“Mon âme exalte Dieu”
“Que veut dire la mère du Sauveur quand elle proclame que “son âme exalte Dieu” ? Marie ne peut s’empêcher de chanter la grandeur de Dieu, mais, en même temps, elle reconnaît que Dieu est infiniment plus grand que tout ce que son esprit peut concevoir et infiniment au-dessus de toute glorification qu’une bouche humaine pourrait prononcer.
Avec Marie, prions
pour que les valeurs évangéliques
ne cessent d’exalter
notre existence temporelle;
afin que nous vivions
notre vie de tous les jours
comme le commencement
de notre vie de toujours.
P.M Varennes
Splendeurs du Magnificat, Paris, Ed. Magnificat, 2009, p: 14,19
Catégories: Lu ailleurs | 1/02/2014
On lit dans le Talmud : « Quiconque jouit de ce monde sans bénir , c’est comme s’il volait le saint béni soit-il ! ». Dans sa concision, cette formule exprime un des axes essentiels de la vie du croyant. Un des plus sages de l’antiquité juive disait qu’on devrait bénir Dieu au moins cent fois par jour. Bénir, c’est, pour le croyant, reconnaître que sa propre existence est un don de Dieu, que tout ce qui entretient la vie et lui donne sens vient de lui et que son initiative nous précède toujours.
La bénédiction, dont les premières expressions se trouvent dans la Bible elle-même, est l’élément essentiel de la prière juive, liturgique et privée. Elle s’exprime par des formules qui commencent généralement par les mots : « Béni es-tu, Seigneur notre Dieu, Roi de l’univers qui… » ou plus brièvement, par « Béni es-tu Seigneur, qui… ». Même la prière de demande, lorsqu’elle est formulée, est toujours accompagnée de la bénédiction, qui la conclut toujours. La demande s’appuie sur la reconnaissance de ce qui est déjà donné. On ne doit pas demander sans reconnaître ce qu’on a déjà reçu.
Cette forme de prière est répandue dans tout le Nouveau Testament. Le cantique que chante Zacharie, après la naissance de Jean le Baptiste, commence par les mots : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui visite et rachète son peuple. »
Plusieurs épitres commencent par les mêmes formules (2 Cor 1,3 ; Eph 1,3 ; I P 1,). St Paul souligne dans ses épitres cette nécessité de bénir en tout temps et en toutes circonstances (Eph 5,20 etc). Pratiquer la bénédiction, c’est s’habituer à ouvrir les yeux avant de demander ce qui nous manque.
On peut regretter que notre prière liturgique s’exprime plutôt sur le mode de la demande et que nos oraisons commencent généralement par des formules comme « Accorde-nous Seigneur… » « Nous te le demandons, Seigneur… », « Prête l’oreille à nos prières… ».
La réforme liturgique consécutive au dernier Concile a introduit à l’offertoire, pour l’offrande du pain et du vin, deux formules qui viennent tout droit de la prière juive avant les repas (« Tu es béni Dieu de l’univers, toi qui nous donnes ce pain… toi qui nous donnes ce vin… »). Cette innovation est heureuse, et la préface qui suit donne le ton à ce qui est fondamentalement une bénédiction : l’Eucharistie.
Michel REMAUD
Paroles d’Evangile, Paroles d’Israël p :91-92
ED Parole et Silence
Les sages disent:
“Qu’est-ce que le service du coeur ? ”
“C’est la prière “.
Catégories: Ecritures et Tradition rabbinique, Lu ailleurs | 30/01/2014
“Seigneur,
ne nous laisse jamais oublier
que tu parles aussi
quand tu te tais.”
S.Kierkegaard
Catégories: Lu ailleurs | 29/01/2014
“Il y a un lien indissoluble entre Dieu et nous.
Nous trouver, c’est le trouver.
Et le trouver, c’est nous trouver.
M.Zundel
Catégories: Lu ailleurs | 28/01/2014
Notre Seigneur ne nous a pas donne d’autres critères que celui-là:
“C‘est à cela qu’on reconnaîtra que vous êtes mes disciples: si vous vous aimez les uns les autres comme je vous ai aimés.” (Jn 13,35)…
Il ne suffit pas de prêcher et de parler… il s’agit de tout autre chose, d’un engagement personnel de tous les instants, de cet acte de foi formidable qui transporte les montagnes, qui déplace les fossés de l’égoïsme, qu fait tomber les murs de séparation.
