La louange, dans la Bible embrasse toute la création, les psaumes font chanter les oiseaux et les prairies, les sources des montagnes et les reptiles, la pluie et le soleil. C’est du reste , étrange que la prière traditionnelle de l’ Église soit constituée de ces psaumes qui sans cesse, font appel à l’innombrable variété de vivants que l’ordre de la création accueille et que, si facilement, la prière des croyants les oublie et devienne une intimité du seul à seul de l’âme avec Dieu.
C’est comme si tous ces êtres évoqués représentaient un surplus plus ou moins superflu, un décor extérieur non indispensable pour aller à Dieu. L’écologie nous rappelle que la vie est l’ensemble harmonieux de tous les vivants et que la mauvaise santé de certains de ces éléments influe sur la totalité et en compromet la vitalité et la survie.
Ce rappel salutaire doit pousser les chrétiens à mettre en valeur sa dimension cosmologique, ou, du moins, à ne plus faire comme si elle était accessoire. Elle ne l’est pas, puisque la création toute entière gémit en travail d’enfantement (Rom8,22) et en gémissements ineffables, qui, comme la houle de la mer, la tempête de neige, ou la brise légère, orchestrent le chant du souffle qui anime toute la biosphère.
La théologie nomme ce souffle Esprit Saint et rappelle qu’Il remplit tout l’univers et que Sa Sagesse donne voix à la louange (Introït du Dimanche de Pentecôte) toute l’énergie vivifiante pour la restituer en multiples formes d’expiration qu’expriment son aspiration à rejoindre la Source Créatrice. La parole humaine , dans la musique et dans le chant, a le savoir de cette respiration et des sons qui évoquent cette universelle montée.
Et bien ! Ce que dit le chant que tout les hommes le fassent, en veillant sur la sauvegarde de tout ce qui vit et respire.
Fr Ephrem YON
Communauté de la sainte Trinité
Catégories: Foi et vision cosmologique | 14/12/2013
L’extase de vos volontés
Quand ceux que nous aimons
nous demandent quelque chose,
nous les remercions de nous le demander.
S’il vous plaisait, Seigneur, de nous demander une seule chose dans toute notre vie, nous en resterions émerveillés, et d’avoir fait cette seule fois votre volonté serait l’événement de notre destinée.
Mais, parce que chaque jour, chaque heure, chaque minute, vous mettez dans nos mains un tel honneur, nous trouvons cela si naturel que nous en sommes blasés, que nous en sommes lassés.
Et pourtant, si nous comprenions à quel point est impensable votre mystère, nous resterions stupéfaits de pouvoir savoir ces étincelles de votre vouloir que sont nos minuscules devoirs.
Nous serions éblouis de connaître, dans cette immense ténèbre qui nous revêt, les innombrables, les précises, les personnelles lumières de vos volontés.
Le jour où nous comprendrions cela, nous irions dans la vie comme des sortes de prophètes, comme des voyants de vos petites providences, comme des agents de vos interventions.
Rien ne serait médiocre, car tout serait voulu par vous.
Rien ne serait trop lourd, car tout aurait racine en vous.
Rien ne serait triste, car tout serait voulu de vous.
Rien ne serait ennuyeux, car tout serait amour de vous.
Nous sommes tous des prédestinés à l’extase, tous appelés à sortir de nos pauvres combinaisons, pour surgir, heure après heure, dans votre plan.
Nous ne sommes jamais de lamentables laissés pour compte, mais de bienheureux appelés, appelés à savoir ce qu’il vous plaît de faire, appelés à savoir ce que vous attendez à chaque instant de nous : des gens qui vous sont un peu nécessaires, des gens dont les gestes manqueraient si nous refusions de les faire.
La pelote de coton à repriser,
la lettre à écrire,
l’enfant à lever,
le mari à dérider,
la porte à ouvrir,
le récepteur à décrocher,
la migraine à supporter :
autant de tremplins pour l’extase, autant de ponts pour passer de notre pauvre, de notre mauvaise volonté, au rivage serein de votre bon plaisir.
Madeleine DELBREL (1904-1964)
extraits de Alcide, coll. Livre de vie, Le Seuil, pp.89-91.
Catégories: Lu ailleurs | 10/12/2013
Notre mission n’est pas de construire des sytèmes, d’élaborer des méthodes et des techniques. Notre mission, c’est de donner Jésus-Christ.
Notre mission, c’est de communiquer sa Présence, c’est donc une invitation à se dépouiller, à se désapproprier de soi, à faire ce vide en soi, à faire de tout soi-même un immense espace où le monde entier puisse être accueilli.
Et c’est par là que l’Immaculée Conception nous touche au plus profond de l’être. Il y a là un mystère d’une brûlante actualité puisque nous ne pouvons rien pour ce monde, qui attend tout, si nous n’entrons pas dans ce dépouillement total, si nous ne laissons pas transparaître, à travers nous, le visage du Seigneur, si nous ne laissons pas le vide en nous pour que la vie divine puisse s’y répandre sans rencontrer de limites ni d’obstacles.
