La fête des archanges lrappelle l’essentiel de la vocation des anges : contempler Dieu et chanter sa louange. C’est aussi la raison d’être de la création et la mission primordiale de l’Eglise. Pour sa part, la mémoire des anges gardiens le 2 octobre insiste sur un autre aspect : leur mission de présence fraternelle à nos côtés.
Dieu est le « créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible » (Symbole de Nicée Constantinople). Or, selon la Tradition, les anges sont des créatures spirituelles et non corporelles. Chaque fête des anges est d’abord l’occasion de rappeler que « Dieu a tout ensemble, dès le commencement des temps, créé de rien l’une et l‘autre créature, la spirituelle et la corporelle, c’est-à-dire les anges et le monde terrestre ; puis la créature humaine qui tient des deux, composée qu’elle est d’esprit et de corps » (profession de foi du 4ème concile du Latran, rappelée par le n° 327 du CEC – Catéchisme de l’Église catholique).
Dès l’Ancien Testament, les anges protègent et guident les patriarches. « Dieu donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins. De leurs mains ils te porteront, pour qu’à la pierre ton pied ne heurte » (Psaume 90). Cette mission continue : « Du début de l’existence au trépas, la vie humaine entourée de leur garde et de leur intercession. Chaque fidèle a à ses côtés un ange comme protecteur et pasteur pour le conduire à la vie (S. Basile) » (cf. CEC 336).
En faisant mémoire des anges gardiens, les croyants demandent à Dieu de leur assurer « le bienfait de la protection des anges et la joie de vivre en leur compagnie pour toujours ». Mais cette mémoire les encourage aussi à inventer une « présence fraternelle » concrète auprès des autres, à prendre soin d’eux.
Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle
CEF
Catégories: Méditations | 29/09/2020
La longue période de suspension des célébrations religieuses, imposée par les mesures sanitaires durant la période de la Covid 19 est selon le Frère François Cassingena- Trévedy, moine bénédictin à l’abbaye de Ligugé (Vienne) et théologien, une occasion pour les catholiques de s’interroger sur la signification et la place du mystère de l’eucharistie.
Comment le « jeûne eucharistique», vécu par les fidèles pendant plus de deux mois, peut-il nous réinterroger sur ce sacrement?
Frère François Cassingena- Trévedy : Ce que nous avons vécu, ce manque ressenti, ne nous invite pas à déserter nos églises mais bien à considérer ce qui doit être remis en question en nous-même sur le sens de l’eucharistie. II nous faut ainsi effacer de nos esprits, la tentation de percevoir la messe comme un simple distributeur de pastille eucharistique.
Nous sommes chrétiens en communauté. L’acte même de célébrer ensemble est fondamental. C’est aussi un engagement physique par notre corps – primordial dans le christianisme. Nous avons besoin de chanter, d’écouter, de voir, de sentir. Sans la célébration eucharistique, il nous manquerait l’expérience physique de la communauté, la présence réelle de celle-ci. Le chrétien existe par cette célébration, dont les rituels ne sont que des instruments provisoires. La présence n’est pas enfermée dans l’eucharistie, mais elle est la grande ressource de notre foi.
En ·quoi l’eucharistie est-elle « source et sommet» de la vie chrétienne?
Frère François Cassingena-Trévedy : Dans l’eucharistie, il y a bien sûr une dimension spirituelle, cette rencontre personnelle avec le Seigneur mais l’eucharistie est d’abord la volonté de faire corps du Christ. Nous redécouvrons peut-être qu’il s’agit d’une nourriture spirituelle par la présence du Christ ressuscité mais qui déborde et est une exigence de vie. L’eucharistie n’est ni une pastille de présence de Jésus, ni une vitamine de sacré qui crée une émotion spirituelle.
Si le manque ne porte que sur le fait d’être sevré de mon moment avec Jésus, je ne crois que pas que cela témoigne d’un rapport ajusté avec l’eucharistie. Elle est cette célébration communautaire qui conduit à l’engagement sur la foi de la parole de Dieu que nous écoutons ensemble el essayons de comprendre La célébration eucharistique est a ra TOIS un aboutissement et un point de départ. C’est une exigence de vie chrétienne. Combien de fois, nous arrive-t-il par notre incohérence de vider la présence réelle? Comment pourrais-je communier à Jésus dans l’hostie, si je ne suis pas un peu questionné par la présence du Christ dans mon frère. En ce sens, il n’est peut-être pas mauvais d’en avoir été privé pour s’interroger sur un rapport qui peut s’avérer très matérialiste.
Mais finalement, comment comprendre que le Christ nous appelle à faire ainsi mémoire de lui par l’eucharistie?
