatures], sa Providence se répand partout ; elle nourrit les petits oiseaux qui l’invoquent dès le matin par la mélodie de leur chant ; et ces fleurs, dont la beauté est si tôt flétrie, elle les habille si superbement durant ce petit moment de leur vie, que Salomon dans toute sa gloire n’a rien de comparable à cet ornement. Vous, hommes, qu’il a faits à son image, qu’il a éclairés de sa connaissance, qu’il a appelés à son royaume, pouvez-vous croire qu’il vous oublie et que vous soyez les seules de ses créatures sur lesquelles les yeux toujours vigilants de sa providence paternelle ne soient pas ouverts ? » (Bossuet, Sermon sur la Providence)
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 4/08/2019
Il faut surtout se souvenir en ces choses, qu’il y a des âmes de tempéraments divers. Il y a des âmes si peu portées à l’action, qu’elles succombent aussitôt qu’elles se trouvent en face d’une tâche qui s’impose à elles ; et d’autres sont si agitées qu’elles ne peuvent supporter un seul moment d’être inoccupées.
Il faut donc que les âmes qui aiment la tranquillité ne s’efforcent point d’arriver à une activité débordante, ni que les âmes agitées ne se contraignent pas d’une façon excessive pour arriver à la contemplation.
Souvent il est arrivé que ceux qui pouvaient dans la paix arriver à la contemplation ont succombé sous des occupations excessives, et ceux qui pouvaient se rendre utiles par le travail ont été tués par le repos.
Et il est arrivé que, dans leurs spéculations, des esprits inquiets voulant posséder plus qu’ils ne pouvaient contenir, ont abouti à des conceptions perverses ; et au lieu d’être des disciples de la vérité, se sont fait des maîtres de l’erreur…
Les deux vies, l’active et la contemplative, bien unies dans une âme, sont comme les deux yeux dans le visage : elles se prêtent un mutuel concours. »
St Grégoire
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 21/07/2019
Pour pénétrer dans ce monde de la misère, il y a des étapes, il faut savoir s’arrêter devant le misérable, le regarder, I’écouter et finalement le toucher. II y a toute une gamme de nuances dans les attitudes à l’égard de la personne blessée,
Celui qui passe, comme le lévite el le prêtre, devant l’homme roué de coups, affalé par terre: il ne voit pas la détresse. Il ne ‘arrête pas.
Celui qui s’arrête devant le misérable, qui donne peut-être quelque chose, mais sans regarder le visage, sans rencontrer les yeux de l’autre.
Celui qui s’arrête et regarde le visage de l’autre mais il parle tout le temps, il dit ce qu’il faut faire … II n’écoute pas, il ne le touche pas.
Celui qui s’arrête, qui regarde le pauvre et qui n’a pas peur de lui parler et de l’écouter dans ses besoins profonds.
Celui qui s’arrête, qui regarde, qui écoute et qui n’a pas peur de s’engager et de toucher l’autre, de le prendre dans ses bras: il le porte dans l’espérance de le voir guérir et ressusciter.
Entre l’arrêt et le regard on peut encore reculer. Entre le regard et I’écoute, on peut encore fuir. Mais l’arrêt conduit normalement au regard, le regard à l’écoute et l’écoute au toucher…
La communion se réalise dans le toucher; et toute la compassion consiste à porter l’autre en soi, à le porter dans son cœur et dans ses bras.