Il s’agit de cet acte de foi qui voit dans le premier venu l’Incarnation de Dieu. C’est cela l’Evangile vivant: ce ciel qui devient l’Evangile vécu, et pour chacune de nous aujourd’hui, davantage une parole de Dieu.
Saint Ignace d’Antioche, sur le chemin de son martyre disait: “Enfin, je vais devenir une parole de Dieu!”. C’est cela que nous avons à être: une vivante parole de Dieu, das le silence d’une vie passionnément attachée à Jésus-Christ qui rayonne de Sa Présence et qui apporte aux autres toute la lumière, toute la richesse et toute la joie de son amour.
M.Zundel
“Ta Parole comme une source” Ed A.Sigier p:138-139
Catégories: Lu ailleurs | 22/01/2014
Pour commencer l’année nouvelle …
Seigneur,
Tu m’offres cette année nouvelle,
Comme un vitrail à rassembler
Avec les 365 morceaux de toutes les couleurs
Qui représentent les jours de ma vie.
Je mettrai le rouge de mon amour et de mon enthousiasme,
Le mauve de mes peines et de mes deuils,
Le vert de mes espoirs et le rose de mes rêves ;
Le bleu ou le gris de mes engagements et de mes luttes,
Le jaune et l’or de mes moissons …
Je réserverai le blanc pour les jours ordinaires …
Et le noir pour ceux où tu me sembleras absent !
Je cimenterai le tout par la prière de ma foi
Et par ma confiance sereine en toi.
Seigneur,
Je te demande simplement d’illuminer de l’intérieur
Ce vitrail de ma vie,
Par la lumière de ta présence
Et par le feu de ton Esprit de Vie.
Ainsi, par transparence,
Ceux que je rencontrerai cette année,
Y découvriront peut-être,
Le visage de ton Fils bien-aimé,
Jésus-Christ Notre Seigneur.
(Auteur inconnu)
Catégories: Lu ailleurs | 2/01/2014
Cela valait-il vraiment la peine qu’un Dieu apparaisse sur terre, pour disparaître presque aussitôt dans la mêlées des hommes ?
Lumière de Dieu, mais sous le boisseau ;
Feu de Dieu mais couvant sous la cendre ;
Verbe de Dieu, mais quasiment aphone ;
Parole de Dieu, mais réduite au silence ;
Puissance de Dieu, désormais infiniment fragile ;
Fils de Dieu, mais en apparence petit d’homme.
Incarnation de Dieu, certes, mais comme rampante dirions-nous aujourd’hui, furtive, qui s’accomplit à l’abri des regards, à l’insu de presque tous, sauf de quelques rares initiés.
Telle est l’économie constante de Dieu au milieu de nous. Il n’y a pas à s’en étonner, ni à s’en scandaliser, encore moins à s’en impatienter comme si une injustice était faite à Dieu ou à notre zèle pour l’annoncer. C’est Dieu lui-même qui se cache, qui s’enfouit, tel un levain dans la pâte.
Dom André LOUF
– Comme un moine traversant le désert…-
cité dans “Effacement de Dieu ” de G.RINGLET
Ed Albin Michel – p 19-20
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 28/12/2013
A moins de regarder une personne et de voir la beauté en elle, nous ne pouvons l’aider en rien.
On n’aide pas une personne en isolant ce qui ne va pas chez elle, ce qui est laid, ce qui est déformé.
Le Christ regardait toutes les personnes qu’il rencontrait, la prostituée, le voleur, et voyait la beauté cachée en eux. C’était peut-être une beauté déformée, abimée, elle était néanmoins beauté, et Il faisait en sorte que cette beauté rejaillisse.
C’est ce que nous devons apprendre à faire envers les autres. Mais, pour y parvenir, il nous faut avant tout avoir un coeur pur des intentions pures, l’esprit ouvert, ce qui n’est pas toujours le cas afin de pouvoir écouter, regarder et voir la beauté cachée.
Chacun de nous est à l’image de Dieu,
et chacun de nous est semblable à une icône endommagée.
Mais si l’on nous donnait
une icône endommagée par le temps, par les événements,
ou profanée par la haine des hommes,
nous la traiterions avec tendresse, avec révérence, le coeur brisé.
