Vivifiées par l’Esprit, notre intelligence, notre volonté et notre affectivité permettent à notre humanité de s’ouvrir au mystère de Dieu. En toutes choses, dans les grandes décisions comme dans les petites choses, il est nécessaire, nous dit Jean-Jacques Olier de se laisser à l’Esprit Saintpour vivredans un abandon total de nous-même à Dieu.
“Nous devons nous abandonner à l’Esprit Saint comme les cordes de la harpe s’abandonnent aux doigts de celui qui les bougent.” (P.Cantalamessa)
Sermon de saint Athanase d’Alexandrie, évêque(Lectionnaire patristique dominicain. Par Jean-René Bouchet)
Le Père est dit dans l’Écriture source et lumière : « Ils m’ont délaissé, moi la source d’eau vive », et encore, en Baruch : « D’où vient, Israël, que tu es dans le pays de tes ennemis ? Tu as abandonné la source de la sagesse », et selon Jean « notre Dieu est lumière ». Or, le Fils, en relation avec la source, est appelé « fleuve », car « le fleuve de Dieu, selon le psaume, est rempli d’eau », et en relation avec la lumière, il est appelé « resplendissement ».
Selon Paul, en effet, il est « le resplendissement de sa gloire et l’effigie de sa substance ». Le Père est donc lumière, le Fils le resplendissement, et c’est par l’Esprit que nous sommes illuminés. « Puisse Dieu vous donner, dit Paul, un Esprit de sagesse et de révélation qui vous le fasse vraiment connaître, puisse-t-il illuminer les yeux de votre cœur. »
Mais quand nous sommes illuminés, c’est le Christ qui est notre lumière, car « il était la vraie lumière qui illumine tout homme venant en ce monde ». De même, le Père étant source et le Fils fleuve, on dit que nous buvons l’Esprit : « Tous nous avons été abreuvés d’un seul Esprit », mais, abreuvés de l’Esprit, nous buvons le Christ car « ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait et ce rocher c’était le Christ ».
« Il n’est pas possible de témoigner du Christ sans la force de l’Esprit. C’est de lui que nous recevons la force de témoigner, parce que si “personne ne peut dire : Jésus-Christ est Seigneur, sinon sous l’action de l’Esprit Saint ” (1 Co 12,3), qui pourra donner sa vie pour Jésus, sinon sous l’action du même Esprit Saint. (Cyrille d’Alexandrie – Catéchèses, XVI, 21) ()
De Saint Ambroise: commentaire du psaume CXVIII, sermon XX 47-48
“Si vous voulez comprendre vous aussi vous serez les témoins du Christ. Vous êtes tentés par l’esprit d’impureté mais craignant le jugement de Jésus-Christ vous avez voulu conserver intacte la pureté de votre âme et de votre corps : vous êtes les témoins de Jésus-Christ.
Vous êtes tentés par l’esprit d’avarice qui vous porte à usurper sur les droits du faible mais vous souvenant des préceptes divins vous êtes résolus à prêter votre assistance plutôt qu’à commettre une injustice : vous êtes les témoins du Christ.
Vous êtes tentés par l’esprit de superbe mais voyant votre Sauveur pauvre et humble votre cœur est touché et vous choisissez l’humilité plutôt que l’arrogance : vous êtes les témoins du Christ, non seulement les témoins de ce qu’il a dit mais de ce qu’il a fait (…)
Combien chaque jour sont nombreux ces martyrs du Christ qui lui rendent témoignage dans le secret ! “
Vous vous rappelez la dernière question posée par les apôtres au jour de l’Ascension. Tandis que Jésus les invite à se recueillir et à attendre l’Esprit saint qu’il doit leur envoyer, la dernière question qu’ils lui posent, c’est : « Est-ce en ces temps-là que tu rétabliras le règne en faveur d’Israël ? »
Et voilà la réponse aujourd’hui, la réponse inattendue et merveilleuse : le règne de Dieu, le royaume dans lequel Jésus veut nous introduire, il ne peut se construire, il ne peut advenir qu’au-dedans de nous. Le ciel, auquel nous sommes appelés, est justement un ciel intérieur à nous-mêmes, comme nous le dit le pape saint Grégoire : « Le ciel, c’est l’âme du juste. »…
Quand Augustin dit à Dieu : « Tu étais dedans et moi j’étais dehors », il nous fait sentir toute la grandeur de ce petit mot, être dedans, c’est-à-dire être soi-même une source, être soi-même une origine, être soi-même une valeur, un trésor, être soi-même un créateur, être soi-même tout un univers.
« Le christianisme ne nous demande pas de quitter la terre pour regarder un ciel imaginaire, mais de devenir nous-même ce Ciel, de transfigurer notre vie en laissant transparaître en nous toute la lumière et toute la joie de Dieu. Il ne s’agit pas de nous détourner de la vie, mais d’y entrer, car c’est avant la mort que nous risquons d’être mort si nous refusons de faire de notre vie une création continuelle de grâce et de beauté.
Il ne s’agit donc pas d’apprendre à mourir, mais d’apprendre à vaincre la mort et de devenir une source jaillissante de vie éternelle au coeur de chacune de nos journées.
Être chrétien, c’est faire fleurir toutes les fleurs dans la certitude que l’amour aura le dernier mot !
C’est par là que nous affirmerons le règne de la grâce en étant gracieux nous même, en essayant d’écouter les autres autant qu’ils ont besoin de l’être pour qu’ils se sentent aimés et découvrent le prix de la vie, le trésor caché au fond de leur coeur qui est le Dieu vivant.
Dieu, s’il est vraiment la Vie de notre vie, il faut que ça se voie, que nous soyons pour tous l’accueil d’une amitié sans frontières. Alors, on porte Dieu et on communique sa joie en chantant puisque, comme le dit saint Augustin : «Celui qui aime chante ».
“J’entends la voix de Jésus qui vous dit: “Je ne vous appelle plus serviteurs, mais amis: demeurez dans mon amour et vous porterez beaucoup de fruit” (cf. Jn 15, 9.16).
Je vous y invite: écoutez cette voix! Le Christ ne l’a pas seulement dit il y a 2000 ans; il est vivant et vous le dit à vous, maintenant. (Benoît XVI)