Archives December 2010
De l’amour de Notre Seigneur Jésus-Christ – Dom Guéranger
« Est-il possible, en lisant et méditant les saints Evangiles, de n’être pas séduit par le charme divin que répandent les paroles et les actions de Notre Seigneur ? Si nous le considérons enfant, quoi de plus attrayant que lui dans sa crèche ou dans les bras de sa très pure mère ?
Si nous le suivons dans sa vie d’homme, quoi de plus pénétrant que sa bonté, sa compassion pour les misères de l’humanité, sa patience, sa condescendance et cette douceur qui tempère si délicieusement la gravité de sa personne, qu’elle attire autour de lui jusqu’aux petits-enfants ?
Quoi de plus enchanteur que son enseignement où l’autorité d’un Dieu se cache sous le langage le plus simple, où les vérités les plus fortes et les plus sublimes arrivent au cœur des auditeurs en éclairant leurs esprits des plus vives lumières ?
Quoi de plus touchant que sa prédilection pour les pécheurs, malades infortunés dont il est le médecin compatissant, brebis égarées dont il s’est fait le pasteur infatigable ?
Quoi de plus émouvant enfin que cette sérénité avec laquelle il s’avance vers cette mort qu’il est venu chercher, sans jamais protester contre l’ingratitude de ses ennemis.
Ô Joie! Ô Paix!
Ô bonté du Père!
Tu as brillé sur le monde, ô Christ,
nous t’adorons et nous bénissons!
Extrait de l’Exhortation apostolique post-synodale VERBUM DOMINI DU PAPE BENOÎT XVI
En suivant le récit des Évangiles, nous relevons que l’humanité même de Jésus apparaît dans toute son originalité dans sa référence à la Parole de Dieu. En effet, il réalise heure par heure, dans son humanité parfaite, la volonté du Père. Jésus écoute sa voix et il lui obéit de tout son cœur. Il connaît le Père et il observe sa Parole (cf. Jn 8, 55). Il nous raconte les choses du Père (cf. Jn 12, 50). «Je leur ai donné les paroles que tu m’as données» (Jn 17, 8).
Jésus montre donc qu’il est le Logos divin qui se donne à nous, mais aussi le nouvel Adam, l’homme vrai, celui qui accomplit à chaque instant non sa propre volonté mais celle du Père. Il «grandissait en sagesse, en taille et en grâce sous le regard de Dieu et des hommes» (Lc 2, 52). De manière parfaite, il écoute, il réalise en lui-même et il nous communique la Parole divine (cf. Lc 5, 1).
Dans le Fils, Logos fait chair (cf. Jn 1, 14), venu accomplir la volonté de Celui qui l’a envoyé (cf. Jn 4, 34), Dieu, source de la Révélation, se manifeste en tant que Père et porte à sa pleine réalisation la divinisation de l’homme, déjà assurée auparavant par les paroles des prophètes et par les merveilles qu’il a réalisées dans la création et dans l’histoire de son Peuple et de tous les hommes. Le sommet de la Révélation de Dieu le Père est offert par le Fils à travers le don du Paraclet (cf. Jn 14, 16), Esprit du Père et de son Fils, qui nous «guide vers la vérité tout entière» (cf. Jn 16, 13).
Ce que nous célébrons
par Sr Mary Slaven – Communauté apostolique de la Solitude
Cette année la fête de la Sainte Famille nous arrive un peu trop vite après Noël et nous risquons de la laisser passer sans y penser. Mais dans cette maison de la Solitude le risque est moindre car comme membres de l’Association de la Sainte Famille fondée par le Vénérable Pierre Bienvenu NOAILLES nous célébrons notre fête patronale en communion avec tous les autres membres de la Sainte-Famille à travers le monde.
Pour la plupart d’entre nous la fête de la Sainte Famille est une parmi les autres fêtes que nous associons avec cette saison. Nous pensons à la famille de Jésus, Marie et Joseph et à tout ce qu’ils ont vécu de drames durant leurs premières années de vie ensemble avant de s’installer à Nazareth.
Le Père Noailles nous encourage à aller souvent en esprit dans la maison de Nazareth pour y contempler la vie de cette famille, une parmi tant d’autres et en même temps unique dans l’histoire du monde.
En contemplant cette famille le Père Noailles y a découvert une richesse spirituelle qu’il nous partage dans ses écrits. Nous en trouvons un résumé dans le premier chapitre de nos Constitutions que j’aimerais commenter brièvement avec vous ce matin.
Pendant ses études dans le séminaire de Saint Sulpice à Paris, le jeune Pierre Bienvenu, dont la jeunesse avait été marquée par les bouleversements de la révolution, était saisi par Dieu. Plein d’ardeur pour l’annonce de l’Evangile, guidé par Marie, attentif aux besoins de ses contemporains, il conçoit le projet d’une société nouvelle et il fonde l’Association de la Sainte-Famille en 1820.
Cette Association a pour but d’étendre et fortifier la foi en tous milieux. Et de quelle foi s’agit-il ? Celle du rêve de Dieu de faire de l’humanité entière sa famille en Jésus.
Le Père Noailles s’est laissé inspiré par deux sources évangéliques : celle de la Sainte Famille de Jesus, Marie et Joseph qui n’aimaient ne voulaient, ne cherchaient que Dieu seul et celle des premières communautés chrétiennes qui, habitées par ce même amour pour Dieu seul, allaient dans le monde entier annoncer la bonne nouvelle que tous et toutes nous sommes appelés à devenir en Jésus la famille de Dieu.