M.Zundel
Au Miroir de l’Evangile
Ed A.Sigier p:252-253
Catégories: Lu ailleurs | 7/12/2013
Dieu tu as choisi de te faire attendre
tout le temps d’un Avent.
Moi je n’aime pas attendre
dans les files d’attente.
Je n’aime pas attendre mon tour.
Je n’aime pas attendre le train.
Je n’aime pas attendre pour juger.
Je n’aime pas attendre le moment.
Je n’aime pas attendre un autre jour.
Je n’aime pas attendre
parce que je n’ai pas le temps
et que je ne vis que dans l’instant.
Tu le sais bien d’ailleurs,
tout est fait pour m’éviter l’attente :
les cartes bleues et les libre services,
les ventes à crédit
et les distributeurs automatiques,
les coups de téléphone
et les photos à développement instantané,
les télex et les terminaux d’ordinateur,
la télévision et les flashes à la radio…
Je n’ai pas besoin d’attendre les nouvelles :
elles me précèdent.
Mais Toi Dieu
tu as choisi de te faire attendre
le temps de tout un Avent.
Parce que tu as fait de l’attente
l’espace de la conversion,
le face à face avec ce qui est caché,
l’usure qui ne s’use pas.
L’attente, seulement l’attente,
l’attente de l’attente,
l’intimité avec l’attente qui est en nous
parce que seule l’attente
réveille l’attention
et que seule l’attention
est capable d’aimer.
Tout est déjà donné dans l’attente,
et pour Toi, Dieu,
attendre
se conjugue Prier.
Jean Debruynne
Extrait de “Ecoute Seigneur ma prière”,
Catégories: Lu ailleurs | 7/12/2013
L’Eglise n’existe pas pour autre chose, elle n’existe qu’en étant Jésus, elle n’existe qu’en poursuivant l’incarnation, en lui donnant un visage à travers notre visage.
Il s’agit donc, pour nous, de voir dans le mystère de l’Eglise une mission qui nous est confiée, une mission qui nous engage à fond, qui nous engage toujours et partout, mais au prix de nous-mêmes, sans aucune espèce de prosélytisme, une mission de silence où l’on apporte aux autres rien de moins qu’une Présence infinie qui les accueille sans leur demander leur nom et leur origine, qui les accueille simplement au nom de leur humanité.
L’Eglise n’a pas d’autre témoignage à porter, mais celui-ci est essentiel puisque lui seul peut accréditer la Présence réelle du Seigneur parmi nous et au-dedans de nous et continuer ce grand rassemblement que le Christ, en tant que second Adam, veut opérer en faisant de tous les hommes une seule vie et une seule personne…
C’est difficile, plus qu’on ne peut le dire, de surmonter ses frontières et ses fanatismes, c’est difficile de renoncer à des réussites temporelles qui gonfleraient nos statistiques.
Mais dés qu’on a identifié Dieu avec cette Présence cachée au plus intime de soi, on sait très bien que l’homme aussi est ineffable, que l’homme est un mystère de grandeur infinie et que, pour l’atteindre, il n’y a pas d’autre chemin que le chemin de la croix, il n’y a pas d’autre chemin que le chemin de l’amour, de la démission et de la désappropriation…
M.Zundel
Au miroir de l’EvangiLe
Ed A.Sigier p:99-101
Catégories: Lu ailleurs | 6/12/2013
Le Christ vient en nous
pour nous transformer intimement.
Il est la Vérité.
Le Christ vient en nous
pour nous transformer entièrement.
Il est l’Amour.
Le Christ vient en nous
pour nous transformer entièrement.
Il est « celui qui doit arriver »
P.Charles (sj)
Catégories: Lu ailleurs | 4/12/2013
Ton salut fort arrive car la Voix aimée
vient annoncer la bonne nouvelle!
De nombreuses légions l’accompagnent, il se placera sur le mont des oliviers car il vient annoncer la bonne nouvelle!
Et tous les habitants du monde entendront sur terre cette voix céleste: il vient annoncer la bonne nouvelle!
La postérité de ceux qu’il aima dés les entrailles sera rajeunie; il vient annoncer la bonne nouvelle; qui a vu des choses semblables?: il vient annoncer la bonne nouvelle
Miracle dans le ciel et sur la terre, un peuple naîtra en un instant: il vient annoncer la bonne nouvelle!
Les libérateurs monteront au mont Sion, car Sion a conçu et donné vie: il vient annoncer la bonne nouvelle!
A toute frontière, on entendra ce cri: Sion, élargis ta tente: il vient annoncer la bonne nouvelle!