Frère François Cassingena-Trévedy: II est fondamental de s’interroger sur l’intention de Jésus, celui qui nous révèle un Père et non un Dieu philosophique. Jésus donne sa vie et nous introduit dans cette relation au Père qui est le seul nom légitime de Dieu. J’ose dire que je ne connais pas Dieu mais seulement le Père, que personne n’a jamais vu mais que le Fils a fait connaître et qui me voit dans le secret. En nous introduisant à ce Père, Jésus fait de nous tous des frères, ce qui forme une humanité complètement nouvelle, révolutionnaire. Voilà, pour moi, le sens de l’eucharistie, de ce pain que le Père nous donne. En cela, elle nécessite une conversion. De quoi ai-je besoin dans l’eucharistie? Est-ce une petite émotion spirituelle douce ou le besoin de faire corps avec mes frères et d’être en relation filiale avec ce Père que Jésus me révèle et me donne aujourd’hui mon pain, comme nous le disons dans la prière du Notre Père. L’eucharistie demeure ainsi un mystère qu’on ne peut qu’approcher.
Recueilli par Arnaud Bevilacqua
Catégories: Evénements de l'Eglise | 27/09/2020
Enfant, va aujourd’hui travailler dans la vigne. »
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« Enfant » : Il y a dans ce mot la tendresse de Dieu pour nous, il y a notre dignité aussi : nous sommes chez nous dans ce monde, nous sommes princes de sang, responsables. Et en même temps nous sommes un enfant, nous avons encore à apprendre, à grandir, à progresser.
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« va » : ce second mot montre que Dieu ne s’adresse pas à nous globalement en leur disant « allez ». Le Père s’adresse individuellement à chacun, et sa volonté, fondamentalement, c’est de nous voir capable d’évoluer.
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« va aujourd’hui » : ce aujourd’hui montre l’urgence de l’appel de Dieu, il ne dit pas un jour où tu auras deux minutes, ce ne serait pas inutile que tu te bouges un petit peu. Non, c’est maintenant qu’il faut y aller, maintenant ou jamais.
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« Enfant, va aujourd’hui travailler dans la vigne. » Ce n’est même pas « la vigne de Dieu », c’est « la vigne » tout court, notre vigne à nous, les humains et à lui, notre Dieu. La vigne, dans la Bible c’est à la fois l’humanité et c’est chacun de nous individuellement (Ésaïe 5, Job 15:33…). Dieu nous invite donc à participer à la construction de l’humain. C’est une question de joie ou de souffrance, de vie ou de mort pour nous et notre entourage. Ce n’est pas un examen : Dieu veut, naturellement, la joie, la paix, la vie pour chacun. Mais une vigne mal entretenue s’étouffe sans donner grand chose. Et puis il y a du bon raisin à récolter plutôt que de le laisser pourrir…
L’essentiel, c’est la bonne volonté devant Dieu, c’est d’avoir l’envie de devenir un petit peu source de bénédiction en ce monde, d’une certaine façon. L’essentiel, c’est cette espérance en Dieu. Pour le reste, chacun de nous fait ce qu’il peut, à son rythme…
Bien sûr, c’est choquant que notre vie ne soit pas à la hauteur de l’Évangile qui nous enthousiasme. Oui, notre idéal est comme un sommet inatteignable, c’est l’amour parfait de Dieu, c’est donc normal que nous n’y arrivions pas. Cet écart n’est donc pas culpabilisant : il ouvre une perspective, un chemin.
Cette lecture de la parabole nous propose de détourner un instant notre regard de ce que nous n’arrivons pas à faire ni à être, pour voir dans quel état d’esprit nous sommes vis-à-vis de Dieu. Le second fils nous invite de lui dire « Me voici, tel que je suis, Seigneur », en confiance. Dieu nous aide à cheminer, il nous montrera ensuite ce que nous pourrions faire dans la vigne….
Pasteur Marc Pernot
Catégories: Méditations | 27/09/2020
Lorsque le Roc (Pierre) T’a interrogé
Combien de fois il devait pardonner à son frère,
Tu n’as pas dit: «Sept fois»,
Mais «Quatre cent quatre-vingt-dix foi »!
En ce nombre ont contenues les année. de notre vie ici-bas,
les sept périodes de notre vie éphémère:
Durant tout le temps que nous sommes en ce corps
II faut pardonner au repentant.
Et. bien que je fusse le dernier
A ne pas pardonner au débiteur,
A cause de la nature maladive de mon âme,
Et à être imparfait dans le bien,
Cependant qu’en moi s’accomplisse par Toi
La parole de ton commandement, à moi imposé;
Veuille pardonner mes fautes, dettes envers Toi,
Qui sont plus nombreuses que le sable de la mer.
Que la loi des Septante fois,
Ne soit pas seulement à ma mesure, à moi pauvre.
Mais que davantage encore se renforce ta loi,
Selon ta miséricorde qui ne se compte pas.
N. SNORHAILI. Jesus. Fils unique du Père
Sources chrétiennes 20
iParis. Cerf. 1973. pages 138-139 LI ,
Catégories: Méditations | 13/09/2020
Ô qui que tu sois, qui te vois,
dans les fluctuations de ce monde,
balloté au milieu des bourrasques et des tempêtes
plutôt que marcher sur la terre ferme,
ne détourne pas les yeux de l’éclat de cet astre
si tu ne veux pas être submergé par les flots.
