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” La célébration de l’Eucharistie est au centre de notre vie : elle est le mémorial de la mort et de la résurrection du Christ. Avec Lui, nous nous offrons au Père pour l’humanité entière, dans l’assurance que l’Esprit la transforme dès aujourd’hui et la conduit vers sa plénitude. Dans la présence eucharistique, Jésus demeure au milieu de nous. Durant les temps d’adoration, nous aimons Le reconnaître comme Seigneur et Maître et Le laisser pénétrer notre vie.” (Const. 30)
L’Eucharistie est le banquet de notre vie communautaire qui se nourrit et se fortifie par l’accueil de Jésus dans son sacrement d’Amour, Mystère de sa Présence au milieu de nous. « L’Eucharistie, il ne fait jamais l’oublier, cette Présence communautaire par la Communauté, dans la Communauté, pour la Communauté, cette Présence est un appel constant à l’universel » (M.Zundel).
Vivre le mystère de l’Eucharistie, c’est nous ouvrir à cette Présence du Seigneur, la faire circuler en nous, entre nous, autour de nous; nous ouvrir à l’humanité de Jésus Christ dans le Mystère de son Corps qu’est l’Eglise et de la communauté qui célèbre; nous laisser conduire à une nouvelle forme de participation à la vie de chacune de nos soeurs.
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Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 22/03/2018
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” Chacun est le portier de lui-même et de sa communauté. La façon dont j’accueille a un retentissement considérable. Le plus souvent, je le fais en fonction de mon cinéma intérieur, des contrariétés du moment ou de la bonne humeur du moment, de ce que j’attends ou de ce que je redoute, mais malheureusement en restant prisonnier de MON histoire personnelle. Le mot d’accueil proposé par Benoît, deo gratias ou benedic, désamorce ce cinéma intérieur, m’invite à une sortie de moi.
Celui qui arrive EST une grâce,
il EST la bénédiction qui m’est destinée par Dieu…
Pour accueillir l’autre chez soi, il faut habiter chez soi, « habiter avec soi-même » ; il y a des portes si largement ouvertes qu’elles donnent sur des maisons désertées, creuses, vides, ce qui veut dire qu’en fait, ces maisons n’ont plus de portes, elles sont à l’abandon. Etre capable d’accueillir suppose qu’à l’intérieur, comme le dit Benoît, il y a tout, tout le nécessaire, l’eau, le moulin, le jardin, un petit paradis, et surtout la présence de Dieu ; mais s’il n’y a qu’une façade devant une ruine que l’on n’habite pas soi-même, notre accueil est un mensonge…/…
Le mystère de notre vie dans son apparente immobilité dit cette foi dans le fait que par le Christ la porte de Dieu est ouverte, déjà ouverte, pleinement ouverte. Dans une civilisation de la bougeotte, ce témoignage devient de plus en plus nécessaire. On devient moine parce que l’on cherche Dieu ; on reste moine en découvrant qu’il nous suffit de tenir sa porte suffisamment ouverte.
Tout moine est un frère portier ; placée à la fin de la RB, la figure du portier recueille les principaux traits de ce qui fait le moine, trois points essentiels : l’ouverture au dialogue, l’accueil du pauvre, la stabilité, explicitée comme présence et vigilance…/…
Symboliquement, LA porte renvoie au Christ, disant en Jn 10 « Je suis LA porte », et parlant en Mt 7/Lc 13 de « la porte étroite » par laquelle in nous faut absolument passer ; cette porte étroite me semble être, comme dans les maisons de Palestine, ces portes basses et resserrées où l’on ne peut entrer qu’un par un, non sans un certain effort. Le salut nécessite cet effort personnel, singulier, un par un ; on n’y entre jamais en groupe ou seulement porté par un flot indifférent.”
Frère David, Abbé du monastère d’En Calcat
Extraits du commentaire de la Règle de St Benoît N°66
La porte – La clôture
Le dedans et le dehors
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Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 7/05/2017
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Pourquoi l’Église catholique invite-elle aujourd’hui tous les baptisés – les laïcs comme les prêtres et les personnes consacrées – à célébrer la liturgie des Heures ? Parce qu’elle est, pour tous les baptisés, un moyen privilégié pour vivre chaque jour l’Évangile et suivre le Christ en son mystère pascal.
