La Trinité veut dire qu’en Dieu l’amour tend vers l’autre. Et ce qu’on appelle les personnes en Dieu, ce sont justement ces relations, cette symphonie de relations par quoi la divinité se désapproprie totalement d’elle-même, le Père n’étant qu’un regard vers le Fils et le Fils vers le Père, qui sont une pure aspiration d’amour vers l’Esprit Saint, qui est une respiration d’amour vers le Père et le Fils…
C’est dans ce concert de relations que jaillit la musique divine. Et sous cet aspect, on peut dire que la révélation de la Trinité nous délivre de Dieu, au sens d’un Dieu qui nous surplomberait en nous dominant et en enfermant notre destin dans ses décrets. Mais dés l’abord, dés qu’on l’on énonce cette révélation, dés qu’on en prend conscience comme d’une pauvreté, comme un dépouillement, comme d’une humilité, comme d’une innocence, comme d’une enfance éternelle, notre expérience en est magnifiquement vivifiée, parce que nous comprenons que c’est dans cette direction, en effet, qu’elle s’accomplit pour être l’imitation même de Dieu.
Notre humilité n’est pas un aplatissement, une dévalorisation. Notre humilité, c’est simplement l’envers de l’amour. L’amour ne peut être authentique qu’en se quittant lui-même. Il ne peut être authentique qu’en passant du donné au don. Il ne peut être authentique que s’il est libération, s’il est accueil, s’il est espace, s’il est ouverture. Et c’est cela Dieu. Un autre Dieu, finalement. Un autre Dieu que ce Dieu que l’on obtient par voie de causalité, comme premier anneau, le premier chaînon auquel tout est suspendu ; un Dieu immédiatement intérieur, le Dieu de la vie de l’Esprit, le Dieu qui nous rend à nous-mêmes…
Et la création, en effet, va prendre un autre aspect : la création ne sera plus le geste d’une toute-puissance non engagée, d’une toute-puissance qui se divertit en créant des êtres dont elle n’a pas besoin et en les soumettant à des épreuves auxquelles elle est étrangère, en les exposant à des dangers qu’elle ne court pas. La création ne peut être que le débordement de ce dépouillement, de cette pauvreté, de cette désappropriation, de cet amour infini.
M.Zundel – Au miroir de l’Evangile Ed A.Sigier p :13
« L’amour est la meilleure source
de la connaissance
des choses célestes. »
St Grégoire
Catégories: Lu ailleurs | 26/05/2013
Un païen demanda un jour à Rabbi Akiva : « Qui a créé le monde ? »
« Dieu a créé le monde », répondit Rabbi Akiva.
« Prouve-le-moi ! »
« Reviens me voir demain », lui répondit Rabbi Akiva.
L’homme revint le lendemain. Rabbi Akiva lui demanda :
« Que portes-tu ? »
« Une cape, comme tu peux le voir. »
« Qui l’a faite ? »
« Le tisserand, bien évidemment. »
« Je ne te crois pas, prouve-le-moi ! » dit Rabbi Akiva
« De quelle preuve as-tu besoin ? Ne vois-tu pas que c’est le tisserand qui a fait cet habit ? Un habit se tisse t-il tout seul ? »
« Alors pourquoi me demandes-tu une preuve que Dieu créa le monde ? Tu viens de donner la réponse : Ne vois-tu pas que c’est le Saint, béni soit-Il, qui l’a créé ? »
« Le monde même est la preuve qu’il y a un Créateur,
de même que le vêtement témoigne sur le tailleur !
Catégories: Lu ailleurs | 22/05/2013
Qui est Jésus? Cette question fondamentale qui traverse tous les évangiles, est au coeur des chrétiens d’hier et d’aujourd’hui.
Qui est Jésus? Dans son évangile, Jean nous livre sept paroles de Jésus sur lui-même: Paroles révélatrices à méditer en résonance avec les gestes, les miracles, les attitudes, la prière du Christ tout au long de sa vie.
« JE SUIS LE PAIN DE VIE »
Jean 6,35
« JE SUIS LA LUMIERE DU MONDE »
Jean8,12
« JE SUIS LA PORTE »
Jean 10,9
« JE SUIS LE BON BERGER » Jean 10,11
« JE SUIS LA RESURRECTION »
Jean 11,25
« JE SUIS LE CHEMIN, LA VERITE ET LA VIE »
Jean14,6
« JE SUIS LA VIGNE »
Jean 15,1
Catégories: Lu ailleurs | 21/05/2013
L’Esprit est le Dieu intérieur qui, du dedans façonne le visage, use les masques, fait monter à la surface de l’existence l’Icône enfouie dans le cœur.
