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«Hymne à la Nuit» – Jean-Philippe Rameau (1683-1764)
Extrait du DISCOURS DU PATRIARCHE OECUMÉNIQUE BARTHOLOMÉE I
Rome le 18 novembre 2008
L’invisible a jamais été plus visible que dans la beauté de l’iconographie et les merveilles de la création. Selon les mots du roi des images sacrés, saint Jean de Damas: “En tant qu’artisan du ciel et de la terre, Dieu le Verbe a été Lui-même le premier à peindre et à représenter les icônes”. Chaque coup de pinceau d’un iconographe – comme chaque mot d’une définition théologique, chaque note musicale psalmodiée, et chaque pierre taillée d’une petite chapelle ou d’une superbe cathédrale – exprime la Parole divine dans la création, qui loue Dieu en chaque être vivant et en tout ce qui est vivant.(cf. Ps 150, 6)
la Parole divine dans la création
En confirmant les images sacrées, le Septième Concile oecuménique de Nicée n’était pas intéressé à l’art religieux; c’était la continuation et la confirmation des premières définitions sur la plénitude de l’humanité de la Parole de Dieu. Les icônes sont un rappel visible de notre vocation divine; elles représentent une invitation à nous élever au-dessus de nos préoccupations futiles et des questions réductrices de ce monde. Elles nous encouragent à chercher l’extraordinaire dans le très ordinaire, à nous remplir du même émerveillement qui caractérise la stupeur divine dans Genèse: “Dieu vit tout ce qu’il avait fait : cela était très bon.” (Gn 1, 30-31).
“Dieu vit tout ce qu’il avait fait : cela était très bon.”
Le terme grec (Septante) pour “bonté” est κάλλος, qui implique – étymologiquement et symboliquement – un sens d'”appel”. Les icônes soulignent la mission fondamentale de l’Église consistant à reconnaître que toutes les personnes et toutes les choses sont créées et appelées à être “bonnes” et “belles”.
En effet, les icônes nous rappellent une autre façon de voir les choses, une autre façon de vivre les réalités, une autre façon de résoudre les conflits. Nous sommes invités à assumer ce que l’hymnologie du Dimanche de Pâques appelle “une autre façon de vivre”.
“une autre façon de vivre”.
Car nous avons eu un comportement arrogant et méprisant envers la création naturelle. Nous avons refusé de voir la Parole de Dieu dans les océans de notre planète, dans les arbres de nos continents, et dans les animaux de notre terre. Nous avons renié notre propre nature, qui nous appelle à nous baisser suffisamment pour écouter la Parole de Dieu dans la création, si nous vous voulons devenir “participants de la nature divine” (2P 1,4). Comment pouvons-nous ignorer les vastes implications de la Parole divine qui se fait chair? Pourquoi n’avons-nous pas perçu la nature créée comme l’extension du Corps du Christ?
Nous avons refusé de voir la Parole de Dieu dans les océans de notre planète, dans les arbres de nos continents, et dans les animaux de notre terre.
Les théologiens chrétiens orientaux mettent toujours en évidence les dimensions cosmiques de l’incarnation divine. La Parole incarnée est intrinsèque à la création, qui est issue de l’énoncé divin. Saint Maxime le Confesseur insiste sur la présence de la Parole de Dieu en toute chose (cf. Col 3,11); le Logos divin demeure au centre du monde, révélant mystérieusement son principe premier et son but ultime (cf. 1P 1,20). Ce mystère est décrit par saint Athanase d’Alexandrie.
Le Logos [écrit-il] n’est contenu par aucune chose mais il contient tout. Il est en toute chose tout en étant en dehors de toute chose… le premier-né du monde entier sous tous ses aspects.
Le monde entier est un prologue à l’Évangile de Jean.
Le monde entier est un prologue à l’Évangile de Jean. Et quand l’Église ne reconnaît pas les dimensions plus larges, cosmiques de la Parole de Dieu, et qu’elle limite ses préoccupations aux questions purement spirituelles, alors elle néglige sa mission consistant à implorer Dieu de transformer – en tout temps et en tout lieu, ” dans tous les lieux de son dominion” – tout le cosmos pollué. Il n’est pas étonnant que, le Dimanche de Pâques, quand la célébration pascale atteint son point culminant, les chrétiens orthodoxes chantent: Maintenant tout est rempli de lumière divine: le ciel et la terre, et toutes les choses sous la terre. Que la création tout entière se réjouisse.
