Le oui de la Vierge
« Le oui total de la Vierge a été le sein spirituel de l’Enfant. Et ce n’est qu’après ce oui que son corps aussi est devenu sein fécond. Dès l’instant où l’ange lui a parlé, son attente change. Elle passe de l’attente de l’Ancienne Alliance à l’attente de la Nouvelle. Jusque-là elle guettait l’avènement de la plénitude promise; maintenant, ce qu’elle espère, la promesse, en elle est déjà accomplie. »
« Dès l’instant où elle a dit oui, la Mère attend une promesse qui s’est déjà accomplie. La plénitude est déjà en elle, le Verbe de Dieu grandit en elle et son attente modèle à présent cette croissance et croît avec elle. Ce n’est plus sa propre attente qui s’accomplit, son attente naît maintenant de l’accomplissement, en devient fonction. »
« Son attente jaillit de l’accomplissement en elle de la promesse : l’attente du Fils déjà présent en elle, le mystère de l’Avent que la Mère transmettra comme tout le reste à l’Église comme un état permanent. Aussi cette attente est-elle d’abord spirituelle, et ensuite seulement physique; mais ce rapport en elle entre l’esprit et le corps ne met pas en question la réalisation de sa grossesse. »
« En disant : « Qu’il me soit fait selon ta parole », elle n’a pas seulement accepté l’Enfant mais consenti à tout ce que l’attente fait d’elle et tout ce qui arrivera après la naissance du Fils. « Qu’il me soit fait selon ta parole » signifie qu’elle se met comme femme à la disposition du Verbe actif et créateur de Dieu en elle. »
« Le centre de gravité de l’Avent ne se trouve pas en lui-même, mais dans le temps qui précède Pâques. En se rendant si totalement disponible dans l’attente du Fils, la Mère apprend déjà à se rendre disponible à la Croix à venir. De même elle sait que Noël est consommé à Pâques, que c’est presque davantage une fête de la promesse qu’une fête de l’accomplissement. »
Extraits de « La Servante du Seigneur » – Adrienne Von Speyr – Éd Lethielleux, Paris 1987.
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