C’est à ce qui reste de sa beauté, et non à ce qui en est perdu,
que nous attacherions de l’importance.
Ainsi, nous devons apprendre à réagir envers chacun…
Anthony Bloommoine orthodoxe
extrait de la revue « Ombres et Lumière », n° 114, juin 1996
Catégories: Lu ailleurs | 28/12/2013
Le Christ est son enfant, la chair de sa chair et le fruit de ses entrailles. Elle l’a porté neuf mois et lui donnera le sein et par moments la tentation est si forte qu’elle oublie qu’il est Dieu. Elle le serre dans ses bras et elle dit « mon petit. » (…)
Elle (Marie) sent à la fois que le Christ est son fils, son petit à elle, et qu’il est Dieu.
Elle regarde et elle pense: Ce Dieu est mon enfant. Cette chair divine est ma chair. Il est fait de moi, il a mes yeux et cette forme de sa bouche est la forme de la mienne. Il me ressemble. Il est Dieu et il me ressemble.
Et aucune femme n’a eu de la sorte son Dieu pour elle toute seule, un Dieu tout petit qu’on peut prendre dans ses bras et couvrir de baisers, un Dieu tout chaud qui sourit et qui respire, un Dieu qu’on peut toucher et qui rit.
Et c’est dans un de ces moments-là que je peindrais Marie si j’étais peintre.
JP Sartre – Bat Jonah, jeu de Noël écrit en captivité
Cité par R.Laurentin – Une Année de Grâce avec Marie
Ed Fayard p : 50
Catégories: Lu ailleurs | 26/12/2013
Un signe caché
Selon le livre de la Genèse, Joseph avait dit à ses frères avant de mourir : « Dieu vous visitera » (Gn 50,24). On ne peut traduire autrement, mais la formule hébraïque contient un redoublement du mot « visiter ». Il faudrait traduire littéralement : « Dieu visiter vous visitera ». C’est une construction propre à l’hébreu biblique, qui énonce le verbe à l’infinitif, puis à la forme personnelle, pour renforcer l’affirmation. Certaines traductions portent par exemple : « Dieu vous visitera certainement. »
Selon une tradition juive ancienne, quand on entendre deux fois le verbe « visiter », ce sera le signe de la rédemption. On ne peut pas entrer ici dans le détail de l’origine de la cette tradition qui nécessiterait un long détour par la langue hébraïque et les méthodes juives d’interprétation de l’Ecriture. Or on retrouve la même construction dans la parole de Dieu à moïse près du buisson ardent : « Je vous ai visités » (Ex 3,1). Ici encore, il faudrait traduire : « Visiter je vous ai visités ». Ce redoublement du mot « visiter » signifie que la prédiction de Joseph s’accomplit et que le temps de la rédemption est arrivé.
Ce n’est sans doute pas un hasard si Luc a placé deux fois le mot « visiter » dans le cantique que prononce Zacharie après la naissance de Jean-Baptiste : « Il visite et rachète son peuple » (1,68) ; « Soleil levant qui vient nous visiter » (1,78). Tout cela en clair, ne signifie rien d’autre que : « Le temps de la rédemption est venu. »
Du reste, tout le cantique de Zacharie baigne dans une atmosphère pascale. L’affirmation peut surprendre, puisque nous lisons ce texte dans la perspective de Noël. Mais les paroles de Zacharie sont une claire allusion à la sortie d’Egypte ; « Il se souvient de son alliance sainte, du serment qu’il a juré à Abraham notre père de nous accorder que, sans crainte, délivrés de la main de nos ennemis, nous le servions en sainteté et justice… » (Lc 1,73-47)
Dieu avait promis à Abraham que ses descendants reviendraient en Canaan après avoir été esclaves dans un pays étranger (Gn 15,13-6), et cette libération était l’objet de la mission de Moïse auprès de Pharaon : « Mon fils premier-né, c’est Israël… laisse aller mon fils pour qu’il me serve. » (Ex 4,22-23). La mission de Jean-Baptiste, qu’annonce Zacharie, sera de préparer les voies du Seigneur, qui vient pour mener son peuple à la liberté.
Michel REMAUD
Parole d’Evangile, paroles d’Israël – p :55-56
Ed Parole et Silence
Catégories: Ecritures et Tradition rabbinique, Lu ailleurs | 15/12/2013