Que la création tout entière se réjouisse.
Toute “écologie profonde” authentique est donc indissolublement liée à la théologie profonde.
“Même une pierre”, écrit Basile le Grand, “porte le sceau de la Parole de Dieu. Cela est vrai pour une fourmi, une abeille et un moustique, les créatures les plus petites. Car Il déploie les vastes océans et étale les immenses mers; et Il crée l’aiguillon creux de l’abeille.”
“Même une pierre porte le sceau de la Parole de Dieu” (Basile le Grand)
En nous rappelant notre condition infime dans la création vaste et merveilleuse de Dieu, il souligne seulement notre rôle central dans le plan de salut de Dieu pour le monde entier.
Il est essentiel de vivre et de témoigner de notre foi,
d’écouter la Parole de Dieu
de se préparer à accueillir le Christ
qui nous ouvre le chemin vers la plénitude,
de savoir lire les événements de notre monde,
de reconnaitre l’importance de l’ordinaire du quotidien,
d’avoir un regard de foi sur toute chose,
de discerner les signes du Royaume,
de vivre le temps de l’Avent
qui nous sensibilisera à la 3e dimension de l’anamnèse:
« nous attendons»
et à ce qui va lui donner sens :
la venue du Seigneur dans la Gloire.
Notre Roi est un Roi couronné d’épines,
bafoué, crucifié,
défiguré, mis à nu.
Moqueries et railleries lui sont adressées.
Souffrance et violence lui sont infligées.
Son trône est la Croix.
Roi filial et Roi victorieux,
Roi salvateur et Roi de majesté,
Roi éternel et Roi eschatologique,
JESUS CHRIST est le Serviteur et le Pasteur
des exclus et des pécheurs,
des mal-portants et des brebis égarées,
des vaincus et des vainqueurs,
des victimes et des bourreaux,
des meurtris de la guerre et de la violence,
des assoiffés de dignité et d’amour,
des affamés de paix et liberté.
Son chemin de Gloire passe par la crucifixion.
Il nous invite à le Suivre, à mettre nos pas dans ses pas :
“Ce chemin est un chemin d’amour, de disponibilité totale pour les autres, d’abandon entre les mains du Père, de vie dans l’Esprit.” (Mgr Jean-Luc Bouilleret – Evêque d’Amiens)
Du Service international d’information de la Sainte-Famille
Les sœurs de Vanni vous parlent…
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PRÉAMBULE
Nous nous trouvons à un moment déterminant de l’histoire de la Terre, le moment où l’humanité doit décider de son avenir. Dans un monde de plus en plus interdépendant et fragile, le futur est à la fois très inquiétant et très prometteur. Pour évoluer, nous devons reconnaître qu’au milieu d’une grande diversité de cultures et de formes de vie nous formons une seule humanité et une seule communauté de la Terre partageant une destinée commune. Nous devons unir nos efforts pour donner naissance à une société mondiale durable, fondée sur le respect de la nature, les droits universels de l’être humain, la justice économique et une culture de la paix. Dans ce but, il est impératif que nous, les peuples de la Terre, déclarions notre responsabilité les uns envers les autres, envers la communauté de la vie ainsi qu’envers les générations futures.
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La Terre, Notre Foyer
L’humanité fait partie d’un vaste univers en évolution. La Terre, notre foyer, est elle-même vivante et abrite une communauté unique d’êtres vivants. Les forces de la nature font de l’existence une aventure exigeante et incertaine, mais la Terre a fourni les conditions essentielles à l’évolution de la vie. La capacité de récupération de la communauté de la vie et le bien-être de l’humanité dépendent de la préservation d’une biosphère saine comprenant tous ses systèmes écologiques – une riche variété de plantes et d’animaux, la fertilité de la terre, la pureté de l’air et de l’eau. L’environnement de notre planète, y compris ses ressources limitées, est une préoccupation commune à tous les peuples de la terre. La protection de la vitalité, de la diversité ainsi que de la beauté de la Terre est une responsabilité sacrée.