Si se lèvent les vents des tentations,
si tu cours aux écueils des épreuves,
regarde l’étoile, appelle Marie.[…]
Ta main dans la sienne, pas de chute;
sous sa protection, pas de crainte;
sous sa conduite, pas de fatigue;
avec son appui, tu touches au but.
Et ainsi, en toi-même, tu expérimenteras
comme est juste cette parole:
Et le nom de la Vierge était Marie.
St Bernard
Catégories: Méditations | 8/09/2020
II faut arriver ensemble chez le bon Dieu. II faut se présenter ensemble.
II ne faut pas arriver trouver le bon Dieu les uns sans les autres.
II faudra revenir tous ensemble dans la maison de notre père. II faut aussi penser un peu aux autres;
il faut travailler un peu (les uns) pour les autres. Qu’est-ce qu’il nous dirait si nous arrivions, si nous revenions les un sans les autres?
(Ch. PÉGUY. Le Mystère de la charité de Jeanne d Arc, dans Œuvre poétiques complètes, La Pléiade 60. Paris. RF, 1957, p.390)
Catégories: Méditations | 6/09/2020
1935 – 2020
Sr Miren, après plus de 60 ans de vie consacrée dans la Sainte-Famille de Bordeaux, a franchi le pont l’amenant à la rencontre de son Seigneur Bien-Aimé. Un départ qui nous a surprises, elle et nous. Le mal ayant été diagnostiqué trop tard.
Pour tout baptisé(e), croire en Jésus ressuscité ne relève pas d’un seul désir humain, mais d’une belle confiance en ceux qui l’ont vu vivant, et d’une humble fierté dans la joie et la paix de l’Esprit Saint que Jésus nous a promis et donné. Notre vie n’a pas de sens tant qu’elle n’est pas une vie donnée au Seigneur et au prochain. Jésus a ouvert la voie du service fraternel par son attention à tous ceux qui venaient à lui. Il s’est fait le serviteur de tous, par le don de sa vie.
C’est là le témoignage rendu par Sr Miren, fortifiée par l’Evangile, par son appartenance à la Famille spirituelle de P.B Noailles qu’elle avait choisie pour suivre le Christ.
Membre de la communauté contemplative de la Solitude dès 1973, Sr Miren a donné sa vie dans un service généreux de la communauté… dans la prière et le travail… Sr Miren était une personne discrète, très présente et très effacée aussi. Son sourire la rendait proche et accueillante des personnes qu’elle rencontrait.
La communauté comptait beaucoup pour elle Elle nous a aimées et pris appui sur la prière personnelle et communautaire de chacune. Elle a toujours manifesté un grand attachement à sa famille et à sa terre natale, le pays basque. Nous percevions combien elle était présente à ce qui faisait la vie de tous les siens et de tous ses proches.
Sr Miren aimait le Bon Père, la Sainte-Famille de Jésus, Marie et Joseph. Elle savait fortifier sa vie spirituelle par la Parole de Dieu, par les écrits de notre vénérable fondateur, par les lectures de la vie des Saints. Elle avait une prédilection pour Notre Dame de Lourdes. Se rendre 0 à la cité mariale était toujours pour elle une grande joie, une très grande joie.
Sr Miren était la mémoire de la communauté. Elle se rappelait des personnes, des événements, des dates… la bibliothèque n’avait point de secret pour elle. Ce qui nous rendait service lorsque nous recherchions un livre sans le trouver ! Elle faisait parlait souvent des sœurs avec qui elle avait vécu, notamment à la maison générale de Talence. Sa reconnaissance pour tout ce qu’elle avait reçu de chacune exprimait la mémoire de son cœur
« Vivre à Dieu seul et se tenir en sa présence…, tout quitté pour atteindre la paix … les paroles de cet hymne tant de fois chanté et prié par Sr Miren, exprime son choix de la vie contemplative. Vocation qui trouve aujourd’hui, son plein accomplissement dans sa Pâque éternelle.
« Tu m’as ôté mes habits de deuil pour me revêtir d’un habit de fête, afin que, de tout mon cœur, et sans me lasser, je te chante, éternel mon Dieu, je te louerai à jamais. »
Nous remercions vivement le personnel du service des soins palliatifs de Bagatelle, ainsi que la communauté de nos soeurs apostoliques qui nous ont apporté tout leur soutien afin que nous puissions accompagner notre sœur Miren jusqu’au bout de son chemin ici-bas. Notre prière de nous toutes se faisait proche dans un silence de communion selon le désir souvent exprimé par notre sœur.
Sr Miren, avec toi et tous les saints, avec toute notre communauté du ciel … nous continuerons de chanter et de louer le Seigneur.
Catégories: Infos Solitude | 1/09/2020