Si j’étais…
Texte de Rita Bonnat (1803-1882)
Un livre…
je m’intitulerais le désir d’aimer et je raconterai tout ce que Dieu a fait pour nous, tout ce qu’il a souffert, tout ce qu’il nous a donné, tout ce qu’il nous accorde journellement. Je parlerai de sa puissance, de sa justice, de sa bonté, de sa miséricorde. .Je le ferais connaître comme Dieu, comme Sauveur, comme Père, comme époux, frère et ami de l’âme fidèle. je voudrais qu’on ne pût me lire sans aimer celui qui est seul aimable et qu’en achevant ma lecture on s’écriât: O Jésus, mon amour, je veux vous aimer, je vous aime et je vous aimerai toujours.
Un insecte…
je voudrais être une abeille ouvrière. Dés le point du jour à l’ouvrage, courant de fleur en fleur, je voudrais ramasser, butiner, recueillir tout ce qui pourrait former la cire ou le miel. De retour à la ruche, je déposerais mon fardeau et recommencerais avec la même ardeur, heureuse de contribuer par mon travail au bien-être des humains et à la gloire du temple du Seigneur, je dirais souvent à mes compagnes: “Travaillons, mes soeurs, travaillons encore, travaillons toujours; un peu de baume pour les malades, un peu de douceur pour les pauvres, un peu de cire pour l’église, nous dédommageront de nos peines. Après le labeur viendra le repos, la récompense. Dieu nous regarde, nous bénit, courage et toujours amour.
Une lyre…
je voudrais être d’or, être dans les mains d’un séraphin pour faire entendre les accents divins d’harmonie toute céleste. je voudrais que chacune de mes cordes exprimât un son différent, se rapportant à chacun des attributs de Dieu. Ainsi la première témoignerait mon adoration pour sa grandeur et sa puissance; la seconde, mon admiration pour sa sagesse et sa magnificence; la troisième célébrerait son amour et sa bonté; la quatrième dirait mon respect pour sa justice; la cinquième, mon étonnement pour son éternelle immutabilité; et la sixième serait toute consacrée à la reconnaissance pour le bonheur de connaître Dieu, de pouvoir l’aimer, l’adorer, le bénir pendant la vie et pendant l’éternité.