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La Situation Globale
Les modes de production et de consommation qui prévalent causent des dommages considérables à l’environnement, l’épuisement des ressources et la disparition massive de nombreuses espèces. Les communautés locales sont affaiblies. Les bénéfices du développement ne sont pas partagés d’une manière équitable et l’écart entre les riches et les pauvres est de plus en plus grand. L’injustice, la pauvreté, l’ignorance et les conflits violents sont généralisés et causent de grandes souffrances. Une augmentation sans précédent de la population a accablé les systèmes écologiques et sociaux. Les fondements de la sécurité planétaire sont menacés. Ces tendances sont dangereuses – mais non inévitables.
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Les Défis de l’Avenir
C’est à nous de choisir : former un partenariat à l’échelle globale pour prendre soin de la Terre et de nos prochains ou bien participer à notre propre destruction ainsi qu’à celle de la diversité de la vie. Des changements fondamentaux dans nos valeurs, nos institutions et notre façon de vivre sont indispensables. Nous devons admettre qu’une fois les besoins de base satisfaits, l’évolution de l’humanité n’est pas une question d’avoir plus, mais plutôt d’être plus. Nous possédons la connaissance et la technologie suffisantes pour subvenir aux besoins de tous et pour réduire les répercussions sur l’environnement. L’émergence d’une société civile mondiale offre l’opportunité de bâtir un monde démocratique et humain. Nos enjeux environnementaux, économiques, politiques, sociaux et spirituels sont étroitement liés et ensemble nous pouvons trouver des solutions intégrées.
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La Responsabilité Universelle
Pour réaliser ces aspirations, nous devons choisir d’intégrer dans notre vie le principe de la responsabilité universelle, nous identifiant autant à la communauté de la Terre qu’à nos communautés locales. Nous sommes à la fois citoyens de différentes nations et d’un seul monde où le local et le mondial sont interdépendants. Nous partageons tous la responsabilité de garantir le bien-être présent et futur de la grande famille humaine et de toutes les autres formes de vie. L’esprit de solidarité et de fraternité à l’égard de toute forme de vie est renforcé par le respect du mystère de la création, par la reconnaissance du don de la vie et par l’humilité devant la place que nous occupons en tant qu’êtres humains dans l’univers.
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Nous reconnaissons la nécessité urgente d’une vision commune des valeurs fondamentales qui fournira la base de principes éthiques pour la communauté mondiale émergente. Par conséquent, dans un esprit de solidarité, nous affirmons les principes interdépendants suivants, qui visent un mode de vie durable comme norme universelle et selon lesquels seront guidés et évalués les comportements des personnes, des organisations, des entreprises commerciales, des gouvernements et des institutions transnationales.
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PRINCIPES
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I. RESPECT ET PROTECTION DE LA COMMUNAUTÉ DE LA VIE
1 – Respecter la Terre et toute forme de vie.
1.1 – Reconnaître le lien d’interdépendance entre tous les êtres vivants ainsi que la valeur de toute forme de vie, quelle qu’en soit son utilité pour l’être humain.
1.2 – Reconnaître la dignité propre à chaque personne et le potentiel intellectuel, artistique, éthique et spirituel de tout être humain.
2 – Prendre soin de la communauté de la vie avec compréhension, compassion et amour.
2.1 – Accepter que le droit de posséder, de diriger et d’utiliser les ressources naturelles implique le devoir d’empêcher les dommages environnementaux et de protéger les droits de l’être humain.
2.2 – Affirmer que l’accroissement de la liberté, de la connaissance et du pouvoir implique la responsabilité de promouvoir le bien commun.
3. Bâtir des sociétés démocratiques, justes, participatives, durables et pacifiques.
3.1 -S’assurer que les communautés, à tous les niveaux, garantissent les droits de l’homme et les libertés fondamentales et donnent à chacun la possibilité de développer pleinement son potentiel.
3.2 – Promouvoir la justice sociale et économique, en donnant à chacun les moyens d’assurer sa subsistance d’une manière à la fois sûre, utile et écologiquement durable.
4. Préserver la richesse et la beauté de la Terre pour les générations présentes et futures.
4.1 – Reconnaître que la liberté d’action de chaque génération est déterminée par les besoins des générations futures.
4.2 – Transmettre aux générations futures les valeurs, traditions et institutions qui encouragent la prospérité à long terme des communautés humaines et écologiques de la Terre.