“Ne faisons-nous pas une erreur en opposant la prière des moines à la prière du peuple chrétien? Paul VI écrivant: “La louange de l’Eglise, ni par son origine, ni par sa nature propre ne doit être réservée aux moines et aux clercs; elle appartient à toute la communauté chrétienne.” La célébration commune manifeste plus clairement la nature ecclésiale de la Liturgie des Heures. Par conséquent, chaque fois que la célébration commune est possible, elle doit être préférée à la célébration individuelle et en quelque sorte privée. “
Fr Martin Lortie (o.c.s.o)
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Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 6/05/2017
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J’ai demandé une chose au Seigneur :
habiter sa maison.
Ps 27,4
La lettre Beth symbolise la situation de l‘être humain depuis la Création du monde. Il ne peut voir ce qui est à la droite, ni au-dessus, ni au-dessous. Il ne peut franchir ces limites car Dieu dit : “…tu ne verras pas ma face !” (L’écriture se fait de droite à gauche en hébreu). Mais il a la capacité de libérer en lui un espace pour recevoir la lumière Divine.
La lettre Alef ne se prononce pas. L’existence de cette lettre provient de son silence qui s’origine en Dieu. Elle est l‘élan premier, le commencement absolu de toutes choses. Elle est la sagesse de Dieu. Elle est le souffle de Dieu. Elle est le début du chemin et le chemin lui-même. Elle évoque un nouveau départ et encourage l’élan créateur du Nouveau. Elle est l’énergie qui existait avant la Création du monde, le fondement de l’Unité de toutes choses en Dieu. Elle est la force tranquille de ceux qui se savent accompagnés par Dieu. Elle nous invite au recueillement au plus profond de notre être.
Beth est la maison originelle, l’archétype de toutes les demeures, la maison de Dieu et la maison de l’être humain. Beth signifie « la maison de … » : Bet-El, la maison de Dieu, Beth-lehem, la maison du pain… Elle est première lettre du livre de la Genèse. Elle exprime la priorité que nous sommes appelés à donner à toute notre vie : devenir la maison du Seigneur afin de répondre à Son attente : « Vous êtes le temple de Dieu ! Vous êtes la maison pour le Seigneur ! »
La maison du Seigneur « Beth-El » que nous sommes chacune et ensemble requière une parole juste qui jaillit du silence de l’alef. Sans le alef, notre maison – beth – ne serait pas habitée par le souffle divin. Elle nécessite le silence de l’Alef, le silence de Dieu. Toute parole devient en elle la voix du fin silence qui demande « une oreille profondément creusée » (Ps 40).
Beith et Alef nous appellent au dynamisme et à l’accomplissement
de notre vocation contemplative Sainte-Famille.
Tel le beth, notre monastère est la demeure du Seigneur. Tel le beth, nous gardons notre porte ouverte sur le monde pour avancer dans l’accomplissement de la Parole du Seigneur: “qu’ils soient Un“. Tel le alef, nous sommes cet espace d‘écoute, d’adoration, de contemplation. Véritable « silence de témoignage » qui rend toute gloire à Dieu : « Ne parle pas trop. Quand on a reçu le vent, cela se voit sur le visage. » (L.Guissard)
Le beth est aussi la Famille de Pierre Bienvenu Noailles, la « Maison » qui, dans ce monde en quête de sens et de valeurs, ouvre largement sa porte pour inviter tous les humains à marcher sur les chemins de Dieu et à se découvrir jardiniers et gardiens de la terre. Et nos communautés sont au cœur de cette « Maison », le alef, la présence aimante de Dieu qui, dans notre vie cachée avec le Christ en Dieu, se dit et se donne à écouter. “Les rivières les plus profondes sont toujours les plus silencieuses.” (Quinte-Curce)
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Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 30/04/2017
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Nazareth, espace de la Parole
« Nazareth est l’humble école où nous apprenons à regarder, écouter, méditer la signification profonde et mystérieuse de la manifestation du Fils bien-Aimé » ART 161
«Jésus, Marie et Joseph ont écouté Dieu parler à leur cœur; ils ont entendu les merveilles qu’Il a accomplies pour son peuple…» (Art 28) La demeure de la Sainte Famille s’ouvre à nous pour que nous apprenions à vivre selon le cœur de Dieu» (Point de rencontre 1997).
