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Si tu déchirais les cieux,
si tu descendais !
Que je contemple ta face !
Cette fleur qui perce la neige,
Humble et frêle,
Incoercible, la verrai-je ?
Et ces plantes, sous la glace,
Qui préparent le printemps
En se jouant de cette impasse ?
Si tu déchirais les cieux,
si tu descendais !
Que je contemple ta face !
Cette voix, comme un sortilège,
Si légère,
Imperceptible, l’entendrai-je ?
L’eau s’infiltre sous la roche
Et descelle les cailloux :
Comment parer à son approche ?
Si tu déchirais les cieux,
si tu descendais !
Que je contemple ta face !
Le sentier qui s’ouvre une brèche
Dans les pierres,
À l’horizon, le connaîtrai-je ?
Sur le flanc de la montagne
Il serpente vers le col,
Une promesse l’accompagne.
Si tu déchirais les cieux,
si tu descendais !
Que je contemple ta face !
CFC (fr Pierre-Yves)
PQT 1986
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Catégories: Lu ailleurs | 2/12/2017
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Saint Augustin
« Ah ! si nous aimions Dieu comme nous le devons, nous n’aimerions pas du tout l’argent. La fortune serait pour toi un moyen de vivre ici-bas avec moins de difficulté, mais elle ne servirait pas à aiguiser tes convoitises : tu l’utiliserais à adoucir les besoins, et non à te procurer du plaisir. … Use des richesses, comme le voyageur, arrêté dans une hôtellerie, use de la table, du verre, de l’amphore, du lit dont il ne se sert qu’en passant, puisqu’il doit bientôt partir.» (Epître 130 Traités sur Saint Jean)
«Cherche donc ce qui suffit pour cela, et tu verras qu’il faut peu de chose … Voyez non seulement qu’il faut peu pour vous suffire, mais aussi combien peu vous demande le Seigneur. Cherche avec soin ce qu’il t’a donné, prends-en ce qui te suffit; quant au reste, qui est superflu pour toi, c’est le nécessaire des autres; le superflu du riche est le nécessaire du pauvre. C’est posséder le bien d’autrui que posséder du superflu.». (Discours sur les Psaumes, Psaume 147)
Saint Jean Chrysostome
«Le bien que vous avez n’est pas à vous. C’est le bien des pauvres qui vous a été confié, quoique vous l’ayez reçu de la succession de vos pères, ou que vous l’ayez acquis par de très-justes travaux. Dieu pouvait vous ôter cet argent avec justice. Cependant il ne le fait pas pour vous rendre comme le maître de la charité que vous voulez exercer envers les pauvres … Ne croyez pas que ces biens vous appartiennent en propre, quoique Dieu soit si bon qu’il vous exhorte à les donner, comme s’ils étaient effectivement à vous. Il vous les a prêtés pour vous donner un moyen de mieux pratiquer la vertu et de devenir plus justes. Ne regardez donc plus comme étant à vous ces biens que vous possédez». (Homélie LXXVII, sur Saint Matthieu)
«Décorons nos âmes plutôt que nos maisons. Eh ! n’est-il pas honteux de couvrir nos murs de marbres inutiles, et de laisser Jésus-Christ même marcher nu? À quoi vous servent, dites-moi, vos demeures magnifiques? vous ne les emportez pas avec vous ; votre âme seule fera le voyage … Bâtissons-nous des maisons pour nous procurer des asiles, et non pour satisfaire notre vanité. Ce qui excède le nécessaire est superflu, et par conséquent incommode. Vous prenez une chaussure trop large; elle vous embarrasse et vous empêche de marcher; ainsi une maison trop vaste vous empêche d’avancer vers le ciel». (Au peuple d’Antioche, Homélie II )
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Catégories: Lu ailleurs | 26/11/2017
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La parabole des talents est un hommage à la liberté humaine. Ces talents symbolisent les qualités personnelles que nous avons reçues et les responsabilités qui nous ont été confiées : notre famille, nos voisins, les gens avec qui nous vivons, notre monde et son environnement.
