Je crois qu’il faut réaliser que pour partir, il est primordial de bien connaitre le point de départ. Or, ma terre catalane, ma terre familiale, ma terre colorée et dominée par le Canigou et par ses plages de sable, ma terre méditerranéenne, les montagnes Pyrénées, c’est bien cela le point de départ de ce que seront ensuite mes voyages à travers le monde.
Qu’est- ce que je retiens de tous ces voyages ? Chacun d’eux-je crois- n’était pas autre chose que des voyages faits pour révéler à tous ceux que je rencontrais une nouvelle formidable : « Dieu t’aime »
J’ai vécu tous ces voyages comme on découvre des perles, parfois avec aussi difficultés et fatigues ; mais j’ai toujours compris que c’était la route qui m’était offerte pour vivre et pour laisser s’exprimer toutes les possibilités d’une vie donnée , dans la complexité d’une vie communautaire avec d’autres pour tisser ensemble un tissu où éclate l’évangile et la présence du Ressuscité…
Pourtant, ce que je retiens de cette relecture des grands voyages, ce n’est pas une question de volonté ou de service mais bien plutôt une question d’un goût de la vie, j’oserai même dire une passion et un émerveillement pour ce qui est vivant. Avec l’âge, je perçois cela comme une force intérieure qui me tient debout, au-delà des difficultés corporelles et qui me permet de vibrer à tout ce qui est chemin de la vie.
Je crois que comme Jean le Baptiste, j’ai à accepter la modestie de ces pèlerinages d’une communauté Sainte Famille à une autre. Il est sûr que j’ai voulu témoigner de l’essentiel de toute vie et je l’ai fait sans histoire, en aimant cette mission et en essayant d’être vraie, en voulant écouter et appuyer le témoignage des sœurs sur place. Je n’ai jamais voulu majorer mon action personnelle mais l’insérer dans le témoignage des autres, comme membre d’une famille spirituelle qui est devenue ‘ ma famille’.
Je remercie Dieu et aussi les responsables de ma congrégation qui ont su me faire confiance.. pour que je puisse donner le meilleur de moi-même.. et devenir « proche » de tellement de personnes.
J’ai dit je crois que j’étais en voyage, je crois plus juste de dire que plus que des voyages, mes itinéraires d’un continent à un autre, c’étaient des pèlerinages… Ces longues pérégrinations plusieurs fois répétées ont confirmé en moi la mission à laquelle j’ai été appelée : veiller à ce que le désir de Dieu sur toute personne ne soit pas étouffé par des réponses toutes faites, fussent-elles pieuses.
J’ai tout fait pour aider les autres à découvrir, s’il le souhaitait, le secret de leur vie. C’est ce que j’avais noté, à Manrèse, lors d’une retraite en écrivant ce texte « Les pierres ont leur secret ! »:
Les pierres ont leur secret !
Des pierres ordinaires sur lesquelles nous marchons
Des gens ordinaires avec qui nous avançons.
Or, ces pierres et ces gens ont leur secret
J’ai ramassé une pierre, une autre,
chacune a sa couleur, sa teinte, sa particularité.
Là, sous nos pas, dans la forêt
chaque pierre parle de la lente évolution de la terre.
De même, pour cette foule de gens que je côtoie,
en ville, dans le bus, le métro, dans chacun de mes voyages.
Chacun est unique, chacun a son secret.
Toute une histoire, celle de l’humanité
Manrèse – Paris Juillet 1993 et relu en 2013
Catégories: Lu ailleurs | 1/08/2013
Voyager c’est découvrir plein de détails inattendus, comme par exemple cette manière de préparer la terre par des brûlis qui permettent de redonner verdure à ce coin d’Afrique au Cameroun ou au Congo :
FEU DE BROUSSE
Un grand feu a été allumé en brousse
Tout flambe : les herbes, les broussailles, les plantes ;
Quelques arbres même, comme des torches.