L’Esprit, par la-même, est celui qui consacre, dans l’unité fondamentale du corps du Christ, l’unicité de chaque personne. Il est celui qui « distingue » en proposant à chacun son charisme, sa vocation personnelle de foi et de service.
Cette antinomie en définitive trinitaire de différence et d’unité s’inscrit fortement dans le récit même de la Pentecôte, où le contrepoint est constant entre l’unanimité et la distinction.
Les disciples sont « tous ensemble » mais les langues de feu « se divisent et il s’en pose une sur chacun d’eux « . Tous sont alors remplis de l’Esprit-Saint, mais l’Esprit leur donne de s’exprimer en langues diverses, complexité symphonique des différences culturelles et d’abord personnelles car savoir la langue de l’autre, c’est surtout, en définitive parvenir à l’éveil réciproque des cœurs.
L’Esprit permet à chacun d’assumer d’une manière incomparable l’être nouveau, l’être pascal, résurrectionnel que le Christ confère à l’humanité.
Olivier CLEMENT – Revue « Contacts» N°97
Catégories: Lu ailleurs | 19/05/2013
Voilà l’Église naissante, premier rassemblement de ceux qui se souviennent de Jésus dans la prière et que l’Esprit enverra au monde pour annoncer que Jésus-Christ, « cet homme que Dieu a accrédité par des miracles, signes et prodiges, cet homme qui meurt sur une croix, Dieu l’a ressuscité et exalté » (Ac 2, 22). Ils en sont témoins par l’Esprit saint qu’il a répandu. Oui, dira Pierre, Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus qui fut crucifié, et nous vous l’annonçons.
Marie, « Bouche silencieuse des apôtres » est au milieu d’eux tous… Reine des Apôtres, tu es présente à ceux qui annoncent la bonne nouvelle du salut, demeure au milieu de nous aujourd’hui et toujours.
Nous te saluons, Marie, visitée par l’ange de la part de Dieu,
Nous te saluons, Marie, qui as su t’offrir et te livrer à Dieu
afin qu’il te fût fait selon sa Parole.
Nous te saluons, Marie, demeure de l’Esprit Saint,
lui qui a surgi en toi pour que naisse le Christ, le Sauveur.
Nous te saluons, Marie, recevant l’Esprit au jour de Pentecôte,
ô toi, cœur de l’Église naissante.
Nous te saluons, Marie, reine des apôtres,
dont le silence est fécond, dont la présence rassure.
N’es-tu pas mère de l’Église aujourd’hui comme hier ?
O Mère, nous venons à toi avec confiance !
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Catégories: Lu ailleurs | 18/05/2013
Au début de l’histoire de l’Eglise, il y a une expérience. Elle s’est déroulée le jour de la fête de la Pentecôte juive qui a suivi la mort du Christ. Les premiers chrétiens sont enfermés, ils ont peur. Ils ont rencontré le Christ ressuscité, mais cela ne les a pas dynamisés.
Et voilà que survient un moment extraordinaire : en se souvenant de tout ce qui est dt dans l’Ancien Testament sur l’Esprit de Dieu, ils comprennent ce qu’ils vivent et découvrent la présence de l’Esprit en leur vie.
Cet Esprit est feu,
sentiment de la présence de Dieu en eux.
Chaleur.
Cet Esprit est lumière,
il leur permet de comprendre
ce qu’ils ont vécu avec le Christ.
Cet Esprit est vent, force
qui les pousse à l’extérieur
et leur donne du courage
pour aller de l’avant sans se soucier
de là où ils vont.
Cet Esprit est liberté
et ils prennent conscience
qu’ils vivent en communauté d’hommes libres.
Alors à la lumière de cette expérience, ils se souviennent de ce qu’avait dit le Christ à propos de l’Esprit et, petit à petit, comprennent que l’Esprit est présence de l’Esprit de Jésus en eux. Dieu comme le Père et le Fils, expression de l’amour de Dieu pour Dieu et pour tous les hommes.
(Rencontres – Ed Droguet-Ardant p:222)
Catégories: Lu ailleurs | 16/05/2013
On demande des prophètes
dévorés par la passion de Dieu,
par la passion de l’homme.
Et convaincus que tant de souffrances
ont celles d’une naissance,
dans l’écartèlement et le cri d’un monde nouveau,
sous le regard attentif de Dieu qui nous fait confiance.
On demande des prophètes, chefs d’œuvre d’amour
qui savent par leurs propres combats,
par leurs propres échecs,
que la seule victoire
capable de dominer la terre,
c’est la victoire de la douceur.