Nous sommes loin de la Sainte Famille de Bethléem, mais nous sommes en plein dans le grand mystère de la Sainte Famille « icône vivante de la Trinité » et « germe de l’Eglise ».
Remercions le Seigneur qui nous invite à entrer dans un tel mystère, et, avec Jésus, Marie et Joseph apprenons à ne plus vivre pour nous-mêmes mais pour Dieu seul afin de rassembler dans une seule famille tous ses enfants disperses.
Bonne fête, chers frères et sœurs de la Sainte Famille.
La famille est la réalisation première, fondamentale, de l’être humain. Communion première de personnes, cellule vitale et primordiale de la société, « patrimoine le plus sacré de l’humanité» (Jean-Paul II).
Dieu qui est amour/relation/famille se fait chair dans cette « réalité humaine». C’est Dieu lui-même qui est présent dans cette famille, la transformant peu à peu en un espace sacré, un espace de culte.
« La Sainte Famille est la première de tant d’autres familles saintes»
(Jean-Paul II).
La Sainte Famille est la “douce image d’un Dieu en trois personnes“. Elle n’est en rien éclatante ou envahissante. Elle s’offre à Dieu et au monde sans bruit, semblable au levain dans la pâte ou au murmure d’une source. Elle est une douce lumière, une présence pacifiante, un appel humble et discret au coeur de notre humanité.
“L’Amour, reflet de l’amour trinitaire qui doit caractériser les disciples de Jésus ne sera jamais vécu plus parfaitement que par cette douce image de la Trinité; chaque personne n’existe que pour l’autre et par l’autre, dans un service total. L’amour divin crée et assume les affections familiale les plus profondes dans un “admirable échange” et leur donne des dimensions infinies” (Sr M.Paule Chauvin – 1980)
“Prends l’enfant et sa mère” dit par deux fois à Joseph l’Ange du Seigneur. L’enfant est nommé avant la mère et la mère n’est jamais séparée de l’enfant.
D’autre part, cette grande fête de Noël dont, à juste titre, nous faisons une fête de douce intimité familiale, de joie, de chaleur humaine, il ne faut point nous dissimuler qu’elle contient en germe le Vendredi saint : la venue en la chair pécheresse des hommes du Seul-Sans-Péché provoque le massacre des saints Innocents. (Père André Borrely)
“Prenant dans ses bras l’Enfant Jésus, Sainte Marie gagna l’Egypte. Elle portait Celui qui tient en ses mains tout l’univers. Cela aussi fut prophétisé, car Isaïe avait dit: “Voici le Seigneur, porté sur une nuée légère, entre en Egypte” (Is 1ç,1). Par la nuée, le prophète désigne la Vierge sainte… Elle porta et enfanta la rosée du ciel, comblant de joie le monde entier qui se mourait de soif”. (Denys d’Alexandrie)
St Léon le Grand écrit: “les fils de l’Eglise ont été engendrés avec le Christ lors de sa naissance”
Dieu, Un et trois, Source de vie, a tant aimé le monde qu’Il a envoyé son Fils unique afin de partager sa propre vie d’amour et de communion: “le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous” (Jn 1,14) et ” à tous ceux qui l’ont accueilli, Il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu” (Jn 1,12).
Dieu est venu parmi nous
et nous voilà divinisés.
Le Fils Unique est là
et nous voilà devenus
ses frères et ses soeurs.
« Aujourd’hui nous est né un sauveur : le Christ, le Seigneur ! »
la chance de Bethléem.
Formidable signe que nous donne ce petit enfant !
Annonce surprenante, clamée par de simples bergers illettrés !
Annonce bouleversante par la preuve de sa réalité.
Saisissante par sa véracité, qui ébranle les cœurs, même les plus durs.
Comment ne pas se laisser retourner par un tel événement, aussi décisif ?
En venant nous rejoindre sur terre, Jésus vient nous offrir la vraie Vie, celle qui ne meurt jamais.
Jésus est venu sur terre, affublé de cadeaux qu’il met entre nos mains :
Il nous offre la réconciliation et le pardon antidote de la mort et vainqueur de tous les démons.
Pardon, sur lequel se joue tous les instants de nos vies, au travers de multiples situations, de nombreux imprévus.
Pardon, facteur d’enthousiasme et de joie qui permet de recommencer et d’avancer.
Enfin Jésus, qui n’en a jamais fini avec les hommes, nous offre ce qu’il a de plus cher : son Amour et nous demande de nous aimer. Oserons-nous cet unique rendez-vous ? Noël c’est l’Emmanuel : « Dieu avec nous », Joie indicible qui va changer nos vies ! Mais comment réchauffer le cœur de ceux ou celles que nous rencontrons ?
Marie, humble servante du Seigneur, en nous donnant son fils, nous laisse entrevoir ce qu’est le ciel. Elle est notre médiatrice. Par son incarnation et à travers sa mère, Jésus nous entrouvre la porte du ciel.
Joie dans les cœurs ! Paix sur la terre ! Un enfant nous est né ! Pas tout à fait comme les autres nourrissons.Réjouissons-nous. Célébrons dans la joie l’anniversaire de la Vie.
Un enfant nous rassemble cette Nuit,
prenons le temps de le regarder et de le contempler avec Amour.
(Geneviève Simmonet)
Un Enfant nous né, un Fils nous est donné!
Que la lumière de Bethléem illumine nos familles, nos proches, nos amis!
A tous, un joyeux Noël de Paix et de Joie!