Au lendemain, sur la terre noircie,
çà et là apparaissent des miniatures de fleurs bleues ;
après l’ardeur du feu, sur cette terre africaine brûlée,
je découvre tout plein de tendresse.
Ifanzondo Juillet 1990 – relu en Avril 2013
Voyager, c’est bien sûr se déplacer, découvrir, partir, sortir de chez soi., quitter ses habitudes, laisser ses certitudes pour en découvrir d’autres liées à des cultures et des sociétés différentes de celles que je connaissais….Pour moi, ce voyager, c’était vivre la mission et donc, je puis dire qu’il y a eu pour moi dans ces voyages toute une dimension spirituelle qui lui donnait sa signification profonde.
De toute façon, lorsque je préparais les visa pour ces divers pays, j’indiquais que j’y allais comme religieuse pour visiter les communautés de ma congrégation : une franchise qui m’a toujours bien réussi, sauf pour l’entrée au PAKISTAN : là, ce fut un refus ! : je n’avais pas réfléchi qu’en tant que pays musulman, on ne pouvait m’accorder d’y aller pour faire de l’animation auprès des religieuses de ma congrégation. Ces différents voyages, je les considère tous comme des trésors et je me dois d’en parler non pas que j’ai eu des actions d’éclat, mais, tout simplement, j’ai pu rejoindre les sœurs de la Sainte Famille dans ces pays et les accompagner un temps dans leur vie donnée.
Je considère ces voyages comme des découvertes que je veux partager ici, comme on partage des graines de vie :
Des Graines
Si tu as reçu des graines, semences de blé ou d’autres,
Ne les range pas dans un tiroir ou dans un placard,
Tu pourrais les oublier.
Au contraire, toutes ces graines, fais les fructifier.
Graines de bonté, de tendresse prends-les avec délicatesse
Et plante-les en bonne terre.
Car, il faut bien les soigner
Et tout faire pour qu’elles donnent des fruits à satiété.
Il en est de même pour tout ce que tu as
pour ce que tu découvres.
N’essaie jamais de t’y agripper ;
Distribue le avec plaisir, partage-le.
Alors, tu le verras grandir en qualité.
Les découvertes partagées
Les voyages en pays étranger
Sont semences de vie
pour que grandisse l’amour.
Ecrit en Pologne en Octobre 1996 – relu en Avril 2013
A suivre…
Catégories: Lu ailleurs | 29/07/2013
Voyager, c’est prêter attention à bien des détails de la nature.. les arbres, les plantes. Je regarde ce cyprès et il me parle de sa direction franchement pointée vers le ciel :
LE CYPRES
Tendu bien droit
jusqu’à l’extrême de sa cime,
le cyprès appelle à la prière.
Il est trait d’union entre ciel et terre,
Tendu vers un autre univers.
Il possède aussi des racines profondes,
cachées en terre.
Il est le cyprès, ce trait d’union
entre le monde terrestre et le monde céleste.
D’un seul élan, il rassemble
en lui-même extase et réalisme.
Il est essentiel au paysage
Il dit la présence du divin
Partout.
Andalousie – Nov 1996 – relu à la Croix Valmer Avril 2013
Voyager c’est encore être attentive même à un jeu d’enfant sur la place d’un village.
LA TOUPIE
Tourne la toupie.
Sans arrêt, elle tourne, étourdie
et le fil qui la retenait
se déroule en liberté
autour de son centre de gravité,
lancée, elle tourne sans arrêt.
Tourne la toupie, étourdie.
Quel est le centre de gravité
Autour duquel tourne ma vie ?
Suis-je comme la toupie
Qui tourne autour d’elle-même ?
Tourne la toupie… étourdie.
Voyage en Espagne
Megar de Fernamental –Oct 1996 relu en Avril 2013
A suivre…
Catégories: Lu ailleurs | 22/07/2013
Lorsque je suis arrivée la première fois à Lima, j’ai loupé un avion pour une question de grève sur AIR France et donc, je n’ai pas pris l’avion qui partait pour l’altiplano et qui n’est jamais arrivé ! Aussi, les sœurs qui m’attendaient ont vécu des heures d’angoisse..
