Le meilleur de chacune
“Nous accueillons les soeurs que Dieu nous donne ; différentes et complémentaires, nous construisons l’unité de la communauté, chacune contribuant ainsi au bien commun. (Art 195)
On dit de St Antoine, le Père du monachisme, qu’au début de son chemin monastique… il se soumettait volontiers aux ascètes qu’il allait voir, et il s’instruisait auprès d’eux de la vertu et ascèse propre à chacun. Il contemplait dans l’un l’amabilité, dans l’autre l’assiduité à la prière; chez celui-ci il voyait la patience, chez celui-là la charité envers le prochain; de l’un il remarquait les veilles, de l’autre l’assiduité à la lecture; il admirait l’un pour sa constance, l’autre pour ces jeûnes et son repos sur la terre nue. Il observait la douceur de l’un et la grandeur d’âme de l’autre; chez tous il remarquait à la fois la dévotion au Christ et l’amour mutuel ” (Vie de saint Antoine, 4).
La communauté est un champ de fleurs. St Antoine nous invite chacune à agir comme la diligente abeille ” qui va se poser sur toutes les plantes et tirer de chacune le meilleur ” (Isocrate). Il est vital de croire dans le meilleur de l’autre, de savoir reconnaître ses qualités humaines et spirituelles pour vivre et accomplir l’oeuvre de Dieu. Avoir, envers toutes et chacune de nos soeurs une confiance vive, étonnée, vigilante.
Notre vie contemplative est un ministère d’amour, un regard de bonté et d’admiration, de tendresse et de paix sur le monde et sur chaque personne. C’est par le cœur que nous pouvons être reliées à Dieu, à tout l’univers, à tout le créé; que nous pouvons nous accueillir mutuellement dans la simplicité, la confiance; recevoir notre propre vérité et celle de l’autre sans nous sentir menacées.
“Sois comme la fleur, épanouis-toi librement
et laisse les abeilles dévaliser ton coeur !”
(Ramakrishna)