Seigneur, étends Ta demeure jusqu’à Damas [les païens] et recueille Tes fils et Tes filles: il vient annoncer la bonne nouvelle!
Réjouis-toi, Lys de Sharon, ceux qui dorment dans la poussière de Hébron [les morts]vont se réveiller, se relever: il vient bonne nouvelle!
Le rejeton de David, le Germe qui mérite ce nom, oui David lui-même vient annoncer la bonne nouvelle!
Le Messie sera établi roi à Jérusalem, la cité populeuse et le Seigneur sera pour lui une forteresse de salut: il vient annoncer la bonne nouvelle!
Le nom de l’impie sera détruit et la tendresse se manifestera à David, l’Oint [de Dieu]: il vient annoncer la bonne nouvelle!
Donne le salut à ce peuple éternel, à David et à sa postérité à jamais:
“Prières des Fils d’Abraham”
Prière récitée le dernier jour de la fête des tentes
P.Cuperly – Ed du Cerf p:107-108
Catégories: Lu ailleurs | 2/12/2013
Bien qu’un certain délai intervienne
entre le premier et le dernier avènement du Christ,
désormais le temps ne compte plus.
A proprement parler, il ne va plus à présent vers sa fin;
il la côtoie sans cesse.
Christ le répète:
il est aussi proche aujourd’hui qu’il y a vingt siècles
et pas moins proche qu’à l’heure de notre mort.
J.H NEWMAN
Catégories: Lu ailleurs | 1/12/2013
L’attente de Dieu
La célébration de l’Avent est la réponse de l’Eglise Epouse à l’initiative toujours nouvelle de Dieu Epoux, qui était et qui vient (Ap 1,8). A l’humanité qui n’a plus de temps pour lui, Dieu offre à nouveau du temps, un nouvel espace pour revenir sur elle- même, pour se remettre en marche, pour retrouver le sens de l’espérance.
Voici alors la découverte surprenante : mon espérance, notre espérance est précédée par l’attente que Dieu cultive à notre égard ! Oui, Dieu nous aime et c’est précisément pour cela qu’il attend que nous revenions à lui, que nous ouvrions notre cœur à son amour, que nous mettions notre main dans la sienne et que nous nous rappelions que nous sommes ses enfants.
Cette attente de Dieu précède toujours notre espérance, exactement comme son amour nous rejoint toujours en premier (cf. 1 Jn 4,10). C’est dans ce sens que l’espérance chrétienne est dite « théologale » : Dieu en est la source, le soutien et le terme.
Quel grand réconfort dans ce mystère ; Mon créateur a placé dans mon esprit un désir de vie pour tous. Chaque homme est appelé à espérer en répondant à l’attente que Dieu a pour lui. Du reste l’expérience nous démontre qu’il en est précisément ainsi. Qu’est-ce qui fait avancer le monde, sinon la confiance qui a son reflet dans le cœur des petits, des humbles, lorsque, malgré les difficultés et les efforts, ils s’engagent chaque jour à faire de leur mieux, à accomplir ce peu de bien qui est cependant beaucoup aux yeux de Dieu, en famille, sur leur lieu de travail, à l’école, dans les divers milieux de la société.
Dans le cœur de l’homme, l’espérance est inscrite de manière indélébile, car Dieu notre Père est vie, et nous sommes faits pour la vie éternelle et bienheureuse.
Benoît XVI
Catégories: Lu ailleurs | 27/11/2013
Le Monde qui nous concerne, le monde de l’esprit, le monde spirituel, le monde proprement humain, le monde inviolable dans sa dignité, le monde sacré qu’un enfant porte dans le secret de son cœur mais sans le savoir, le monde que nous avons tous à développer, à porter, à assumer, enfin à créer avec Dieu, c’est un monde qui n’est pas encore, un onde que nous avons à créer en nous créant nous-mêmes.
Car nous avons à nous créer dans notre dimension proprement humaine, à nous créer dans ce domaine où éclate notre responsabilité, où notre vie peut devenir une réponse d’amour à l’amour infini de Dieu…
Dieu est amour. Il faut que le monde le devienne. Dieu est liberté. Il faut que cette liberté circule dans toutes les fibres de la matière. Il faut que la création tout entière devienne l’ostensoir de Dieu. Et ce monde n’est pas.
Il doit être… Et c’est dans le Christ que va éclater cette nouvelle création, c’est dans le Christ, le nouvel Adam qui va introduire le monde le sens du geste créateur, en le réalisant en plénitude…
En Jésus, le monde fait un nouveau départ.
En Jésus, le monde retrouve son origine.
En Jésus, la liberté prend un sens créateur, un sens infini, universel.
En Jésus, la liberté apparaît comme une libération totale de lui-même.
En Jésus, notre humanité est révélée à elle-même.
M.Zundel
Ed Anne Sigier p :248-249
Catégories: Foi et vision cosmologique, Lu ailleurs | 23/11/2013