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La crèche est surtout une invitation
à voir dans toutes les naissances
– dont celle du Fils de Dieu,
la sollicitude du Père pour tout enfant né en ce monde.
Autrement dit,
ce signe étroitement lu de manière religieuse
renvoie en vérité chaque personne
à l’heure de sa propre naissance comme un événement … divin!
Allons maintenant au bout de la question:
peut-on voir «Dieu» dans un enfant, un humain, en vous, en moi?
(P.Laurent Stalla-Bourdillon)
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Catégories: Lu ailleurs | 13/12/2016
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“Aujourd’hui ont soufflé les brises annonciatrices de la joie universelle. “Joie au ciel, exulte la terre…” Que la nature bondisse de joie: l’agnelle vient au monde, par laquelle le pasteur revêtira la brebis et déchirera les tuniques de l’éternelle mortalité! D’elle sortira le roi de gloire. Revêtu de la pourpre de sa chair, il visitera les captifs et proclamera la délivrance…
“Béni soit celui
qui vient au nom du Seigneur,
le Seigneur Dieu qui nous est apparu.”
Célébrons une fête pour la Mère de Dieu.
Aujourd’hui, le Créateur de toutes choses, Dieu le Verbe, a composé un nouveau chant, jailli du coeur du Père pour être écrit comme avec un roseau par l’Esprit qui est la langue de Dieu.
Fille digne de Dieu, beauté de la nature humaine, réhabilitation d’Eve notre première mère. Fille toujours vierge qui put concevoir sans intervention humaine, car celui que tu as conçu a un Père éternel. Fille de la race des hommes qui portas le Créateur dans tes bras…
Réellement, tu es plus précieuse que toute la Création, car de toi seule le Créateur a reçu en partage les prémices de notre humanité. Sa chair fut faite de ta chair, son sang de ton sang; Dieu s’est nourri de ton lait, tes lèvres ont touché les lèvres de Dieu. Dans la prescience de ta dignité, le Dieu de l’univers t’aimée; comme il t’aimait, il te prédestina, et dans les derniers temps il t’appela à l’existence et t’établit mère pour enfanter un Dieu et nourrir son propre Fils et son Verbe…”
Sermon de St Jean Damascène
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Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 8/12/2016
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André …
le premier s’est inscrit à l’école du Seigneur,
principe du choeur des Apôtres.
Son regard sut découvrir la présence du Seigneur
et il quitta l’enseignement de Jean pour se mettre à l’école du Christ.
Il est le sceau du Baptiste.
A l’éclat de cette lampe,
il a cherché la vraie lumière.
Poussé par les parles de son maître,
André court à celui qu’il annnonçait,
entraînant avec lui Jean l’Evangéliste.
Tous deux ayant laissé la lampe,
courent vers le soleil.
André est le premier plant apostolique.
Sermon de saint Basile de Séleucie
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Catégories: Lu ailleurs | 30/11/2016
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L’avènement du Christ
« Il y a un avènement du Christ qui doit se faire en moi et c’est pour moi l’avènement le plus important. Que me servirait à moi, à moi qui ai sur la conscience tant de péchés, que le Christ soit venu s’il ne venait pas en moi ? S’il ne venait pas en mon âme, en mon intelligence, s’il ne vivait pas en moi, s’il ne parlait pas en moi ? Et le Christ ne vient que quand le monde entier meurt pour moi, de façon que je puisse dire avec l’Apôtre : “Le monde est crucifié pour moi, et je suis crucifié au monde. ” Le chrétien ne se trouble pas quand il voit la figure de ce monde passer ; à mesure que le monde s’en va, il voit venir le Christ. (St Ambroise de Milan)
« Il faut que celui qui veut voir l’avènement glorieux du Verbe de Dieu dans son âme. sache, comme un puissant athlète, souffrir dans la mesure de son progrès les répugnances et les attaques, que le Christ soit haï en lui par les puissances adverses. II y aura en lui des obscurités et des scandales, des défections et des révoltes ; il sera exposé à l’illusion et à la tiédeur. » « Les guerres les plus cruelles ne sont pas les guerres du dehors, ce sont ces guerres intestines que doit supporter le chrétien, le conflit des passions et des soucis : tantôt les convoitises de l’avarice, tantôt les embrasements de la passion, les dépressions de la crainte, les agitations de la colère, l’empressement de l’ambition ; puis ce sont les assauts des esprits mauvais. »