Parce qu’elle est d’abord victoire sur soi et signe de liberté.
On demande des prophètes
qui acceptent de vivre parmi les fils des hommes
comme des fils de Dieu,
ivres d’amour et de liberté
et de mourir ensuite comme meurent ls étoiles,
dans une grande explosion de lumière
pour éblouir la terre.
Jacques Leclerc
Catégories: Lu ailleurs | 14/05/2013
Le temps pascal : la sainte cinquantaine
Pendant sept fois sept semaines et un jour, l’Eglise fête la Pâque du Seigneur, « comme si c’était un jour de fête unique ». Le dimanche de Pâques s’étend, par une fête continue, aux sept semaines de la sainte cinquantaine dit Athanase. Mais on a pris l’habitude liturgiquement de célébrer le don de l’Esprit seulement le cinquantième jour, le jour de la Pentecôte, en suivant saint Luc. Alors ? En fait Pâques et Pentecôte ne font qu’un. C’est un seul geste du Père qui donne son Esprit-SAINT AU FILS pour la résurrection, et à tous ses frères en humanité. L’Eglise est née du côté du Christ en croix. Le don du Père, fleuve d’eau vive de l’Esprit qui ressuscite le Fils, nous est acquis en même temps. Par exellence, Pâques est l’œuvre de la Trinité.
La rencontre du Ressuscité
Dès le soir de Pâques, en saint Jean, alors qu’ils sont rassemblés, les disciples reçoivent le don de la promesse. « Il souffla sur eux : recevez l’Esprit Saint ». La rencontre du Ressuscité est corrélative au don de l’Esprit, on ne peut le reconnaître et vivre de sa rencontre que par l’Esprit Saint. Pour nous aujourd’hui, comme pour les disciples hier, le Christ et l’Esprit Saint s’unissent, nous mènent vers le Père et nous font partager sa gloire. Dans la Pâque du Christ, la communication des trois personnes s’ouvre à tous les hommes.
Le Ressuscité est porteur de l’Esprit
de la part du Père pour le monde.
L’acquisition du Saint Esprit
C’est le but de toute vie chrétienne dit saint Séraphin de Sarov : « Il n’y a pas d’autre but à la vie chrétienne ». C’est le sens des deux appels de l’Esprit durant le repas du Seigneur pris en commun ? Les deux épiclèses sur le pain et le vin et sur l’assemblée. Nous formons dans la communion de l’Esprit, le corps du Christ, d’abord pour devenir pour le monde, des témoins en Eglise de la vie donnée, partagée par le Père. Saint Jean par le geste du lavement des pieds, relie, unit avec force le service des frères et l’Eucharistie. La pratique de la charité et l’appel à la communion ne font qu’un, ils ne peuvent se vivre séparément.
Le chrétien est porteur de l’Esprit
de la part du Fils pour le monde.
Il nous faut bien cinquante jours pour méditer, goûter, vivre la Pâque du Seigneur.
Il nous faut bien toute une existence, toute une vie pour acquérir l’Esprit- Saint, reconnaître le visage du Fils bien-aimé dans nos frères, et faire ainsi, enfin, la rencontre du Ressuscité.
Père Jean-Christophe Bournizeau.
Catégories: Lu ailleurs | 12/05/2013
En vérité, l’ascension de Jésus au ciel, cet événement inénarrable avec nos mots capables seulement de raconter des faits humains, n’a pas été un arrachement ni la conclusion d’une aventure, celle de la vie de Jésus. En effet, lorsqu’on lit avec intelligence les récits de l’Ascension, on n’y trouve pas le récit d’un « adieu », mais bien plutôt un envoi des disciples, une mission depuis Jérusalem jusqu’aux extrémités du monde. Les disciples, allant dans le monde, proclameront l’Évangile à toute créature (voir Mc 16, 15) et feront avant tout l’expérience de la proximité, de la présence de Jésus ; ils seront même conscients de n’être que des hommes et des femmes au service de la mission de Jésus, l’envoyé du Père. Le Christ est élevé auprès de Dieu pour mener son œuvre à son terme, afin de pouvoir intercéder en faveur des hommes, parmi lesquels et avec lesquels il a habité sur la terre, en tant que vrai homme, durant près de trente-sept ans.
