Voici l’Agneau de Dieu
“Jean-Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit: “Voici l’Agneau de Dieu” (Jn 1,35-36)
Cette heure et cette scène sont d’une grandeur extrême. C’est le passage d’un Testament à un autre, de la Loi ancienne à la nouvelle… Si grand qu’il soit le Baptiste appartient à l’ancienne Loi. La nouvelle Loi où Jésus se donne, se fait le compagnon visible de toutes les heures, est encore à venir. Jean-Baptiste ne connaître cette douceur. Il en est le témoin, le prophète… Jésus passe, se montre, mais ne s’arrête pas. Jean Baptiste le voit, le regarde, le reconnaît, le montre mais reste…
“Les deux disciples entendirent cette parole, et ils suivirent Jésus.” (Jn 1,37)
Puis-je dire qu’ils abandonnent Jean-Baptiste? Ils restent avec lui dans la Lumière vraie qu’il leur a montré; ils restent dans l’esprit de sa mission, de son témoignage. Ils suivent ce témoignage; ils lui sont fidèle… et ils le prolongent. Le Précurseur qui demeure en avant, dans son rôle, rejoint Jésus en eux et par eux….
“Jésus se retourna, vit qu’ils le suivaient.”
Il se met en face d’eux; il prend l’initiative et réalise cette présence, cette mise face à face, cette relation qui est la vie et qui deviendra la vie éternelle (cf Jn 1,1b) … Jésus se retourne quand il voit qu’ils le suivent.
En le suivant, ils se donnent; en se retournant Jésus répond à ce don des deux disciples par le don de soi… Maintenant les deux disciples sont en face de la Lumière vraie dont leur âme avait soif, et ils s’offrent à elle pour qu’elle se donne à eux…
“Où demeures-tu? Il leur dit “Venez et verrez.” (Jn 1,39)
Jean découvrir ce jour-là et pour toujours – la véritable demeure de Jésus, celle qu’il révélait lui-même aux siens au moment de leur retirer sa présence corporelle, quand il disait “demeurez en moi, demeurez en mon amour“. Jean est entré dans le coeur de Jésus; et il y a pris cette place à part qu’il a ajouté à son nom pour le compléter et qui est presque devenu un nom propre: “le disciple que Jésus aimait“
Dom Guillerand – Au seuil de l’abîme de Dieu