Un temple en chacun de nous
“Il ne restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit.” Ces paroles étaient vraies du Temple construit par Salomon…, car tout ce que nos mains construisent succombe à l’usure ou au délabrement, est renversé par la violence ou détruit par le feu… Mais il existe aussi un temple en chacun de nous qui s’écroule si la foi fait défaut, et particulièrement si au nom du Christ on cherche faussement à s’emparer de certitudes intérieures. C’est peut-être cette interprétation qui est la plus utile pour nous. En effet, que me sert de savoir le jour du jugement ? A quoi me sert, ayant conscience de tant de péchés, de savoir que le Seigneur viendra un jour, s’il ne vient en mon âme, ne revient pas en mon esprit, si le Christ ne vit en moi, si le Christ ne parle en moi ? C’est donc à moi que le Christ doit venir, c’est pour moi que doit avoir lieu son avènement. (St Ambroise de Milan)
Et pour être vainqueur dans ces combats,
il faut accepter l’Evangile dans la simplicité de la tradition apostolique,
et le dresser en témoignage en face des nations,
c’est-à-dire en face de toutes les pensées d’incrédulité
qui s’élèvent spontanément dans l’âme humaine. »
(Origène)
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Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 13/11/2016
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Jésus explique que la proclamation de Dieu à Moïse implique deux possibilités: Dieu est le Dieu des morts, ou il est le Dieu des vivants. C’est l’un ou l’autre. Jésus conclut son raisonnement en disant, ‘Il n’est pas le Dieu des morts. Il est le Dieu des vivants.’ Par ces mots, Jésus vient de donner la clé de son argumentation sur la résurrection.
C’est ici que la résurrection est démontrée..Son argument est basé sur la nature de la relation de Dieu avec Abraham, Isaac et Jacob. Dieu entretient une relation avec ceux qui sont vivants, et non pas avec ceux qui sont morts. Si Abraham n’existait plus, s’il avait complètement disparu, la relation de Dieu avec Abraham aurait aussi pris fin de façon définitive. Mais Dieu se présente comme étant le Dieu d’Abraham.
Le ‘Dieu d’Abraham’ est une appellation particulièrement importante dans ce contexte car elle fait référence à l’alliance que Dieu a conclue avec Abraham et aux promesses que contient cette alliance. Par cette expression, Dieu exprime sa fidélité à l’alliance et aux promesses de salut. Il ne peut faillir ni à son alliance ni à ses promesses. Comment peut-il accomplir ses promesses envers des êtres qui n’existent plus? Une seule réponse s’impose: la résurrection. C’est pourquoi Jésus précise que Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants.
Yves I-Bing Cheng,
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Catégories: Lu ailleurs | 6/11/2016
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“Zachée grimpe aux arbres”
La scène se déroule à Jéricho, la ville des grandes batailles décisives. Déjà ce cadre nous fait pressentir que le nouveau Josué de Nazareth va ici encore obtenir l’écroulement des murailles : à la fois celle des richesses et celles de la religion.
Descends vite : ainsi la vie nouvelle n’est pas un art de monter mais un art de descendre, non un art de fuir le quotidien mais de s’inscrire dans le quotidien. L’évangile n’est pas un au-dessus de la mêlée, un au-dessus des foules, un au-delà des douanes : c’est un engagement dans la foule pour un meilleur système des douanes.
Survint Jésus, et avec lui tout l’évangile : “Zachée, il me faut aujourd’hui demeurer dans ta maison !” Voilà la vraie conversion de Zachée. Il ne doit pas fuir la maison mais apprendre qu’elle est une des maisons de Jésus.
