Archives February 2023
“Aimons-nous les uns les autres et nous seronS=s aimés de Dieu; soyons patients les uns avec les autres et il se montrera patient avec nos péchés. Ne rendons pas le mal pour le mal et nous ne recevrons pas ce que nous méritons pour nos péchés. Car nous obtenons le pardon de nos péchés en pardonnant à nos frères et la miséricorde de Dieu est cachée dans la miséricorde envers le prochain. C’est pourquoi le Seigneur dit: « Pardonnez et il vous sera pardonné. » Et : « Si vous remettez aux hommes I urs offenses, votre Père céleste vous remettra aussi vos offenses. »Et encore: « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. »Et : « C’est la mesure avec laquelle vous mesurez qui servira à vous mesurer. »Tu le vois, le Seigneur nous a donné le moyen de nous sauver et il nous a donné le pouvoir céleste de devenir fils de Dieu.
St Maxime le Confesseur, abbé
M.Zundel
Ton visage ma lumière p :358 – Ed MamE
Répondre au mal par le bien
La parole de Jésus en Matthieu reprend donc ces fondamentaux de la loi du Talion. Le principe de non-violence vient affirmer ce refus d’entrer dans une logique de vengeance. Cette dernière ne correspond pas à l’ordre du Royaume des cieux. Au contraire, Jésus invite à répondre à la violence par un acte pacifiant et bien plus signifiant, voire des plus subversifs à l’ordre mondain.
Ainsi le refus absolu de la vengeance s’exprime de manière imagée par cette demande de tendre l’autre joue après une gifle injurieuse. C’est-à-dire à répondre au mal par le bien, à donner ce qu’il y a de plus précieux comme son propre manteau. Il ne s’agit pas de ne rien faire ou de laisser faire, mais d’agir pour exprimer, face au mal, le bien, cette bonté qui vient de Dieu.
Bien plus, ici l’évocation de la gifle, du manteau puis du procès nous renvoie à la Passion même de Jésus qui manifestera au monde la force bienfaitrice de Dieu contre le Mal et la haine. La dernière évocation de la Loi par Jésus poursuit cette idée : à l’amour du prochain et à la haine de l’ennemi se substituent l’amour des ennemis.
Le sens théologal de la Loi
Jésus vient révéler le sens profond de la Loi qu’il donnera pleinement à voir lors de sa Passion. L’agir du croyant est ainsi à l’image de l’agir de Dieu qui persiste à faire lever son soleil sur les bons – et même oh horreur ! – sur les méchants, comme le disciple brille aux yeux du monde, telle une lampe, telle la saveur d’un sel (Mt 5,13-14). Ramener l’humanité au bien, au bon… à Dieu, tel est le sens théologal de la Loi, loin du désir d’une justice vengeresse.
Pour Jésus, la visée de la Loi consiste à faire naître les disciples en vrais « fils » du Père, d’entrer avec le Seigneur dans une relation filiale et avec le monde dans une relation fraternelle sans mesure.
Dans ce chapitre de l’évangile de Matthieu (Mt 5), la Parole de Jésus fait entendre bien plus qu’une interprétation de la Loi de Moïse. Jésus se présente comme celui qui lui donne sens et lui donnera sens par sa vie donnée à la croix en y révélant ainsi le vrai visage du Père, “Notre Père”. C’est ce Père parfait en amour que nous donne à voir la parole de Jésus.
François Bessonnet, prêtre et bibliste
@au large biblique
Jésus, Marie et Joseph ” cette jeune famille, menaient une vie très simple à Nazareth, accomplissant avec amour les petites choses du quotidien. Leur existence ordinaire était cachée en Dieu. Les gens du village ne pouvaient se douter que cet enfant était le Messie attendu, le Fils de Dieu. Ses parents accueillaient ce mystère dans la foi, sans tout comprendre, coopérant d’une manière unique au grand mystère de la Rédemption.” (Jacques Gauthier)
Les petites choses constituent la trame de la plupart des vies; et une action si petite qu’elle soit, et même une simple pensée peuvent exercer leur influence sur le tout. Celui qui veut donner sa vie à Dieu doit donc s’appliquer à lui donner les petites choses de sa vie.
« Il en est de la dévotion comme d’une voûte, dit. Bossuet : tant que les pierres s’appuient l’une l’antre, elle résiste à toutes sortes d’efforts, et ne peut jamais être abattue que par pièces : de même la dévotion, qui consiste dans un certain accord de tous les sentiments de l’Ame, est trop forte quand toutes les imparties se prêtent un mutuel secours : elle ne peut se perdre par autre moyen que par le relâchement.
La fidélité dans les petites choses prépare à la fidélité dans les grandes. Parce que vous avez été fidèle en de petites choses, je vous établirai sur de grandes, dit le maître au serviteur fidèle.: “ Ce qui est petit est petit, mais être fidèle en ce qui est petit, c’est une grande chose.”
C’est pourquoi un Père de l’Eglise dit: ” Bien des choses qui paraissent petites aux yeux des hommes, aux yeux de Dieu ne sont pas petites, mais nécessaires.”
“ Celui qui est fidèle dans les petites choses , sera fidèle dans les grandes, et celui qui est injuste dans les petites choses sera injuste dans les grandes.”
La colère, dit S. Basile, est une folie momentanée. Que de ruines .elle a causées ! Que de blessures, et aussi que de regrets elle a amenés!
« Souvent, dit S. Jean Chrysostome, toute une vie ne suffit pas pour réparer un mot qui a été prononcé dans la colère; un mot prononcé dans un moment d’emportement suffit pour briser une carrière. »
« Dans les chocs où ils heurtent autrui, les violents se brisent eux-mêmes plus souvent qu’ils ne brisent leurs adversaires. »
La colère, loin d’être une preuve de force, vient habituellement de la faiblesse. « La colère des esprits faibles, dit Plutarque, est en raison de leur faiblesse… Si l’on a dit que cette passion était le nerf de l’âme, elle mérite plus habituellement le nom de convulsion. »
Nous rions des colères des enfants, presque toujours produites par des causes mesquines, et qui se traduisent en des agitations terribles : la plupart des colères des hommes sont aussi ridicules. Cette folie enlève à l’homme toute dignité. La vue d’un accès de colère en autrui nous attriste.
« Que ce qui vous déplaît dans les autres vous déplaise en vous-même. » « Plus d’une fois, dit Sénèquc, on s’est bien trouvé dans la colère de se regarder dans un miroir. »
Cette colère sourde, que l’on appelle la rancune, si elle agite moins, cause des tourments aussi cruels. « Combien souffre, dit S. Jean Chrysostome, cet homme qui médite sans cesse sur les moyens de se venger do son ennemi ! Vous pensez au mal que vous voulez causer, et vous commencez par vous nuire à vous-même.. »