Pendant ce temps, à Perpignan, au 8 rue Beauséjour, c’était la nuit et mon père avait entendu à la radio l’annonce de l’accident au Pérou ; il savait que j’étais en train de voyager vers Lima. C’est, maman qui l’a rassuré… elle a dit à mon père de rester tranquille qu’elle me pensait en sécurité… son intuition la rassurait et elle suffisait aussi à mon père qui lui faisait confiance.
En effet, quand je suis arrivée à Lima, le petit avion que je devais prendre était déjà parti et comme il n’y avait pas d’avion d’ici une semaine, j’ai dû voyager avec des jeunes du Pérou, « promotores de la salud »- en voiture et j’en ai beaucoup appris sur la vie au Pérou.
Je me suis souvent demandé ce que signifie VOYAGER et je me le demande encore… car, Voyager, c’est aussi faire confiance à ceux qui dirigent l’avion.. ou à ceux qui dirigent la voiture dans la savane ou dans la brousse.
A suivre…
Catégories: Vie consacrée | 18/07/2013
Puis, ce fut le grand tournant de ma vie en partance pour un autre continent, l’Amérique du Sud et quelques 10 années au Brésil : à Sao Paulo, et ensuite au Nord Est, à la Bahia.
Je considère ce long séjour en terre étrangère, terre accueillante où l’amitié avec tant de personnes a fait que je les vois comme faisant partie de ma famille.
C’est du Brésil que je suis allée participer au Chapitre Général de la Congrégation à Rome et j’y suis restée comme membre du Conseil Général. Une expérience forte bien sûr, qui m’a fait toucher du doigt que la mission ne peut s’accomplir qu’avec élargissement et ouverture.. C’est comme conseillère générale que j’ai eu la grande chance de voyager sous tous les continents :
L’Amérique du Sud et du Nord, le Canada, et aussi l’Asie en particulier, le Sri Lanka, l’Inde, et les Philippines. L’Afrique avec le Zaïre le Cameroun, et le Tchad, le Rwanda, le Lesotho et le Sud Afrique et bien sûr l’Europe, en particulier l’Angleterre et l’Irlande, l’Espagne, l’Italie, la Belgique et la Pologne et même la Biélorussie..
Il est bon de se souvenir.. et je voudrais pouvoir noter ici des rencontres formidables, des lieux, des paysages, des figures et des personnalités, loin de ma terre et de mes racines catalanes. Je repense aux montagnes, aux mers aux océans.. je revois le désert de Pasa tiempos et aussi les villes de CHICLAYO et POMAHUECA et à des expériences d’avion où j’ai bien compris que nous dépendons tous de Dieu et aussi du pilote de l’avion…
A suivre
Catégories: Lu ailleurs | 15/07/2013
Seigneur, plus que partout ailleurs peut-être, ta présence est manifeste en pleine nature.
Elle est dans la lumière du soleil, elle est dans le souffle de ce vent venant d’on ne sait où.
Elle est dans cette vie qui explose partout, mais elle est aussi dans ce ciel pur, dans ce silence. Seigneur, dans la nature tout indique ta grandeur, puissance séculière de cet énorme chêne. Puissance de ces petits signes de vie de l’arbrisseau au nouveau-né !
Seigneur, dans la nature tout indique ta grandeur, puissance séculière de cet énorme chêne. Puissance de ces petits signes de vie de l’arbrisseau au nouveau-né ! Mais aussi amalgame illisible et grand mystère de l’ordre de la vie. Ordre qui oriente la poussée de la fleur, l’ouverture du bourgeon et le vol de l’oiseau. Seigneur, comment fais-tu pour guider ces pulsions ? Comment te suivre dans ce grand théâtre de la vie ? Comme le blé qui pousse faut-il partir du sol ? Faut-il comme l’oiseau s’élancer dans le ciel ? Faut-il pleurer ou prier ? Donne-moi une certitude qui soutienne mes pas. Montre-moi ma place dans ce grand théâtre de la vie.