C’était à Jéricho : les murailles sont tombées ! Un riche religieux est devenu prophète de l’évangile. Immédiatement au sein même de cette ville et de l’histoire ambiguë des hommes, il va commencer la construction d’un monde en parabole de Royaume. Construire un monde en parabole de Royaume
Louis Simon,
pasteur de l’Eglise réformée de France
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Catégories: Lu ailleurs | 30/10/2016
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“Nous pressentons que notre âme,originellement, est un espace de silence, un lieu vierge, un sanctuaire où Dieu veut demeurer dans la paix avec nous; mais lorsque nous nous présentons au seuil de ce temple intime par le mouvement de recueillement, nous découvrons de singulières cacophonies qui font de ce temps de prière la caisse de résonance où viennent se répercuter tous les aspects de nos vies, où se manifestent toutes nos peurs et angoisses, nos désirs et nos émotions les plus variés. La question fondamentale, alors, n’est plus d’abord celle du bruit extérieur, mais bien celle du silence de nos pensées…
“Il faut donc pendant le temps de la prière renoncer absolument à prendre ces trans ou ces bateaux qui passent. Pour cela il est captal de ne pas nous identifier à ces pensées, mais de prendre au contraire conscience qu’elles nous arrivent, qu’elles ne sont pas nous, qu’elles se déploient sur la toile de fond de notre silence intérieur. C’est là que nous rencontrons Dieu…. Tout ce qu’i nous demande devant lui, c’est de demeurer dans ce silence qui est la plus belle de toutes les louanges que nous puissions lui adresser.”
Fr Philippe de Jésus-Marie, carme.
Cité dans “La force du silence” par le Cardinal SARAH
Ed Fayard p:125-126
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Catégories: Lu ailleurs | 15/10/2016
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Nous sommes les serviteurs inutiles,
nous avons fait ce que nous devions faire.
(Luc 17,10)
“Quelles que soient nos oeuvres, personne ne doit s’en glorifier, parce que nous devons tous nos services à Dieu en toute justice… N’ayez aucune présomption si vous avez bien fait votre service, si vous avez fait ce que vous deviez. Le soleil, la lune lui obéissent, les Anges le servent: remettons à son jugement l’appréciation de nos services.” (St Ambroise)
“Déjà l’un des amis de Job avait le sentiment de cette vérité quand il disait: “Si vous pratiquez la justice, que lui donnerez-vous? Que pourrait-il recevoir de votre main?“ (Jb 35,7)
“Faire le bien et se crore inutile, cela ne se rencontre pas souvent; aussi, devant cette rencontre, o éprouve de l’admiration” (St Bernard)
“Le travail est l’offrande quotidienne à Dieu de ce que nous faisons” ( Carlo Maria Martini)
“Le caractère inutile du serviteur ne vise pas la nature du service rendu, mais la récompense espérée. Jésus par là bannit toute attitude de revendication et il nous rappelle une dimension essentielle du service, la gratuité. Le disciple qui a fait l’expérience de l’amour gratuit de Dieu, révélé par Jésus et en Jésus le serviteur de tous ne saurait avoir des droits sur Dieu, ou invoquer le service rendu pour réclamer récompense, avantage, privilège… ” (A. Grün)
“Nous sommes des serviteurs inutiles” … ” c’est-à-dire des instruments et des signes qui ont été très utiles au fidèle et à Dieu, qui se sont fondus dans une accolade, comme le père avec son fils”. (Adresse du pape François aux prêtres)
” Au soir de ma vie,
je me présenterai devant le Seigneur les mains vides “
(Thérèse de Lisieux)
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Catégories: Lu ailleurs | 4/10/2016
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Aujourd’hui, ne faut-il pas se demander qui nous avons transformé en Samaritains et en lépreux? Dans notre monde déchiré, mais aussi dans notre voisinage, parmi nos compagnons de travail, dans notre famille peut-être? L’interrogation est urgente: il s’agit de respecter et d’accueillir tous les hommes, il s’agit de respecter et d’accueillir Dieu.”
G.Bessière – Le feu qui rafraîchit.
Ed Epiphane – Cerf 1978
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Catégories: Lu ailleurs | 3/10/2016
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Un récit tout en contrastes
“La parabole de Lazare et du mauvais riche est un discours bâti tout en contraste. Les discours en contraste sont sans doute une manière très juive, très rabbinique, de prêcher (du moins, la Bible nous en donne de maints exemples 3). Clairs, simples, ils ont l’avantage de frapper l’imaginaire, de faire assimiler aisément la leçon. Parce que l’auditeur qui entend le discours en contraste, doit obligatoirement dans sa tête se ranger d’un côté ou de l’autre. Par contre, ces discours possèdent le défaut de leur qualité : ils ne font pas dans la nuance. Rarement, la situation d’un homme est toute blanche ou toute noire, les discours en contraste éclipsent, au profit de l’efficacité, les nuances de gris dont la vie est souvent teintée.
