Main de Dieu et main de l’homme
à la rencontre l’une de l’autre
sur les murs de la chapelle Sixtine.
Une imperceptible distance
fonde l’espace du don et de l’accueil ;
l’injonction du doigt de Dieu est impérieuse,
heureuse et tendre ;
l’homme s’éveille,
ruisselant d’une grâce nonchalante et comblée.
L’aventure tourne mal…
Il faut tout restaurer.
Les mains du Père sont toujours là,
fidèles au rendez-vous,
telles que Rembrandt les a peintes
dans la toile de Léningrad.
Des pauvres mains ferventes,
posées comme un manteau
sur les maigres épaules du fils
qui revient de si loin…
Une main de femme, douce et fine
et l’autre plus massive :
main d’homme.
Lumineuses, tendres et fortes
comme est l’amour de l’homme et de la femme,
tremblantes encore et pour toujours
du déchirant bonheur.
Tel le blanc vol fermé que l’on pose
sur le feu d’une blessure,
elles ne retiennent pas… elles attestent :
« Vois donc je t’ai gravé sur la paume de mes mains…
Tu as tant de prix à mes yeux ! »
Isaïe en témoigne inépuisablement :
« Tu seras comme une couronne dans la main de Dieu. »
Et cette autre promesse, plus radicale encore :
« Ton Architecte t’épousera… »
La main de l’Auteur devient la main de l’Epoux :
le créateur, vaincu d’amour, épouse sa créature !
On ne peut trop le répéter :
« Nous sommes dans la main de Dieu »
et il ne nous laissera pas « tomber ».
Où pourrait-on tomber plus bas
que « dans les bras de Dieu » ?
-
[:fr]
[:]
-
-
-
-
-
Categories
-
Liens
Archives
-