Entrer dans la dynamique spirituelle de la Lectio divina, n’est-ce pas nous approcher de la maison de Nazareth? En ce lieu, la Parole de Dieu s’est faite chair pour rétablir la rencontre définitive de l’être humain avec Dieu. C’est dans le Fils que chacune de nous peut seulement parvenir à cette rencontre. Ne sommes-nous pas appelées à faire de cette rencontre le but de toute notre vie ? … «Allez souvent par la pensée dans l’humble maison de Nazareth» (P.B.N)
Sœurs contemplatives de la Sainte Famille, à Nazareth, nous apprenons à vivre selon le cœur de Dieu et ce cœur se révèle dans la Parole. Et la Parole est Dieu même. Elle est le plus vivant, le plus intime de son être: son Fils Unique… Ainsi nous dit le Père depuis le ciel en adressant sa Parole qui demeure sur la terre: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qu’il m’a plu de choisir. Écoutez-le!» (Mt 17.5) (Art 193). Et «la Parole que le Père nous a dite est une parole de son amour, prononcée avec force, en plein jour» (H.U Von Balthazar)
Sr Maria-Dolores Sanzberro
Monastère sfb – Oteiza – Espagne
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Catégories: Non classé, Notre chemin de vie contemplative | 10/08/2016
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Suivre Jésus
L’Esprit nous invite à suivre Jésus dans son obéissance filiale. Il nous apprend à écouter la Parole d’un coeur docile, à découvrir Dieu présent et agissant dans le monde, et à répondre à ses appels. A travers toute réalité, Il nous conduit à une recherche aimante de ce qui plaît au Père, faisant de notre vie une oblation totale. (Art 172)
« Le Christ s’aime comme une personne, il s’impose comme un monde » (T de Chardin). Nous sommes appelées à porter notre regard sur Jésus, à demeurer avec Lui pour accueillir l’amour sans limite du Père présent et agissant dans toute sa Création.
Contemplons sa vie à la lumière de la parole du Prophète Michée: « On t’a fait savoir, homme, ce qui est bien, ce que l’Eternel réclame de toi : rien d’autre que d’accomplir la justice, d’aimer la bonté et de marcher humblement avec ton Dieu. » (Mi 6,8).
Qu’est-ce qu’accomplir la justice aujourd’hui? Aimer avec bonté? Marcher humblement avec notre Dieu?
C’est suivre Jésus Christ « en qui sont unis en profondeur l’être humain, Dieu et le cosmos » (Jean Proulx); c’est s’ouvrir à la vaste communauté planétaire et cosmique, vivre à son égard des relations empreintes d’écoute, de compassion et de respect; c’est acquérir – comme l’aveugle Bartimée – une nouvelle vision de l’oeuvre créatrice et rédemptrice de Dieu; c’est avoir « un regard qui nous fait voir le monde dans sa gratuité. Un regard de pauvre qui fait de l’être humain un témoin et un relais de l’Amour créateur. » (Eloi Leclerc)
Sr Maria-Dolores Sanzberro
Monastère sfb- Oteiza – Espagne
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Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 2/08/2016
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L’oubli de Dieu
Chemin d’amour et d’immolation, notre vie demande un consentement total au Christ. Elle invite à lutter contre l’oubli de Dieu, la division, la dispersion, pour retrouver l’unité dont nous possédons les prémices par la grâce de l’Esprit en nos coeurs. Le souvenir constant du Dieu vivant illumine notre être intérieur, lui donne paix, simplicité, joie. (Constitutions Art 170)
La garde des pensées ou vigilance du cœur est essentielle pour nous maintenir dans le souvenir constant de Dieu à l’exemple de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph qui «n’aimaient, ne cherchaient, ne voulaient que Dieu Seul ici-bas ; c’était le but de toutes leurs pensées, de tous leurs désirs et de toutes leurs actions».
