Zoom sur la Solitude
La Solitude – Martillac … un lieu de retrait, un lieu riant, un lieu vivant, où toute personne peut se retrouver “seule avec Dieu Seul”. Cela ne veut pas dire isolée, mais elle-même, telle qu’elle est, avec ce qui l’habite réellement et la fait vivre.
Le Père Noailles écrivait le 25 janvier 1837:
« La maison de Martillac …… s’est considérablement embellie et s’embellit encore…. Nous savons tous et nous l’avons tous éprouvé, que les choses extérieures exercent une grande influence sur nos sens intérieurs. On cherche donc à réunir dans cette Solitude, tout ce qui peut éloigner les pensées de la terre pour y substituer celles du ciel, et établir l’âme dans un calme parfait pour qu’elle se trouve seule avec Dieu Seul.» (Lettre à C. Pérille)
C’est peut-être une légende …. On dit qu’une jeune sœur Agricole conduisait le troupeau à paître à travers les bois. Elle s’aperçut qu’il lui en manquait une… Elle la chercha en vain pendant des heures …. mais inutile, la vache ne revenait pas.
La pauvre sœur désolée invoqua Marie lui demandant d’avoir pitié d’elle… Marie, que l’on n’invoque jamais en vain, répondit aussitôt à sa requête: la vache revint au troupeau….
La légende ajoute que les oiseaux chantaient un air qui voulait dire “Ave Maria”, le murmure du vent dans les branches répétait aussi : “Ave Maria” …
Au creux d’un chêne, en hommage, on déposa une image de Marie, puis on forma une niche pour la protéger de la pluie. Les paysans des environs vinrent la prier et s’offrir pour agrandir et consolider cette niche qui prit les proportions d’une petite chapelle tapissée de lierre et de mousse.
Notre Dame des Bois devint la Madone des pauvres habitants de la Lande.
Au cours de ses promenades dans les bois, le Père Noailles emmenait souvent avec lui les enfants d’un ouvrier de la ferme.
Un jour d’été, le jeune Lussaud, arpentait en sa compagnie, le bois de pins qui borde la propriété. Il faisait chaud; l’enfant s’arrêta tout à coup en disant: « Bon Père j’ai soif ». Le Bon Père Noailles frappa la terre du bout de sa canne et lui dit: « Creuse là tu trouveras de l’eau ». Le petit Lussaud obéit et un mince filet d’eau limpide jaillit à la surface du sol. Le jeune garçon en prend dans le creux de sa main et se désaltère. Source ferrugineuse, elle n’a jamais cessé de couler.
Une pierre marque cette source: « Fontaine du Bon Père », signe de la charité et de la confiance de celui que tous appelaient Le Bon Père, car de fait, il était bon pour tous. Aujourd’hui encore bien des personnes viennent puiser à cette source.
“Un lieu retiré, un tertre planté de pins à moitié séculaires, près duquel coulait une fontaine; site abandonné et souvent marécageux, était une promenade fréquente pour l’abbé NOAILLES. C’est là, au milieu des bruyères et des ajoncs qu’affleure le projet d’un emplacement dédié à Marie. “Ce tertre deviendra une île… ”
“En rêvant à ses œuvres, le Bon Père priait habituellement et recommandait ses projets à Jésus, Marie et Joseph. Il réclamait la protection de Marie et c’est alors qu’i1 eut la pensée d’édifier un lieu de prière et de pèlerinage….
Une grotte ou une chapelle avec l’image de Marie fut la première pensée… Il fallait protéger ce lieu et les ruisseaux se franchissaient trop facilement…
“Si ces ruisseaux s’élargissaient …. Si ce tertre, lieu inculte et sans rapport était entouré d’eau, il deviendrait une île et cette île serait celle de Marie…”
“Je voudrais qu’elle fût là comme une Reine, dispensatrice de toutes les grâces. Tout par Marie, c’est la moitié de ma devise !
Marie est la source par où découlent toutes les grâces et les faveurs du ciel.
Marie serait invoquée ici sous le titre de Notre Dame de Toutes Grâces!