Un fardeau lourd et lèger
“La vie peut apparaître comme un fardeau lourd à porter, un joug sur les épaules bien pesant. L’effort est permanent. L’effort est fatigant, certains disent épuisant. Or de manière surprenante Jésus, en promettant le repos, affirme aussi que son fardeau et son joug sont légers et faciles à porter.
A 1ère lecture on décèlerait ici une certaine contradiction : fardeau lourd et léger, joug pesant et facile à porter. Qu’est-ce qui permettrait donc cette transformation ? La condition de disciple, répond Jésus. Celui qui s’approche du Christ comprend que le Christ lui-même porte un fardeau et un joug, son fardeau et son joug. « Venez à moi, devenez mes disciples ».
On ne peut, cependant venir jusqu’à Dieu et devenir disciple du Christ que si le cœur se laisse toucher, si le cœur s’ouvre, si la confiance naît… Celui qui est tout petit paraît être alors, si on comprend bien Jésus, le modèle de l’attitude souhaitée, car le tout petit paraît libéré de toute contrainte, il sait demeurer dans l’attitude ouverte de celui qui attend. Quelle est donc la valeur du tout petit qui le fait être préféré au sage ? Qu’a-t-il de plus, ou d’autre, ou de différent, que le sage et le savant au point de lui être préféré ? Il faut parfois du temps pour répondre à la question et comprendre le Christ, d’autant plus qu’on peut être essentiellement celui qui croit en soi-même surtout, qui s’appuie surtout sur sa force intellectuelle, physique, psychologique… et qui se montre plutôt, qui se fait davantage remarquer qu’il n’accueille l’autre, qui domine plutôt qu’il ne sert.
L’humilité …C’est la condition fondamentale du chrétien, de celui qui s’ouvre à l’œuvre de Dieu en lui et dans le monde. L’humilité est une école de dépossession. Plus nous nous détachons, plus nous nous libérons de ce qui enferme, plus nous sommes disponibles à l’action de Dieu qui peut nous attirer à Lui, nous soulever, nous emporter, rendre léger notre fardeau et notre joug…” Mgr Philippe BALLO