Aimer Dieu
Pierre Bienvenu Noailles – (1793-1861)
Oui, mon Dieu
heureux celui qui comprend
ce que c’est que de vous aimer!
Qui pourra mesurer l’étendue de votre amour?
Cendre et poussière que je suis,
j’étais l’objet de votre tendresse
avant que vous m’eussiez tiré du néant;
avant même que vous n’eussiez créé cet univers
ce que vous avez fait pour tous les hommes,
vous l’avez pour moi.
Ainsi, lorsque je considère
la magnificience de vos oeuvres
sur cette terre et dans les cieux,
je puis dire: c’est pour moi,
c’est pour m ‘appeler à jouir de votre fidélité
que vous avez fait tout cela…
Si vous avez choisi le peuple juif,
si vous avez inspiré tant de prophètes,
si vous avez opéré tant de prodiges,
c’était pour moi…
Si vous avez établi votre Eglise sur cette terre,
si vous avez promis de ne jamais l’abandonner,
si vous l’avez ornée de tant de grâces,
de tant de saints, de tant de martyrs,
si vous avez daigné converser parmi les hommes
et leur dicter le vérités sublimes de votre Evangile,
Oui, c’était pour moi que vous faisiez tout cela.
Ce n’est donc que pour me rendre heureux
que vous m’avez comblé de votre amour;
ce n’est pas tout, il ne vous a pas suffi de m’aimer
vous avez voulu témoigner de votre tendresse
par des prodiges d’amour:
un Dieu qui se fait homme pour moi
et qui se condamne à tant de misères,
oh! C’en est trop!…
Voilà Seigneur,
comment un Dieu seul pouvait aimer!
