Le Carême à vivre
“Voilà le Carême que nous avons à vivre:
laisser Dieu passer,
nous communiquer sa Lumière,
et laisser Dieu donner aux autres,
dans notre sollicitude humaine,
la Présence adorable de l’Eternel Amour.”
(M.Zundel)
Méditations
“Voilà le Carême que nous avons à vivre:
laisser Dieu passer,
nous communiquer sa Lumière,
et laisser Dieu donner aux autres,
dans notre sollicitude humaine,
la Présence adorable de l’Eternel Amour.”
(M.Zundel)
Méditation du Père Lev Gillet
” Et, eux, levant les yeux, ne virent plus personne que lui, Jésus, seul” (Mt 17,8) .
“Nous pouvons trouver à cette phrase des sens divers, également vrais.
D’une part, la condition normale du disciple de Jésus, en ce monde, est de s’attacher à la personne de Jésus sans que celle-ci revête les attributs extérieurs de la gloire divine ; le disciple doit voir “Jésus, seul”, Jésus dans son humilité ; si, à de rares moments, son image nous semble enveloppée de lumière, et si nous croyons entendre la voix du Père désignant le Fils à notre affection, ces éclairs ne durent pas ; et nous devons aussitôt retrouver Jésus là où il se trouve habituellement, au milieu de nos humbles et parfois difficiles devoirs quotidiens.
Voir “Jésus, seul”, cela signifie encore :
concentrer sur Jésus seul notre attention et notre regard, ne point nous laisser distraire par les choses du monde ni par les hommes et les femmes que nous rencontrons, bref, rendre Jésus suprême et unique dans notre vie. Est-ce à dire qu’il faille fermer les yeux au monde qui nous entoure et qui souvent a besoin de nous ? Quelques-uns sont appelés à rester absolument seuls avec le Maître : qu’ils soient fidèles à cette vocation.
Mais la plupart des disciples de Jésus, vivant au milieu du monde, peuvent donner aux mots “Jésus, seul” encore une autre interprétation.
Sans renoncer à un contact reconnaissant avec les choses créées, à un contact aimant et dévoué avec les hommes, ils peuvent atteindre un degré de foi et de charité où Jésus deviendra transparent à travers les hommes et les choses ; toute beauté naturelle, toute beauté humaine deviendront la frange de la beauté même du Christ ; nous verrons son reflet dans tout ce qui, en d’autres, attire et mérite notre sympathie ; bref, nous aurons “transfiguré” le monde, et, dans tous ceux sur lesquels nous ouvrirons les yeux, nous trouverons “Jésus seul”.
Nous nous rappelons la grâce extraordinaire de Dieu, conférée comme à Abraham, à St Joseph : « la grâce de l’Alliance dans la paternité ! » (J P II). St Joseph proclame la fidélité de Dieu à cette Alliance, qui s’accomplit dans le silence de la maison de Nazareth. Il témoigne de la primauté de Dieu par toute sa vie.
Homme de foi, juste, humble et sage, « il a consacré toutes ses forces, tout son savoir d’artisan, toute sa délicatesse d’époux et de père adoptif à la croissance des deux êtres qui lui étaient confiés » (Point de rencontre 1997).
Il est le « témoin discret de la relation unique de Jésus et de Marie » (Const. Art. 166). Il nous enseigne la délicatesse devant le mystère de la relation unique de chaque personne avec le Seigneur et à respecter ce qui se réalise dans le secret des cœurs.
“Il écrit que l’homme ne se nourrit pas seulement de pain mais de toute parle qui sort de la bouche de Dieu. ” (Matthieu, 4,4)
“Ces paroles tirées du Deutéronome (8,3) sont celles où Moïse rappelle au peuple que Dieu peut entretenir la vie de l’homme avec autre chose que du pain, la manne par exemple.”
“Il faut que l’homme avant tout, ait confiance dans la parole de Dieu, qui conserve la même vertu qu’autrefois, quand elle nourrissait le peuple désert, et lui faisait trouver à la manne les goûts les variés” (Théophylacte)
“Si quelqu’un ne se nourrit pas de la parole de Dieu,
il n’est pas vivant.”