Ainsi, désormais, un rapport nouveau lie Dieu et l’humanité : cette séparation entre le ciel et la terre, entre le Créateur et la créature est devenue communion grâce à Jésus de Nazareth, le Fils de Dieu. « Les cieux sont les cieux du Seigneur, la terre, il l’a donnée aux hommes », chantait le psalmiste (Ps 115, 16) ; mais ces deux réalités sont maintenant conjointes en Jésus Christ : lui, en effet, est descendu du ciel sur la terre ; il était « de la condition de Dieu » (Ph 2,6) et s’est revêtu de chair humaine et mortelle (voir Jn 1, 14) ; dans cette réalité humaine, comprenant le corps, l’âme et l’esprit, il a souffert jusqu’à la mort ; il est ressuscité et, dans la chair, il est monté au ciel. Désormais, « à la droite du Père », c’est-à-dire dans l’intimité de la vie de Dieu, il y a un corps d’homme, parce qu’en Christ les cieux sont descendus sur la terre et la terre est montée au ciel. Vraiment, Jésus a été tout à la fois Fils de Dieu et Fils de l’homme, capable d’être pour nous, les hommes, l’Emmanuel, le Dieu-avec-nous.
L’évangile de Matthieu, qui s’était précisément ouvert sur l’annonce de la venue de l’Emmanuel, du Dieu-avec-nous (voir Mt 1,22-23), du Dieu qui vient à travers Jésus, se referme maintenant sur les paroles qui assurent que cette présence de Dieu parmi les hommes continue : « Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). L’Ascension est donc une autre manière de saisir la victoire de Jésus sur la mort, qui nous permet de discerner Jésus auprès du Père et pourtant toujours parmi nous.
Et pour nous, les hommes, il y a désormais en Dieu un corps d’homme transfiguré et glorifié, un corps d’homme divinisé, dans lequel la mort a été vaincue et, avec elle, tout pouvoir du mal : désormais – s’exclame l’apôtre Paul – « qui accusera les élus de Dieu ? Qui condamnera ? Le Christ Jésus, celui qui est mort, bien plus, qui est ressuscité, lui qui est à la droite de Dieu et qui intercède pour nous ? » (Rm 8,33-34.
Présence réelle dans l’absence physique, relation dans la distance : voilà le sens de l’Ascension, qui appelle les chrétiens à cheminer « à la lumière de la foi et non de la vision » (2 Co 5, 7), en développant la sensibilité de la foi, les « sens spirituels », à savoir la capacité du cœur humain à voir, à écouter, à toucher, à goûter, à sentir. Le Christ est auprès de Dieu et à la fois présent parmi les hommes et dans l’histoire ; confesser ce mystère nous enseigne l’« au-delà » de l’autre : le visage de l’autre, irréductiblement sien, évoque un mystère de transcendance ; il invite au respect ainsi qu’à la communion.
L’Ascension conteste toute voracité et tout désir de possession, tant dans la relation avec Dieu que dans les relations humaines : vraiment, c’est un grand magistère de liberté !
Enzo BIANCHI – Donner sens au temps
Catégories: Lu ailleurs | 9/05/2013
Seigneur-Amour,
donne-moi de célébrer la beauté de ce jour.
Donne-moi de m’émerveiller devant la vie qui se répand avec largesse
et qui prend de multiples formes et couleurs.
Donne-moi de deviner le bourgeonnement
et la floraison qui se préparent
et la sève qui, malgré la froidure,
irrigue déjà sous l’écorce.
Donne-moi de réaliser que chaque être vivant
laisse une empreinte sur cette terre sacrée qui est,
depuis son origine, le jardin où tu te tiens.
Donne-moi de retracer chacun de mes pas
d’enfant, de jeune et d’adulte,
ce long chemin où, tenant ma main,
tu as marché à mes côtés.
Seigneur-Amour,
donne-moi de célébrer la beauté de ma vie.
Donne-moi de rendre grâce à chaque instant
pour mon coeur qui bat, mon esprit qui réfléchit,
mes yeux qui voient et mes lèvres qui sourient.
Donne-moi un coeur qui se souvient de tes largesses.
Toi qui es en moi plus vivant que moi-même,
Toi qui m’accompagnes en ce temps d’épreuve et de maladie,
Donne-moi la grâce de te bénir et de te célébrer.
Fais que ma volonté devienne la tienne.
Fais que mes souffrances se mêlent aux tiennes
afin que tout mon être trouve en toi la source de sa JOIE.
Seigneur-Amour,
reçois mon coeur de disciple et de bien-aimée.
Je te l’offre pour que s’éveillent
de multiples vocations de disciples et d’apôtres
aux quatre coins du monde.
Amen.
Huguette Leblanc
Revue « Univers »
Catégories: Lu ailleurs | 7/05/2013