Mystère de l’Incarnation
MYSTÈRE DE L’INCARNATION
MYSTÈRE DE SALUT
Tout mystère du Christ est manifestation de l’amour de Dieu pour nous car le Fils est révélation du Père. Le mystère de l’Incarnation, mystère de la Parole de Dieu faite chair, est signe de la communion que Dieu veut établir entre Lui et les hommes et entre tous les hommes. Or, qu’est le salut sinon cette double communion des hommes avec Dieu et des hommes entre eux? (L. Gentium 1 et 2).
CONTEMPLATION DU MYSTÈRE
Nous entrons plus profondément dans cet aspect du mystère en nous tournant vers Nazareth.
Jésus, à Nazareth, comme par la suite, au cours de sa vie publique, de sa mort et de sa résurrection, est le Sauveur du monde car Il est le Fils attiré par le Père de toute éternité, aimant le Père irrésistiblement; Il est le Fils unique qui vient chercher tout ce qui est éloigné du Père pour le retourner vers Lui. Homme, vivant dans toute sa vérité la condition humaine, Il reste le Fils tout tendu vers son Père; Il prend toute la réalité humaine pour la soulever vers le Père et la conduire à Lui.
Jésus de Nazareth éclaire tout le mystère de l’homme car en Lui tout homme retrouve sa condition de fils. Vivant la vie simple et quotidienne d’un homme de son temps, Il fait notre salut. En effet, le salut n’est pas la manifestation extérieure et grandiose de la puissance et de la grandeur de Dieu; il est le don gratuit de l’amour miséricordieux du père qui nous est offert chaque jour, quelles que soient les circonstances de notre vie.
À cette œuvre de salut commencée à Nazareth participent Marie et Joseph. Ils savent que leur fils est le Sauveur d’Israël. L’ange l’a révélé à Joseph : « Ne crains pas de prendre chez toi marie ton épouse, car ce qui a été engendré en elle est de l’Esprit-Saint; elle enfantera un fils auquel tu donneras le nom de Jésus, car c’est Lui qui sauvera son peuple de son péché » (Mt 1, 20, 21).
De même l’ange apprenant aux bergers la naissance du Christ leur dit : « Voici que je vous annonce une grande joie qui sera celle de tout un peuple : aujourd’hui, dans la cité de David, un Sauveur vous est né qui est le Christ Seigneur » (Lc 2, 17). Et Siméon dans la cantique qui jaillit de son cœur, lors de cette présentation de l’enfant au temple, célèbre la joie du salut si longtemps espéré : « Maintenant, ô Maître, tu peux, laisser ton serviteur s’en aller en paix; car ses yeux ont vu ton salut que tu as préparé à la face de tous les peuples » (Lc 2, 29-31).
Marie et Joseph vivent dans la foi et l’obéissance à la parole de Dieu cette participation au salut du monde, à l’œuvre de leur fils. Ils ne comprennent pas toujours; mais, en Jésus, ils ont reçu le don de Dieu; ils l’accueillent simplement et totalement dans la vie banale de tous les jours comme dans des moments où le mystère se fait plus profond.
Pensons à cet épisode du Temple qui les a bouleversés « Ton Père et moi nous te cherchions angoissés » (Lc 2, 48). Mais ils ont accueilli le don de Dieu, son amour, et ils vivent en vérité, se consacrant entièrement à la volonté manifestée par le Père, à la suite de leur enfant « Ne saviez-vous pas que je me dois aux affaires de mon Père? » (Lc 2, 49). Ils iront ainsi, de découverte en découverte, au service de leur fils, ainsi ils seront sauveurs avec Lui. Marie sera conduite jusqu’à la Croix où elle recevra, comme une nouvelle fois, la charge de Jésus en la personne de chacun des chrétiens qui continuent Jésus sur terre « Or Jésus voyant sa Mère et près d’elle le disciple qu’Il aimait dit à sa mère : « Femme, voilà votre Fils; puis il dit aux disciples : Voilà votre Mère » (Jn 19, 26, 27).
Sr M.Paule – sfb 1972