Jean VANIER, Ouvre mes bras,
Paris, Fleurus, 1973, p.73-74
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 14/07/2019
Quand vous entendez le Seigneur demander : « Pierre m’aimes-tu ? », considérez Pierre comme un miroir et regardez-vous en lui. Est-ce que Pierre représentait autre chose que la figure de l’Eglise ? Lorsque le Seigneur interrogeait Pierre, c’est nous l’Eglise qu’il interrogeait. »
St Augustin
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 5/05/2019
« Sans l’espérance, vous ne rencontrerez jamais l’inespéré qui est introuvable et inaccessible » (Héraclite d’Ephèse)
Il y a un paradoxe dans cette affirmation, un paradoxe révélé dans l’annonce faite à Marie par l’ange Gabriel…
L’ange Gabriel est porteur de l’inespéré. Au-delà de ce que Marie aurait pu imaginer, et plus encore: au-delà de ce que Marie aurait pu désirer…
Mais son désir s’évapore dans la présence de l’Annonciateur. Il annonce autre chose et quelque chose se passe. Marie est ouverte. Elle a « la petite espérance », cette petite clef maîtresse, cette petite soeur qui porte la foi et et l’amour, selon Péguy. Cette clef qui ouvre sur l’inespéré. « Qu’il me soit fait selon ta parole dit Marie en dépit du bon sens. Mais elle a reconnu la parole de Dieu. L’inespéré: celui qui nous exauce au-delà de nos voeux »
Marion Muller-Collard
« Eclats d’Evangile » p 155 et 156
Ed Bayard – Labor et Fides
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 1/05/2019
Le monde en est toujours au samedi saint
et rêve entre sa mort et sa résurrection
mais ceux qui sont enfermés tout au fond
et ne peuvent dormir entendent plus bas
s’ouvrir devant le Christ les portes souterraines :
J-P LEMAIRE – L’exode et la nuée »
Ed Gallimard 1982 p :61
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 20/04/2019
« Le Psalmiste ne disait-il pas : Ils iront de vertu en vertu ? Il doit y avoir progrès même dans la foi ; les Apôtres ne disaient-ils pas à leur Maître : Augmentez notre foi. Et cet homme à qui le Sauveur demandait s’il croyait, ne disait-il pas : Je crois. Seigneur, mais aidez mon incrédulité. Devant les accroissements qu’elle peut recevoir, la foi précédente paraîtra de l’incrédulité…
Cet homme qui jette une bonne semence en terre c’est celui qui enracine en son cœur une intention droite. Ayant fait cela il peut, dans l’espérance d’une riche moisson de bonnes œuvres, se livrer au repos. Tour à tour il se lève et il se couche, car il connaît les alternatives de la bonne et de la mauvaise fortune ; et le progrès se fait constamment et à son insu ; une fois que la vertu est établie dans le cœur, elle grandit comme d’elle-même, et sous l’action de la grâce, elle semble accomplir spontanément ses actes. Dans les commencements, c’est une germination quelque peu confuse de bons mouvements, ensuite ce sont des œuvres sérieuses, semblables à l’épi qui se forme ; enfin, comme le grain dans l’épi, des œuvres parfaites.
« Il doit y avoir progrès dans toutes les vertus;
Le progrès est de l’essence de la vie chrétienne »
Saint Grégoire
« En cherchant au ciel et sur la terre, voilà donc ce qu’il trouve pour y enfermer toute la puissance de ce royaume, un grain de sénevé : ce royaume, dont la puissance est incomparable, dont l’éternité est la mesure, ce royaume tout resplendissant de la majesté divine, ce royaume qui remplit le ciel et qui s’est répandu par toute la terre, ce royaume, Jésus l’enferme en cette graine chétive ! Serait-ce donc là toute l’espérance des croyants, la grande attente des fidèles, la félicité des vierges méritée par tous les labeurs de leur vertu, la gloire des martyrs conquise par l’effusion de leur sang? Serait-ce là ce que l’œil n’a point vu, ce que l’oreille n’a point entendu, ce qui n’est pas entré dans le cœur de l’homme ? »
« Mes frères, croyons à la parole de Dieu. Si, la faiblesse qui vient de Dieu est plus puissante que les hommes, ce qui est petit en Dieu est plus grand que toutes les grandeurs de ce monde» (St Pierre Chrysologue)
« Merveilleuse fécondité
d’une âme ensemencée par le Verbe de Dieu,
visitée par les souffles de l’Esprit Saint »
St Pierre Chrysologue
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 1/02/2019
« Je me ravis, ô Jésus,
lui dirons-nous avec le cardinal de Bérulle,
en vous voyant en cette enfance,
en cette étable et en cette pauvreté,
mais je me réjouis en voyant
les sages, les rois et les trésors à vos pieds,
c’est-à-dire la sagesse, la grandeur et l’opulence de la terre,
rendre hommage à la sagesse éternelle
cachée dans votre enfance,
à votre impuissance et à votre pauvreté… »
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 6/01/2019
« Et cette nouveauté qui étonnait Jérémie, le Prophète Isaïe l’a éclairée de lumières nouvelles et éclatantes. Voici qu’une vierge concevra et enfantera un fils.
Voulez-vous savoir ce qu’est cet homme annoncé par Jérémie ? Il sera appelé Emmanuel, c’est-à-dire Dieu avec nous. Cette femme devenant mère d’un homme, c’est la Vierge devenant Mère de Dieu.
Vous voyez que les Prophètes annonçant en divers temps, par divers signes, en diverses manières, cette merveille incomparable, sont guidés par un seul et même esprit. »
St Bernard
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 1/01/2019