(St Jérôme)
“C’est en la pratiquant que nous donnons
à notre foi toute sa solidité”
(St Augustin)
“Que sert d’entrer dans l’Eglise à celui qui veut bâtir sur le sable ? Il écoute la parole de Dieu mais ne la met pas en pratique ; il bâtit, mais sur le sable. S’il n’écoutait pas, il ne bâtirait pas ; il écoute, donc il bâtit. Mais sur quel fondement ?
S’il écoute la parole de Dieu et la met en pratique, c’est sur le roc ; s’il écoute et ne met pas en pratique, c’est sur le sable.
On peut construire donc de deux manières bien différentes… Si tu te contentes d’écouter sans mettre en pratique, tu construis une ruine… Si au contraire tu n’écoutes pas, tu restes sans abri, et tu seras entraîné par le torrent des tribulations…
Soyez-en donc bien certains, mes frères : celui qui écoute la parole sans agir en conséquence ne bâtit pas sur le roc ; il n’a aucun rapport avec ce grand nom de Pierre auquel le Seigneur a donné tant d’importance.
Saint Augustin (354-430) – Les Discours sur les psaumes, Ps. 95, § 4
“Etablir le fondement de sa vie sur la pierre,
c’est l’établir sur le Christ. ”
(St Basile)
St Vincent de Paul (1581-1660)
“Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes les choses dont vous avez besoin vous seront données par-dessus »
“Il est donc dit que l’on cherche le royaume de Dieu. “Que l’on cherche “, ce n’est qu’un mot, mais il me semble qu’il dit bien des choses.
Il veut dire…de travailler incessamment pour le royaume de Dieu, et non pas demeurer en un état lâche et arrêté, de faire attention à son intérieur pour le bien régler, mais non à l’extérieur pour s’y amuser…
Cherchez Dieu en vous, car saint Augustin avoue que, pendant qu’il l’a cherché hors de lui, il ne l’a pas trouvé.
Cherchez-le en votre âme, comme en sa demeure agréable ; c’est le fond où ses serviteurs qui tâchent de mettre toutes les vertus en pratique les établissent. Il faut la vie intérieure, il faut tendre là ; si on y manque, on manque à tout…
Cherchons à nous rendre intérieurs… Cherchons la gloire de Dieu, cherchons le règne de Jésus Christ…”
Homélie de saint Cyprien († 258)
Revêtir le nom du Christ sans suivre la voie du Christ, n’est-ce point trahir le nom divin et abandonner le chemin du salut?
Car le Seigneur lui-même enseigne et déclare que l’homme qui garde ses commandements entrera dans la vie, que celui qui écoute ses paroles et les met en pratique est un sage et que celui qui les enseigne et y conforme ses actes sera appelé “maître le plus grand” dans le Royaume des cieux. Toute prédication bonne et salutaire, affirme-t-il, ne profitera au prédicateur que si la parole qui sort de sa bouche se traduit ensuite en actes.
Or, y a-t-il un commandement que le Seigneur ait enseigné plus souvent à ses disciples que celui de nous aimer les uns les autres du même amour dont il a lui-même aimé ses disciples? Trouvera-t-on, parmi ses conseils salutaires et ses divins préceptes, un commandement plus important à garder et à observer? Mais comment celui que la jalousie a rendu incapable d’agir en homme de paix et de cœur pourra-t-il garder la paix ou la charité du Seigneur?
De St Augsutin – Commentaire sur la première Epître de St Jean
“Aimez vos ennemis” ? Gardez-vous du moins, ce qui serait plus grave, de haïr vos frères. Si vous n’aimez que vos frères, vous ne seriez pas encore parfaits ; mais si vous haïssez vos frères, qu’êtes-vous ? où en êtes-vous ? Que chacun regarde en son cœur ! Qu’il ne garde pas rancune à son frère, pour quelque parole dure ; que pour une chicane de la terre, il ne devienne pas terre ! Quiconque hait son frère en effet, qu’il ne prétende pas marcher dans la lumière ! Que dis-je ? Qu’il ne prétende pas marcher dans le Christ ! Quiconque prétend être dans la lumière tout en haïssant son frère, est encore dans les ténèbres.” (Tr I, 11, p. 139)
“Aimez tous les hommes, même vos ennemis ; non parce qu’ils sont vos frères, mais pour qu’ils soient vos frères ; en sorte que toujours vous brûliez d’amour fraternel, soit pour celui qui est déjà votre frère, soit pour que votre ennemi, afin qu’à force d’amour, vous en fassiez votre frère.” (Tr. X, 7, p. 429).