20101010
Composed by Ilia II,
the Patriarch of the Georgian Orthodox Church.
Archives October 2010
Seigneur Jésus, donne-nous de savoir contribuer chaque jour,
à la construction d’une humanité fraternelle fondée sur la justice et la paix.
ECHOS DE JERUSALEM PAR Sr LORETTE
Ici, il fait à peine moins chaud qu’au mois d’Août et les sorties bibliques et archéologiques dans Jérusalem et ailleurs sous un cagnard pas possible ont été éprouvantes pour moi. Un vent chaud du désert grille tout sur son passage. J’attends avec impatience des journées plus clémentes.
Voilà ! Pour moi la 3° session autour des fêtes d’automne est terminée. De nouveau j’ai déménagé à St Pierre de Gallicante, chez les Assomptionnistes. Enfin je peux dormir toute la nuit ! En réalité depuis deux jours je fais la sieste la matinée et l’après midi…J’ai beaucoup à récupérer…. Je suis en train de m’organiser pour ne pas dormir toute la journée et profiter au mieux du temps qui me reste jusqu’au 20 Octobre date de mon retour.
A Ecce Homo le muezzin dès 4H du matin me compresse les cervelles, un coq se fait les cordes vocales dès le lever du jour, mais en fait il est complètement déréglé et ça peux le prendre en pleine nuit. Une chatte amoureuse miaule toute la nuit sur les terrasses, et les jeunes (parfois de très jeunes) jouent au chat et à la souris avec l’armée une partie de la nuit. Les ruelles, les rues en escaliers qui entourent Ecce Homo sont leur terrain de jeux depuis toujours….Ils s’amusent à canarder la police et dès qu’ils sont hors de portée, ils s’injurient copieusement… pas besoin de traduction tout le monde devine les mots doux qu’ils échangent !…Des fenêtres ou des terrasses d’Ecce Homo, nous sommes aux premières loges pour suivre les échauffourées qui un jour finiront par mal tourner. Ces derniers jours l’armée campait aux portes d’Ecce Homo pour mieux coincer les jeunes. Nous étions bien gardés ! Mais cette atmosphère n’est pas très agréable.
En réalité depuis la fin du Ramadan et les fêtes juives de Sukkot, beaucoup de monde se retrouve à Jérusalem… La ville est archi pleine de touristes de toutes origines et de pèlerins. Tous défilent dans les rues, les uns pour le shopping, les autres pour le chemin de croix…Ces mondes là s’entrecroisent, c’est vraiment le carrefour des nations. Il y a eu les pèlerins du Ramadan, et tous ces jours passés c’était les fêtes de Sukkot. Beaucoup de juifs accomplissent leur pèlerinage à Jérusalem en famille. Pour la clôture des fêtes de Sukkot, la nuit du 8° jour, le mur était noir de monde, on chante, on danse des palmes à la main selon un rite un peu complexe à raconter…mais c’est la joie. Toute la semaine on a vu fleurir sur les balcons et jusque dans les rues des “sukka”….cabanes de tout gabarit. En raison de cette affluence l’armée se fait discrète, mais elle est présente et veille au grain.
L’atmosphère s’est brusquement dégradée avec la mort d’un jeune palestinien par un vigile juif, suite à des provocations, dans le quartier de Siloé, juste en dessous de Saint Pierre en Gallicante. Ses obsèques ont donné lieu à un rassemblement massif et des protestations contre la poursuite des colonies à Jérusalem Est, et les pourparlers de paix qui n’avancent pas…Bref l’armée était partout craignant un soulèvement d’envergure, mais les nerfs se sont un peu calmés, sauf chez les jeunes qui veulent toujours en découdre avec l’armée, d’où les cavalcades la nuit dans les escaliers et les ruelles.
Pour l’office de Rosh ha Shana et de Sukkot, nous sommes allés à la grande synagogue. C’est très beau et très touchant…lorsqu’ils sortent de l’armoire le rouleau de la torah, la vénèrent, et entonnent avec force le Shema Israël…précédé de la sonnerie du shofar.
Après trois sessions je commence à faire la synthèse. Je commence à recueillir le fruit de ces quelques mois à Jérusalem. J’aurai reçu un enseignement sur l’ensemble des fêtes juives de Pèlerinage. (Pâques, Pentecôte, Yom Kippour, Rosh ha shana Sukkot, etc.).
C’est un gros investissement que de rentrer dans une culture si différente, de connaître les lieux qui ont marqué la vie et l’enseignement de Jésus, de se pénétrer des écritures rabbiniques, même si on ne fait que les effleurer, d’apprivoiser la liturgie des grandes fêtes, la prière juive……en plus c’est tellement vaste qu’on reste toujours plus ou moins à l’extérieur, plus ou moins spectateur…. Cependant ce travail, même de première initiation, permet d’aborder la Parole de Dieu et particulièrement les Evangiles et la personne de Jésus autrement, et c’est cela qui m’intéresse … C’est assez commun de dire que Jésus était juif, mais je n’avais jamais vraiment réfléchi en profondeur ou si peu, à tout ce que ça implique. Penser que Jésus est né juif, mort juif, rejoindre Jésus Marie et Joseph dans leur tradition, çà rend l’Incarnation plus juste. Il me semble que dans ma tête je me suis fabriquée parfois un Jésus un peu catholique sur les bords!