La tièdeur, la paresse, la négligence en tout ce qui constitue notre vie contemplative mènent à l’oubli de Dieu. Garder en mémoire le souvenir de Dieu demande que nous renoncions à tout ce qui, en nous, peut prendre la place de Dieu, « tous les marchands du temple qui squattent sans vergogne notre cœur. Notre âme est souvent bien encombrée, littéralement envahie par le grand bazar de nos désirs contradictoires : colère, passion, jalousie, ambition, individualisme… » » (B.Revillion). Un certain radicalisme est nécessaire pour combattre l’oubli de Dieu qui peut conduire à l’affadissement de la vie personnelle et communautaire.
La lassitude, ou l’ennui spirituel peuvent aussi conduire à l’oubli de Dieu. La pensée de Dieu est essentielle pour contrarier l’oubli qui souvent nous gagne, l’oubli et son lot de nuisances : Souviens-toi de tout le chemin que Dieu t’a fait faire…, Reconnais en ton coeur que l’Eternel…, Garde-toi d’oublier l’Eternel…, Prends garde que ton coeur ne s’enfle et que tu n’oublies l’Eternel… (Deut 8.2,5,11,14).
Vivre dans le souvenir constant du Dieu Vivant exige que nous soyons attentives à la présence de Dieu, à sa Parole, au souffle de son Esprit. L’oubli de Dieu peut conduire à la perte du goût de la prière :
« que la lassitude, la routine, la monotonie de votre vie conventuelle ne vous endorment pas, que les impressions éventuelles d’absence de Dieu, les tentations ou simplement les épreuves normales du progrès dans l’union mystique au Christ ne vous découragent pas ! Que la lampe de votre prière, de votre amour, ne faiblisse pas ! Faites provision de l’huile qui l’alimentera jour et nuit. » (Jean-Paul II)
Le respect du climat de recueillement, de silence et de solitude dans nos monastères, notre empressement pour les choses de Dieu, révèlent que nous gardons ensemble le souvenir de Dieu vivant au milieu de nous. Nous demeurerons dans un silence intérieur habité de sa Présence qui nous révèle le sens profond de notre existence. Consentir à vivre sous regard divin et se savoir aimée est « la source d’une joie ineffable et éclatante » (cf 1 P 1,8).
Sr Maria-Dolores Sanzberro
Monastère sfb- Oteiza – Espagne
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Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 26/07/2016
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Sous le signe du Mystère pascal
« L’obéissance traduit notre OUI au Père, et nous associe à l’oeuvre de rédemption. » (Art 175)
Dans le travail comme dans la prière, dans la solitude du silence, en tout ce qui façonne notre vie communautaire simple et fraternelle, l’Esprit nous invite à suivre Jésus dans son obéissance filiale (Art 172); à demeurer avec Lui et toutes les agonies humaines, dans la longue veille du Jardin des Oliviers et la nuit du Golgotha; à être comme l’exprime Ste Elisabeth de la Trinité » une humanité de surcroît où Il renouvelle tout son mystère » de mort et de résurrection.
La vie contemplative rappelle que la vie baptismale se déroule sous le signe du mystère pascal que nous devons vivre et communiquer. Si nous vivons, jour après jour, le dur labeur de la conversion continuelle de notre cœur aux valeurs de l’Evangile, nous annonçons la Mort du Seigneur, nous proclamons sa Résurrection et nous attendons sa Venue dans la gloire.
Sr Maria- Dolores Sanzberro
Monastère sfb – Oteiza – Espagne
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Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 25/07/2016
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Admirable échange
N’aimer, ne chercher, ne vouloir que Dieu Seul en toutes choses est la trame de notre combat spirituel. C’est vivre en donnant la première place à Dieu en tout ce que nous faisons. « A quoi sert-il que Jésus-Christ soit né à Bethléem s’Il ne naît pas au-dedans de nous-mêmes. Il n’est pas venu à Bethléem pour qu’à travers toute l’histoire se perpétue une image de cet évènement ; Il est venu à Bethléem pour établir sa demeure au plus intime de nous-mêmes, afin que chacun de nous devienne le sanctuaire du Dieu vivant. » (M.Zundel).
