Simon-Pierre
Ils sont douze que Jésus a choisis. Parmi eux, Simon, le pécheur de Tibériade, pour qu’il devienne Pierre, le chef des Douze.
Etait-il le meilleur, le plus capable ? Jésus pensait que c’était celui qu’il fallait, puisque c’est lui qu’il a désigné.
Pierre le croyant,
le généreux, le fonceur,
Pierre qui a donné toute sa vie
et son cœur à Jésus,
Pierre qui a tiré l’épée
pour le défendre,
Pierre qui promet
de ne pas lâcher Jésus.
Mais Pierre qui ne veut pas
se laisser laver les pieds.
Mais Pierre qui l’abandonne
au Jardin des Oliviers.
Mais Pierre qui va jusqu’à le renier,
et même par trois fois.
Puis Pierre, tout heureux de retrouver
son Maître, le Ressuscité,
et qui se jette à l’eau pour le retrouver.
Mais Pierre un peu triste
de voir Jésus avoir l’air de douter qu’il l’aime.
Pierre qui prend en main,
avec ses compagnons, la jeune Eglise,
et qui sort au grand jour,
au matin de Pentecôte,
proclamer sa foi et son amour.
Pierre qui comprend qu’il faut accueillir les néophytes
sans leur imposer les pratiques de ses Pères…
Bientôt, dans les jeunes communautés, on lit les textes des évangiles tout fais écrits. Pierre les écoute avec ses compagnons. Lui, le chef désigné par Jésus, il entend lire ce qu’il a vécu avec son Maître, et même comment il l‘a renié à l‘heure de l’abandon…
On devrait souvent lire ces textes. Combien de fois a-t-i entendu le récit de son reniement, et en lecture publique ? L’humble Pierre assume son passé, tout comme Paul, l’ancien pourchasseur  des chrétiens.
Est-ce un hasard si Jésus nous a donné comme piliers de l’Eglise, Pierre le renieur et Paul le persécuteur ?
Les instruments que Dieu se choisit ne sont pas ceux que nous aurions choisis à partir de leur curriculum vitae !
Dans ses choix, et par eux, nous percevons l’action de sa grâce, l’action de sa miséricorde, et la confiance totale qu’il a en l’homme. La folie de Dieu devient agissante, fille, créatrice. C’est la folie de l’amour, capable d’envahir jusqu’au cœur de l’homme et de le rendre méconnaissable.
Le choix de Pierre et de Paul était le bon. L‘Eglise continue depuis sur cette lancée, et ce depuis vingt siècles.
Abbé Henri Larriq
Notre Dame – Tournay – N° 238 – 09/2003