Le Rabbi Bounam de shiskhe enseignait : « Que l’homme ait toujours deux poches. Dans l’une, il inscrira : « je ne suis que poussière et cendres », et dans l’autre : « le mode a été créé que pour moi. ». Que nous entendions toujours en nous la résonnance des deux appels : l’appel de tous et l’appel de chacun en particulier.
« Tu n’es pas seulement le Dieu de tous,
tu es aussi le Dieu de chacun.
Le Dieu nôtre et le Dieu mien.
Marion Muller-Colard
Eclats d’Evangile
Catégories: Méditations | 30/04/2023
“Si j’étais plante, je ne voudrais ps être de ces plantes qui ont trop affaire à l’homme.
Ni avoine, ni blé, ni orge parqués sans pouvoir en sortir dans un cham en règle – et on ne laisse même pas aux blés leurs bleuts pour se distraire – ni sourtout ces légumes soumis et rangés, ces carottes alignées, ces haricots qu’on dirige à la baguette, ces salades qu’on force à pâlir en leur serrant le coeur quand il fait beau alentour et qu’elles voudraienr bien être grandes ouvertes.
J’accepterais encore d’être herbe à tisane, serpolet ou mauve, ou sauge, pourvu que ce fut dans un des ces hauts battus des vents où ne vont les cueillir que les bergers.
Mais j’aierais mieux ^tre bruyère, entiane bleur, ajonc, chardon au besoin, sur une lande abandonnée, ou mêmeun champignon pas vénéneux, amis pas non plus trop comestible, qui naît dans la mousse, un matin, au creux le plus noir du bois, qui devient rose sans qu’on le voie et meurt tout seul le lendemain sans que personne s’en mêle.”
Marie Noël
Notes intimes
Catégories: Lu ailleurs | 19/04/2023
Anna Harendt écrivait à son maître Karl Jaspers que l’essentiel de sa foi tenait à l’imprévisibilité. Et je ne vois pas meilleur bâton de marche pour nous laisser conduire jusqu’au matin de Pâques.
Marie Madeleine se rendait au tombeau pour embaumer le corps de Jésus. Elle s’arrime à son devoir de femme pour se hisser au-dessus de la torpeur. Ne frémit-elle pas, en parcourant les rues vides de Jérusae, du désir de le voir venir à elle?
Et pourant voyant la pierre du tombeau roulée sur le côté, l’imagination de Marie Madeleine galopera vers le scénario d’une profanation. Elle n’imaginera pas l’inimaginable. Elle ne réalisera pas tout de suite qu’à l’impensable de la mort s’est substitué un autre impensable….
Marie Madeleine court rejoindre les disciples pour les informer de la seule chose qu’elle puissse penser ce matin-là: “on a enlevé du tombeau le Seigeur et ous ne savons pas où on l’a mis.” Et elle dit juste, en vérité: à partir de ce jour, la grâce nous sera faite de ne jamais savoir par avance où il se trouve. Et souvent, il jettera la lumière de sa résurrection dans les endroits les plus reculés de ns vies.
Aussi dans la profondeur de refondation que suscite le récit de la résurrection, dans la timidité, l’orgueil et les raisonnements qui nous retiennent de plonger entièrement dans cet Impensable nouveau, revenons avec Marie Madeleine au jardin et laissons-nous entraîner d’un Impensable à l’Autre.
Marion Muller-Colard
Eclats d’Evangile – p 257-258
Ed Bayard
Catégories: Méditations | 9/04/2023
La Cène est à la fois réalisatoin et anticipation du Royaume des ceiux, non seulement par l’Institution de l’Eucharistie mais par la société de service mutuel que le Christ institue également.
Bible chrétienne II – commentaires p:627 – Ed A.Sigier/Desclée
Dans l’eucharistie, il y a bien sûr une dimension spirituelle, cette rencontre personnelle avec le Seigneur mais l’eucharistie est d’abord la volonté de faire corps du Christ. Nous redécouvrons peut-être qu’il s’agit d’une nourriture spirituelle par la présence du Christ ressuscité mais qui déborde et est une exigence de vie.
L’eucharistie n’est ni une pastille de présence de Jésus, ni une vitamine de sacré qui crée une émotion spirituelle. Si le manque ne porte que sur le fait d’être sevré de mon moment avec Jésus, je ne crois que pas que cela témoigne d’un rapport ajusté avec l’eucharistie. Elle est cette célébration communautaire qui conduit à l’engagement sur la foi de la parole de Dieu que nous écoutons ensemble et essayons ae comprendre.
La cérémonie eucharistique est un aboutissement et un point de départ. C’est une exigence de vie chrétienne. Combien de fois, nous arrive-t-il par notre incohérence de vider la présence réelle? Comment pourrais-je communier à Jésus dans l’hostie, si je ne suis pas un peu questionné par la présence du Christ dans mon frère….
Jésus donne sa vie et nous introduit dans cette relation au Père qui est le seul nom légitime de Dieu. J’ose dire que je ne connais pas Dieu mais seulement le Père, que personne n’a jamais vu mais que le Fils a fait connaître et qui me voit dans le secret. En nous introduisant à ce Père, Jésus fait de nous tous des frères, ce qui forme une humanité complètement nouvelle, révolutionnaire. Voilà, pour moi, le sens de l’eucharistie, de ce pain que le Père nous donne. En cela, elle nécessite une conversion. De quoi ai-je besoin dans l’eucharistie? Est-ce une petite émotion spirituelle douce ou le besoin de faire corps avec mes frères et d’être en relation filiale avec ce Père que Jésus me révèle et me donne aujourd’hui mon pain, comme nous le disons
Frère François Cassingena-Trévedy (osb)
Catégories: Méditations | 6/04/2023
Si on considère en même temps la procession d’aujourd’hui et la Passion, on voit Jésus, d’un côté sublime et glorieux, de l’autre humilié et douloureux. Car dans la procession il reçoit des honneurs royaux, et dans la Passion on le voit châtié comme un malfaiteur.
Ici, la gloire et l’honneur l’environnent ; là « il n’a ni apparence ni beauté » (Is 53,2).
Ici, il est la joie des hommes et la fierté du peuple ; là, c’est « la honte des hommes et le mépris du peuple » (Ps 21,7).
Ici, on l’acclame : « Hosanna au fils de David. Béni soit le roi d’Israël qui vient ! » Là, on hurle qu’il mérite la mort et on se moque de lui parce qu’il s’est fait roi d’Israël.
Ici, on accourt vers lui avec des palmes ; là, ils le soufflettent au visage avec leurs paumes, et on frappe sa tête à coups de roseau. Ici, on le comble d’éloges ; là, il est rassasié d’injures.
Ici, on se dispute pour joncher sa route avec le vêtement des autres ; là, on le dépouille de ses propres vêtements.
Ici, on le reçoit dans Jérusalem comme le roi juste et le Sauveur ; là, il est chassé de Jérusalem comme un criminel et un imposteur.
Ici, il est monté sur un âne, entouré d’hommages ; là, il est pendu au bois de la croix, déchiré par les fouets, transpercé de plaies et abandonné par les siens…
Sermon de Guerric d’Igny sur les Rameaux
Catégories: Méditations | 2/04/2023