Quand on dit que nos racines, nos sources, sont dans le judaïsme on n’a pas fini de creuser ce que ça veut dire pour notre foi. Tirer profit de l’érudition biblique Juive pour une meilleure intelligence de l’Ecriture, c’est ce que le Concile, Jean Paul II, Benoît XVI et toutes les commissions bibliques ont recommandé notamment dans la formation, mais dans la pratique il ne semble pas que ce soit considéré comme une urgence ou une nécessité….
BENOÎT XVI à Lourdes le 7 octobre 2008
Comme elle était juste l’intuition de cette belle figure spirituelle française, Dom Jean-Baptiste Chautard, qui, dans L’âme de tout apostolat, proposait au chrétien ardent de fréquentes « rencontres de regard avec la Vierge Marie » !
Oui, quêter le sourire de la Vierge Marie n’est pas un pieux enfantillage, c’est l’aspiration, dit le Psaume 44, de ceux qui sont « les plus riches du peuple » (v. 13). « Les plus riches », c’est-à-dire dans l’ordre de la foi, ceux qui ont la maturité spirituelle la plus élevée et savent précisément reconnaître leur faiblesse et leur pauvreté devant Dieu.
En cette manifestation toute simple de tendresse qu’est un sourire, nous saisissons que notre seule richesse est l’amour que Dieu nous porte et qui passe par le cœur de celle qui est devenue notre Mère.
Quêter ce sourire, c’est d’abord cueillir la gratuité de l’amour ; c’est aussi savoir provoquer ce sourire par notre effort pour vivre selon la Parole de son Fils Bien-aimé, tout comme un enfant cherche à faire naître le sourire de sa mère en faisant ce qui lui plaît. Et nous savons ce qui plaît à Marie grâce aux paroles qu’elle adressa aux serviteurs à Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira » (cf. Jn 2, 5).
Le sourire de Marie est une source d’eau vive.
O Dieu, montrez-nous votre visage qui n’est autre que votre Fils, puisque c’est par lui que vous vous faites connaître.
Et par ce visage que vous nous aurez montré, convertissez-nous. (St Bruno)
Seigneur, donne-nous de comprendre toujours plus profondément que
“c’est dans le don de nous-mêmes que nous trouvons le vrai bonheur” (P.L-M Parent)
Dieu est musique de Didier Rimaud
Je n’ai pas voulu créer la musique, dit Dieu,
je vous ai laissé le soin de l’inventer
pour votre joie et pour ma gloire,
afin que vous ajoutiez vous-mêmes
à la beauté du monde que je vous donne.
J’ai fait toute chose dans l’univers,
et j’ai fait aussi le bruit particulier de chaque chose.
J’ai fait la lune et le soleil
et leur muet dialogue au long des nuits et des jours.
J’ai fait les étoiles fidèles
et leur langage sans parole.
J’ai fait la terre, solide et sûre,
et le silence des sommets et celui des vallées.
J’ai fait les océans pleins de mystères
et leur mugissement innombrable
J’ai fait les sources, les ruisseaux, les rivières et les grands fleuves,
leur murmure et leur grondement.
J’ai fait la pluie si bienfaisante
et son clapotis sur les étangs, sur les feuilles et sur les toits.
J’ai fait les vents qui aiment jouer
avec les champs de blé, avec les arbres des forêts.
J’ai fait le tonnerre, le terrifiant tonnerre,
et son immense roulement à travers les nuages.
J’ai fait les animaux, chacun avec sa voix, pour qu’ils disent le désir et la plainte,
le bonheur d’exister et la peur de la mort.
J’ai fait tous les oiseaux
et je leur ai donné la grâce de chanter.
J’ai fait les Anges aussi
qui remplissent mon ciel de leur immense louange.
Et puis je vous ai faits,
homme et femme je vous ai faits,
avec votre oreille et votre voix,
– une voix plus haute, une voix plus basse
qui peuvent l’une à l’autre s’accorder
pour que tendant l’oreille
au rythme de votre souffle,
aux battements de votre sang
et à tout être bruissant dans ce monde,
vous entendiez que tout est son
et soyez capables d’en jouir et d’en jouer.
Je vous ai faits ainsi
pour que vous fassiez de toute chose musique
et que vous-mêmes deveniez musique,
à l’image de ce que je suis.
Seigneur, St François savait discerner en tout un reflet de ta tendresse.
Donne-nous un regard assez limpide pour découvrir ta présence dans les créatures et les évènements. (Magnificat)