Le tressaillement de l’enfant
Au moment où Elisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant remua en elle…” (Lc 1,41)
« Remarquez, le sens de chacun de ces mots : Elisabeth entend la première la voix de Marie, et son enfant est le premier à sentir la grâce; Elisabeth entend la voix de Marie, mais Jean sent l’avènement du Sauveur et il tressaille en présence de ce grand mystère.
Ces deux femmes racontent la grâce qui a été faite : cette grâce a pour théâtre l’âme des deux enfants, elle se répand sur les mères, et dans l’esprit qui vient des enfants les mères prophétisent.
L’enfant d’Elisabeth tressaille dans son sein, et la mère est remplie de l’Esprit Saint : elle n’est remplie de l’Esprit Saint qu’après que l’enfant a tressailli. » (St Ambroise)
St Jean Chrysostôme fait dire à Jean:
« Je vois mon Créateur,
je vois celui qui a donné à la nature ses lois,
je ne suis plus soumis aux lois de la nature ;
J’ai avec moi celui qui est éternel ;
je sortirai de ce séjour ténébreux
et j’annoncerai des choses merveilleuses.
Je suis le signe,
je donnerai le signal de l’avènement du Christ.
Je suis la trompette,
j’annoncerai le mystère du Fils de Dieu dans la chair. »
« Quand l’âme dans son ignorance et ses ténèbres, ressent les premières touches de la divine présence, elle sent je ne sais quels mouvements souvent encore confus…
Ce sont des transports vers Dieu, et des efforts pour sortir de l’obscurité où l’on est, et rompre tous les liens qui nous y retiennent…
Ame qui te sens saisie d’un si doux sentiment, s’il ne t’est pas encore permis de parler, il t’est permis de tressaillir. » (Bossuet)