Alors je me suis tu et je t’ai écouté. “Mon fils, contente-toi de vivre là où je t’ai placé. Vis le jour tel qu’il est et laisse-toi guider. Reste humble et discret comme ma création. Alors, mais seulement alors tu connaîtras le repos de ton âme et la joie d’être aimé.” Amen.
Pol Miat
Méditation trouvée sur le Journal du Comminges,
Eglise réformée d’Ariège et Sud Gascogne
Catégories: Lu ailleurs | 15/07/2013
Ailleurs, c’est toute une ville qui m’apparaît dans sa réalité historique et architecturale et je suis sous le charme :
TOLEDE
Tolède étrange et mystérieuse
Tandis que le Tage roule ses eaux
Tu nous offres tous les secrets
De tes rues, de ton passé.
Le rêve du Gréco se perpétue :
Le Christ de la Vega l’atteste :
Tu es Tolède secrète et étrange,
Tu es une ville attirante.
(Ecrit à Tolède, Octobre 1996 et relu en avril 2013)
A suivre…
Catégories: Vie consacrée | 11/07/2013
Les vrais amis sont comme les arbres
Les vrais amis sont comme les arbres
Ils tendent leurs bras, ne plient pas
Ils grimpent vers la lumière
C’est ce qui les met en joie.
Les vrais amis sont comme les arbres
L’univers est dans leur peau
qu’il fasse pluie, glace ou bourrasque
Ils parfument et tiennent chaud.
Les vrais amis quand ils trépassent
N’en finissent plus de fleurir
Dans nos mémoires opiniâtres
Même coupés les arbres prient.
Julos Beaucarne
Catégories: Lu ailleurs, Non classé | 10/07/2013
Mes voyages n’étaient pas des voyages de touriste. Même si j’ai su, ici ou là, en profiter pour découvrir des trésors artistiques, des monuments et de simples paysages.
Parfois, c’est une petite église au sommet d’une colline qui attirait mes regards.. Heureusement, assez souvent, j’ai pris le temps de noter tel ou tel détail que je retrouve avec joie comme celui-ci « Ermita Nuestra Senora de las Fuentes » à Amusco :
Eglise romane
Eglise romane.. Pureté des lignes.
Rondeur et harmonie des églises.
Avec nos mains unies pour la prière
formons aussi l’ogive romane.
Le vitrail diffuse la splendeur du jour
à partir d’une mince fente
qui laisse passer la lumière.
Ainsi, dans ma journée la simple ouverture à Dieu
répand sur chaque moment
la lumière et l’assurance de son amour
Eglise romane, je t’aime !
Tu m’aides à me tourner vers Dieu.
(Sur la route de Plasencia –Castilla- sept. 1998 – relu en Avril 2013)
D’autrefois, c’est le mystère des lieux qui sont chargés de la foi de tellement de peuples.et je revois au Sri Lanka la ferveur et la prière des moines bouddhistes et aussi les fleurs, les bougies les lumières apportées par des hommes et des femmes tout simples, des croyants.
A suivre…
Catégories: Lu ailleurs | 8/07/2013
Prière de louange pour la vie quotidienne
(d’après Michel Quoist)
Seigneur toi le maître de toutes choses,
Des grandes et des petites,
Nous voulons te rendre grâces
Pour ce que tu fais et pour ce que tu es.
Merci pour les choses familières
Le pain, le vent, la terre et l’eau;
Pour les hommes simples en qui tout est lumière;
Pour la musique et le silence,
Pour le rythme et le repos.
Merci pour la paix qui vient de toi.
Pour la nuit paisible et le silence
Pour le temps que tu nous donnes
Pour la vie et pour la grâce.
Merci Seigneur d’être là,
De m’écouter,
De me prendre au sérieux,
Merci Seigneur,
Merci !
Catégories: Lu ailleurs | 5/07/2013