L’ostensoir du miracle
Lettre du Père Noailles à Mère Angèle Grangé – 7 février 1845
Avant de vous entretenir d’aucune affaire, je veux vous remercier de vos bonnes intentions du jour de l’An et, en particulier, du soin que vous avez eu de faire réparer et mettre à neuf l’ostensoir miraculeux que, depuis longtemps je regrettais de ne pouvoir exposer à la vénération des enfants de la Sainte-Famille, à cause de l’état de dégradation où la vétusté l’avait réduit.
Aujourd’hui, que rien ne s’oppose à cette pratique pieuse, j’ai la consolation de pouvoir faire rendre à cet objet précieux les honneurs qu’on doit à tous ceux dont le bon Dieu s’est servi pour signaler ses grandes miséricordes: pour la première fois, le jour de la Septuagésime (1), il a été déposé avec pompe sur l’autel de Notre-Dame de Toutes-Grâces, et les habitants de la Solitude ont pu, en sa présence, rendre à Dieu leurs actions de grâces et leurs témoignages d’amour et de reconnaissance pour la faveur inestimable qu’Il avait accordée aux premiers membres de leur société, à pareil jour, et qui est un sûr garant de sa divine protection sur eux et sur ceux qui sont appelés à coopérer à leurs bonnes oeuvres.
Je vous donne ces détails, ma chère fille, parce que je pense qu’ils vous seront agréables et qu’ils flatteront votre piété. C’est le moins que je crois pouvoir faire pour vous témoigner combien je suis touché de l’excellente idée que vous avez eu de rétablir d’une manière convenable un des objets les plus précieux de notre petite chapelle de Toutes-Grâces.
(1) 19 janvier 1845