La prière liturgique et la prière personnelle, la lectio divina et l’adoration eucharistique, le travail et les services, sont le creuset par lequel notre vie, jour après jour, se fortifie, se nourrit et s’unifie en Jésus seul pour devenir, dans une vie simple et ordinaire, le lieu de « l’admirable échange » entre Dieu et sa créature.
Le combat spirituel nous apprend à nous donner comme Dieu lui-même se donne: dans l’humilité et la pauvreté, dans l’amour et l’oubli de soi. » Ce ne sont pas vos biens que je cherche, c’est vous-mêmes! » (2 Cor 12,14) C’est ainsi que le Seigneur peut établir sa demeure en nous, élargir l’espace de sa tente: » qu’il grandisse et que moi je diminue« (Jn 3,30)
Sr Maria-Dolores Sanzberro
Monastère sfb- Oteiza – Espagne
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Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 22/07/2016
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La communauté, carrefour de communion
« Vivre en communauté, c’est témoigner que Jésus-Christ nous rassemble, que son Esprit nous unit, que Le Père nous appelle dans la communion trinitaire où l’humanité vivra dans la lumière et formera une seule famille, la Famille de Dieu. » (Constitutions – Art 202)
Notre Fondateur écrit dans les Règles Générales de 1851: « Ce qui doit particulièrement caractériser la vocation, non seulement des Filles de Dieu Seul, mais de toutes les Associées ou Soeurs de la Sainte-Famille, c’est un esprit de zèle et de détachement poussé jusqu’à l’héroïsme ; c’est « l’esprit de Dieu Seul ».
Vivre cet esprit est un appel à lutter contre tout ce qui s’oppose – en nous, entre nous et autour de nous – à des relations de communion. La vie fraternelle nous apprend, jour après jour, instant après instant, à découvrir dans notre propre coeur tout ce qui s’y cache d’égocentrisme, de refus, de rivalité, de discorde, de division… l’ivraie mêlée au bon grain.
» La vie en communauté demande oubli de soi, humilité, générosité. Nos relations sont empreintes de douceur, de simplicité, de paix, de joie. Ensemble, nous persévérons dans l’amour fraternel. »(Constitutions Art 195)
La communauté nous fait faire l’expérience concrète de l’unité du double commandement de l’amour et de sa force évangélisatrice « ce qui montrera… que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les unes pour les autres. » (cf. Jn 13, 35) .
Dans l’ordinaire du quotidien, dans la prière comme dans le travail, dans le silence et la solitude, nous devenons les unes pour les autres, souvent à notre insu, les auxiliaires inévitables, avant d’être les auxiliaires bénies, de l’œuvre salvatrice de Dieu vécue dans la nuit rédemptrice du combat spirituel.
Ce combat est un chemin obscur de réconciliation, avec Dieu et avec nos sœurs, un chemin d’humilité, d’enfouissement, mais aussi de paix, de simplification et de joie. Nous accomplissons ainsi, au cœur même de notre vie cachée avec le Christ en Dieu, la mission commune à tous les membres de la Famille : témoigner que la communion est possible.
Rassemblée et enracinée dans la prière, façonnée par la Parole de Dieu, la communauté nous est donnée pour vivre dans l’unité de l’AMOUR, pour le Seigneur, l’Eglise et le monde, afin que s’accomplisse la prière sacerdotale de Jésus : « Que tous soient Un ».
A la mesure que nous entrons dans la Pâque du Fils Bien-Aimé du Père, le monde nouveau se construit. Livrée à l’action de Dieu, la communauté devient une terre où se trace le chemin de Pâque, le sillon de notre communion et de notre solidarité avec tout le peuple de Dieu, que l’on sert dans l’humilité et le secret de notre Suite du Christ.
Sr Maria-Dolores Sanzberro
Monastère sfb – Oteiza – Espagne
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Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 20/07/2016