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Pour réaliser les quatre engagements généraux précédents,
il est nécessaire d’adopter les principes suivants:
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II. INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE
5. Protéger et rétablir l’intégrité des systèmes écologiques de la Terre, en particulier la diversité biologique et les processus naturels qui assurent le maintien de la vie.
5.1 – Adopter, à tous les niveaux, une planification et une réglementation en matière de développement durable qui intègrent à tout projet de développement la conservation et la restauration de l’environnement.
5.2 – Créer et sauvegarder des réserves naturelles et biologiques viables, incluant des territoires sauvages et des zones marines, pour protéger le système de soutien de la vie sur la Terre, maintenir la biodiversité et conserver notre héritage naturel.
5.3 – Promouvoir la régénération des espèces et des écosystèmes en voie d’extinction.
5.4 – Restreindre et éliminer les organismes génétiquement modifiés ou exogènes nuisibles aux espèces indigènes et à l’environnement et empêcher l’introduction de ces organismes nuisibles.
5.5 – Gérer l’utilisation des ressources renouvelables telles que l’eau, la terre, les produits forestiers et la vie marine en utilisant des procédés qui respectent les cycles de régénération et qui protègent la santé des écosystèmes.
5.6 – Gérer l’extraction et l’utilisation des ressources non renouvelables telles que les minéraux et les combustibles fossiles en utilisant des procédés qui minimisent l’épuisement et qui ne causent pas de dommages importants à l’environnement.
6. Empêcher tout dommage causé à l’environnement comme meilleure méthode pour le préserver et appliquer le principe de précaution là où les connaissances sont insuffisantes.
6.1 – Prendre les mesures en vue d’éviter tout dommage grave ou irréversible à l’environnement, même si les informations scientifiques sont incomplètes ou non concluantes.
6.2 – Faire peser la charge de la preuve sur ceux qui soutiennent qu’une activité proposée ne causera pas de dommages significatifs, et obliger la partie responsable à assumer entièrement les dommages causés à l’environnement.
6.3 – S’assurer que la prise de décision tient compte des conséquences cumulatives, à long terme, indirectes, internationales et mondiales des activités humaines.
6.4 – Empêcher la pollution de tout élément de l’environnement et ne permettre aucune accumulation de substances radioactives et toxiques ou de toutes autres substances nocives.
6.5 – Éviter les activités militaires qui nuisent à l’environnement.
7. Adopter des modes de production, de consommation et de reproduction qui préservent les capacités régénératrices de la Terre, les droits de l’homme et le bien-être commun.
7.1 – Réduire, réutiliser et recycler les matériaux utilisés dans les systèmes de production et de consommation, et s’assurer que les déchets résiduels peuvent être assimilés par les systèmes écologiques.
7.2 – Agir avec modération et efficacité en utilisant les sources d’énergie et recourir de plus en plus aux sources d’énergie renouvelables telles que l’énergie solaire et éolienne.
7.3 – Promouvoir le développement, l’adoption et le transfert équitable de technologies sans danger pour l’environnement.
7.4 – Intégrer tous les coûts environnementaux et sociaux des biens et services et offrir aux consommateurs la possibilité d’identifier les produits qui répondent aux normes sociales et économiques les plus élevées.
7.5 – Assurer l’accès universel aux soins de santé qui favorisent une reproduction saine et responsable.
7.6 – Adopter des modes de vie qui mettent l’accent sur la qualité de vie et la suffisance matérielle dans un monde aux ressources limitées.
8. Faire progresser l’étude de l’écologie durable et promouvoir l’échange libre et l’application élargie des connaissances acquises.
8.1 – Soutenir la coopération scientifique et technique internationale sur le développement durable, en portant une attention particulière aux besoins des pays en voie de développement.
8.2 – Reconnaître et préserver les connaissances traditionnelles et la sagesse de chaque culture qui contribuent à la protection de l’environnement et au bien-être de l’être humain.
8.3 – S’assurer que toute information d’une importance vitale pour la santé humaine et la protection de l’environnement, y compris l’information génétique, est accessible au public.
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III. JUSTICE SOCIALE ET ÉCONOMIQUE
9. Éradiquer la pauvreté en tant qu’impératif éthique, social et environnemental.
