Mon étoile dans la nuit
Seigneur, je suis un pauvre chômeur.
je viens vers toi car j’ai besoin de te causer.
Ecoute-moi comme si tu écoutais le paralysé et le lépreux.
Je te remercie d’être vivant.
Sans Toi, la mort m’aurait déjà jeté son manteau sur les épaules…
Merci pour Inga, Anatole et tous les copains.
Nous formons une belle équipe de chômeurs.
Ensemble nous refusons d’être des déchets de la société.
La JOC est mon étoile dans la nuit des souliers usés.
Seigneur je suis un pauvre chômeur, j’ai peur.
Libère-moi de la faim car je n’ai rien.
Que vais-je devenir ?
Kigali est pour moi une forêt.
J’y manque de pain, d’aspirine et de tout.
Je suis au bord de l’abîme.
Le laveur me propose de fumer de la drogue ;
le Karani m’offre des bouteilles à profusion ;
le riche, par ses dépenses sans vergogne, me provoque au vol.
Libère-moi enfin de la matraque du policier,
de celles de l’oppression, de la maladie et du pénitencier.
Libère-moi du découragement,
ce gros rapace qui m’emporte dans l’abîme.
Seigneur, dans les rues, je suis un pauvre chômeur.
Donne-moi du travail !
Devrais-je toujours quêter mon pain ?
Donne-moi du travail !
Qu’aux yeux des autres, je sois quelqu’un !
Donne-moi un bon travail !
Que je puisse aider ma famille, mes amis, mon pays
Prière d’un jociste
Citée par le Père Jean Casas
dans “L’enfant des mille collines ” Ed du cerf 1991