Lectio Divina
…/…Ce matin, avant de partir, j’ai voulu faire un peu de lectio divina, parce qu’avec ma vie un peu gyrovague, c’est important de se demander où est le port. D’où vient-on et où va-t-on ? Quel est le véritable ancrage de notre vie ? Et je me disais finalement que l’ancrage, c’était la Parole de Dieu. Etre colporteur de la Parole de Dieu, c’est le rôle de chacun de nous. En ce moment, dans la Liturgie, nous lisons les récits des Actes des Apôtres et on nous les montre comme étant Porteurs de la Parole de Dieu, serviteurs de la Parole de Dieu. C’est comme cela que les Apôtres sont désignés au début de l’Evangile de St Luc : « Serviteurs de la Parole »…
“La Parole de Dieu a un charme et une onction que l’on ne trouve nulle autre part. Il suffira donc de la lire attentivement pour s’en pénétrer.” (P.B Noailles 1793-1861)
“ Message au peuple de Dieu du synode des Evêques
sur la Parole de Dieu “
Diaporamas réalisé par le centre de Pastorale
pour l’Amérique Latine du CELAM
Contrairement à l’affirmation courante, le christianisme n’est pas une« religion du Livre », mais de « la Parole vivante ». La Bonne Nouvelle que nous recevons, c’est Quelqu’un :après avoir parlé par la Loi et les prophètes, le Père prononce en son Fils sa Parole ultime pour le monde(Hébreux 1, 1-2). Ainsi, la Bible écrite garde la trace d’une Parole destinée à redevenir sans cesse orale. Un peucomme le lait en poudre qui aspire à retrouver sa « liquidité »…
Qu’est-ce que la lectio divina
« La lectio divina, si elle est promue de façon efficace, apportera à l’Eglise, j’en suis convaincue, un nouveau printemps spirituel. » Benoît XVI, 16.09.2005
LIRE LA PAROLE – Abbaye de Fleury
La lecture Sainte a une longue histoire : c’était déjà un procédé de la Synagogue et le chapitre VIII du livre de Néhémie nous rapporte la découverte de la Torah au retour de l’Exil et la lecture qu’en fait Esdras au peuple durant sept jours. Et comme le peuple ne comprend pas l’hébreu, on lui donne une traduction et une explication. Ainsi naissent les commentaires. Nous voyons ainsi, dans l’Évangile, que l’on pratiquait encore cela à la synagogue de Capharnaüm. La première communauté chrétienne a confirmé cette tradition juive de la lecture de la Parole dans ses assemblées, à laquelle elle a ajouté la fraction du pain, l’Eucharistie…
Zacharie et Elisabeth. Marie et Joseph. Entre ces deux couples se trouvent deux vieillards: Syméon et Anne. Que nous révèlent-ils ensemble ? Que la vieillesse et la stérilité ne sont pas un obstacle à la vie. Ce qui est essentiel, c’est la Foi.
Syméon, juste selon le cœur de Dieu, demeure dans l’alliance et conforme sa vie à la volonté de Dieu. Il attend l’heure ultime où Dieu viendra sauver son peuple. Il est certes juste et pieux. Mais il sait, par pure grâce divine, qu’il verra de son vivant, le Sauveur tant attendu par tous les enfants Israël. Sa foi est inébranlable.
Son nom, Syméon signifie « celui qui écoute ». Il a persévéré dans l’écoute durant toute sa vie pour parvenir à ce grand jour. Comme Syméon, nous croyons que Dieu exauce nos prières, qu’il est avec nous: « il n’est rien que l’on ne puisse obtenir par la prière. » (P.B Noailles).
Son nom signifie encore: « Dieu a entendu ». L’être humain écoute et Dieu entend. Nous sommes au cœur de la relation entre Dieu et son fidèle, entre Dieu et chacun(e) de nous.
“Syméon” signifie aussi « désert ». Pour entendre Dieu, il faut faire silence, se dépouiller de tout ce qui nous encombre. Syméon voit, au-delà des événements, l’accomplissement de la promesse grâce à la foi. Dans l’ordinaire du quotidien, Dieu vient à nous.
Des icônes représentent la scène et montrent Syméon bondissant pour recevoir le Sauveur dans ses bras recouvert d’un voile, tout comme en Orient on le fait pour porter le pain consacré. Quel accueil ! Quel enthousiasme et c’est un vieillard ! Il a la jeunesse du cœur !
Ses yeux voient le salut. Il reçoit la révélation de la participation des païens à la lumière du salut. Les promesses de l’Eternel dépassent Israël. Elles sont offertes à toute la famille humaine.
Il est plus heureux que Moïse qui n’avait pu voir Dieu que « de dos » (Ex 33, 23) Il contemple son Seigneur face à face ! Peut-être Syméon n’a-t-il vu le Sauveur qu’une seule fois dans sa vie mais cela a suffi pour le faire passer de la terre au ciel ! « Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole, laisser ton Serviteur s’en aller en paix, car mes yeux ont vu le salut… ». N’en est-il pas de même pour nous qui recevons dans nos mains le Corps du Seigneur en chaque Eucharistie ?
Syméon est prophète et c’est poussé par l’Esprit qu’il vient à la rencontre de Jésus dans le temple. Il attendait la consolation d’Israël. La prophétesse Anne louait Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Syméon et Anne n’ont rien demandé à Dieu pour eux. Leur prière était pour le peuple.
La rencontre avec Anne conclut ce moment où l’Ancien Testament s’ouvre au nouveau. Si Syméon est celui qui a vu et reconnu le Sauveur. Anne est celle qui l’annonce. La foi de ces deux vieillards est extraordinaire. Avons-nous…aurons-nous le courage de persévérer ainsi… la Foi.
Soeur Marie Ko Ha Fong: Du Fiat au Magnificat
