La croix, arbre cosmique
Aux yeux de Paul, la croix revêt une dimension cosmique:
” Réunir toutes choses en Christ,celles qui sont dans les cieux
et celles qui sont sur la terre.”
(Eph 1,10)
L’Apôtre « a vu dans cette forme, constituée de quatre bras partant du centre, l’image de la puissance universelle et de la providence de celui qui est apparu en elle. Ainsi nomme-t-il chaque bras selon des termes particulier : profondeur celui descend du centre, hauteur celui qui se trouve au-dessus, largeur et longueur ceux qui partent à droite et à gauche…
Dans son texte, il indique clairement qu’il n’est rien au monde qui ne soit contenu par la nature divine ; ce qui est au-dessus du ciel, ce qui est sous la terre, ce qui s’étend horizontalement jusqu’aux confins du monde.
Par la hauteur, il signifie la partie supérieure, par la profondeur, la partie souterraine, par la longueur et la largeur, chacune des deux extrémités du monde embrassées par la puissance qui porte l’univers. Ce qui se passe dans ton âme, lorsque tu considères Dieu, t’apportera la démonstration de ces propos.
Regarde, en effet, là-haut, le ciel, représente-toi, en bas les profondeurs, pense autour de toi, aux confins et aux extrémités de tout l’univers ; imagine quelle est cette puissance qui embrasse tout cela, tenant pour ainsi dire l’univers en ses liens et tu verras alors comment, lorsque tu y réfléchis, la forme de la croix se grave d’elle-même en ton esprit sur l’image que tu te fais de la puissance divine. »
(Grégoire de Nysse. Le Christ pascal, Paris 1994, Migne, « les pères dans la foi » p : 66-67)
Les deux « axes » unis par la croix
“L’axe de l’horizontalité et celui de la verticalité sont représentés par la croix, signe central de la liturgie autour de laquelle toute prière s ‘organise et converge. La croix sur l’autel, désigne clairement ces deux vecteurs de la prière, celui qui monte et descend d’en-haut, et celui qui embrasse l’univers et la marche historique de l’humanité. Son signe indique clairement la réunification des deux dans l’unique offrande du Christ.” (Fr Ephrem Yon – “Sainte Liturgie – Relire le Concile” – Ed Salvator)