Dieu nous fait confiance et s’en remet à nous. Il nous demande d’utiliser les dons reçus pour le bien de notre petit univers. Il nous veut créatifs et nous invite à mettre de côté la paresse, l’inertie et la passivité afin de faire quelque chose de beau et de bon pour les gens autour de nous. Il nous dit ce matin : «voilà mes dons, mes talents et voilà les personnes que je vous ai confiées. Allez et portez beaucoup de fruits».
Raoul Follereau, l’apôtre des lépreux écrivait dans l’une de ses réflexions : «J’ai rêvé qu’un homme se présentait au jugement de Dieu : «Tu vois, Seigneur, j’ai obéi à ta loi, je n’ai rien fait de malhonnête, de mauvais, d’impie. Mes mains sont propres…» – «Sans doute, répondit le Seigneur, sans doute, mais tes mains, elles sont vides! En fait, tu n’as rien fait, tu n’as rien risqué, rien produit». Dans la parabole des talents, Jésus nous rappelle qu’il n’existe pas de vrai christianisme sans engagement et sans risque.
Le troisième serviteur a été incapable d’apprécier la confiance et l’estime que le maître avait à son égard. Il s’est enfermé en lui-même et il a fini par prendre peur. Il est sanctionné parce que, par crainte de faire mal, il n’a rien fait, par crainte de se tromper et de ne pas réussir, il est resté paralysé. Il a enterré son talent et raté l’examen.
Un deuxième élément important de cette parabole est la distribution des talents. Il faut résister à la tentation de nous comparer aux autres. Il ne s’agit pas des talents des autres mais des talents que Dieu m’a confiés. «Il y a diversité de dons, nous dit saint Paul : à l’un est donnée une parole de sagesse, à un autre une parole de science, à un autre la capacité de se rapprocher des personnes seules, à un autre de l’empathie pour les handicapés, etc.» … Le corps a plusieurs membres mais il forme un tout et tous les membres sont importants bien qu’ils soient différents (1 Corinthiens 12, 4-12).
Selon mes capacités, j’ai reçu un certain nombre de talents. Dans son homélie sur le texte d’aujourd’hui, un prêtre racontait l’histoire d’une mère de famille africaine, qui donnait à ses trois filles trois cruches différentes pour aller chercher de l’eau au puits du village : une cruche de cinq litres à sa fille de seize ans, une de trois litres à celle de douze ans et une d’un litre à le plus petite de sept ans. Toutes les trois participaient au bien-être de la maisonnée.
Père Yvon-Michel Allard
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Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 19/11/2017
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Un évêque italien, Mgr. Tonfino Bello, disait aux prêtres de son diocèse : «Dans chaque paroisse, il devrait y avoir bien en vue un grand tablier comme symbole du service que les chrétiens doivent rendre aux autres. Le tablier est le seul vêtement liturgique mentionné par Jésus. S. Jean nous dit que le soir du Jeudi Saint, pendant la première eucharistie, le Seigneur se mit un tablier et il commença à laver les pieds de ses apôtres!»
Dans la seconde lecture d’aujourd’hui, on nous donne l’exemple de S. Paul qui aime et sert sa communauté de Thessalonique. Ce très beau texte nous fournit un remarquable portrait du vrai pasteur : Il est «plein de douceur, comme une mère avec ses nourrissons». Il est rempli d’«affection» pour eux, voulant leur donner «non seulement l’Évangile» mais tout ce qu’il est lui-même. Il peine et se fatigue nuit et jour pour ne pas être à charge des autres.
