Simone, il y a 70 ans, tu as choisi de répondre à l’appel du Seigneur qui se renouvelle tous les matins. Et tous les matins tu réponds: me voici ! Parole reçue, parole donnée !
Célébrer avec toi ton jubilé de platine de vie consacrée, c’est rendre grâce, s’émerveiller, espérer, croire, témoigner que notre bonheur est en Dieu seul : « Heureux ceux qui mettent leur confiance en Dieu : c’est un bienfaiteur qui ne manque jamais (Lettre du Bon Père à Virginie Machet 22 décembre 1831. Un parcours de 70 années, jalonné d’appels, de surprises… aujourd’hui encore, Dieu n’a pas fini de t’étonner, de nous étonner !
Au cours de tes 70 ans de vie consacrée, tu as fait tienne cette attitude fondamentale du jeune séminariste Noailles : « Quelque lieu où l’on me mette, quelque charge que l’on me donne, il faut que je regarde en tout la volonté de Dieu et que je m’y conforme avec une sainte ardeur » (Séminaire d’Issy, 1819)
Le temps est venu pour toi de vivre un nouveau « lâcher prise », une nouvelle alliance avec le Seigneur qui continuera de se révéler être source d’un bonheur intime, profond, insoupçonné. Le « faire » s’efface pour laisser la place à « l’être », pour rencontrer Dieu dans sa Parole, pour L’écouter dans un coeur à coeur, pour t’abandonner « entre les bras de sa grâce » et accueillir humblement son AMOUR.
Le Seigneur frappe aujourd’hui à la porte de ton cœur. Il t’appelle à faire un pas en avant sur le chemin évangélique tracé par notre vénérable Fondateur, le Père Noailles pour continuer à vivre en Eglise « la douce et réconfortante joie d’évangéliser » (Paul VI) en suivant les traces de Jésus, Marie et Joseph.
Félicitations Simone pour cette longue et belle fidélité à la suite du Christ, au service des autres, sur des chemins divers, uniques… Une immense gratitude monte aujourd’hui en nos coeurs pour tout ce que le Seigneur a réalisé en toi et par toi pour notre grande et belle Sainte-Famille. Merci pour ce que tu es parmi nous et avec nous. Nous avons fait alliance avec Lui pour une vie bonne, belle et heureuse.
“Marie se leva et s’en alla en hâte vers les montagnes de Juda. Elle entra das la maison de Zacharie et salua Elisabeth. Dés qu’Elisabeth entendit la salutation de Marie, son enfant tressailli dans son sein et elle fut remplie du l’Esprit Saint…”(Lc 1, 39- 40)
« Quand on est plein de Jésus, dit Bossuet, on l’est en même temps de charité, d’une sainte vivacité, de grands sentiments ; et l’exécution ne souffre rien de languissant. »
« La voix de la Vierge était la voix même du Dieu qui était incarné en elle, et c’est pourquoi la grâce descend jusqu’au fils d’Elisabeth et en fait un Prophète. Tout ce qu’Elisabeth dit prophétiquement à Marie lui est inspiré par son enfant, comme les paroles de Marie lui sont inspirées par le Fils de Dieu vivant en elle. »
« Elisabeth entend la première la voix de Marie, et son enfant est le premier à sentir la grâce; Elisabeth entend la voix de Marie, mais Jean sent l’avènement du Sauveur et il tressaille en présence de ce grand mystère». (St Ambroise)
Ces deux femmes racontent la grâce qui a été faite : cette grâce a pour théâtre l’âme des deux enfants, elle se répand sur les mères, et dans l’esprit qui vient des enfants les mères prophétisent. L’enfant d’Elisabeth tressaille dans son sein, et la mère est remplie de l’Esprit Saint: elle n’est remplie de l’Esprit Saint qu’après que l’enfant a tressailli. » (St Ambroise)
« De même que les Prophètes, subissaient une impression divine qui les mettait hors d’eux-mêmes, et ensuite prophétisaient, de même le Fils d’Elisabeth semble dans ce tressaillement accuser cette impression d’en haut, et ensuite il prophétise par la bouche de sa mère. » (Théophylacte)
« Sans doute le de Jésus devint tout rayonnant de gloire : mais le visage de Moïse devint aussi resplendissant dans sa prière ; et la gloire extérieure de Jésus ne s’élevait pas au-dessus de celle de Moïse…
Jésus est la vraie lumière née de la lumière infinie; il est la splendeur du Père. Ce qu’est le soleil dans les choses visibles, il l’est dans le monde spirituel…
Cependant il y avait cette différence entre Jésus et Moïse, que la gloire de Moïse lui venait du dehors. Tandis que celle du Sauveur naissait du dedans. Il était transfiguré non en recevant ce qu’il n’avait pas, mais en laissant apparaître ce qui était au-dedans. C’est pourquoi S. Matthieu dit : II fut transfiguré devant eux. » (St Jean Damascène)
« Ces vêlements ne sont-ils pas les saintes Ecritures dans lesquelles il se cache. Quand il se manifeste dans les saintes Ecritures, sous son rayonnement les saintes Ecritures se revêtent d’une splendeur éblouissante. » (St Ambroise)
« Et lorsqu’il eut jeûné pendant quarante jours et quarante nuits, il eut faim.»