… contrastes ici-bas
Quels sont les contrastes de notre récit? Luc, dans son génie inégalé de raconteur, ne saurait dépeindre situations plus opposées que celles de ces deux hommes. D’un côté, un homme riche, couvert de vêtements de luxe et repus, chaque jour, de festins somptueux; de l’autre, un pauvre, Lazare, couvert de ses plaies, qui, non seulement voudrait bien manger ce qui tombe de la table du riche, mais qui, en quelque sorte, « est mangé » par les chiens qui lui lèchent les plaies! Quand on connaît la répugnance que la Bible a pour cet animal, c’est dire que Lazare est au plus bas de la misère humaine. Remarquez aussi que le pauvre porte un nom, et un nom significatif 4, lui conférant une dignité qui fait défaut au riche qui, lui, reste anonyme. Détail éloquent qui trahit, chez le Jésus de Luc, son option préférentielle pour les pauvres et annonce le retournement des situations dans le Royaume de Dieu. Les deux hommes ne sont égaux que devant la mort qui advient. Pourtant leurs manières de passer « de l’autre côté » contrastent encore.
…contrastes dans l’au-delà
“Or le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut aussi, et on l’enterra.”
Lazare, ne possédant rien sur terre, est « élevé »; le riche, si attaché durant sa vie aux biens matériels, est « descendu », restant symboliquement lié à la terre. Leur sort, au séjour des morts, se trouve inversé : le fortuné terrestre est en proie à la souffrance, l’infortuné terrestre jouit du bonheur des justes auprès d’Abraham 5.
L’urgence de la conversion
“Alors il cria : ‘Abraham, mon père, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper dans l’eau le bout de son doigt pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise.”
Contrairement à ce que laissait présager le début de la parabole, au séjour des morts, le riche connaît Lazare, le voit enfin et l’appelle par son nom, alors qu’il n’en avait cure lorsque ce dernier gisait, affamé et malade, devant son portail. Luc, en fin raconteur, pousse l’odieux jusqu’à l’extrême, car si Lazare se met soudain à exister pour le riche, ce n’est que pour tenter de le mettre à son service, soulignant encore plus l’égoïsme coupable du riche tourmenté. Mais un abîme infranchissable les sépare définitivement. Notez que ce « fossé » entre Lazare et le riche existait déjà : sur terre, il aurait été franchissable, si le riche avait voulu faire des pas vers son frère. Au séjour des morts, ce fossé, creusé par le riche lui-même, est devenu définitif et irrévocable. On rejoint, par cette image, une idée chère à l’Évangile de Luc, à savoir celle de l’urgence de la conversion, pendant qu’il en est encore temps.
“Abraham répondit : ‘S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.”
La pointe de la parabole réside dans sa finale. À la demande du riche d’envoyer Lazare « ressuscité » dans la maison de ses frères pour les « convertir », Abraham enjoint, non sans ironie, de prendre au sérieux la Parole de Dieu – dans laquelle, bien avant l’Évangile, on entend résonner les appels au partage avec les plus pauvres – au lieu d’attendre des signes extraordinaires. Il est vrai que le signe extraordinaire ne convainc pas nécessairement les cœurs : le signe spectaculaire d’une résurrection d’un certain « Lazare » dans l’évangile de Jean, loin de convertir tout le monde, accélérera plutôt la mort de Jésus (lire Jn 11,45-53). Et la résurrection, encore plus glorieuse, de Jésus n’a pas encore, à ce jour, converti l’ensemble de l’humanité – ou nous-mêmes, chrétiens – à pratiquer la fraternité universelle et le partage des richesses! À bon entendeur d’Abraham, salut!”
Patrice Bergeron, prêtre Bibliste Montréal.
Interbible – 26 septembre 2010
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Catégories: Lectio Divina, Lu ailleurs | 25/09/2016