9.1 – Garantir l’accès à l’eau potable, à l’air pur, à l’approvisionnement de nourriture, à des terres non contaminées, à un abri et à des installations sanitaires hygiéniques en attribuant les ressources nationales et internationales nécessaires.
9.2 – Habiliter chaque personne avec l’éducation et les moyens d’avoir accès aux ressources nécessaires à sa subsistance et offrir la sécurité sociale et des mesures de protection à toute personne qui ne peut subvenir à ses propres besoins.
9.3 – Reconnaître les ignorés, protéger les plus faibles, aider ceux qui souffrent et leur donner la possibilité de développer leurs capacités et de lutter pour atteindre leurs aspirations.
10. S’assurer que les activités et les institutions économiques à tous les niveaux favorisent le développement humain de manière juste et durable.
10.1 – Promouvoir la répartition équitable des richesses à l’intérieur de chaque pays et entre les pays.
10.2 – Améliorer les ressources intellectuelles, financières, techniques et sociales des pays en voie de développement et les soulager de leur importante dette internationale.
10.3 – S’assurer que toutes les industries favorisent l’utilisation durable des ressources, la protection de l’environnement et des normes de travail progressives.
10.4 – Exiger que les entreprises multinationales et les institutions financières internationales fassent preuve de transparence dans l’intérêt public et les tenir responsables des conséquences de leurs activités.
11. Affirmer l’égalité et l’équité des sexes comme condition préalable au développement durable et assurer l’accès universel à l’éducation, aux soins de santé et aux possibilités économiques.
11.1 – Garantir les droits humains des femmes et des jeunes filles et cesser toute violence à leur endroit.
11.2 – Encourager la participation active des femmes dans les différents aspects des domaines économique, politique, civil, social et culturel en tant que partenaires égales et à part entière, décideuses, dirigeantes et bénéficiaires.
11.3 – Renforcer la cellule familiale et assurer à chacun de ses membres la sécurité, l’affection et les soins appropriés.
12. Défendre le droit de tous les êtres humains, sans discrimination, à un environnement naturel et social favorisant la dignité humaine, la santé physique et le bien-être spirituel, en portant une attention particulière aux droits des peuples indigènes et des minorités.
12.1 – Éliminer toute forme de discrimination, notamment la discrimination basée sur la race, couleur, sexe, orientation sexuelle, religion, langue et les origines nationales, ethniques ou sociales.
12.2 – Affirmer le droit des peuples indigènes à leur spiritualité, leurs connaissances, leurs terres et leurs ressources, ainsi qu’à leurs propres moyens d’existence traditionnels et durables.
12.3 – Honorer et soutenir les jeunes de nos communautés en leur permettant de remplir leur rôle essentiel à la création de sociétés durables.
12.4 – Protéger et restaurer les lieux d’une grande importance du point de vue culturel et spirituel.
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IV. DÉMOCRATIE, NON-VIOLENCE ET PAIX
13. Renforcer les institutions démocratiques à tous les niveaux et promouvoir la transparence et l’imputabilité dans la façon de gouverner, la participation de tous dans la prise de décision, et l’accès à la justice.
13.1 – Assurer à toute personne le droit de recevoir des informations claires et récentes sur les questions environnementales et sur tous les plans et activités de développement qui l’intéressent ou qui sont susceptibles de l’affecter.
13.2 – Soutenir la société civile locale, régionale et mondiale et promouvoir la participation significative de toutes les personnes et organisations intéressées dans la prise de décision.
13.3 – Protéger le droit à la liberté d’opinion, d’expression, de réunion pacifique, d’association et à la dissidence.
13.4 – Établir l’accès effectif et efficace à des procédures judiciaires administratives et indépendantes, incluant les compensations et les réparations pour des dommages infligés à l’environnement ainsi que la menace de tels dommages.
13.5 – Éliminer la corruption de toutes les institutions publiques et privées.
13.6 – Renforcer les communautés locales en leur donnant les moyens nécessaires pour sauvegarder leur environnement, et confier les responsabilités environnementales aux niveaux de gouvernements les plus aptes à les assumer efficacement.
14. Intégrer au système d’éducation et à la formation continue les connaissances, les valeurs et les compétences nécessaires à un mode de vie durable.
14.1 – Assurer à tous, particulièrement aux enfants et aux jeunes, l’accès à l’éducation leur donnant les moyens de contribuer activement au développement durable.
