Crever le toit!
La foi? c’est crever le toit. C’est jouer sa vie sur l’invisible, c’est à dire ce qu’on n’a jamais vu. C’est prendre appui sur Dieu pour « créer ». Pour faire naître ce qui n’existe pas encore, ce qu’on n’a pas entendu dire, ce qui  est invraisemblable, fou, parfois.
Crever le toit, la foi, c’est provoquer Jésus à l’impossible. Il va relever le défi. Lui aussi crève un toit, plus épais que celui de la maison. Il va pénétrer dans cet homme perclus, muré dans son infirmité, et lui dire une parole inouïe, folle: « tes péchés sont pardonnés  »   Non!
Est-il possible de briser la carapace qui s’est durcie sur un homme à travers le chaos, les petitesses et les coups de son existence.
Est-il possible de crier pour lui: « Tes péchés te sont remis » comme s’il allait retrouver la fraîcheur d’un visage d’enfant?
Qu’est-ce qui est le plus fou? Crever le toit de la maison ou faire irruption à l’intérieur de cet homme, en l’invitant à vivre comme  s’il venait de naître?
G.Bessière – Jésus insaisissable – Ed du Cerf 1974 p:44