« Passons devant l’embarcadère de l’Ile de Toutes les Grâces pour entrer dans cette vaste prairie où se trouve le chêne du Bon Père. (…) Il est là, le chêne privilégié, seul au tronc robuste, se dressant avec majesté et la tête couronnée d’un vert feuillage. C’est bien lui le roi de la forêt ; c’est lui l’arbre du souvenir. (…)
Ce sont les bûcherons qui ont appelé cet arbre : « le chêne du Bon Père » , parce qu’en parcourant avec eux ces bois marécageux, notre Vénéré Père avait désigné trois chênes qui devaient être conservés, mais celui-là surtout, et ces braves gens se disaient l’un et l’autre : « Touche pas à çà, c’est le chêne du Bon Père ! ».
Nous prîmes l’habitude de venir nous asseoir sur l’herbe, au pied du chêne, et quelques fois, nous avions rendez-vous sous le chêne où nous trouvions notre Bon Père assis sur le tertre, le dos appuyé contre le tronc. Nous formions un demi-cercle sur l’herbe. Alors commençaient de saintes réflexions sur l’Amour de Dieu Seul et sur le néant des choses.. »
M. OLLIERE Mémoire des Contemporaines
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