« C’est un petit enfant et il est l’Ancien des jours. C’est un enfant âgé de 40 jours, et il est antérieur à tous les siècles ; c’est un enfant qu’on allaite, et c’est lui qui a fait les siècles, cl qui donne à tout être vivant sa nourriture; c’est un enfant qui pleure, et c’est lui qui donne au monde toutes ses joies ; c’est un petit enfant enveloppé de langes, et c’est lui qui me délivre des liens du péché ; il repose dans les bras de sa mère et il demeure dans le sein de son Père. Je vois un enfant et je reconnais en lui mon Dieu. »
St Cyrille de Jérusalem
« Qu’autour de cet enfant, toutes les classes de l’humanité se réunissent dans la joie. Que les vierges se réjouissent, car une vierge a enfanté le Christ. Que les veuves se réjouissent, Anne la veuve a connu le Christ; que les femmes mariées se réjouissent, Elisabeth a prophétisé le Christ avant sa naissance; enfants, vous vous trouvez en face d’un enfant, vouez-lui votre piété ; vieillards, un vieillard vous précède auprès du Christ; époux, considérez cet époux qui a nom Zacharie, louant Dieu. »
« Et maintenant que cet enfant grandisse dans vos cœurs. Vous avez commencé à croire ? Il est né en vous. Mais le Christ n’est pas demeuré à l’état d’enfant : il a grandi sans jamais connaître le déclin : il faut que votre foi grandisse, qu’elle soit forte, et que jamais elle ne connaisse la vieillesse ; et ainsi vous appartiendrez au Christ. »
St Augustin
Catégories: Méditations | 2/02/2020
Nous célébrons chaque année la bénédiction miraculeuse du 3 février 1822 qui nous rend proche de Mère Trinité Noailles qui désirait le Seigneur, se sentir fortifiée par la proximité de sa présence. Envahie par ce désir sa prière exprimait l’intensité de son très grand et long désir : voir Dieu, non pour le posséder mais pour le connaître jusqu’à contempler son visage et communier pleinement avec Lui.« Seigneur, si vous me voulez ici, si j’accomplis votre volonté, donnez m’en la certitude, accordez-moi une de ces faveurs qui affermissent ma foi et m’assurent de votre amour ».
« Distraite en Dieu », Mère Trinité priait beaucoup, longuement. Ce qu’elle désirait au plus profond de son cœur, c’était de « voir Dieu plus aimé de ses créatures ». St Jean Chrysologue écrit : « il est impossible que l’amour ne voie pas ce qu’il aime, voilà pourquoi tous les saints ont jugé sans valeur ce qu’ils avaient obtenu, s’ils ne voyaient pas le Seigneur »
Comme un face à face entre deux amis, Mère Trinité exprimait son grand désir au Maître de sa vie. L’exaucement de ce désir, toujours présent dans les cœurs assoiffés de Dieu, est le fruit d’une lutte intérieure et d’un combat, celui de la foi, semblable au combat de Jacob (Genèse 32, 25-29) : « Jacob demanda : « Fais-moi connaître ton nom, je t’en prie. » Mais il répondit : « Pourquoi me demandes-tu mon nom ? » Et là il le bénit. Jacob appela ce lieu Penouël (c’est-à-dire : Face de Dieu), « car, disait-il, j’ai vu Dieu face à face, et j’ai eu la vie sauve. »
La prière demande confiance, proximité, presque un corps à corps symbolique, non avec un Dieu adversaire et ennemi, mais avec un Seigneur bénissant qui reste toujours mystérieux, qui apparaît inaccessible. C’est pourquoi l’auteur sacré utilise le symbole de la lutte, qui implique force d’âme, persévérance, ténacité pour parvenir à ce que l’on désire. Et si l’objet du désir est la relation avec Dieu, sa bénédiction et son amour, alors la lutte ne pourra qu’atteindre son sommet dans le don de soi-même à Dieu, dans la reconnaissance de sa propre faiblesse, qui l’emporte précisément lorsqu’on en arrive à se remettre entre les mains miséricordieuses de Dieu. » (Benoît XVI)
Le désir de connaître Dieu réellement, de voir son visage, est inné en toute personne. Le désir de voir simplement qui il est, ce qu’il est et ce qui il est pour nous, nous habite. Les Pères de l‘Eglise disent que ces paroles « tu verras seulement mon dos » veulent dire : « Suis mon Fils bien-Aimé et tu verras Mon Mystère ».
Mère Trinité est invitée à suivre son Fils bien aimé, à marcher derrière Lui dans la nudité de la foi. Le 3 février 1822, sa prière est exaucée ! Elle voit, elle contemple d’une foi profonde, humble et véritable le visage tant aimé du Seigneur. Elle voit le Verbe de Dieu, le Fils de Dieu fait homme. Elle voit de ses yeux son Seigneur éblouissant de lumière, rayonnant de bonté. Elle est comblée d’une bénédiction divine qui s’étend sur toute la petite communauté chrétienne rassemblée dans la chapelle de la rue Mazarin de Bordeaux. Dieu s’est donné à voir en Jésus bénissant aux yeux de Mère Trinité et à entendre dans le cœur de Milady Peychaud.
A l’exemple de Mère Trinité Noailles, supplions Dieu de nous aider dans le combat de la foi (cf 1 Tm 6, 12; 2 Tm 4, 7). Demandons- Lui sa bénédiction pour garder en nos cœur le désir tout brûlant de voir son Visage, de contempler sa resplendissante beauté. Dans cette année où nous célébrons le bicentenaire de l’œuvre de notre Vénérable Fondateur, laissons-nous bénir par Dieu! Demeurons dans l’attente du Jour unique « connu de l’Eternel, et qui ne sera ni jour ni nuit; vers le soir la lumière paraîtra. (Za 14,7), ce jour où II viendra nous rassasier de la lumière de son visage. Gardons nos lampes allumées. Veillons car le Seigneur vient nous révéler son Visage de Lumière et de Paix !
Catégories: Infos Solitude | 1/02/2020