Jésus nous dit aussi dans l’évangile de ce dimanche : Arrêtez de vous donner des titres ronflants : «Pour vous ne vous faites pas donner de titres, ne cherchez pas de passe-droit, d’avantages personnels». Ces titres risquent de créer une apparence trompeuse, derrière laquelle se cache souvent un vide abyssal
L’autorité de Jésus est exclusivement une autorité de service et de la libération : il pardonne, il guérit, il remet debout, il donne une deuxième chance, il ouvre un avenir. Cela permet d’avancer dans la joie. «Je vous dis cela pour que votre joie soit complète». (Jean 15, 11) Il suffit de regarder s’épanouir ceux et celles qui rencontrent Jésus : la Samaritaine, Zachée, Marie-Madeleine, les aveugles, les lépreux… C’est en pratiquant l’autorité de service proposée par le Christ que nous donnerons une image positive de Dieu aux gens autour de nous.
«Les scribes et les pharisiens agissent pour se faire remarquer des gens. Ils portent de larges phylactères et de longues franges. Ils aiment occuper le premier divan dans les festins et les premiers sièges dans les synagogues, à recevoir les salutations sur les places publiques.» Mais pour vous, il ne doit pas en être ainsi : «Si quelqu’un veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur, et si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’Homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude» (Mt 20, 25 – 28).
Père Yvon-Michel Allard
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Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 5/11/2017
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Aujourd’hui, jour de tous les défunts,
nous célébrons la grande famille de Dieu
avec ceux et celles qui nous ont précédés.
Le thème principal de la liturgie est celui de l’attente active et de la vigilance qui nous permettront de recevoir le Seigneur et de rejoindre les êtres chers qui ont vécu avant nous.
Selon le Seigneur, notre foi doit être un chemin qui conduit vers la patrie définitive, une route éclairée par la nuée lumineuse de notre espérance, à l’exemple du peuple juif qui se dirige vers la terre promise. Notre vie est la préparation à un rendez-vous d’amour avec notre Dieu.
Dans le court texte d’évangile, Luc a délibérément placé les paroles de Jésus dans un temps de peur, au cours de sa longue «montée à Jérusalem». Jésus se dirige vers sa condamnation à mort, et ses disciples effrayés le suivent avec appréhension. Selon toutes apparences, c’est l’échec définitif qui approche: l’échec d’un projet, l’échec d’une vie.
Jésus utilise deux très belles images pour nous inviter à la vigilance :
celle de la ceinture qui retient le vêtement relevé et celle de la lampe allumée.
« Soyez prêts, resserrez votre ceinture » (traduit ici par « être en tenue de service ») pour être plus libres de vos mouvements. L’allusion à la nuit pascale, la veille de la fuite vers la liberté, est évidente : Dans les temps anciens, on relevait le long vêtement et on resserrait la ceinture. Le Christ fait le même geste le soir du jeudi saint. Il relève son vêtement et resserre la ceinture pour laver les pieds de ses apôtres (Jean 13, 4ss).
Le texte d’aujourd’hui a une forte saveur eucharistique. C’est le maître lui-même qui se met en tenue de service : « Il prendra la tenue de service, les fera passer à table et les servira chacun à son tour ». La voilà donc, l’image du Royaume de la fin des temps, l’image du paradis: le Seigneur, le Fils de Dieu, en train de servir ses amis (« Je ne vous appelle plus serviteurs mais mes amis » Jn 15, 15) au festin des noces éternelles…
En ce dimanche de tous les défunts, le Christ nous demande d’être vigilants pour l’accueillir lorsqu’il viendra. C’est au coeur de la nuit que son retour aura lieu. Il faut veiller et avoir nos lampes allumées. La vigilance exclut la peur et l’obsession. Il s’agit d’être attentif, actif mais serein et non agité ou angoissé.
La nuit représente notre vie mouvementée, avec toutes les difficultés que nous rencontrons, affrontant les forces hostiles qui nous assaillent de toutes parts. Nous n’avons en main que la pauvre et vacillante petite lampe de notre foi et de notre espérance pour lutter contre les obstacles et le découragement. C’est avec cette petite lampe de la foi et de l’espérance qu’Abraham « partit… sans savoir où il allait…
Père Yvon-Michel Allard
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Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 2/11/2017
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Quelle chose curieuse se passe ici.