« Vous reconnaissez là un nombre à signification mystique. Ce fut pendant ce nombre de jours que les eaux du déluge se répandirent sur la terre, que le Prophète Elic jeûna dans sa caverne, que Moïse jeûna avant de recevoir la Loi. » De même, avant de nous apporter la Loi nouvelle, le nouveau Moïse voulut jeûner pendant le même nombre de jours. Pendant quarante ans, les Hébreux se nourrirent au désert d’un pain descendu du ciel ; et c’est seulement après ce temps qu’ils entrèrent dans la terre promise. U convient donc de passer dans lo jeûne un nombre semblable de jours pour préparer notre entrée dans la vie. » (St Ambroise)
« Si tu es le fils de Dieu,dis à cette pierre qu’elle devienne du pain. » Jésus lui répondit : Il est écrit que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
« Ces paroles, tirées du Deutéronome (8,3), sont celles où Moïse rappelle au peuple que Dieu peut entretenir la vie de l’homme avec autre chose que du pain, la manne par exemple. » (Théophylacte)
« Il faut que l’homme, avant tout, ait confiance dans la parole de Dieu, qui conserve la même vertu qu’autrefois, quand elle nourrissait le peuple au désert, et lui faisait trouver à la manne les goûts les plus variés. » (Théophylacte)
« Si quelqu’un ne se nourrit pas de la parole de Dieu, il n’est pas vivant. » (S. Jérôme)
« Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites, qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage,afin de ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. (Mt 6:16)
« Il est évident, que ces prescriptions du Sauveur se rapportent à l’homme intérieur. » (St Augustin)
« Mais que faut-il entendre, par cette tête que l’on doit parfumer? La tête est en nous ce qu’il y a de plus élevé et ce qui doit conduire tout le reste, c’est la raison. Oindre sa tête c’est mettre en soi une joie qui ne vient pas du dehors, de la louange des hommes, mais du dedans, de la bonté intrinsèque de l’acte qu’on accomplit. Laver son visage c’est purifier son cœur de toute considération qui pourrait nous empêcher de regarder uniquement Dieu, et pourrait offenser le regard de Dieu : vous avez purifié votre visage qui est appelé à contempler Dieu; vous avez réalisé le commandement exprimé par le Prophète : lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions. » (St Augustin)
« Ce visage que nous devons laver quand nous jeûnons, c’est donc notre conscience qui, tournée uniquement vers Dieu par une intention pure, devient toute radieuse. » (St Chromace)
« Le jeûne qui est sûrement accepté de Dieu, c’est celui qui lui est offert par les mains de l’aumône, celui qui marche de pair avec l’amour du prochain, celui qui est tout imprégné de miséricorde. Donnez à un autre ce que vous vous retranchez à vous-même ; et en affligeant votre chair, refaites la chair de votre prochain.» (St Grégoire)
St Ambroise dit : ” j’ai vu le Verbe en regardant la création, le ciel, en contemplant la mer, en abaissant mes regards vers la terre, et c’est sur cette vérité que repose tout le symbolisme chrétien.
Qu’il est doux de retrouver dans le monde matériel un reflet du monde spirituel, de retrouver partout dans la nature la trace de Dieu et de son intelligence ! C’est la joie de l’enfant qui retrouve la trace de son père. il est doux aussi de pouvoir exprimer avec le langage des choses créées par Dieu, les sentiments qui se forment dans nos cœurs, nos sentiments d’adoration et de reconnaissance. Toutes choses ont été faites par lui.”
” Aimez-le donc, dit St Augustin,
car tout ce que vous aimez vient de lui.”