14.2 – Favoriser la contribution des arts, des sciences humaines ainsi que les sciences, à l’éducation en matière de développement durable.
14.3 – Augmenter le rôle des médias de masse dans la sensibilisation aux enjeux écologiques et sociaux.
14.4 – Reconnaître l’importance de l’éducation morale et spirituelle pour une existence durable.
15. Traiter tous les êtres vivants avec respect et considération.
15.1 – Empêcher la cruauté envers les animaux domestiques et d’élevage, et atténuer leurs souffrances.
15.2 – Protéger les animaux sauvages des techniques de chasse, de trappe et de pêche qui causent des souffrances extrêmes, prolongées ou inutiles.
15.3 – Éviter ou éliminer dans la mesure du possible la capture ou la destruction d’espèces non ciblées.
16. Promouvoir une culture de tolérance, de non-violence et de paix.
16.1 – Encourager et soutenir la compréhension, la solidarité et la coopération mutuelles entre tous les peuples et tous les pays ainsi qu’à l’intérieur de chaque pays.
16.2 – Mettre en place des stratégies complètes pour prévenir les conflits violents et utiliser des méthodes de résolution de problèmes fondées sur la collaboration pour gérer et résoudre les conflits environnementaux et tout autre désaccord.
16.3 – Démilitariser les systèmes de sécurité nationale, les amener à une position défensive non provocatrice et convertir les ressources militaires à des projets pacifiques, notamment la restauration écologique.
16.4 – Éliminer les armes nucléaires, biologiques et toxiques, ainsi que toutes autres armes de destruction massive.
16.5 – S’assurer que l’espace orbital extra-atmosphérique, est utilisé dans le respect de la paix et de la protection de l’environnement.
16.6 – Reconnaître que la paix est l’entité crée à partir de relations équilibrées avec soi-même, avec les autres, avec d’autres cultures et d’autres formes de vie, avec la Terre et l’ensemble de l’univers dont nous faisons tous partie.
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LA VOIE DE L’AVENIR
Comme jamais auparavant dans l’histoire, notre destin commun nous invite à chercher un nouveau commencement. Un tel renouvellement est la promesse des principes de la Charte de la Terre. La tenue de cette promesse repose sur notre engagement à adopter et promouvoir les valeurs et objectifs de la Charte.
Cet engagement nécessite un changement dans nos cœurs et dans nos esprits. Il nécessite également un sens nouveau d’interdépendance mondiale et de responsabilité universelle. Nous devons développer et mettre en pratique de façon imaginative la vision d’un mode de vie durable sur le plan local, national, régional, et international. Notre diversité culturelle est un héritage précieux et les diverses communautés trouveront leur propre façon de réaliser cette vision. Nous devons approfondir et élargir le dialogue mondial à l’origine de la Charte de la Terre, car nous avons beaucoup à apprendre de la quête commune et perpétuelle de la vérité et de la sagesse.
Dans la vie, il existe souvent des tensions entre les valeurs les plus importantes. Cela peut impliquer des choix difficiles. Néanmoins, nous devons trouver des manières d’harmoniser la diversité avec l’unité, l’exercice de la liberté avec le bien commun, les objectifs à court terme avec les buts à long terme. Chaque personne, famille, organisation et communauté a un rôle primordial à jouer. Les arts, les sciences, les religions, les institutions d’enseignement, les médias, le monde des affaires, les organisations non gouvernementales et les gouvernements sont appelés à faire preuve d’initiative créatrice. Le partenariat entre le gouvernement, la société civile et les entreprises est essentiel à une bonne gouvernance.
Pour bâtir une communauté universelle durable, les nations du monde doivent renouveler leur engagement envers les Nations Unies, honorer leurs obligations dans le cadre des accords internationaux existants et soutenir l’application des principes de la Charte de la Terre par moyen d’un instrument ayant force de loi à l’échelle internationale sur les questions d’environnement et de développement.
Faisons en sorte que notre époque soit reconnue dans l’histoire comme étant l’éveil d’une nouvelle forme d’hommage à la vie, la ferme résolution d’atteindre la durabilité, l’accélération de la lutte pour la justice et la paix et l’heureuse célébration de la vie.
Transformer notre cosmos intérieur pour sauver la Terre
par ANNICK DE SOUZENELLE