Tous ceux qui ont mis en pratique ce secret du bonheur
ont vérifié son efficacité, si j’ose dire.
Ceux-là nous les appelons les saints:
il n’en est pas un qui n’air avoué connaître la joie profonde.
Aucun doctrine de vie ne peut présenter à son actif
autant de témoignages palpables, enregistrables.
S’il s’agissait d’un produit commercial, s
on succès serait immédiatement assuré. Mais non.
Nous préférons chercher le bonheur par cents recettes
qui n’ont jamais fait leurs preuves et ne les feront jamais,
plutôt que d’essayer d’être tout bonnement
disciples de Jésus.
Père A-M Besnard (op)
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Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 1/11/2017
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Bien que la question du docteur de la loi ne porte que sur « le » plus grand commandement, Jésus en propose non pas un mais deux et il les unit l’un à l’autre.
Le premier de ces deux commandements ne surprend pas les pharisiens : «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et tout ton esprit.» C’est en toute lettre dans la grande prière juive, celle que l’on récite trois fois par jour, tourné vers Jérusalem. Ensuite, Jésus ajoute un second commandement tiré du Livre de Lévitique : «Tu aimeras ton prochain comme toi-même.» Ce précepte, les pharisiens le connaissent bien lui aussi.
Mais la grande nouveauté, qui a fait scandale auprès de ces hommes très religieux, c’est de mettre sur le même plan Dieu et le prochain, l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Ce sera la grande leçon de la parabole du jugement dernier, où Jésus s’identifie purement et simplement à ceux et celles qui étaient dans le besoin. Ses disciples ont agi sans savoir que c’était le Seigneur lui-même qu’ils servaient à travers ceux et celles qui avaient besoin d’aide : «Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te désaltérer, étranger et de t’accueillir, nu et de te vêtir, malade ou prisonnier et de venir te voir ?… En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.» (Mt 25, 31-46).
Pour Jésus, il n’y a pas deux amours, il n’y en a qu’un et l’attitude envers le prochain vérifie la qualité de notre attitude envers Dieu.
Il n’est donc pas question de choisir entre Dieu et l’être humain, comme on le faisait au temps de Jésus et comme on le fait souvent encore aujourd’hui. On ne peut opposer Dieu à l’homme, ni l’homme à Dieu. Il n’y a pas de concurrence entre les deux amours : «Ce que vous refusez au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous le refusez» (Matthieu 25, 45). «Qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas », dit S. Jean. (1 Jean 4, 20)
Il est donc clair qu’on ne peut éliminer un commandement par l’autre, comme certains seraient tentés de le faire. Il serait tellement plus pratique de se dispenser de l’un des deux commandements, en disant : il suffit d’aimer Dieu ou bien, il suffit d’aimer le prochain. Pour Jésus, il n’y a pas un seul commandement, il y en a deux.
Dernièrement, je lisais le reportage d’un journaliste qui revenait d’Afrique. Dans un hôpital, il avait rencontré une jeune religieuse qui soignait les plaies d’un lépreux. Il lui dit très sincèrement: «Je ne ferais pas ce genre de travail pour un million de dollars». Et la jeune religieuse lui répondit: «Moi non plus. Mais je le fais par amour pour ce pauvre homme qui est en train de mourir.» La jeune religieuse s’efforçait d’aimer Dieu en aimant le pauvre malade qui se mourait dans cet hôpital de fortune.
Père Yvon-Michel Allard
“L’amour, c’est le grand trésor
de la vocation chrétienne. »
(Tertullien).
L’amour c’est le culte que Dieu attend de nous,
et que le chrétien rend sans cesse à Dieu.
« On ne l’honore qu’en l’aimant”
(St Augustin).
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Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 29/10/2017
[:en]Soyez heureux d’être caché,
mais ne calculez pas pour vous cacher ;
Soyez heureux de rayonner,
mais ne calculez pas pour briller.
Soyez heureux de savoir,
mais enseignez les autres comme si votre savoir vous mettait plus bas qu’eux.
Soyez heureux d’être utile,
mais ne vous demandez pas si vous l’êtes ni jusqu’où vous l’êtes exactement.
Soyez heureux d’être appelé par le Seigneur à le servir,
mais acceptez d’avance de le servir d’une façon tout autre que celle que vous imaginez.
[:es]Soyez heureux d’être caché,
mais ne calculez pas pour vous cacher ;
Soyez heureux de rayonner,
mais ne calculez pas pour briller.
Soyez heureux de savoir,
mais enseignez les autres comme si votre savoir vous mettait plus bas qu’eux.
Soyez heureux d’être utile,
mais ne vous demandez pas si vous l’êtes ni jusqu’où vous l’êtes exactement.
Soyez heureux d’être appelé par le Seigneur à le servir,
mais acceptez d’avance de le servir d’une façon tout autre que celle que vous imaginez.
[:fr]
*Soyez heureux d’être caché,
mais ne calculez pas pour vous cacher.
Soyez heureux de rayonner,
mais ne calculez pas pour briller.
Soyez heureux de savoir,
mais enseignez les autres
comme si votre savoir vous mettait plus bas qu’eux.
Soyez heureux d’être utile,
mais ne vous demandez pas
si vous l’êtes ni jusqu’où vous l’êtes exactement.
Soyez heureux d’être appelé par le Seigneur à le servir,
mais acceptez d’avance de le servir
d’une façon tout autre que celle que vous imaginez.
Père A-M Besnard
Lettre à un jeune en formation
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Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 26/10/2017
[:fr]
Un fondement essentiel de la vie communautaire:
une même relation au Christ rassemble,
donne l’unité et unifie la personne de chacun et de chacune…
le religieux ou la religieuse fait l’expérience
que ce n’est pas seulement “sa” vie que le Christ unifie
mais “nos” vies.
(la Corref)
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Catégories: Lu ailleurs | 24/10/2017
[:fr]
« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Il faut rendre à chacun ce qui lui revient. Voilà une parole vraiment pleine de sagesse et de science célestes. Car elle nous enseigne qu’il y a deux sortes de pouvoir, l’un terrestre et humain, l’autre céleste et divin… Elle nous apprend que nous sommes ainsi tenus à une double obéissance, l’une aux lois humaines et l’autre aux lois divines… Il nous faut payer à César la pièce portant l’effigie et l’inscription de César, à Dieu ce qui a reçu le sceau de l’image et de la ressemblance divines : « La lumière de ton visage a laissé sur nous ton empreinte, Seigneur » (Ps 4,7 Vulg).
Nous avons été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1,26). Tu es homme, ô chrétien. Tu es donc la monnaie du trésor divin, une pièce portant l’effigie et l’inscription de l’empereur divin. Dès lors, je demande avec le Christ : « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? » Tu réponds : « De Dieu ». Je te réponds : « Pourquoi donc ne rends-tu pas à Dieu ce qui est à lui ? »
Si nous voulons être réellement une image de Dieu, nous devons ressembler au Christ, puisqu’il est l’image de la bonté de Dieu et « l’effigie exprimant son être » (He 1,3). Et Dieu « a destiné ceux qu’il connaissait par avance à être l’image de son Fils » (Rm 8,29). Le Christ a vraiment rendu à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Il a observé de la manière la plus parfaite les préceptes contenus dans les deux tables de la loi divine « en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix » (Ph 2,8), et ainsi il était orné au plus haut degré de toutes les vertus visibles et cachées.
Saint Laurent de Brindisi (1559-1619), capucin, docteur de l’Église,
Sermon pour le 22ème dimanche après la Pentecôte, 2-5.
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Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 22/10/2017